samedi 31 mai 2014

La ville de Quetigny va réviser son règlement local de publicité

Le conseil municipal de Quetigny a voté à l'unanimité le 20 mai la prescription de la révision de son règlement local de publicité.














La ville de Quetigny est une des villes de référence en France pour avoir refusé de se laisser envahir par des panneaux publicitaires dans les rues. Comme il est écrit au début du point 5, "l'affichage publicitaire constitue un élément marquant du cadre de vie, qui impacte les paysages et peut devenir une source de pollution visuelle".
La délibération explique cette révision est nécessaire suite à la loi d'engagement national pour l'environnement, dite "Grenelle II".
Un point très intéressant du document concerne les modalités de concertation:
- la publication d'un article dans le magazine municipal précisant les enjeux de cette révision.
- une exposition incluant un dossier mis à la disposition du public, avec un registre sur lequel il pourra consigner ses observations.
- une réunion publique
Le document indique aussi que les concertations associeront les commerçants, les afficheurs et les associations de l'environnement.
La publicité est le moteur de notre société de sur-consommation. Chaque municipalité, un tant soit peu sensibilisée à la protection de l'environnement, se doit d'élaborer un règlement local de publicité réduisant le plus possible la place de la publicité dans les rues. Quetigny a été exemplaire pendant des années. Le restera t elle? Les autres villes de l'agglomération feront-elles aussi bien? A suivre...

vendredi 30 mai 2014

L'association EVAD fête ses 20 ans de promotion du vélo

L'association Ensemble à Vélo dans l'Agglomération Dijonnaise (EVAD) va fêter ses 20 ans ce samedi 31 mai, jour de la 18ème fête du vélo. 20 ans que cette association fait la promotion du vélo, via des balades à vélo, des sensibilisations, des formations, des conférences et parfois des interpellations envers les pouvoirs publiques. EVAD est l'exemple type d'une association qui oeuvre, à sa façon, pour une ville plus respectueuse de l'environnement.

"A l’occasion de la 18è Fête du vélo, l’association Ensemble à Vélo ans l’Agglomération Dijonnaise (EVAD) organise une vélo-parade festive le samedi 31 mai à 15h. A vélo, de tous types et tous styles, à une, deux ou trois roues, à pignons fixes ou non, à rollers, à trottinettes, chacun est invité à parader dans les rues de Dijon, pour que le vélo, et tous les autres modes de déplacements actifs, soient à la fête tous les jours dans la ville ! Déguisements, vélos décorés, musiques diverses et variées seront les bienvenus !
Le départ a lieu à 15h de la place Wilson à Dijon. A l’arrivée sur cette sur cette même place vers 16 heures, EVAD fêtera son 20ème anniversaire! A l’occasion des quatr’heures, nous partagerons un gâteau et soufflerons les bougies. Nous associerons à cet événement celles et ceux qui ont eu ou auront vingt ans cette année : une tombola gratuite, avec de nombreux lots dont un vélo, leur sera réservée."

dimanche 25 mai 2014

Quels sont les liens entre nucléaire civil et nucléaire militaire ?

Le vendredi 30 mai, monsieur Dominique Lalanne viendra à Quetigny donner une conférence sur les liens entre nucléaire civil et nucléaire militaire, des liens historiques, technologiques, sociaux et industriels. Il donnera des solutions pour faire évoluer la situation.
Le nucléaire s'est d'abord développé pour les bombes. Hiroshima et Nagasaki en ont été les premières victimes. Depuis 1945, la situation a beaucoup évolué. Le nucléaire civil a conduit à une situation mondiale où environ 500 réacteurs sont en fonctionnement . Le nucléaire militaire voit neuf Etats qui disposent de bombes en 2014. Cette situation crée un niveau de dangerosité important car 20.000 bombes sont en service dont 1800 en état d'alerte, prêtes à partir en 15 minutes.

