mercredi 30 juillet 2025

Une pétition pour protéger des arbres à Dijon

Communiqué de Dijon Avenir : "La Maire de Dijon vient d’autoriser l’abattage de 12 arbres en pleine santé, par un permis de construire accordé au promoteur BNP Paribas immobilier promotion pour la démolition-reconstruction de l’ancien EHPAD public des Marguerites. Lacunes dans le cahier des charges de cession, non-conformité avec le PLUi-HD et surtout destruction des arbres : Dijon Avenir engage un premier recours et lance une pétition pour les sauver !

Une nouvelle fois, la Maire choisit de sacrifier des arbres au profit du béton
Au coeur de la canicule de juin, et alors qu’elle a subi en mars un sérieux revers avec l’annulation du permis de construire du projet immobilier Venise-2 sur le motif de l’incertitude majeure pesant sur le nombre d’arbres conservés, la Maire persiste dans l’erreur en signant le 26 juin le permis d’abattre une partie des arbres des “Marguerites” !

Soulignons que le terrain du projet, situé au 2 rue des Varennes, est indirectement contrôlé par la Ville de Dijon, puisque “Les Marguerites” est un ancien EHPAD public, propriété de la Ville jusqu’en 2011 puis transféré à l’Etablissement Public Communal d’Accueil des Personnes Âgées (EPCAPA), association dont le Conseil d’administration est présidé par Antoine Hoareau, 1er adjoint à la Maire de Dijon. 
L’EHPAD Les Marguerites a été fermé en janvier 2024, en même temps que l’EHPAD Port du Canal, après le transfert de leurs occupant·e·s dans le nouvel EHPAD “Jardins Voltaire” construit par l’EPCAPA sur le site des anciennes usines Terrot.

A l’issue d’un avis public de cession, dont le cahier des charges n’a pas été rendu public, l’EPCAPA a signé une promesse de vente avec le promoteur BNP Paribas Immobilier promotion. Ce cahier des charges contenait-il des dispositions pour la protection des arbres du terrain ? Sans doute pas, puisque la Maire autorise leur abattage ! L’EPCAPA et la Ville ont manifestement commis une erreur en étant trop laxistes sur les conditions de cette cession.
Ou peut-être était-ce un choix délibéré ? Dans une interview donnée en janvier 2025 et titrée “l’urbanisme au service de l’écologie” (!), Antoine Hoareau expliquait que la nouvelle Maire, en lui confiant cette double délégation, avait décidé “d’associer l’urbanisme et la transition écologique pour envoyer un signal politique très fort”. Un signal aux promoteurs !?

Les plantations ne remplacent pas les arbres adultes abattus
Le terrain, cadastré AR 252 et 291, comporte une vingtaine d’arbres âgés de 15 à 50 ans environ. Pour son projet immobilier, le promoteur déclare l’abattage de 9 arbres, mais sa notice paysagère et notre relevé de terrain attestent de la perte de 3 arbres supplémentaires. Les douze arbres ainsi menacés mesurent entre 20 et 50 cm de diamètre, sont tous d’espèces différentes et en parfaite santé, selon le relevé précis réalisé par Dijon Avenir.
Pour compenser, le promoteur assure planter 30 nouveaux arbres. Nous lui recommandons - ainsi qu’à Mme Koenders - la lecture du livre "Du bon usage des arbres" de Francis Hallé, plaidoyer à l'attention des élus et des énarques, auxquels il affirme avec vigueur : "vous pratiquez une triple arnaque si vous croyez nous rassurer en annonçant que pour un vieil arbre abattu, dix jeunes arbres seront plantés".

Dans ce court texte, l'auteur nous rappelle que l'arbre renvoie aux droits des êtres humains à disposer d’arbres dans leur espace de vie pour simplement écouter le bruit du vent dans les branches, profiter du chant des colombes de l’aube, bénéficier de l’ombre de midi, etc. 
Plus prosaïquement, les arbres en ville rendent de nombreux services : humidification et purification de l’air, fixation des poussières et bien-sûr, production d’oxygène.
Sachant que la fraîcheur d’un arbre de 25 ans est équivalente à celle produite par 5 climatiseurs, la consommation électrique en moins, il faut donc attendre un quart de siècle pour retrouver les services éco-systémiques des arbres abattus. Avec les canicules de plus en plus longues promises chaque année, les Dijonnais·es ne pourront pas attendre !

Non-conformité du projet avec le Plan Local d’Urbanisme
Cerise sur le gâteau bétonné, le permis de construire prévoit seulement 35 logements sociaux (13 en locatif et 22 en accession sociale), ne répondant pas aux prescriptions du site de projet qui encadre la constructibilité de ce terrain dans le Plan Local d’Urbanisme intercommunal Habitat et Déplacements (PLUi-HD), et qui prévoit 80 logements sociaux :

(POA-H du PLUi-HD, page 124)

A la place des logements sociaux manquants, le permis de construire autorise la construction d’une résidence étudiante de 141 chambres, hébergements qui ne revêtent pas de caractère social. N’y aurait-il pas suffisamment de résidences étudiantes à Dijon ? La Maire - comme son prédécesseur - affirme régulièrement que Dijon manque de logements, notamment sociaux, alors pourquoi autorise-t-elle un projet qui ne correspond pas à la prescription du PLUi-HD !?

Pour empêcher l’abattage de ces arbres, l’association Dijon Avenir engage un recours gracieux auprès de Mme Koenders et publie une pétition, pour lui demander de retirer le permis de construire et d’imposer au promoteur de conserver les arbres, contrainte parfaitement compatible avec un projet de transformation-réhabilitation du bâtiment existant en logements sociaux, conformément au PLUi-HD. 
Nous invitons les Dijonnais·es attachés au maintien de la nature en ville à signer la pétition pour dire à la Maire leur refus de cette nouvelle destruction d’arbres. Et nous appelons les habitant·e·s du quartier à la vigilance et à nous signaler tout mouvement suspect qui annoncerait l’imminence d’un abattage des arbres."

Décidément nos décideurs locaux ne changent pas...

dimanche 27 juillet 2025

Plusieurs séquences du documentaire sur la "Génération slow fashion" se passent à Dijon

"Face à la fast fashion, et si on repensait notre façon de s'habiller ?", tel est le thème du film documentaire réalisé par Pauline Pelsy-Johann, avec des acteurs Bourguignons, notamment dijonnais, qui choisissent d'aller à l'opposé de la mode jetable.

