mercredi 30 juillet 2025

Une pétition pour protéger des arbres à Dijon

Communiqué de Dijon Avenir : "La Maire de Dijon vient d’autoriser l’abattage de 12 arbres en pleine santé, par un permis de construire accordé au promoteur BNP Paribas immobilier promotion pour la démolition-reconstruction de l’ancien EHPAD public des Marguerites. Lacunes dans le cahier des charges de cession, non-conformité avec le PLUi-HD et surtout destruction des arbres : Dijon Avenir engage un premier recours et lance une pétition pour les sauver !

Une nouvelle fois, la Maire choisit de sacrifier des arbres au profit du béton
Au coeur de la canicule de juin, et alors qu’elle a subi en mars un sérieux revers avec l’annulation du permis de construire du projet immobilier Venise-2 sur le motif de l’incertitude majeure pesant sur le nombre d’arbres conservés, la Maire persiste dans l’erreur en signant le 26 juin le permis d’abattre une partie des arbres des “Marguerites” !

Soulignons que le terrain du projet, situé au 2 rue des Varennes, est indirectement contrôlé par la Ville de Dijon, puisque “Les Marguerites” est un ancien EHPAD public, propriété de la Ville jusqu’en 2011 puis transféré à l’Etablissement Public Communal d’Accueil des Personnes Âgées (EPCAPA), association dont le Conseil d’administration est présidé par Antoine Hoareau, 1er adjoint à la Maire de Dijon. 
L’EHPAD Les Marguerites a été fermé en janvier 2024, en même temps que l’EHPAD Port du Canal, après le transfert de leurs occupant·e·s dans le nouvel EHPAD “Jardins Voltaire” construit par l’EPCAPA sur le site des anciennes usines Terrot.

A l’issue d’un avis public de cession, dont le cahier des charges n’a pas été rendu public, l’EPCAPA a signé une promesse de vente avec le promoteur BNP Paribas Immobilier promotion. Ce cahier des charges contenait-il des dispositions pour la protection des arbres du terrain ? Sans doute pas, puisque la Maire autorise leur abattage ! L’EPCAPA et la Ville ont manifestement commis une erreur en étant trop laxistes sur les conditions de cette cession.
Ou peut-être était-ce un choix délibéré ? Dans une interview donnée en janvier 2025 et titrée “l’urbanisme au service de l’écologie” (!), Antoine Hoareau expliquait que la nouvelle Maire, en lui confiant cette double délégation, avait décidé “d’associer l’urbanisme et la transition écologique pour envoyer un signal politique très fort”. Un signal aux promoteurs !?

Les plantations ne remplacent pas les arbres adultes abattus
Le terrain, cadastré AR 252 et 291, comporte une vingtaine d’arbres âgés de 15 à 50 ans environ. Pour son projet immobilier, le promoteur déclare l’abattage de 9 arbres, mais sa notice paysagère et notre relevé de terrain attestent de la perte de 3 arbres supplémentaires. Les douze arbres ainsi menacés mesurent entre 20 et 50 cm de diamètre, sont tous d’espèces différentes et en parfaite santé, selon le relevé précis réalisé par Dijon Avenir.
Pour compenser, le promoteur assure planter 30 nouveaux arbres. Nous lui recommandons - ainsi qu’à Mme Koenders - la lecture du livre "Du bon usage des arbres" de Francis Hallé, plaidoyer à l'attention des élus et des énarques, auxquels il affirme avec vigueur : "vous pratiquez une triple arnaque si vous croyez nous rassurer en annonçant que pour un vieil arbre abattu, dix jeunes arbres seront plantés".

Dans ce court texte, l'auteur nous rappelle que l'arbre renvoie aux droits des êtres humains à disposer d’arbres dans leur espace de vie pour simplement écouter le bruit du vent dans les branches, profiter du chant des colombes de l’aube, bénéficier de l’ombre de midi, etc. 
Plus prosaïquement, les arbres en ville rendent de nombreux services : humidification et purification de l’air, fixation des poussières et bien-sûr, production d’oxygène.
Sachant que la fraîcheur d’un arbre de 25 ans est équivalente à celle produite par 5 climatiseurs, la consommation électrique en moins, il faut donc attendre un quart de siècle pour retrouver les services éco-systémiques des arbres abattus. Avec les canicules de plus en plus longues promises chaque année, les Dijonnais·es ne pourront pas attendre !