Les liens entre les aspects civils et militaires du nucléaire sont nombreux.
Beaucoup d'aspects sont connus, les liens historiques sont évidents, les liens technologiques aussi, ces derniers étant pris très au sérieux par la communauté internationale qui a créé une agence spécialisée de surveillance, l'AIEA, l'agence internationale de l'énergie atomique. Mais d'autres liens sont moins connus et méritent une attention particulière. Des liens industriels, sociaux, politiques... Pour comprendre les rapports mondiaux de domination actuels, les conflits actuels et futurs, le nucléaire civil et militaire doit être analysé en profondeur.

Pour être acteur d'un monde où la sécurité, la paix et la justice seront la règle entre les peuples, comment pouvons-nous faire évoluer la situation ?

Dominique Lalanne a fondé en 1973 le Groupement des scientifiques pour l'information sur l'énergie nucléaire (GSIEN) et s'est attaché à remettre en question cette forme d'énergie. Depuis 1995, il est expert sur le nucléaire militaire auprès de plusieurs associations dont l'Observatoire des armements, un centre d'expertise et d'analyse de niveau international. Dominique Lalanne ouvrira le débat qui nous concerne tous.

Cette soirée est co-organisée par Les Amis de la Terre Côte-d'Or et Quetigny Environnement, avec le soutien du réseau Sortir du Nucléaire Côte-d'Or et le Mouvement de la paix.

jeudi 22 mai 2014

Rendez-vous à la "Disco Salade" pour lutter contre le gaspillage alimentaire

L'association Unis-Cité, pionnière du Service Civique en France, organise une Disco Salade le 24 mai de 17h00 à 19h00 place François Rude à Dijon. Les passants seront invités à éplucher, découper les fruits et légumes récupérés le matin à la fin des marchés et dans des enseignes de grande distribution, dans une ambiance conviviale et musicale.

L'enjeu est de récupérer des légumes destinés au rebut mais encore consommables afin de sensibiliser les personnes contre le gaspillage alimentaire. Les salades confectionnées seront à déguster sur place. Activité gratuite et ouverte à tous.

Une première à Dijon, mais qui a lieu déjà dans plusieurs villes. Un évènement de sensibilisation au gaspillage alimentaire efficace, à tel point qu'il est référencé sur le site du gouvernement alimentation.gouv.fr.

mardi 20 mai 2014

TAFTA, ce danger écologique imminent

Samedi dernier, l'émission de radio écolo sur Radio Dijon Campus portait sur TAFTA, le "Transatlantic Free Trade Area", traduit par "partenariat transatlantique de commerce et d'investissement", ou encore "zone de libre-échange transatlantique" (ZLET). Un projet d'accord commercial entre les Etats-Unis et l'Europe qui aurait des conséquences environnementales désastreuses.


Et pour en parler, rien de mieux qu'une des responsables du collectif STOP-TAFTA, madame Jacqueline Balvet, également membre du bureau d'ATTAC France.

On l'aura compris, si TAFTA passe, nous ne pourrons plus interdire quiconque de nous vendre des produits toxiques, de la malbouffe, et tout autre produit dangereux car toutes nos normes pourront disparaître au non du libre commerce ! Les multinationales seront alors maître, les états ne maîtriseront plus rien.
Toutefois, comme l'a fait remarquer madame Balvet en fin d'interview, tous les élus, quels que soient leur niveau de responsabilité, peuvent déclarer leur zone de responsabilité "zone hors TAFTA". C'est maintenant à tous les citoyens d'exiger que leur commune soit une zone refusant officiellement ce TAFTA, idem pour le département et la région comme cela existe déjà ailleurs...
A noter qu'un collectif STOP TAFTA est en cours de création sur Dijon. A suivre...

mercredi 14 mai 2014

Houpert vote à nouveau en faveur des OGM, Patriat et la remplaçante de Rebsamen votent à nouveau contre

Le 5 mai, les sénateurs ont débattu puis voté sur la proposition de loi, adoptée par l'Assemblée nationale après engagement de la procédure accélérée, relative à l'interdiction de la mise en culture des variétés de maïs génétiquement modifié.