"Génération slow fashion, c'est l'histoire de trentenaires engagés face aux répercutions de la fast fashion. Ils sont jeunes entrepreneurs, ingénieurs ou encore créateurs et luttent contre l’impact de l’industrie de la mode sur l’environnement. Au delà du style, ce secteur est le troisième le plus polluant au monde, tout en exploitant des travailleurs qui sont majoritairement des femmes."
Un film documentaire à découvrir. 

Pour rappel, plusieurs actions ont été réalisées localement pour dénoncer cette mode jetable, alias "fast fashion". Devant la boutique éphémère SHEIN ou pour interpeller nos 3 sénateurs (ceux-ci n'ont d'ailleurs toujours pas levé leur petit doigt sur le sujet...).

 

 

 

 

 

 

 


Et enfin, pour illustrer à quel point être dans la "slow fashion" c'est être vraiment à contre courant de notre société de sur-consommation, il y a de la publicité pour la mode jetable jusque dans nos rues, sur les abribus. Shein, H&M, Primark,... Et dire que c'est à cause de François Rebsamen, et avec le soutien de Nathalie Koenders, que ces publicités sont encore présentes et donc visibles dans les rues de la métropole...

vendredi 25 juillet 2025

Dijon, l'imperméabilisation des sols continue

Tout les dijonnais connaissent le slogan "Dijon béton", mais il y a aussi "Dijon bitume". Et cette fois c'est au tour de la place du 30 Octobre de subir la destruction des sols pour être remplacé par du bitume. Nathalie Koenders, maire de Dijon avait promis de dégrader l'espace vert de cette place au profit de la voiture.

Et bien c'est presque terminé. Un peu moins de terre naturelle pour un peu plus de bitume. Et comme c'est écrit dans le Dijon mag de mars, "ça c'est Dijon".

 


 

 

 

 

 


Et dire que des milliers d'euros avaient été dépensés pour sécuriser les déplacements piétons et vélo de cette place qui en avait bien besoin. Mais finalement la voiture va retrouver un peu sa place, quitte à rogner sur cette place qui était très fleurie au printemps.

C'est bien la peine de créer une exposition pour montrer la vie du sol et son importance... si c'est pour la réduire inexorablement.

mercredi 23 juillet 2025

Quelle place pour les piétons et cyclistes avec la 3ème ligne de tram ?

Communiqué d'Ensemble à vélo dans Dijon et du Collectif piétons dans la métropole dijonnaise du 22 juillet 2025 : "Faut-il se réjouir de voir qu’un système de transport en commun dit “lourd” (tramway, bus), coûteux pour la collectivité, soit plébiscité par les usagers jusqu’à friser la saturation ? On le pourrait si ces usagers, en l'absence de cette solution, avaient utilisé leur voiture individuelle, mais, si ceux-ci peuvent faire leur déplacement à pied ou à vélo, quel est l’intérêt pour la collectivité et les usagers eux-mêmes, d’utiliser un transport en commun ? Même efficaces et peu coûteux pour l’usager, des transports en commun saturés,  sont des repoussoirs pour ceux qui hésitent encore à abandonner leur voiture individuelle.

Image du site dijon-metropole où justement la cohabitation tram - piétons - vélos n'est pas facile (et non pas en toute sérénité)...

Il ne s’agit pas bien sûr de  trier les usagers entre ceux qui seraient légitimes ou les autres, chacun est libre de choisir son mode de déplacement - c’est même inscrit dans la loi - non, il s’agit simplement d’offrir à chaque usager un vrai choix de solutions attractives, “appétantes” pour faire son déplacement. Si un usager doit parcourir deux ou trois fois la distance entre deux stations (environ 1,5 km), s’il perçoit ce trajet, envisageable à pieds, comme inconfortable, avec des cheminements encombrés, il optera sans doute pour le tramway, surtout s’il possède un abonnement. Mais si le trajet peut s’envisager comme une expérience agréable, le choix pourra être autre !

L'installation d'un tramway offre l’opportunité de redessiner l'espace public. Cela nécessite de repenser l'usage des rues et places concernées. Il serait incompréhensible de vouloir maintenir les usages antérieurs, tels que le trafic et le stationnement automobile, au détriment de l’ensemble des modes durables.

La mise en place de cette 3e  ligne doit contribuer à renforcer la marche
Cette reconfiguration de l’espace public, souvent de “façade à façade”, est une opportunité à saisir pour que, tout le long des nouveaux tronçons, les piétons, notamment les plus sensibles d’entre eux,   les enfants, les seniors et les personnes à mobilité réduite,  se voient offrir des cheminements à la “marchabilité” soignée : lisibilité (ne pas avoir à se poser continuellement la question  “suis-je bien sur l’espace piéton ?”), confort (revêtement qualitatif, ombre, bancs, etc.), sentiment de sécurité (ne pas avoir peur de se faire frôler par des vélos, par exemple) et sécurité réelle (disposer de traversées de chaussée ou  des voies du tram  régulièrement espacées et protégées, avec des signaux  clairs et non ambigus),  jalonnement (“suis-je encore loin de ma destination ?”), continuité (toutes les qualités précédentes doivent rester constantes au long du cheminement).

Bien sûr, il serait très pertinent que la “marchabilité” le long des lignes T1 et T2, soit retravaillée (par exemple: le long de l'avenue Jean Jaurès), et que  soit programmée la résorption des points noirs (par exemple: les nombreuses zones de conflits entre piétons et cyclistes).

La mise en place de cette 3e  ligne doit contribuer à renforcer le vélo
L’enfance, puis l’adolescence, sont deux périodes de développement cruciales dans l’adoption de bonnes habitudes de vie, à tous les niveaux. La mobilité n’en fait pas exception. Aussi, alors que la ligne de tramway T3 est présentée régulièrement comme étant la “ligne des lycées”, nous invitons la métropole à profiter de cette formidable opportunité de développer un réseau cyclable ambitieux permettant l’adoption du vélo par les lycéen-nes et les personnels des établissements.

Que ce soit pour des raisons de santé publique, physique comme mentale, pour des raisons économiques ou encore pour des raisons environnementales, permettre l’adoption du vélo se fera au bénéfice de l’ensemble de la population. D’autant plus qu’elle permettra de lutter contre la saturation du tramway, offrant un plus grand confort, et donc une plus grande attractivité à celui-ci.

