samedi 12 janvier 2019

L'Europe doit dire STOP à l'huile de palme dans les carburants !

Ce matin, une vingtaine de militants écologistes, dont les Amis de la Terre Côte-d'Or et Greenpeace Dijon se sont retrouvés dans deux stations essence Total afin d'informer et de sensibiliser les automobilistes sur la présence d'huile de palme dans les carburants. Le message était aussi destiné à Miguel Arias Canete, commissaire à l'action climatique et à l'énergie de la commission européenne pour qu'il annonce un plan d'élimination de l'huile de palme début février.

Alors que la consommation d'huile de palme pour l'alimentation a diminué, elle est en croissance depuis quelques années comme carburant. Aujourd'hui, 75% de l’huile de palme consommée en France est sous-forme de carburant. Cette situation pourrait s'aggraver avec la reconversion de la raffinerie Total de La Mède (Bouche du Rhône) en « bioraffinerie ».
Jusqu’à 2011, il y avait très peu d'huile de palme directement dans les carburants car elle est naturellement peu fluide (d'où son utilisation dans le Nutella...) mais les industriels ont trouvé un nouveau procédé, l'hydrotraitement, qui permet de fluidifier l'huile de palme et de l'incorporer massivement dans les carburants. L'huile de palme est donc présente dans les carburants classiques : gazole mais aussi, de plus en plus, essences (SP95, SP98).

La culture du palmier à huile est l'une des principales causes de déforestation, et donc d'émissions de gaz à effet de serre, en Asie du Sud-Est (notamment en Indonésie et en Malaisie, qui représentent plus de 80% de la production mondiale).
Un carburant à base d’huile de palme a ainsi un impact sur le climat trois fois pire que le gazole fossile.

Aujourd'hui, les distributeurs ont l'obligation d'incorporer un pourcentage de « biocarburants » dans les carburants que l'on trouve à la pompe. Ces « biocarburants » n'ont rien de « bio » et il conviendrait plutôt de parler « d'agrocarburants » car leur production détourne des terres qui pourraient être utilisées pour des cultures alimentaires. Cette obligation d'incorporation a été décidée au niveau européen (directive énergie renouvelable) puis décliné au niveau des pays. C'est cette obligation légale que les associations écologiques sont en train de faire changer.

Le 12 juin 2018, le trilogue final (Parlement/Commission/Etats membres) s’est accordé sur un texte de compromis décidant un gel, puis une baisse progressive de la part des “biocarburants” les plus fortement émetteurs jusqu’à une sortie en 2030. La définition des matières premières ciblées doit être précisée par la Commission Européenne dans un acte délégué, attendu pour début février 2019. L’enjeu est que les huiles de palme et de soja soit explicitement ciblées.

En France, grâce à une mobilisation en 2017, plusieurs distributeurs se sont engagés à ne pas mettre d'huile de palme dans leurs carburants (Leclerc, Systèmes U) ou a adopter un plan d'élimination dans les trois ans (Intermarché). D'autres comme Carrefour, Auchan et Casino devraient suivre. Seul Total refuse le dialogue et pour cause : sans ce débouché, le projet de bio raffinerie de La Mède n'a aucun sens.

Il est possible de soutenir cette mobilisation via une pétition.

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