samedi 21 décembre 2013

Les trois sénateurs de Côte-d’Or veulent emprisonner les petits agriculteurs et les jardiniers

Une graine, qu’est-ce qu’une graine? Un moyen qu’a trouvé la nature pour que certaines plantes puissent se reproduire. Un moyen qui existe bien avant l’apparition de l’homme. Un moyen que l’homme utilise depuis des millénaires pour faire pousser des plantes afin de se nourrir. Mais voila, nos trois sénateurs de Côte-d’Or (messieurs Rebsamen, Patriat et Houpert) et leurs amis du sénat en ont décidé autrement.

La loi tendant à renforcer la lutte contre la contrefaçon.
Nos sénateurs viennent de voter une loi sur la contrefaçon le 20 novembre 2013. Quel rapport avec les semences? Depuis 1930 en France, toutes les semences doivent être inscrites à un catalogue officiel pour être vendues. L’inscription est payante. L’objectif initial était de privilégier la qualité des semences. Depuis, c’est la dérive. Il est devenu interdit de vendre des semences qui ne sont pas inscrites dans ce catalogue. Des petites entreprises comme Kokopelli vendent de très petites quantités de chacune de leur variétés de semences. Il leur est donc financièrement impossible de payer pour toutes. Il en est de même pour les semences de ferme ou tout simplement pour les jardiniers du dimanche qui utilisent d’année en année des semences.
Avec la nouvelle loi, la police pourra saisir toutes les récoltes sur simple demande des industriels. Si le producteur (agriculteur ou jardinier) ne peut pas démontrer qu’il a acheté les semences (semences du catalogue) nécessaires à cette récolte, il sera alors en infraction.

L’appel du collectif Semons la Biodiversité
La loi sur la contrefaçon s’applique donc aussi dans le domaine agricole. Voyant le danger venir, le collectif Semons la Biodiversité a envoyé une lettre ouverte aux sénateurs afin de proposer un amendement sur cette loi. « La production à la ferme par un agriculteur de ses semences, de ses plants ou de ses animaux pour les besoins de son exploitation agricole, ne constitue pas une contrefaçon, et ce quelle que soit l’origine de ces semences, de ces plants ou de ces animaux.
La production à la ferme par un agriculteur de ses ferments, levains, levures et autres préparations naturelles à base de micro-organismes ou d’autres éléments naturels issus de sa ferme ou de l’environnement naturel et destinés à ses productions fermières ou aux soins de ses cultures ou de ses animaux, ne constitue pas une contrefaçon.
La rémunération de la sélection des végétaux et des animaux destinée à l’alimentation et à l’agriculture fait l’objet de dispositifs particuliers qui ne rentrent pas dans le champ d’application des lois générales de lutte contre les contrefaçons ».

L’amendement et le vote
Le 18 novembre 2013, un amendement a été spécialement proposé pour défendre les semences de ferme et les semences paysannes et de protéger les agriculteurs, cultivateurs contre une sanction au titre de la contrefaçon.
Le 20 novembre 2013, messieurs Rebsamen, Patriat et Houpert (et leurs amis sénateurs) ont voté contre cet amendement.

Que faire ?
Il n’est jamais trop tard pour changer une loi stupide. Il n’est jamais trop tard pour demander des comptes, même à un sénateur. Tous les dijonnais et côte d’oriens peuvent interpeller leurs sénateurs. L’heure est grave. En Colombie, la vente de semences issues de la sélection paysanne est déclarée illégale depuis 2011. Près de 3000 tonnes de semences ont été détruites ou confisquées en 2012 par le gouvernement colombien pour satisfaire cette réglementation qui protège les droits de propriété intellectuelle des multinationales semencières et étrangle les petits paysans.
Que vous soyez agriculteur, jardinier du dimanche ou simplement un citoyen éclairé, exigez de nos trois sénateurs une modification de cette loi ! Halte au brevetage du vivant !