La mise en place de cette 3e  ligne ne doit pas créer de nouvelles zones de conflits piétons/cycliste
Il n’est pas concevable, ni entendable, que les compromis d’aménagements de l’espace public, notamment ceux concernant le maintien d'une offre importante de stationnement automobile , se fassent, comme ce fût trop souvent le cas lors du déploiement des lignes T1 et T2, au détriment des modes actifs. Dans une métropole résiliente qui fait face aux changements climatiques, et permet de s’y adapter, la priorité doit être clairement affirmée pour les modes durables lors des choix. Et parce qu’à chaque mode de déplacement correspond un besoin et des pratiques, les réponses et solutions adoptées doivent être parfaitement adaptées.

On ne comprendrait pas que la ligne T3 crée, sans assise réglementaire, de nouveaux “espaces partagés”, à l’image de l’avenue Foch ou  encore des abords de l’école du Nord, place de la République, où le “débrouillez-vous” est trop souvent synonyme d’incompréhensions et de tensions. On ne peut pas imaginer qu’une intersection telle que celle située au croisement Godrans / St Bernard puisse être reproduite ailleurs.

Cette nouvelle ligne doit être l’occasion de mettre en œuvre de nouvelles pratiques d’aménagements exemplaires, qu’il conviendra de déployer par la suite dans l’ensemble de la métropole afin de rattraper le retard et apprendre des erreurs du passé.

Pour une réelle concertation avec les usagers de modes actifs
Les représentants des piétons ou des cyclistes, dans le cadre de tels projets d'aménagements, n’ont naturellement pas vocation à se substituer aux responsables politiques pour arbitrer entre les divers choix possibles. Cependant, de par leur expertise d’usage, ils peuvent éclairer ces choix pour que ceux-ci répondent au mieux à l’intérêt général et, in fine, pour que ces lourds investissements soient les plus pertinents possibles.

Mais pour que les représentants des usagers puissent jouer pleinement ce rôle, la concertation ne doit pas se limiter à une simple information sur l’avancement du projet. Elle doit leur permettre, en ayant en main toutes les données nécessaires,  d’exprimer leur avis bien avant que “les choses soient ficelées”. Nous souhaitons donc, par exemple, et contrairement à ce qui s’était passé pour les lignes T1 et T2, avoir connaissance des plans et aménagements détaillés bien en amont de l'enquête publique pour co-construire ces futurs espaces publics."

Reste à voir maintenant si la demande de ces deux associations de participer à la concertation sera suivie d'effet.

vendredi 30 mai 2025

Wings of the Ocean Antenne Dijon a organisé son 1er mégothon

Le dimanche 25 mai, une trentaine de bénévoles ont collecté des mégots au centre-ville et sensibilisé les passants à la toxicité de ces déchets pour les écosystèmes.

L'annonce était passée dans un article du Bien Public : "L’antenne dijonnaise de l’association Wings of the Ocean, qui agit en faveur de la protection de l’océan en luttant contre les déchets sauvages, organise le premier Mégothon de Dijon, place de la République, dimanche 25 mai (de 14 à 17 heures). Ce grand ramassage de mégots de cigarettes vise à sensibiliser aux impacts environnementaux dramatiques de ce déchet."

Le jours même, infos-dijon.com était sur place pour témoigner : Créée en 2018 afin de collecter des déchets plastiques en mer avec le voilier Kraken, Wings of the Ocean («Les Ailes de l'océan») a évolué vers la dépollution des plages et des littoraux. 

«L'objectif des antennes locales est de suivre les déchets et de voir l'impact que cela peut avoir dans les terres et endiguer le phénomène à la source», explique Anne Caudy, «nos déchets font le trajet par les fleuves et se retrouvent, malheureusement, dans la mer». «On a tous un rôle à jouer.» «Notre autre objectif est de fédérer toutes les associations», ajoute la référente en mentionnant la participation, ce dimanche, de bénévoles des Trashbusters. «Il n'y a pas de concurrence, il s'agit de s'entraider et d'organiser des événements qui impactent plus de monde.»
L'antenne est active sur différents médias sociaux et peut être contactée à l'email : antenne-dijon@wingsoftheocean.org

Selon la page Instagram de Wings of the Oceans Dijon, pas moins de 16 000 mégots ont été collectés ce dimanche 16 mai en 2h30 !  

D'autres photos sont visibles sur la page Facebook de TrashBusters Dijon
"TrashBusters Dijon et Agglomération" : Association de bénévoles de tous horizons, nous ramassons les déchets sur Dijon et Agglomération en parcourant, dans la convivialité, nos rues, chemins, bords de rivière... tous les dimanches matin (en général entre 11h00 et 12h00). 

L'année dernière, à la même période, 25 000 mégots avaient été collectés à Dijon. Un mégot jeté à terre se retrouvera en mer. Et dire qu'un tel geste est passible de 135€ d'amende. Il y a manifestement de l'argent à gagner...

jeudi 29 mai 2025

Le vélo n'est toujours pas le bienvenu à Dijon !

Alors que François Rebsamen et Nathalie Koenders vantent leur ambition de porter le vélo à 10% des déplacements depuis des années (sans y arriver), des faits montrent une nouvelle fois que les cyclistes ne sont pas vraiment aimés. Ainsi, à partir du 2 juin, il sera interdit de faire du vélo rue de la Liberté durant la journée.

La mesure fait polémique. Nathalie Koenders, maire de Dijon, a décidé d'interdire les déplacements à vélo rue de la Liberté à Dijon de 11h30 à 20h, invoquant des problèmes de cohabitation. Depuis que cette rue du centre ville est devenue piétonne, les piétons sont de plus en plus nombreux. Normalement les cyclistes doivent alors l'utiliser en roulant à très faible vitesse. Malheureusement quelques cyclistes vont trop vite entre les piétons alors Nathalie Koenders a décidé de punir tous les cyclistes ! 

L'association EVAD a protesté via un communiqué :
"Le vélo et les cyclistes ne sont plus les bienvenus à Dijon

La Ville de Dijon, par le voix de sa maire Nathalie Koenders, a annoncé ce dimanche la mise en place d'une interdiction de circulation à vélo (et à trottinette) rue de la Liberté, en journée, à compter du 2 juin, veille de la journée mondiale de la bicyclette. Comme nous avons pu le dire aux élus qui ont pris la peine de nous recevoir en amont de cette annonce, nous sommes indignés par une telle décision.

Nous partageons le diagnostic : oui, il y a un enjeu sérieux de cohabitation entre les différents modes de déplacement, et les différents usages de cette rue. Oui, il y a des comportements individuels problématiques, qui mettent en danger les autres usager-es de l'espace public, à pied ou à vélo d'ailleurs. La Ville de Dijon s'est-elle toutefois posée la question d'où vient ce problème ? Sommes-nous une fois de plus dans une mesure qui s'attaque aux conséquences plutôt qu'aux causes ? Nous le croyons.