Non-conformité du projet avec le Plan Local d’Urbanisme
Cerise sur le gâteau bétonné, le permis de construire prévoit seulement 35 logements sociaux (13 en locatif et 22 en accession sociale), ne répondant pas aux prescriptions du site de projet qui encadre la constructibilité de ce terrain dans le Plan Local d’Urbanisme intercommunal Habitat et Déplacements (PLUi-HD), et qui prévoit 80 logements sociaux :

(POA-H du PLUi-HD, page 124)

A la place des logements sociaux manquants, le permis de construire autorise la construction d’une résidence étudiante de 141 chambres, hébergements qui ne revêtent pas de caractère social. N’y aurait-il pas suffisamment de résidences étudiantes à Dijon ? La Maire - comme son prédécesseur - affirme régulièrement que Dijon manque de logements, notamment sociaux, alors pourquoi autorise-t-elle un projet qui ne correspond pas à la prescription du PLUi-HD !?

Pour empêcher l’abattage de ces arbres, l’association Dijon Avenir engage un recours gracieux auprès de Mme Koenders et publie une pétition, pour lui demander de retirer le permis de construire et d’imposer au promoteur de conserver les arbres, contrainte parfaitement compatible avec un projet de transformation-réhabilitation du bâtiment existant en logements sociaux, conformément au PLUi-HD. 
Nous invitons les Dijonnais·es attachés au maintien de la nature en ville à signer la pétition pour dire à la Maire leur refus de cette nouvelle destruction d’arbres. Et nous appelons les habitant·e·s du quartier à la vigilance et à nous signaler tout mouvement suspect qui annoncerait l’imminence d’un abattage des arbres."

Décidément nos décideurs locaux ne changent pas...

dimanche 27 juillet 2025

Plusieurs séquences du documentaire sur la "Génération slow fashion" se passent à Dijon

"Face à la fast fashion, et si on repensait notre façon de s'habiller ?", tel est le thème du film documentaire réalisé par Pauline Pelsy-Johann, avec des acteurs Bourguignons, notamment dijonnais, qui choisissent d'aller à l'opposé de la mode jetable.

"Génération slow fashion, c'est l'histoire de trentenaires engagés face aux répercutions de la fast fashion. Ils sont jeunes entrepreneurs, ingénieurs ou encore créateurs et luttent contre l’impact de l’industrie de la mode sur l’environnement. Au delà du style, ce secteur est le troisième le plus polluant au monde, tout en exploitant des travailleurs qui sont majoritairement des femmes."
Un film documentaire à découvrir. 

Pour rappel, plusieurs actions ont été réalisées localement pour dénoncer cette mode jetable, alias "fast fashion". Devant la boutique éphémère SHEIN ou pour interpeller nos 3 sénateurs (ceux-ci n'ont d'ailleurs toujours pas levé leur petit doigt sur le sujet...).

 

 

 

 

 

 

 


Et enfin, pour illustrer à quel point être dans la "slow fashion" c'est être vraiment à contre courant de notre société de sur-consommation, il y a de la publicité pour la mode jetable jusque dans nos rues, sur les abribus. Shein, H&M, Primark,... Et dire que c'est à cause de François Rebsamen, et avec le soutien de Nathalie Koenders, que ces publicités sont encore présentes et donc visibles dans les rues de la métropole...

vendredi 25 juillet 2025

Dijon, l'imperméabilisation des sols continue

Tout les dijonnais connaissent le slogan "Dijon béton", mais il y a aussi "Dijon bitume". Et cette fois c'est au tour de la place du 30 Octobre de subir la destruction des sols pour être remplacé par du bitume. Nathalie Koenders, maire de Dijon avait promis de dégrader l'espace vert de cette place au profit de la voiture.

Et bien c'est presque terminé. Un peu moins de terre naturelle pour un peu plus de bitume. Et comme c'est écrit dans le Dijon mag de mars, "ça c'est Dijon".

 


 

 

 

 

 


Et dire que des milliers d'euros avaient été dépensés pour sécuriser les déplacements piétons et vélo de cette place qui en avait bien besoin. Mais finalement la voiture va retrouver un peu sa place, quitte à rogner sur cette place qui était très fleurie au printemps.

