samedi 16 avril 2011

Pour 700 000 euros, on peut polluer Dijon...

Le week-end dernier, l'émission Naturbis présentait un reportage spécial consacré à la publicité à Dijon. Un très bon reportage où plusieurs informations sont apportées concernant la pollution visuelle dans l'agglomération dijonnaise.


Plusieurs éléments et remarques sont à apporter à ce reportage:

- Les sociétés Clear Channel et JC Decaux ont refusé de participer à ce reportage.

- La zone publicité restreinte de Pouilly dont il est fait allusion, dans le bureau de monsieur Gervais, ne possède effectivement pas de publicité. Ce choix relève bien du règlement local de publicité de Dijon. Celui-ci a été rédigé sous l'ancien maire, c'est à dire monsieur Poujade.
Le journal L'Express indiquait à l'époque: "La capitale bourguignonne s'est aussi souciée de se préserver des panneaux publicitaires qui dénaturent le paysage. Ainsi, conformément à la loi de 1979 qui réglemente l'affichage publicitaire, les quartiers de Pouilly, au nord, sont-ils devenus zone de publicité restreinte: la publicité sur supports (les murs par exemple) ou sur dispositifs scellés au sol est bannie. (...) A terme, l'entrée de l'agglomération dijonnaise sera la moins polluée de France par la publicité.
Ceci démontre bien que la présence ou l'absence de publicité est avant tout une question de volonté politique, tout comme le cas de Quetigny.

- La société Clear Channel s'occupe des Velodi (vélos en libre service) et des abribus, en échange de quoi elle met de la publicité sur les abribus et possède les 180 panneaux sucettes. De plus, cette société est censée verser 1,8 millions d'euros par an à l'agglomération dijonnaise, et payer l'électricité qu'utilise ses panneaux sucette.

- La ville de Dijon affirme diminuer le nombre de panneaux, ce que ne semble pas confirmer le professionnel de l'affichage... Mais il existe un point où la ville doit être montrée du doigt, c'est sa complaisance envers cette pollution.










Un exemple: Boulevard Mirande, un panneau 4X3 ancien modèle a été remplacé récemment par un panneau plus moderne, c'est à dire déroulant et rétro-éclairé (donc électrique).













Pour apporter l'électricité, la ville a "tout simplement" creusé une tranchée à travers le boulevard. Clear Channel a t il payé pour ce travail? Mais au delà de l'aspect financier, cet exemple montre à quel point la ville favorise le développement de panneaux toujours plus polluants.

- La mairie se garde bien aussi d'indiquer que les panneaux de taille intermédiaire ont fleuri en 2009. Des panneaux JC Decaux fonctionnant tous à l'électricité.

- 700 000 euros! C'est probablement l'information la plus importante dans ce reportage. La ville de Dijon percevrait donc 700 000 euros par an grâce aux taxes sur ces panneaux publicitaires, ainsi que sur les enseignes. Une somme non négligeable. Quetigny n'est pas à vendre, mais Dijon a donc été vendu 700 000 euros. C'est le prix à payer pour avoir le droit de polluer le paysage à Dijon!...

1 commentaire:

Anonyme a dit…

Le Règlement Local de Publicité de Dijon a été élaboré en 1983 dans le but de complaire aux exigences des afficheurs et non pas de préserver le cadre de vie des dijonais.
En effet, s'il protège (un peu) le centre historique, de Dijon, ses axes pénétrants et ses faubourgs sont livrés aux "arbres à pub".
De plus, la mairie a donné un très mauvais exemple en instituant une "Zone de Publicité Elargie" (sic). Comme si le cadre général du code de l'environnement n'était pas suffisament laxiste.
De même, la ville a signé un contrat de "mobilier urbain" qui permet à un afficheur d'implanter sans contrainte de dimension, de nombre et d'emplacement des publicités de très grand format lumineuses et animées sur le domaine public.
Une réactualisation de ce règlement obsolète et laxiste s'impose.
Prendre exemple sur la ville voisine de Quetigny qui a su tenir tête aux poseurs d'affiches.