Imagine-t-on interdire l'usage de la voiture dans les vélorues (avenue Jean Jaurès ou rue Monge) parce que les cyclistes se font klaxonner, frôler et mettre en danger par des automobilistes qui ne respectent pas les règles de conduite et de respect ? On pourrait justifier cette mesure à la lumière du rapport d'Emmanuel Barbe sur les violences routières remis au gouvernement le mois dernier qui rappelle que ce sont les collisions avec les véhicules motorisés qui tuent sur la route, pas avec les vélos.

En plus d'être injuste, et d'entrer en totale contradiction avec le Schéma directeur cyclable adopté en 2023 par la métropole qui identifie la rue de la Liberté comme axe cyclable structurant, tout nous laisse à penser que cette mesure ne sera pas respectée par les personnes qui, aujourd'hui, ne respectent déjà pas l'obligation de rouler au pas sur cet axe actuellement en vigueur (et par ailleurs très peu communiquée). À part augmenter les tensions entre les usager-es, l’effet de cette interdiction risque d’être limité.

Nous avons proposé aux élus de reporter cette mesure le temps de travailler, collectivement, à des alternatives pour apaiser les déplacements et les usages sur la rue de la Liberté ou, à minima, de proposer une alternative crédible et surtout sécurisée pour les cyclistes : interdire avant de sensibiliser/responsabiliser ne nous paraît ni constructif ni logique, tout comme interdire sans alternatives n’est pas une solution viable. En effet, malheureusement, lorsque nous découvrons que la suggestion dans l'annonce municipale est d'emprunter le boulevard de la Trémouille, symbole des infrastructures créant des conflits d'usage entre personnes piétonnes et cyclistes (bandes cyclables sur le trottoir débouchant sur la traversée de l’arrêt de tram Godrans…), en plus d'être concerné par d'importants travaux créant des entraves majeures à la circulation à vélo, nous ne pouvons que constater l'absence d’anticipation, de vision et tout simplement d'ambition à ce sujet.

Nous appelons la Ville de Dijon à suspendre cette mesure avant sa mise en application et à créer un espace de dialogue et de concertation, avec les différentes associations et collectifs concernés, afin de construire des solutions qui permettront à chacun-e de vivre la rue de la Liberté de manière sereine."

Cette mesure prise par Nathalie Koenders a été faite sans aucune concertation avec les associations. Une autre preuve, l'association "Piétons dans la métropole dijonnaise" a publié un communiqué sur le sujet. On peut y lire : " Si nous ne pouvons que nous réjouir que la municipalité dijonnaise se soucie de la sécurité et du confort des piétons, s’il ne nous semble pas absurde de réserver une rue piétonne aux seuls piétons, nous nous interrogeons cependant sur le calendrier et la méthode ayant conduit à publier un arrêté pour interdire la rue de la Liberté aux cycles et aux trottinettes électriques à certaines heures de la journée." (...) "Les représentants des usagers piétons ou cyclistes n’ont été invités par la municipalité que quelques jours avant la parution prévue de l’arrêté et uniquement pour en être informés, donc sans concertation préalable." Le dernier chapitre est sans équivoque sur le façon dont la ville et la métropole traite les associations locales, et donc les citoyens impliqués : "Le confort et la sécurité des piétons en ville ne peut s’appréhender seulement par le biais d’une ou quelques mesures parcellaires, cette question nécessite un approche globale, un vraie politique clairement définie et financée : c’est cela qu’on nomme « schéma directeur piéton », « plan en faveur de la marche », etc. Ce plan, prévu dans le PLUiHD adopté fin 2019 par la Métropole est toujours attendu ! Cela fait d’ailleurs presque 25 ans que tous les documents de planification de la collectivité proposent l’adoption d’un tel plan ! Le plan d’action de la Métropole en faveur de la marche adviendra-t-il avant la fin de l’actuelle mandature ?"


Dernier point sur le développement du vélo à Dijon,  le réseau de pistes cyclables. Entre ces deux cartes il y a 6 ans. Chacun peut comparer l'évolution du réseau cyclable...

L'interdiction de circuler à vélo décidée par Nathalie Koenders sous prétexte de cohabitation devrait aussi se faire sur les rues de la ville pour rester dans sa logique : interdiction aux voitures de circuler durant la journée afin de laisser les vélos se déplacer sans danger.
Finalement, ce choix unilatéral et sans concertation ne serait-il pas plutôt de transformer un lieu de déplacement en un lieu de musée commercial ? Durant l'été, le centre ville devient-il propriété des touristes ? Dijon, c'est "l'attractivité et le rayonnement"...

vendredi 23 mai 2025

A69 : nos sénateurs sont favorables à poursuivre la destruction de la nature et se moquent de l'état de droit

Nos sénateurs François Patriat, Alain Houpert et Catherine Loisier ont voté le 15 mai la proposition de loi visant à relancer le chantier de l’A69. La façon de procéder du sénat pour relancer le chantier à l'arrêt suite à une décision de justice est une atteinte sans précédent à l’État de droit. 

Un article du site reporterre.net décrit la volonté inébranlable de nos sénateurs à vouloir poursuivre le chantier de l'A69 malgré tous les arguments qui vont à son encontre, notamment celui d'une décision de justice. Selon les sénateurs écologistes qui ont voté contre, il s'agit « d'une atteinte sans précédent à l’État de droit ».  « Aujourd’hui, nous débattons de la frontière entre le législatif et le judiciaire. Nous débattons de la légitimité du législateur à se substituer à une décision de justice. Faut-il importer le modèle trumpiste qui remet en cause les décisions de justice et les contre-pouvoirs ? »

Selon un  juriste, les députés et sénateurs qui portent cette loi ont conscience de cette inconstitutionnalité, mais font un calcul politique. « Ils veulent montrer à leurs électeurs et aux acteurs économiques de leur territoire qu’ils ont tout fait pour l’A69, et que, si elle ne se construit pas, c’est de la faute des juges et du Conseil constitutionnel. C’est une attitude extrêmement dangereuse pour notre État de droit. »

François Patriat, Alain Houpert et Catherine Loisier montrent une fois de plus que le respect de la nature et la lute contre le changement climatique ne sont pas une priorité pour eux, mais que seule l'économie compte. Scandaleux !

mercredi 30 avril 2025

Conférence "50 °C à Dijon en 2050 !?" ou comment s'adapter dans un monde aux ressources limitées.