C'est bien la peine de créer une exposition pour montrer la vie du sol et son importance... si c'est pour la réduire inexorablement.

mercredi 23 juillet 2025

Quelle place pour les piétons et cyclistes avec la 3ème ligne de tram ?

Communiqué d'Ensemble à vélo dans Dijon et du Collectif piétons dans la métropole dijonnaise du 22 juillet 2025 : "Faut-il se réjouir de voir qu’un système de transport en commun dit “lourd” (tramway, bus), coûteux pour la collectivité, soit plébiscité par les usagers jusqu’à friser la saturation ? On le pourrait si ces usagers, en l'absence de cette solution, avaient utilisé leur voiture individuelle, mais, si ceux-ci peuvent faire leur déplacement à pied ou à vélo, quel est l’intérêt pour la collectivité et les usagers eux-mêmes, d’utiliser un transport en commun ? Même efficaces et peu coûteux pour l’usager, des transports en commun saturés,  sont des repoussoirs pour ceux qui hésitent encore à abandonner leur voiture individuelle.

Image du site dijon-metropole où justement la cohabitation tram - piétons - vélos n'est pas facile (et non pas en toute sérénité)...

Il ne s’agit pas bien sûr de  trier les usagers entre ceux qui seraient légitimes ou les autres, chacun est libre de choisir son mode de déplacement - c’est même inscrit dans la loi - non, il s’agit simplement d’offrir à chaque usager un vrai choix de solutions attractives, “appétantes” pour faire son déplacement. Si un usager doit parcourir deux ou trois fois la distance entre deux stations (environ 1,5 km), s’il perçoit ce trajet, envisageable à pieds, comme inconfortable, avec des cheminements encombrés, il optera sans doute pour le tramway, surtout s’il possède un abonnement. Mais si le trajet peut s’envisager comme une expérience agréable, le choix pourra être autre !

L'installation d'un tramway offre l’opportunité de redessiner l'espace public. Cela nécessite de repenser l'usage des rues et places concernées. Il serait incompréhensible de vouloir maintenir les usages antérieurs, tels que le trafic et le stationnement automobile, au détriment de l’ensemble des modes durables.

La mise en place de cette 3e  ligne doit contribuer à renforcer la marche
Cette reconfiguration de l’espace public, souvent de “façade à façade”, est une opportunité à saisir pour que, tout le long des nouveaux tronçons, les piétons, notamment les plus sensibles d’entre eux,   les enfants, les seniors et les personnes à mobilité réduite,  se voient offrir des cheminements à la “marchabilité” soignée : lisibilité (ne pas avoir à se poser continuellement la question  “suis-je bien sur l’espace piéton ?”), confort (revêtement qualitatif, ombre, bancs, etc.), sentiment de sécurité (ne pas avoir peur de se faire frôler par des vélos, par exemple) et sécurité réelle (disposer de traversées de chaussée ou  des voies du tram  régulièrement espacées et protégées, avec des signaux  clairs et non ambigus),  jalonnement (“suis-je encore loin de ma destination ?”), continuité (toutes les qualités précédentes doivent rester constantes au long du cheminement).

Bien sûr, il serait très pertinent que la “marchabilité” le long des lignes T1 et T2, soit retravaillée (par exemple: le long de l'avenue Jean Jaurès), et que  soit programmée la résorption des points noirs (par exemple: les nombreuses zones de conflits entre piétons et cyclistes).

La mise en place de cette 3e  ligne doit contribuer à renforcer le vélo
L’enfance, puis l’adolescence, sont deux périodes de développement cruciales dans l’adoption de bonnes habitudes de vie, à tous les niveaux. La mobilité n’en fait pas exception. Aussi, alors que la ligne de tramway T3 est présentée régulièrement comme étant la “ligne des lycées”, nous invitons la métropole à profiter de cette formidable opportunité de développer un réseau cyclable ambitieux permettant l’adoption du vélo par les lycéen-nes et les personnels des établissements.

Que ce soit pour des raisons de santé publique, physique comme mentale, pour des raisons économiques ou encore pour des raisons environnementales, permettre l’adoption du vélo se fera au bénéfice de l’ensemble de la population. D’autant plus qu’elle permettra de lutter contre la saturation du tramway, offrant un plus grand confort, et donc une plus grande attractivité à celui-ci.