Article paru le 5 décembre 2013 dans la chronique "Feu Vert!" du site miroir-mag.com

mardi 17 décembre 2013

Une journée pour voir autrement nos richesses

La richesse, ce n'est pas seulement la taille du compte en banque, c'est bien plus. Bon nombre d'économistes veulent nous faire croire que sans croissance c'est la catastrophe. Les politiciens et les journalistes répètent ces bêtises.
En fait, il est possible  de voir nos richesses autrement, c'est ce qu'a montré la journée organisée par Alterre Bourgogne dont voici des enregistrements audios:

La Présentation par monsieur Jean-Patrick Masson, président d'Alterre Bourgogne.

Le discours de madame Dominique Lapôtre, vice-présidente en charge de l'environnement, du développement durable et de l'éco-responsabilité au Conseil Régional de Bourgogne.

Le discours de monsieur Soulage, chef du service développement durable à la DREAL de Bourgogne.

La conférence plénière "Pourquoi devons-nous repenser notre économie et nos modes de vie ?", avec monsieur Philippe Frémeaux, économiste et éditorialiste à Alternatives économiques.

Madame Hélène Combe de la Fuente Martinez, titulaire de la Chaire partenariale "développement humain durable & territoires", déléguée générale de l'Observatoire de la décision publique.
Monsieur Letourneux, président de la Commission des aires protégées du Comité français de l'Union internationale pour la conservation de la nature (UICN).
Monsieur Pierre-Jean Lorens, directeur du développement durable, de la prospective et de l'évaluation au Conseil régional Nord-Pas-de-Calais.
Monsieur Philippe Frémeaux, économiste et éditorialiste à Alternatives économiques.

Madame Hélène Combe de la Fuente Martinez, titulaire de la Chaire partenariale "développement humain durable & territoires", déléguée générale de l'Observatoire de la décision publique.
Madame Christine Edel, directrice du service action territoriale de la ville de Mulhouse.
Monsieur Sébastien Keiff, chargé de mission Agenda 21 au Conseil général de la Gironde.

(Les deux autres ateliers n'ont pas pu être enregistrés)


Toutes les personnes qui sont venues s'instruire ce jour là ont reçu le hors-série d'Alternative Economiques intitulé "La richesse autrement". Un document idéal pour comprendre la problématique et facile à lire.

dimanche 15 décembre 2013

Conférence "Les polluants chimiques et les OGM dans l'alimentation"

Mi novembre, monsieur Joël Spiroux de Vendômois (président du CRIIGEN) est venu à Quetigny donner une conférence sur l'impact des polluants que l'on peut trouver dans notre alimentation. Que ce soit par des pesticides ou bien en complément des OGM, notre santé est menacée.



Une conférence qui en dit long sur la façon dont les dirigeants acceptent la mise sur le marché des pesticides et surtout des OGM. A noter que l'article de Seralini dont monsieur Spiroux de Vendômois fait mention vient d'être retirée de la revue scientifique. Finalement le nouveau responsable éditorial de la revue Food and Chemical Toxicology et ancien de Monsanto a réussi sa manipulation. Nous vivons bien dans un monde avec de nombreux pourri au pouvoir.
Cette conférence était organisée par les associations Quetigny Environnement et Veille au Grain Bourgogne.

mardi 3 décembre 2013

Conférence sur le thème "Nature à vendre"

Au mois de février dernier, madame Virginie Maris, chargée de recherche au CNRS, était venue à Dijon donner une conférence intitulée "Les limites de l’approche par services écosystémiques pour protéger la biodiversite". Il s'agit de voir les bénéfices que les êtres humains tirent du fonctionnement des écosystèmes, ainsi que les limites.
La conférence avait été filmée, elle vient d'être mise en ligne tout récemment:


Présentation détaillée de la conférence:
"Si l’on sait depuis toujours que le bien-être humain dépend en partie de la nature, cette dépendance est aujourd’hui mise en exergue à travers la notion de services écosystémiques, définis comme étant les bénéfices que les êtres humains tirent du fonctionnement des écosystèmes. Cette notion connaît depuis une dizaine d’années un succès fulgurant et tend à se substituer aux approches plus traditionnelles de protection de la nature ou de conservation de la biodiversité, tant auprès de la communauté scientifique que dans les sphères décisionnelles et gestionnaires.
Dans cette présentation, nous décrirons tout d’abord l’émergence de l’approche par services écosystémiques en nous intéressant particulièrement à deux grandes étapes de son avènement : le Millenium Ecosystem Assessment (MEA 2005) et le rapport intitulé The Economics of Ecosystems and Biodiversity (TEEB 2011). Nous décrirons les partis-pris, souvent implicites, qui animent ces rapports sur les plans éthique, politique et économique.
Nous discuterons ensuite des différents problèmes que soulèvent les évaluations économiques des services écosystémiques, problèmes qui, au-delà des limites méthodologiques de l’évaluation, relèvent du projet même de quantification en termes économiques de la diversité des valeurs qui s’attachent aux écosystèmes.
Nous montrerons alors que le passage d’une logique de conservation de la biodiversité à une logique de gestion des services écosystémiques est concomitant à la montée en puissance des outils de conservation basés sur des logiques marchandes, qu’il s’agisse de banques de compensation ou de paiements pour services écosystémiques, et nous évoquerons différents problèmes posés par ces nouveaux marchés, du point de vue de la conservation elle-même mais également du point de vue de la justice.
Pour conclure, nous défendrons une conception des valeurs de la nature plus dense et plus complexe que la vision strictement instrumentale inhérente à l’approche par services écosystémiques et nous montrerons dans quelle mesure une telle conception est plus satisfaisante à la fois philosophiquement et opérationnellement."














Une conférence parfois un peu difficile à suivre, mais très instructive.

lundi 2 décembre 2013

L'écologie et le social ont rendez-vous à Quetigny

A choisir, faut il défendre l'humain ou la nature en premier? A bien y réfléchir, ni l'un ni l'autre, mais les deux en même temps, puisqu'ils sont liés. A t on déjà vu un milliardaire vivre le long du périphérique parisien ou dans un HLM mal isolé avec vue sur une décharge ? non, évidemment. C'est donc pour discuter de ces relations que va avoir lieu le samedi 7 décembre à Quetigny les "Assises pour l'écosocialisme", à l'initiative du parti de Gauche 21 et de la gauche Alternative 21.

Peu importe la mouvance politique de chacun, le sujet se doit d'intéresser tout le monde, comme l'explique la table ronde:
"Changement climatique, pollutions multiples, destructions des terres agricoles, des forêts et de la biodiversité: la catastrophe écologique qui se déploie sous nos yeux remet en cause potentiellement la survie même de l’humanité. Crises sociale et écologique sont très profondément liées. Marchandisation et profit, qui sont au cœur du système capitaliste, ont des conséquences écologiques, sociales et économiques dont sont victimes en premier lieu les parties les plus pauvres des populations.
Il est urgent de trouver une réponse d’ensemble à cette crise multiforme et de construire une alternative au capitalisme qui épuise l’être humain et l’environnement. Cette réponse exige des transformations fondamentales: une réorientation des activités économiques et sociales, un partage des richesses, une redéfinition des besoins et de la sobriété pour préserver les écosystèmes et leur biodiversité.
Mais comment opérer les transitions: transition énergétique, transition agro-écologique, transformations urbaines pour des villes soutenables socialement et écologiquement ? Et comment opérer une révolution démocratique, celle qui permet à chacun-e de se réapproprier l’initiative politique et citoyenne ?
Car c’est d’une véritable révolution dont nous avons besoin, pour changer les formes de propriété, les règles institutionnelles et les normes sociales et environnementales qui organisent la société et l’économie. Ce sont les questions qui seront en débat au cours de ce Forum."

Au constat de catastrophe écologique déjà en place dans certains domaines et pires à venir pour d'autres, il est plus que temps de trouver des remèdes. Que ce soit "Alternatives au capitalisme", "révolution" ou d'autres termes, peu importe puisqu'il est plus que temps d'agir. Cette journée, ouverte à tous, se veut une journée de dialogue, avec des 4 thèmes importants:
- "Vers la qualité de ville et de vie", avec la participation de Paul Ariès.
- "Une transition énergétique créatrice d’emploi et une sortie du risque nucléaire"
- "L'eau, un bien commun très précieux"
- "Une agriculture écologique pour une alimentation saine et de qualité"