L'association Dijon Avenir invite le climatologue dijonnais Benjamin Pohl pour une conférence intitulée "50 °C à Dijon en 2050!?" ou comment s'adapter dans un monde aux ressources limitées". Une soirée ouverte et accessible au grand public qui se terminera par un temps d'échanges pour penser ensemble des solutions d'adaptation, vers la justice sociale et la sobriété.

L’Organisation météorologique mondiale (OMM) a confirmé que 2024 était l’année la plus chaude jamais enregistrée d’après six jeux de données internationaux. Les dix dernières années sont aussi les dix années les plus chaudes jamais constatées. Elles ont été marquées par une série extraordinaire de records de température. (source). 

Températures et précipitations moyennes, variabilité interannuelle, événements extrêmes et impacts climatiques… À quoi ressemblera la France avec un réchauffement de 4 °C (par rapport à la période préindustrielle) ? Il est indispensable de connaître précisément les évolutions climatiques futures pour s’adapter. 

Météo-France a rassemblé dans un rapport intitulé « À quel climat s’adapter selon la TRACC ? » une synthèse scientifique en deux parties décrivant le futur climatique de l’Hexagone et de la Corse. Il s’agit d’un document à vocation pédagogique pour faciliter la prise en compte de la Trajectoire de réchauffement de référence pour l’adaptation au changement climatique (TRACC) par tous les acteurs de l’adaptation.

C'est donc dans ce contexte que l'association Dijon Avenir souhaite imaginer avec les dijonnais la nécessaire transformation du territoire et les façons d'y vivre pour faire face aux crises  et protéger la population. Selon l'association, le réchauffement climatique, l'effondrement de la biodiversité, les limites planétaires dépassées, mais aussi l'épuisement des ressources (énergie et matières minérales), l'aggravation des pollutions multiples, la dégradation massive des sols, la déforestation accélérée, ..., toucheront inéluctablement la métropole.

Cette conférence par le climatologue Benjamin Pohl, directeur de recherche au CNRS au laboratoire Biogéoscience à l'université de Bourgogne permettra d'apporter des informations sur l'état actuel du changement climatique et les conséquences tant au niveau mondial qu'au niveau de le Côte-d'Or, notamment à travers des études détaillées de ses collègues, comme le risque de manque d'eau à Dijon.

vendredi 25 avril 2025

L'Extra Festival s’intéresse à l‘écologie et invite à parler de biodiversité

L’Extra Festival est de retour à La Vapeur du 8 au 11 mai à Dijon. C’est un festival qui s’intéresse à l‘écologie et qui invite à parler de biodiversité, à la regarder et à la reconnaître partout où elle se niche dans la ville. Qui invite aussi à utiliser le vélo ou les transports publics.

Parmi les événements on pourra noter :

* Les balades vertes : Balades nature en ville · 14h30 · Départ devant La Vapeur
Gratuit : sur réservation (Ouverture des réservations le 18 avril)
La Ligue pour la Protection des Oiseaux en Bourgogne-Franche-Comté (LPO) vous emmène en balade dans le quartier Varennes-Joffre-Toison d’Or. Des promenades commentées à la rencontre du vivant et d’un archipel de biodiversité dans le quartier de La Vapeur.
* L’importance du dehors : Rencontre & discussions
17h00 · La Vapeur
Gratuit : réservation conseillée
(Ouverture des réservations le 18 avril)
L’événement interrogera notre lien à la nature, avec des initiatives
du quartier de La Vapeur : projets de l’école Lamartine (école du dehors, plantation citoyenne, jardin potager) et ferme florale de l’Espace Baudelaire.

* Regarder, écouter, ressentir : comment évolue notre rapport à la nature, au vivant ?
Rencontre sandwich · 12h30 · Maison de Rhénanie-Palatinat
Gratuit : réservation conseillée (Ouverture des réservations le 18 avril) Durée : 1h · Repas tiré du sac autorisé, verre offert sur place.
Échanges sur le rapport contrarié entre nos modes de vie actuels et la nature : quelle place pour l’observation, quel temps disponible pour la contemplation ?
Animé par Francis Jeannin, animateur de l’émission Mauvaises Graines sur Radio Dijon Campus. 

Ce n'est pas la première fois que cette scène musicale dijonnaise mêle musique et écologie, notamment au mois de novembre 2024 avec son début sur le thème "La prise de conscience écologique va t elle tuer la musique live ?".

dimanche 20 avril 2025

Dijon Avenir tacle la maire de Dijon sur son voyage au Japon

A l’occasion de l’Exposition universelle d’Osaka, la maire de Dijon, Nathalie Koenders, est au Japon pour "porter l’attractivité et le rayonnement de Dijon, de sa métropole et de notre région sur la scène internationale" et notamment  intensifier le tourisme entre le Japon et Dijon. C'est dans ce contexte que l'association Dijon Avenir tacle la maire pour son voyage insensé.

Sur sa page Linkedin, Nathalie Koenders explique son voyage au Japon: "attractivité et le rayonnement de Dijon", "notre savoir-faire gastronomique", "annonce d’une Semaine Dijon Bourgogne", "engagée dans la transition écologique", "agir pour sa prospérité et son avenir."

Tandis que sur sa page facebook, Dijon Avenir reprend les éléments et explique l'incongruité :
« Faire rayonner Dijon à l’international et en particulier au Japon, c’est agir pour sa prospérité et son avenir » affirme la Maire de Dijon actuellement en déplacement au Japon avec une délégation de Dijon Métropole et de la Région.
* Comment ont-ils voyagé ?
* Classe éco à 3,4 tonnes d’émission de CO2 par personne ? ou Business à 5 tonnes ?
(source : https://co2.myclimate.org/fr/flight_calculators/new)

Alors que Dijon Métropole affiche dans son Plan Climat Biodiversité l’objectif de baisser notre empreinte carbone par habitant·e de 9,2 tonnes aujourd’hui à 2 tonnes à l’horizon 2050 (conforme aux engagements de la France), ce seul voyage représenterait 2 années d’émissions dans la vie de Nathalie Koenders en 2050 ! S’arrêtera-t-elle de vivre ensuite pendant 2 ans ?

La municipalité affirme qu’intensifier le tourisme entre le Japon et Dijon, c’est agir pour l’avenir.
Malheureusement, les faits et la physique sont têtus : un avenir à 2 t. CO2eq / habitant / an est totalement incompatible avec le développement du tourisme intercontinental, pas plus qu’avec son maintien à son niveau actuel alors que nous allons devoir diviser par 5 notre empreinte carbone !