La mise en place de cette 3e  ligne ne doit pas créer de nouvelles zones de conflits piétons/cycliste
Il n’est pas concevable, ni entendable, que les compromis d’aménagements de l’espace public, notamment ceux concernant le maintien d'une offre importante de stationnement automobile , se fassent, comme ce fût trop souvent le cas lors du déploiement des lignes T1 et T2, au détriment des modes actifs. Dans une métropole résiliente qui fait face aux changements climatiques, et permet de s’y adapter, la priorité doit être clairement affirmée pour les modes durables lors des choix. Et parce qu’à chaque mode de déplacement correspond un besoin et des pratiques, les réponses et solutions adoptées doivent être parfaitement adaptées.

On ne comprendrait pas que la ligne T3 crée, sans assise réglementaire, de nouveaux “espaces partagés”, à l’image de l’avenue Foch ou  encore des abords de l’école du Nord, place de la République, où le “débrouillez-vous” est trop souvent synonyme d’incompréhensions et de tensions. On ne peut pas imaginer qu’une intersection telle que celle située au croisement Godrans / St Bernard puisse être reproduite ailleurs.

Cette nouvelle ligne doit être l’occasion de mettre en œuvre de nouvelles pratiques d’aménagements exemplaires, qu’il conviendra de déployer par la suite dans l’ensemble de la métropole afin de rattraper le retard et apprendre des erreurs du passé.

Pour une réelle concertation avec les usagers de modes actifs
Les représentants des piétons ou des cyclistes, dans le cadre de tels projets d'aménagements, n’ont naturellement pas vocation à se substituer aux responsables politiques pour arbitrer entre les divers choix possibles. Cependant, de par leur expertise d’usage, ils peuvent éclairer ces choix pour que ceux-ci répondent au mieux à l’intérêt général et, in fine, pour que ces lourds investissements soient les plus pertinents possibles.

Mais pour que les représentants des usagers puissent jouer pleinement ce rôle, la concertation ne doit pas se limiter à une simple information sur l’avancement du projet. Elle doit leur permettre, en ayant en main toutes les données nécessaires,  d’exprimer leur avis bien avant que “les choses soient ficelées”. Nous souhaitons donc, par exemple, et contrairement à ce qui s’était passé pour les lignes T1 et T2, avoir connaissance des plans et aménagements détaillés bien en amont de l'enquête publique pour co-construire ces futurs espaces publics."

Reste à voir maintenant si la demande de ces deux associations de participer à la concertation sera suivie d'effet.

vendredi 30 mai 2025

Wings of the Ocean Antenne Dijon a organisé son 1er mégothon

Le dimanche 25 mai, une trentaine de bénévoles ont collecté des mégots au centre-ville et sensibilisé les passants à la toxicité de ces déchets pour les écosystèmes.

L'annonce était passée dans un article du Bien Public : "L’antenne dijonnaise de l’association Wings of the Ocean, qui agit en faveur de la protection de l’océan en luttant contre les déchets sauvages, organise le premier Mégothon de Dijon, place de la République, dimanche 25 mai (de 14 à 17 heures). Ce grand ramassage de mégots de cigarettes vise à sensibiliser aux impacts environnementaux dramatiques de ce déchet."

Le jours même, infos-dijon.com était sur place pour témoigner : Créée en 2018 afin de collecter des déchets plastiques en mer avec le voilier Kraken, Wings of the Ocean («Les Ailes de l'océan») a évolué vers la dépollution des plages et des littoraux. 

«L'objectif des antennes locales est de suivre les déchets et de voir l'impact que cela peut avoir dans les terres et endiguer le phénomène à la source», explique Anne Caudy, «nos déchets font le trajet par les fleuves et se retrouvent, malheureusement, dans la mer». «On a tous un rôle à jouer.» «Notre autre objectif est de fédérer toutes les associations», ajoute la référente en mentionnant la participation, ce dimanche, de bénévoles des Trashbusters. «Il n'y a pas de concurrence, il s'agit de s'entraider et d'organiser des événements qui impactent plus de monde.»
L'antenne est active sur différents médias sociaux et peut être contactée à l'email : antenne-dijon@wingsoftheocean.org

Selon la page Instagram de Wings of the Oceans Dijon, pas moins de 16 000 mégots ont été collectés ce dimanche 16 mai en 2h30 !  