"Objet du texte
La présente proposition de loi a été déposée à l'Assemblée nationale par les députés du groupe socialiste, républicain et citoyen.
À l'approche de la période des semis de maïs, elle prévoit d'interdire la mise en culture des variétés de semences de maïs génétiquement modifié.
Les auteurs du texte estiment en effet que la "mise en culture de plantes génétiquement modifiées pose des risques environnementaux (...) ainsi que des risques agronomiques". Ils rappellent les avis de l'Autorité européenne de sécurité des aliments (AESA) et les publications scientifiques récentes qui mettent en évidence des risques environnementaux liés à la culture du maïs MON810, ainsi que les impacts économiques sur les autres filières, conventionnelle, biologique, ainsi que les filières apicoles et les filières qualifiées "sans organismes génétiquement modifiés", en raison de la dissémination incontrôlée de pollen.
L'article unique du texte prévoit :
- d'interdire la mise en culture des variétés de semences de maïs génétiquement modifié ;
- des dispositions permettant le contrôle du respect de cette interdiction par les agents publics compétents ;
- la possibilité d'ordonner la destruction totale ou partielle de ces cultures.
Le gouvernement ayant engagé une procédure accélérée sur ce texte le 21 février 2014, il ne fera l'objet que d'une seule lecture par chacune des chambres du Parlement."

Le 4 février dernier, nos trois sénateurs de Côte-d'Or avaient déjà voté sur un texte similaire. Monsieur Alain Houpert à une nouvelle fois voté contre ce texte, tandis que monsieur François Patriat a voté pour et madame Isabelle Lajoux (remplaçante de monsieur François Rebsamen) a voté pour aussi.

Interpellé sur ce choix de vote lors des élections municipales du mois de mars, monsieur Houpert avait prétexté que cette loi n'est pas conforme. Une conformité ou non expliquée dans un article du site actu-environnement.com.

Toutefois il faut pas être dupe. Cette histoire de conformité est l'arbre qui cache la forêt. Le compte rendu intégral des débats est éloquent, notamment avec les explications de Monsieur Bizet (morceaux choisis): "Quelles que soient les évolutions de notre droit, il vous faudra prendre en compte, monsieur le ministre, ce préjudice économique subi par certains agriculteurs, sans parler de celui qui affecte l’ensemble d’une filière." (...) "vous rencontrez des difficultés à justifier l’interdiction ou la suspension de la culture de maïs transgéniques dans le cadre légal en vigueur. Pour cela, il faudrait en effet des motifs d’urgence face à un risque important mettant en péril de façon manifeste la santé humaine, la santé animale ou l’environnement. Or, jusqu’à preuve du contraire, et le hasard veut que je suive la question depuis une dizaine d’années, les différentes agences ou académies n’ont absolument pas confirmé ce risque." (...) "la culture des maïs transgéniques est, aujourd’hui, autorisée au niveau européen, et donc pratiquée dans d’autres pays. Comment nos semenciers et nos agriculteurs vont-ils gérer cette concurrence à terme ?
Dans le monde, un tiers de la surface des maïs est cultivée en OGM et les importations de maïs transgéniques sont autorisées et entrent dans l’alimentation animale, comme pour le soja. La recherche et l’innovation en matière de transgénèse et de biotechnologies sont fondamentales pour l’avenir de l’industrie semencière, de l’agriculture et de notre capacité à enregistrer des brevets."
Bref, ce qui compte avant tout, c'est une histoire d'argent, de compétitivité ! Peu importe les conséquences sanitaires et d'indépendances agricoles pour ces sénateurs.

Bravo à nos deux sénateurs (PS) qui ont voté pour l'interdiction. Et que tout le monde sache que monsieur Houpert, sénateur (UMP) de Côte-d'Or, a une nouvelle fois voté en faveur du développement des OGM en plein champs !

mardi 13 mai 2014

Questions aux élections européennes sur le thème "Quelles alternatives à l'Agrochimie productiviste ?"