Dijon Avenir veut protéger tou·te·s les habitant·e·s en imaginant collectivement la nécessaire transformation du territoire et de nos modes de vie à l’horizon 2050, vers l’inéluctable et impérative descente énergétique et matérielle. Dans ce nouveau monde, le tourisme intercontinental en avion aura largement diminué, au profit d’un tourisme continental, national et régional, en train et en vélo !"

Hasard du calendrier,  à partir de ce 19 avril, la France vit à crédit écologique, c'est ce qu'on appelle le "jour de dépassement". Ainsi, si tous les humains vivaient comme les Français·es, les ressources annuelles de la Terre seraient épuisées dès ce 19 avril, a calculé le Global footprint network, qui compare tous les ans l’empreinte écologique de tous les pays du monde.

"Pour atteindre ce résultat, le Global footprint network prend en compte plusieurs indicateurs : la «biocapacité» d’un pays – à savoir sa capacité à produire des ressources (forêts, terres cultivables, zones de pêche, etc.) et à absorber les déchets (dont le dioxyde de carbone émis par les activités humaines) – et son empreinte écologique, autrement dit : le total de tout ce qui est consommé par la population pour répondre à ses besoins (nourriture, bois, espace pour construire des infrastructures…)."

Conclusion : aller au Japon pour faire venir des touristes et se targuer d'être "engagée dans la transition écologique", il y a comme quelque chose qui cloche...

vendredi 11 avril 2025

Aéroport de Dole : de l'argent public, du changement climatique pour tous, du plaisir pour quelques uns

L'aéroport de Dole a besoin d'argent public pour fonctionner, notamment pour rénover la piste d'atterrissage. Monsieur Pascal Blain (de l'association Serre Vivante) est venu à Dijon récemment pour donner une conférence sur l'impact environnemental de l'aviation et donner des informations sur la cas de Dole. Quelques jours plus tard, François Sauvadet et François Rebsamen accordaient des centaines de milliers d'euros pour cet aéroport.

Le voyage en avion fait décoller le réchauffement climatique
L’Accord de Paris, signé par 196 pays lors de la COP 21 de 2015, vise à contenir le réchauffement à 1,5 °C. Afin de respecter cet accord, un panel de solutions est proposé par les scientifiques ou les ONG auprès des gouvernements et du grand public. La diminution du trafic aérien fait partie de ces solutions. 

Un simple vol  peut annihiler les efforts qu’un individu réalise au quotidien pour réduire son empreinte environnementale. Par exemple, un aller-retour Dole-Nantes émet entre 274kg et 857kg équivalent CO2 par passager, ou encore un aller-retour Dole-Marrakech émet entre 647kg et 2400kg alors que notre bilan carbone ne devrait pas dépasser 2 tonnes par an et par personne tout compris ! L‘aviation, c’est 2,5% des émissions mondiales, mais 5% du réchauffement climatique. Alors, voyage en avion et écologie sont-ils si compatibles ?

Le lundi 24 mars, François Sauvadet, président du Conseil départemental, a fait voter une subvention de 150 000€ par an et pour 3 ans pour l’aéroport de Dole. Un collectif d'associations avait préalablement envoyé une lettre ouverte à tous les élus du Conseil Départemental en leur fournissant des éléments pour voter contre cette subvention. Des membres de ce collectif étaient présent le matin même pour distribuer cette lettre en version papier. Malheureusement seuls 3 élus ont voté contre.

Le débat est à retrouver sur cette vidéo.

François Sauvadet, en bon politicien d'expérience, n'hésite pas à ne voir que des effets potentiellement positifs de l'aéroport en cachant soigneusement les effets négatifs. Le "business" d'abord ! Et sa communication sur facebook en est une parfaite illustration...

Le jeudi 27 mars, François Rebsamen, président du Conseil Métropolitain de Dijon, a fait voter une subvention de 150 000€ par an et pour 3 ans pour l’aéroport de Dole. Un collectif d'associations avait la aussi préalablement envoyé une lettre ouverte à tous les élus du Conseil Métropolitain en leur fournissant des éléments pour voter contre cette subvention. Des membres de ce collectif étaient aussi présent juste avant les débats pour distribuer cette lettre en version papier. Malheureusement seuls 3 élus ont voté contre.

Le débat est à retrouver sur cette vidéo.

François Rebsamen n'élève pas le niveau des arguments. Croire que les avions seront tous décarbonés dans 10 ans, avec l'argument que  c'est le directeur des aéroport de Paris qui lui a dit; ça tient soit du ridicule, soit du mensonge délibéré !

Monsieur Aurélien Bigo a réalisé une thèse sur le sujet en 2020 à l'Institut Polytechnique de Paris. Un milieu pas spécialement écolo. Pourtant les conclusions sont sans appel :
- Même si la consommation de carburant par passager a été divisée par quatre depuis 1960, les émissions augmentent à cause de la croissance du secteur à long terme.
- Les évolutions techniques ne suffiront pas, il faut aussi modifier en profondeur nos déplacements.
- Il n’y a qu’une réduction du trafic qui peut permettre de réduire les émissions et respecter l’Accord de Paris sur le climat.

3 fois 150 000€ du côté de François Rebsamen et 3 fois 150 000€ du côté de François Sauvadet. De l'argent public pour le plaisir de quelques uns mais dont les conséquences seront subies par toutes et tous. Nos élus sont-ils des "criminels climatiques" ?

  • Même si la consommation de carburant par passager a été divisée par quatre depuis 1960, les émissions augmentent à cause de la croissance du secteur à long terme.
  • Dans sa thèse à l’École polytechnique, Aurélien Bigo explore la manière dont le secteur des transports peut répondre à l’objectif de neutralité carbone en France à l’horizon 2050.
  • Il estime que les évolutions techniques ne suffiront pas, il faut aussi modifier en profondeur nos déplacements.
  • Il propose de raisonner différemment, en fonction des émissions par temps de transport - 90 kg CO2/h, pour l’avion contre 0,6 kg CO2/h pour le train.
  • Selon ses travaux, il n’y a qu’une réduction du trafic qui peut permettre de réduire les émissions et respecter l’Accord de Paris sur le climat.
    Même si la consommation de carburant par passager a été divisée par quatre depuis 1960, les émissions augmentent à cause de la croissance du secteur à long terme.Dans sa thèse à l’École polytechnique, Aurélien Bigo explore la manière dont le secteur des transports peut répondre à l’objectif de neutralité carbone en France à l’horizon 2050.
  • dimanche 30 mars 2025

    Mobilisation pour protéger nos mers et nos océans

    Le groupe local de Greenpeace était présent samedi matin sur le marché de Dijon pour faire connaitre le scandale de la sur-pêche dans les aires marines protégées et inviter les passants à signer une pétition

    "La France aime se vanter d’être une championne de la préservation des océans. Avec plus de 33% de son espace maritime classé en AMP, elle affiche des chiffres impressionnants. Mais la réalité est bien différente : 98,4% de ces zones autorisent des pratiques qui détruisent les écosystèmes qu’elles sont censées protéger."