D'autres photos sont visibles sur la page Facebook de TrashBusters Dijon
"TrashBusters Dijon et Agglomération" : Association de bénévoles de tous horizons, nous ramassons les déchets sur Dijon et Agglomération en parcourant, dans la convivialité, nos rues, chemins, bords de rivière... tous les dimanches matin (en général entre 11h00 et 12h00). 

L'année dernière, à la même période, 25 000 mégots avaient été collectés à Dijon. Un mégot jeté à terre se retrouvera en mer. Et dire qu'un tel geste est passible de 135€ d'amende. Il y a manifestement de l'argent à gagner...

jeudi 29 mai 2025

Le vélo n'est toujours pas le bienvenu à Dijon !

Alors que François Rebsamen et Nathalie Koenders vantent leur ambition de porter le vélo à 10% des déplacements depuis des années (sans y arriver), des faits montrent une nouvelle fois que les cyclistes ne sont pas vraiment aimés. Ainsi, à partir du 2 juin, il sera interdit de faire du vélo rue de la Liberté durant la journée.

La mesure fait polémique. Nathalie Koenders, maire de Dijon, a décidé d'interdire les déplacements à vélo rue de la Liberté à Dijon de 11h30 à 20h, invoquant des problèmes de cohabitation. Depuis que cette rue du centre ville est devenue piétonne, les piétons sont de plus en plus nombreux. Normalement les cyclistes doivent alors l'utiliser en roulant à très faible vitesse. Malheureusement quelques cyclistes vont trop vite entre les piétons alors Nathalie Koenders a décidé de punir tous les cyclistes ! 

L'association EVAD a protesté via un communiqué :
"Le vélo et les cyclistes ne sont plus les bienvenus à Dijon

La Ville de Dijon, par le voix de sa maire Nathalie Koenders, a annoncé ce dimanche la mise en place d'une interdiction de circulation à vélo (et à trottinette) rue de la Liberté, en journée, à compter du 2 juin, veille de la journée mondiale de la bicyclette. Comme nous avons pu le dire aux élus qui ont pris la peine de nous recevoir en amont de cette annonce, nous sommes indignés par une telle décision.

Nous partageons le diagnostic : oui, il y a un enjeu sérieux de cohabitation entre les différents modes de déplacement, et les différents usages de cette rue. Oui, il y a des comportements individuels problématiques, qui mettent en danger les autres usager-es de l'espace public, à pied ou à vélo d'ailleurs. La Ville de Dijon s'est-elle toutefois posée la question d'où vient ce problème ? Sommes-nous une fois de plus dans une mesure qui s'attaque aux conséquences plutôt qu'aux causes ? Nous le croyons.

Imagine-t-on interdire l'usage de la voiture dans les vélorues (avenue Jean Jaurès ou rue Monge) parce que les cyclistes se font klaxonner, frôler et mettre en danger par des automobilistes qui ne respectent pas les règles de conduite et de respect ? On pourrait justifier cette mesure à la lumière du rapport d'Emmanuel Barbe sur les violences routières remis au gouvernement le mois dernier qui rappelle que ce sont les collisions avec les véhicules motorisés qui tuent sur la route, pas avec les vélos.

En plus d'être injuste, et d'entrer en totale contradiction avec le Schéma directeur cyclable adopté en 2023 par la métropole qui identifie la rue de la Liberté comme axe cyclable structurant, tout nous laisse à penser que cette mesure ne sera pas respectée par les personnes qui, aujourd'hui, ne respectent déjà pas l'obligation de rouler au pas sur cet axe actuellement en vigueur (et par ailleurs très peu communiquée). À part augmenter les tensions entre les usager-es, l’effet de cette interdiction risque d’être limité.

Nous avons proposé aux élus de reporter cette mesure le temps de travailler, collectivement, à des alternatives pour apaiser les déplacements et les usages sur la rue de la Liberté ou, à minima, de proposer une alternative crédible et surtout sécurisée pour les cyclistes : interdire avant de sensibiliser/responsabiliser ne nous paraît ni constructif ni logique, tout comme interdire sans alternatives n’est pas une solution viable. En effet, malheureusement, lorsque nous découvrons que la suggestion dans l'annonce municipale est d'emprunter le boulevard de la Trémouille, symbole des infrastructures créant des conflits d'usage entre personnes piétonnes et cyclistes (bandes cyclables sur le trottoir débouchant sur la traversée de l’arrêt de tram Godrans…), en plus d'être concerné par d'importants travaux créant des entraves majeures à la circulation à vélo, nous ne pouvons que constater l'absence d’anticipation, de vision et tout simplement d'ambition à ce sujet.