Plusieurs associations poseront des questions aux candidat-e-s du Grand Est lors de la réunion publique du 21 mai à Quetigny, sur le thème : « Quelle(s) alternative(s) à l’agriculture chimique productiviste et ses conséquences néfastes sur les humains (alimentation, santé, emploi) et sur les éco-systèmes".
La table ronde sera animée par Marion Chevassus, journaliste à Miroir Magazine.
Les questions:
- Collectif 21 ni OGM ni Pesticide: "Nous pensons qu’un étiquetage détaillé et des analyses indépendantes sur les pesticides doivent être imposés en Europe afin de surveiller leurs effets sur la santé humaine, exigences qui ne sont pas négociables dans le cadre de TAFTA (Grand Marché Transatlantique). Que proposez vous et que ferez-vous pour répondre à ces exigences ?"

- Quetigny Environnement: "Quelles sont les mesures que vous proposerez ou soutiendrez au Parlement Européen pour arrêter la pollution des eaux due aux rejets de l’agriculture conventionnelle"

- Graine de Noe: "Des grands groupes agro-industriels veulent s’arroger le monopole des plantes et des semences en imposant partout leurs brevets. C’est un des enjeux des négociations sur le Grand Marché Transatlantique (TAFTA). Quelles mesures proposerez-vous ou soutiendrez- vous pour faire échec à cette bio-piraterie ?"

- Les Amis de la Terre Côte-d'Or: "Les parlementaires européens ont réussi à plafonner les agro-carburants à 6 %. C'est encore beaucoup trop au regard de leurs effets néfastes sur les changements climatiques. Que comptez-vous faire pour en réduire, voire supprimer la production et l’utilisation ?"

- Terre de liens: "Les politiques agricoles européennes menées jusqu'à aujourd'hui ont eu pour effet de réduire le nombre de paysans. En pleine crise politique économique et surtout sociale, ne pensez vous pas que sauver des fermes, c'est sauver l'emploi ?"

- Confédération Paysanne: "Face à l'accaparement des terres, à la concentration foncière, au développement de l'agriculture de firme qui ruinent la paysannerie et la fertilité des sols, comptez-vous faire du foncier un enjeu politique dans l'Union Européenne en affirmant sa nature de bien commun à l'humanité plutôt qu'instrument de placement financier et de spéculation ?"

- GAB 21: "Quels outils cohérents comptez-vous mettre en place pour encourager le développement de l’agriculture bio, en tenant compte des spécificités régionales, et sans revoir les labels à la baisse (vrai-faux bio de supermarché) ?"

- Veille au grain: "Les biotechnologies ayant évolué, peut-on envisager de surveiller de manière encore plus fine, voire d’interdire les nouvelles méthodes de transformation des plantes ?"
Au jour d'aujourd'hui, seuls les partis politiques Cap 21, EELV, Front de Gauche, UDI-Modem ont répondu présent. Les autres partis politiques auraient-ils peur de répondre à ces questions ? Leur absence n'invite pas à voter pour eux...

lundi 12 mai 2014

Le programme de la fête de la nature et de la biodiversité à Dijon

La Fête de la Nature a été créée en 2007 sur l’initiative du Comité Français de l’Union Internationale de Conservation de la Nature et du magazine Terre Sauvage avec pour l’objectif de, tous ensemble, célébrer la nature chaque année. Ce week-end, cette fête sera à l'honneur à Dijon.
Ainsi, samedi 17 et dimanche 18 mai, des animations, ateliers, bal-concert, parcours à thème,... seront proposés au parc de l'Arquebuse.










Le programme est dense, un bon moyen de (re)-découvrir le monde vivant qui nous entoure. Un monde à admirer et à protéger.

D'autres manifestations auront lieu le 21 juin, ainsi qu'une exposition jusqu'au 4 janvier 2015.