    Exemple avec Le Banc des Flandres : un refuge en danger 
    Situé au large du littoral des Hauts-de-France, le Banc des Flandres est une zone Natura 2000 couvrant 1129 km². Elle abrite des espèces emblématiques comme les marsouins communs et les phoques veaux marins, mais ces animaux sont constamment menacés :  
    * 27 % des marsouins échoués portent des traces de capture accidentelle dans des engins de pêche.  
    * Les dunes hydrauliques et les fonds sableux, essentiels pour la reproduction et l’alimentation des espèces, sont dégradés par le chalutage de fond.  
    * La pêche industrielle reste omniprésente, avec des chalutiers effectuant plus de 9400 heures de pêche par an dans la zone. 
    Malgré les menaces qui pèsent sur la biodiversité marine, les restrictions sont faibles. Le chalutage électrique est interdit depuis 2019, mais les pratiques destructrices comme le chalutage de fond et pélagique continuent.

    Face à cette situation, Greenpeace France demande une révision complète des aires marines protégées.
    * La pêche industrielle et commerciale, comme toute activité d’extraction, doit être complètement interdite dans 10 % du domaine maritime français, soit une protection stricte correspondant aux standards internationaux.
    * La répartition géographique de cette protection stricte doit être juste : chaque façade maritime et chaque bassin pour les territoires d’outre-mer doit comporter 10 % d’aires marines strictement protégées.
    * Seule la pêche artisanale doit être autorisée le long de nos côtes. Une bande littorale de trois milles nautiques, soit environ 5,5 kilomètres, doit lui être réservée.
    * Le chalutage de fond, technique de pêche particulièrement destructrice, doit être interdit dans toutes les aires marines protégées qui existent actuellement.

    L'association Bloom, spécialiste de la protection des océans, réalisait un documentaire sur le sujet. Actuellement une pétition est aussi à signer en ce sens.

    A notre niveau que faire ? Déjà signer la pétition de Greenpeace et celle de Bloom.

    vendredi 28 mars 2025

    Pour résoudre les problèmes environnementaux, la solution consiste t elle à ne pas en parler ?

    Le collectif Printemps Dijonnais (élus de la Droite et du Centre emmenés par François Xavier Dugourd) a lancé une consultation au près des dijonnais sur leurs points de vue de la ville. Plus de 500 contributions. Restaurer l’ordre et la sécurité à Dijon serait la priorité des Dijonnais. L'environnement est le grand absent du questionnaire, solution facile pour éluder le sujet...

    Dans un communiqué le collectif résume ainsi le résultat de son questionnaire : "Préserver le patrimoine et l’offre culturelle à Dijon", "Améliorer les déplacements des Dijonnais" et "Restaurer l’ordre et la sécurité à Dijon, priorité des Dijonnais".
    Sur le sujet de la protection de l'environnement, aucun avis. Normal, aucune question n'a vraiment abordé le sujet !

    François Xavier Dugourd et ses collègues ont-ils conscience que "la protection de l'environnement" arrive pourtant en 3ème place des préoccupations des jeunes français selon un sondage Ipsos

    A un an des prochaines élections municipales, cette situation de ne pas prendre en compte les problématiques environnementales par ces politiciens locaux est de mauvais augure. Espérons que les autres ne feront pas de même.

    Pourtant, quelques jours plus tôt, l'association Dijon Avenir publiait l'analyse des contributions dijonnaises du Grand débat national. Ce Grand débat (réalisé en 2019) portait sur 4 thématiques : la transition écologique, la fiscalité et les dépenses publiques, la démocratie et la citoyenneté, l'organisation de l'Etat et des service publics. "Dans le cadre de son diagnostic citoyen partagé, Dijon Avenir a analysé les 1 000 contributions des Dijonnais·es ayant répondu à la consultation organisée dans le cadre du “Grand débat national” sur les deux thématiques « transition écologique » et « démocratie et citoyenneté ».
    Sur leur site on peut y lire : "La restitution et l’analyse des contributions dijonnaises du Grand débat national confirment également les tendances de plusieurs enquêtes et sondages nationaux récents, qui mettent en évidence les craintes de la population face aux risques d’effondrement", "Sur la thématique “Transition écologique”, avant même de parler des craintes pour l’avenir, 75 % des répondants témoignent déjà d’une vie quotidienne impactée par le changement climatique.", "les Dijonnais·es se sont aussi beaucoup exprimés sur le sujet des transports. Il apparaît que nombre d’entre eux aspirent à une limitation du nombre de voitures en ville, avec des solutions de déplacement alternatives mises à disposition."

    Les mois qui viennent seront très instructifs sur la place que vont donner les candidats aux élections municipales de Dijon sur le changement climatique et la perte de biodiversité. A suivre...

    dimanche 16 mars 2025

    Mobilisation pour interpeller les sénateur.ice.s de Côte-d’Or sur les dérives de la fast fashion

    Ce vendredi 14 mars, un collectif d'associations étaient mobilisés à Dijon, pour interpeller les sénateur.ice.s de Côte- d'Or sur les dérives de la fast fashion et les inciter à mettre le sujet à l'ordre du jour du sénat de leurs prochaines séances.

    Communiqué :  "Ce vendredi 14 mars à 12h, les associations Les Amis de la Terre Côte d’Or, France Nature Environnement Côte-d’Or, Ethique sur l’Ethiquette, Educ-éthique relais Artisans du Monde, ATTAC21, La Recyclade, Oxfam Dijon Emmaüs Dijon-Norges et Greenpeace Dijon seront mobilisés place du Bareuzai à Dijon, avec un objectif : interpeller les sénateur.ice.s de Côte- d’Or sur les dérives de la fast fashion et les inciter à mettre le sujet à l’ordre du jour du sénat de leurs prochaines séances. Les organisations ont aussi directement interpellé les sénateurs et sénatrices par courrier.

    Pourquoi maintenant ?
    Le 14 mars dernier, l’Assemblée Nationale votait une loi contre la fast fashion. Un an plus tard, le sujet n’a toujours pas été mis à l’ordre du jour au Sénat… Mais une opportunité se présente : le 19 mars, la conférence des Présidents du Sénat pourra décider de mettre cette loi à l’ordre du jour d’une prochaine séance. A travers cette mobilisation, les associations signataires veulent remettre la loi contre la fast-fashion en haut de la pile des dossiers, afin d’enfin ouvrir la voie à une industrie de la mode plus soutenable.