Nous appelons la Ville de Dijon à suspendre cette mesure avant sa mise en application et à créer un espace de dialogue et de concertation, avec les différentes associations et collectifs concernés, afin de construire des solutions qui permettront à chacun-e de vivre la rue de la Liberté de manière sereine."

Cette mesure prise par Nathalie Koenders a été faite sans aucune concertation avec les associations. Une autre preuve, l'association "Piétons dans la métropole dijonnaise" a publié un communiqué sur le sujet. On peut y lire : " Si nous ne pouvons que nous réjouir que la municipalité dijonnaise se soucie de la sécurité et du confort des piétons, s’il ne nous semble pas absurde de réserver une rue piétonne aux seuls piétons, nous nous interrogeons cependant sur le calendrier et la méthode ayant conduit à publier un arrêté pour interdire la rue de la Liberté aux cycles et aux trottinettes électriques à certaines heures de la journée." (...) "Les représentants des usagers piétons ou cyclistes n’ont été invités par la municipalité que quelques jours avant la parution prévue de l’arrêté et uniquement pour en être informés, donc sans concertation préalable." Le dernier chapitre est sans équivoque sur le façon dont la ville et la métropole traite les associations locales, et donc les citoyens impliqués : "Le confort et la sécurité des piétons en ville ne peut s’appréhender seulement par le biais d’une ou quelques mesures parcellaires, cette question nécessite un approche globale, un vraie politique clairement définie et financée : c’est cela qu’on nomme « schéma directeur piéton », « plan en faveur de la marche », etc. Ce plan, prévu dans le PLUiHD adopté fin 2019 par la Métropole est toujours attendu ! Cela fait d’ailleurs presque 25 ans que tous les documents de planification de la collectivité proposent l’adoption d’un tel plan ! Le plan d’action de la Métropole en faveur de la marche adviendra-t-il avant la fin de l’actuelle mandature ?"


Dernier point sur le développement du vélo à Dijon,  le réseau de pistes cyclables. Entre ces deux cartes il y a 6 ans. Chacun peut comparer l'évolution du réseau cyclable...

L'interdiction de circuler à vélo décidée par Nathalie Koenders sous prétexte de cohabitation devrait aussi se faire sur les rues de la ville pour rester dans sa logique : interdiction aux voitures de circuler durant la journée afin de laisser les vélos se déplacer sans danger.
Finalement, ce choix unilatéral et sans concertation ne serait-il pas plutôt de transformer un lieu de déplacement en un lieu de musée commercial ? Durant l'été, le centre ville devient-il propriété des touristes ? Dijon, c'est "l'attractivité et le rayonnement"...

vendredi 23 mai 2025

A69 : nos sénateurs sont favorables à poursuivre la destruction de la nature et se moquent de l'état de droit

Nos sénateurs François Patriat, Alain Houpert et Catherine Loisier ont voté le 15 mai la proposition de loi visant à relancer le chantier de l’A69. La façon de procéder du sénat pour relancer le chantier à l'arrêt suite à une décision de justice est une atteinte sans précédent à l’État de droit. 

Un article du site reporterre.net décrit la volonté inébranlable de nos sénateurs à vouloir poursuivre le chantier de l'A69 malgré tous les arguments qui vont à son encontre, notamment celui d'une décision de justice. Selon les sénateurs écologistes qui ont voté contre, il s'agit « d'une atteinte sans précédent à l’État de droit ».  « Aujourd’hui, nous débattons de la frontière entre le législatif et le judiciaire. Nous débattons de la légitimité du législateur à se substituer à une décision de justice. Faut-il importer le modèle trumpiste qui remet en cause les décisions de justice et les contre-pouvoirs ? »

Selon un  juriste, les députés et sénateurs qui portent cette loi ont conscience de cette inconstitutionnalité, mais font un calcul politique. « Ils veulent montrer à leurs électeurs et aux acteurs économiques de leur territoire qu’ils ont tout fait pour l’A69, et que, si elle ne se construit pas, c’est de la faute des juges et du Conseil constitutionnel. C’est une attitude extrêmement dangereuse pour notre État de droit. »

François Patriat, Alain Houpert et Catherine Loisier montrent une fois de plus que le respect de la nature et la lute contre le changement climatique ne sont pas une priorité pour eux, mais que seule l'économie compte. Scandaleux !

mercredi 30 avril 2025

Conférence "50 °C à Dijon en 2050 !?" ou comment s'adapter dans un monde aux ressources limitées.