Et pour l'occasion, plus d'informations sont disponibles sur le site ma-nature.dijon.fr

mercredi 7 mai 2014

Une caravane pour dire "Stop aux lobbies des semences, des pesticides et des produits pharmaceutiques" fait une halte à Dijon

Deux caravanes partiront le jeudi 8 mai de Sarlat en Dordogne et de Bourg-de-Péage dans la Drôme pour rejoindre l'assemblée nationale à Paris le 12 mai. L'une des deux caravanes fera une halte à Dijon le vendredi 9 mai.


Le communiqué de Veille au Grain Bourgogne:
"Deux caravanes, aux départs de Sarlat en Dordogne et de Bourg-de-Péage dans la Drôme iront de débats publics en visites de fermes pendant 4 jours à partir du 8 mai. Elles se rejoindront le dimanche 11 mai à Milly-la-Forêt dans l'Essonne. Tous les participants se retrouveront place Edouard Herriot, à Paris (75 007) pour un rassemblement pour la reconnaissance des pratiques paysannes.

Ces caravanes ont pour objectif d’alerter l’opinion publique au sujet de la Loi d’Avenir Agricole et Forestière actuellement en discussion à l’Assemblée Nationale et au Sénat.

Aujourd’hui, les droits de propriété intellectuelle sur le vivant et la loi sur la contrefaçon fragilisent les actes millénaires de la vie agricole comme la production à la ferme par l'agriculteur de ses semences, de ses animaux ou de ses préparations naturelles destinées aux soins des sols, des plantes, des animaux ou à ses transformations fermières.

Le projet de loi agricole ne s’intéresse pas aux producteurs et récolteurs de plantes médicinales, ne permet pas aux cultivateurs de soigner leurs plantes avec des préparations naturelles ni aux éleveurs de privilégier les soins alternatifs.

Ces Caravanes ont pour objectif de porter à la connaissance des citoyens les revendications suivantes :
- Une exception agricole et alimentaire générale à l'application de la lutte contre la contrefaçon.
- La libre reproduction à la ferme des semences, des animaux et des préparations naturelles en cas de
présence fortuite d'une information génétique brevetée.
- L'autorisation d'utiliser et de commercialiser des préparations naturelles peu préoccupantes (PNPP)
hors du champ d'application des lois sur les pesticides qui les interdisent de fait.
- Le droit pour les producteurs vendeur-direct de plantes médicinales d’informer le consommateur sur tous leurs différents usages traditionnels (alimentaires, nutritionnels, médicinaux, PNPP, tinctoriaux,
etc.)

Elles se veulent le plus large possible car au-delà des jardiniers, des paysans et des collectivités locales, il y va de l'autonomie de chacun, d'un environnement non pollué, de la santé de tous mais aussi de la souveraineté alimentaire.














L’une de ces caravanes passe par la Bourgogne (RDV le 9 mai, à 18h au Rézo'Fêt'Art, rue Blairet à Dijon). Aussi nous vous invitons à nous rejoindre à toutes les étapes de son passage et surtout à relayer l’information autour de vous pour que nous soyons nombreux !

lundi 5 mai 2014

Le métabolisme Bourguignon

L’association Alterre Bourgogne vient de publier, dans sa revue trimestrielle “repères”, une comptabilité des flux de matières en Bourgogne. Une étude suite aux questions: “D’où viennent les matières et les produits consommés en région ? Et avec quels impacts sur l’environnement cette circulation de matières se fait-elle ?”
Le document fait réfléchir:
Du bois, de blé, du sable, des produits pétroliers, des produits manufacturés,…, un bourguignon mobilise 33 tonnes de matières par an, soit 90kg par jour ! 60% des matières mobilisées sont issues de ressources non renouvelables (matériaux de construction, combustibles fossiles, minerais métalliques et produits à base de métaux,…). 32% des matières mobilisées ressortent vers la nature sous forme de déchets enfouis, émissions dans l’air ou dans l’eau,… Le recyclage permet d’éviter de l’ordre de 21 % des rejets, mais sa participation à la réduction des besoins en matières n’est que de 9%.
Les produits agricoles sont aussi quantifiés: En 2010, plus de 12 millions de tonnes ont été récoltées en Bourgogne et plus de 5 millions de tonnes importées. Sur ces 17,5 millions de tonnes mobilisées, 9,5 millions de tonnes sont destinées à la consommation intérieure et près de 8 millions aux exportations. A savoir aussi que la Bourgogne a récolté 69 kg/habitant de fruits et légumes, alors qu’elle en a consommé 178 kg/habitant (consommation + pertes)

Les impacts extérieurs
Le document pause les bases d’une réflexion sur les flux de matières en Bourgogne, en mettant aussi l’accent sur la nécessité de limiter les intrants (ressources naturelles) et de limiter les sortants (déchets et émissions vers la nature). Ces limitations sont nécessaires car ce que nous faisons ici a des répercutions là-bas. Le rapport “Terres Volées. Comment la surconsommation en Europe alimente les conflits fonciers dans le monde” met en évidence les liens entre nos pratiques de consommation et les besoins en terres qui en découlent. “La terre est une des choses qui paraît le plus aller de soi.
C’est largement dû à l’invisibilité de sa contribution dans nos denrées alimentaires et articles de consommation or elle est primordiale pour produire nos céréales, fruits et légumes, mais aussi le bois qui sert à fabriquer nos meubles ou notre papier, les substances minérales requises pour la construction de nos maisons et nos routes, ainsi que les minerais qui sont à la base d’objets usuels tels qu’ordinateurs et téléphones portables. Beaucoup d’entre nous oublient ce lien entre les produits consommés en quantités toujours plus grandes et le rôle central de ces consommations dans les changements d’affectation des sols, la dégradation des écosystèmes et les conditions de travail déplorables dans d’autres régions du monde.”

Les matières mobilisées
En ajoutant tous les flux, le document d’Alterre Bourgogne indique que notre besoin en matières s’élève à 125 tonnes par habitant et par an ! Une estimation qui prendrait en compte les ressources qui ont été nécessaires en dehors de la Bourgogne. Le rapport L’obsolescence programmée, symbole de la société de gaspillage est intéressant pour se faire une idée de ces “ressources nécessaires en dehors”. “En Europe, on considère que la production d’une tonne de déchets municipaux équivaut à la consommation en amont de 100 tonnes de ressource. (…) Un Européen consomme ainsi 43 kg de ressources par jour, contre 10 kg pour un Africain. Cette dernière décennie, la demande en métaux a explosé en partie du fait de la production croissante d’appareils électriques et électroniques.” Et les conséquences son terribles: “Outre les impacts directs sur l’environnement tels l’excavation de grandes quantités de terre engendrant le défrichage des sols, l’élimination de la végétation et la destruction des terres fertiles, cette course aux premières matières a des conséquences humaines et sanitaires désastreuses”.

Vers une transition
Des flux de matières quantifiés avec des ressources naturelles limitées, maintenant que fait-on ? Le document d’Alterre Bourgogne insiste sur le recyclage, sur la réduction du gaspillage alimentaire, ou encore sur le principe de l’économie de fonctionnalité. Dans le milieu écolo, la question de la fin du pétrole est bien connue, avec les initiatives de villes en transition comme solution. Lors de la signature de la charte illico2 par le Grand Dijon, monsieur Gérard Magnin avait fait une conférence très intéressante sur la transition énergétique, mêlant des explications sur l’importance d’être sobre dans l’utilisation des matières non renouvelables et les aspects économiques en découlant. Tout était dit.

Le document d’Alterre Bourgogne est loin de répondre à toutes les questions, mais il a le mérite de poser des questions que peu de personnes se posent. Des questions qui ouvrent les yeux sur la façon dont nous vivons, sur l’impact de nos sociétés dîtes modernes. Le métabolisme Bourguignon est dépendant de la nature, ne l’oublions jamais.

(article publié le 5 mai dans les chroniques de miroir-mag)