L'association Dijon Avenir invite le climatologue dijonnais Benjamin Pohl pour une conférence intitulée "50 °C à Dijon en 2050!?" ou comment s'adapter dans un monde aux ressources limitées". Une soirée ouverte et accessible au grand public qui se terminera par un temps d'échanges pour penser ensemble des solutions d'adaptation, vers la justice sociale et la sobriété.

L’Organisation météorologique mondiale (OMM) a confirmé que 2024 était l’année la plus chaude jamais enregistrée d’après six jeux de données internationaux. Les dix dernières années sont aussi les dix années les plus chaudes jamais constatées. Elles ont été marquées par une série extraordinaire de records de température. (source). 

Températures et précipitations moyennes, variabilité interannuelle, événements extrêmes et impacts climatiques… À quoi ressemblera la France avec un réchauffement de 4 °C (par rapport à la période préindustrielle) ? Il est indispensable de connaître précisément les évolutions climatiques futures pour s’adapter. 

Météo-France a rassemblé dans un rapport intitulé « À quel climat s’adapter selon la TRACC ? » une synthèse scientifique en deux parties décrivant le futur climatique de l’Hexagone et de la Corse. Il s’agit d’un document à vocation pédagogique pour faciliter la prise en compte de la Trajectoire de réchauffement de référence pour l’adaptation au changement climatique (TRACC) par tous les acteurs de l’adaptation.

C'est donc dans ce contexte que l'association Dijon Avenir souhaite imaginer avec les dijonnais la nécessaire transformation du territoire et les façons d'y vivre pour faire face aux crises  et protéger la population. Selon l'association, le réchauffement climatique, l'effondrement de la biodiversité, les limites planétaires dépassées, mais aussi l'épuisement des ressources (énergie et matières minérales), l'aggravation des pollutions multiples, la dégradation massive des sols, la déforestation accélérée, ..., toucheront inéluctablement la métropole.

Cette conférence par le climatologue Benjamin Pohl, directeur de recherche au CNRS au laboratoire Biogéoscience à l'université de Bourgogne permettra d'apporter des informations sur l'état actuel du changement climatique et les conséquences tant au niveau mondial qu'au niveau de le Côte-d'Or, notamment à travers des études détaillées de ses collègues, comme le risque de manque d'eau à Dijon.

vendredi 25 avril 2025

L'Extra Festival s’intéresse à l‘écologie et invite à parler de biodiversité

L’Extra Festival est de retour à La Vapeur du 8 au 11 mai à Dijon. C’est un festival qui s’intéresse à l‘écologie et qui invite à parler de biodiversité, à la regarder et à la reconnaître partout où elle se niche dans la ville. Qui invite aussi à utiliser le vélo ou les transports publics.

Parmi les événements on pourra noter :

* Les balades vertes : Balades nature en ville · 14h30 · Départ devant La Vapeur
Gratuit : sur réservation (Ouverture des réservations le 18 avril)
La Ligue pour la Protection des Oiseaux en Bourgogne-Franche-Comté (LPO) vous emmène en balade dans le quartier Varennes-Joffre-Toison d’Or. Des promenades commentées à la rencontre du vivant et d’un archipel de biodiversité dans le quartier de La Vapeur.
* L’importance du dehors : Rencontre & discussions
17h00 · La Vapeur
Gratuit : réservation conseillée
(Ouverture des réservations le 18 avril)
L’événement interrogera notre lien à la nature, avec des initiatives
du quartier de La Vapeur : projets de l’école Lamartine (école du dehors, plantation citoyenne, jardin potager) et ferme florale de l’Espace Baudelaire.

* Regarder, écouter, ressentir : comment évolue notre rapport à la nature, au vivant ?
Rencontre sandwich · 12h30 · Maison de Rhénanie-Palatinat
Gratuit : réservation conseillée (Ouverture des réservations le 18 avril) Durée : 1h · Repas tiré du sac autorisé, verre offert sur place.
Échanges sur le rapport contrarié entre nos modes de vie actuels et la nature : quelle place pour l’observation, quel temps disponible pour la contemplation ?
Animé par Francis Jeannin, animateur de l’émission Mauvaises Graines sur Radio Dijon Campus. 

Ce n'est pas la première fois que cette scène musicale dijonnaise mêle musique et écologie, notamment au mois de novembre 2024 avec son début sur le thème "La prise de conscience écologique va t elle tuer la musique live ?".

dimanche 20 avril 2025

Dijon Avenir tacle la maire de Dijon sur son voyage au Japon

A l’occasion de l’Exposition universelle d’Osaka, la maire de Dijon, Nathalie Koenders, est au Japon pour "porter l’attractivité et le rayonnement de Dijon, de sa métropole et de notre région sur la scène internationale" et notamment  intensifier le tourisme entre le Japon et Dijon. C'est dans ce contexte que l'association Dijon Avenir tacle la maire pour son voyage insensé.

Sur sa page Linkedin, Nathalie Koenders explique son voyage au Japon: "attractivité et le rayonnement de Dijon", "notre savoir-faire gastronomique", "annonce d’une Semaine Dijon Bourgogne", "engagée dans la transition écologique", "agir pour sa prospérité et son avenir."

Tandis que sur sa page facebook, Dijon Avenir reprend les éléments et explique l'incongruité :
« Faire rayonner Dijon à l’international et en particulier au Japon, c’est agir pour sa prospérité et son avenir » affirme la Maire de Dijon actuellement en déplacement au Japon avec une délégation de Dijon Métropole et de la Région.
* Comment ont-ils voyagé ?
* Classe éco à 3,4 tonnes d’émission de CO2 par personne ? ou Business à 5 tonnes ?
(source : https://co2.myclimate.org/fr/flight_calculators/new)

Alors que Dijon Métropole affiche dans son Plan Climat Biodiversité l’objectif de baisser notre empreinte carbone par habitant·e de 9,2 tonnes aujourd’hui à 2 tonnes à l’horizon 2050 (conforme aux engagements de la France), ce seul voyage représenterait 2 années d’émissions dans la vie de Nathalie Koenders en 2050 ! S’arrêtera-t-elle de vivre ensuite pendant 2 ans ?

La municipalité affirme qu’intensifier le tourisme entre le Japon et Dijon, c’est agir pour l’avenir.
Malheureusement, les faits et la physique sont têtus : un avenir à 2 t. CO2eq / habitant / an est totalement incompatible avec le développement du tourisme intercontinental, pas plus qu’avec son maintien à son niveau actuel alors que nous allons devoir diviser par 5 notre empreinte carbone !

Dijon Avenir veut protéger tou·te·s les habitant·e·s en imaginant collectivement la nécessaire transformation du territoire et de nos modes de vie à l’horizon 2050, vers l’inéluctable et impérative descente énergétique et matérielle. Dans ce nouveau monde, le tourisme intercontinental en avion aura largement diminué, au profit d’un tourisme continental, national et régional, en train et en vélo !"

Hasard du calendrier,  à partir de ce 19 avril, la France vit à crédit écologique, c'est ce qu'on appelle le "jour de dépassement". Ainsi, si tous les humains vivaient comme les Français·es, les ressources annuelles de la Terre seraient épuisées dès ce 19 avril, a calculé le Global footprint network, qui compare tous les ans l’empreinte écologique de tous les pays du monde.

"Pour atteindre ce résultat, le Global footprint network prend en compte plusieurs indicateurs : la «biocapacité» d’un pays – à savoir sa capacité à produire des ressources (forêts, terres cultivables, zones de pêche, etc.) et à absorber les déchets (dont le dioxyde de carbone émis par les activités humaines) – et son empreinte écologique, autrement dit : le total de tout ce qui est consommé par la population pour répondre à ses besoins (nourriture, bois, espace pour construire des infrastructures…)."

Conclusion : aller au Japon pour faire venir des touristes et se targuer d'être "engagée dans la transition écologique", il y a comme quelque chose qui cloche...