    Pourquoi une loi contre la fast-fashion ?
    Violation des droits humains, pollution de l’eau [70% des fibres produites dans le monde pour l’industrie textile proviennent du pétrole. Au fil des lavages en machine, ces dérivés de pétrole finissent dans notre eau sous forme de microparticules de plastique : c’est au total l’équivalent de plus de 24 milliards de bouteilles de plastique.] et l’air, aggravation de la crise climatique, casse sociale, perte massive d’emplois en France, travail d’esclaves des populations ouighours en Chine et des enfants dans les pays de production : si la fast fashion peut autant casser les prix, c’est avec de graves conséquences. L’industrie de la mode à l’échelle mondiale représente 10 % des émissions de gaz à effet de serre et 20% de la pollution de l’eau.

    La consommation de vêtements ne fait que s’accélérer. En France en 2022, 3,3 milliards de vêtements se sont vendus, soit 48 vêtements par habitant·e par an. C’est 30% de plus qu’il y a 10 ans. Cette production effrénée compromet les efforts de réduction de GES à l’échelle mondiale. Production, transport, passage en machine… chaque étape apporte son lot de catastrophes.

    La filière des déchets du textile est en crise du fait d’un trop-plein. » Alors qu’on se débarrasse chaque année de 4 millions de tonnes de textiles en Europe, seulement 10 à 12% se retrouvent sur le marché de la seconde main. C’est assez pour saturer les organismes de collecte comme Emmaüs de vêtements de piètre qualité provenant d’enseignes telles que Shein, Primark, Décathlon, H&M…
    La grande majorité est ainsi incinérée, enfouie, ou finit sa vie sur une plage du Ghana, notamment.

    Une mobilisation à travers le pays pour un premier pas historique
    Face à cette catastrophe, il est essentiel que les responsables politiques encadrent les pratiques de l’industrie textile par des lois contraignantes. Bien que la proposition de loi votée à l’Assemblée nationale le 14 mars 2024 aille dans ce sens en définissant et pénalisant les pratiques de la fast- fashion, elle reste aujourd’hui à l’arrêt, faute d’une volonté politique affirmée de transition vers une mode durable.

    C’est pourquoi les associations membres du collectif https://stopfastfashion.fr sont mobilisées dans toute la France aujourd’hui. En Côte-d’Or, les associations co-signataires appellent Alain HOUPERT, Anne-Catherine LOISIER et François PATRIAT, sénateurs et sénatrice de Côte-d’Or, à faire preuve de courage politique en inscrivant cette proposition de loi à l’ordre du jour du Sénat. L’ensemble du secteur doit respecter l’environnement et les droits des travailleurs.

    Environ 400 flyers d’informations ont été distribués aux passants et 150 lettres ont été signées par les passants en moins de 30 minutes ce qui a permis d’envoyer 50 exemplaires de ces lettres à chacun de nos trois sénateurs.

    Associations co-signataires :
    Les Amis de la Terre Côte d’Or
    France Nature Environnement Côte-d’Or Ethique sur l’Ethiquette
    Educ-éthique relais Artisans du Monde ATTAC21
    La Recyclade
    Oxfam Dijon
    Emmaüs Dijon-Norges
    Greenpeace Dijon"

    jeudi 13 mars 2025

    La nature en deuil

    A Dijon comme dans toutes les régions, la LPO s'est mobilisée ce jeudi 13 mars en réaction aux régressions environnementales qui s’enchainent depuis plus d’un an sur fond de crise agricole. Cette action symbolique avait pour objectif de sensibiliser au danger des politiques publiques qui négligent la biodiversité, et de faire entendre la voix des citoyens et des acteurs de la protection de la nature face à un renoncement préoccupant pour notre avenir commun.

    Communiqué : "La préservation de la biodiversité est portée disparue, la nature est en deuil. Ce jeudi 13 mars, une oraison funèbre est prononcée lors d’une vingtaine de cérémonies organisées partout en France par les antennes régionales de la LPO. Nos bureaux resteront en berne jusqu'au 21 mars afin d’exprimer la consternation de l’association face à l’ampleur du décalage entre la gravité de la crise écologique et l’enchaînement des régressions environnementales depuis plus d’un an.

    Les rapports publiés en décembre 2024 par les experts internationaux de la Plateforme intergouvernementale scientifique et politique sur la biodiversité et les services écosystémiques (IPBES) dressent un bilan sans appel : l’érosion alarmante de ce patrimoine naturel inestimable met en péril les économies, les moyens de subsistance, la sécurité alimentaire et la santé des populations partout sur Terre. Nous n’avons pas de planète B, même si certains visent Mars.

    La France vient pourtant de franchir un nouveau cap en adoptant, à marche forcée, des reculs environnementaux sans précédent lors du vote de la loi d’orientation agricole (LOA) le 20 février dernier. En dépénalisant des atteintes graves telles que la destruction d’espèces protégées ou l’arasement de haies champêtres, et en assouplissant les réglementations sur les pesticides, ce texte enfonce un clou supplémentaire dans le cercueil de la biodiversité.

    Il s’agit d’une rupture inédite qui met brutalement fin à un demi-siècle de progrès continus en matière de réglementations environnementales dans notre pays. Depuis la première loi sur la protection de la nature en 1976, jamais le droit n’avait ainsi fait marche arrière.

    L’Etat revient méthodiquement sur de trop rares avancées favorables à la biodiversité : détricotage de l’objectif “Zéro artificialisation nette”, facilitation de la commercialisation et épandage par drones des produits phytosanitaires, réintroduction d'insecticides néonicotinoïdes interdits en France depuis 2018 en raison de leur toxicité avérée pour les écosystèmes naturels, déclassement des zones humides, assouplissement des procédures relatives à l’implantation de projets industriels ou de mégabassines, rétablissement de la régulation des cormorans en eaux libres, etc. En parallèle, les lanceurs d’alerte sont criminalisés tandis que des attaques injustifiables sont orchestrées contre des organismes publics dont le rôle est crucial pour la transition écologique des territoires, tels l’OFB, l’ADEME, l’ANSES, la CNDP et l’Agence bio.

    La situation n’est guère meilleure à l’échelle de l’UE, qui abdique devant les lobbies industriels, abaisse le statut de protection du loup, renonce aux ambitions de son Pacte vert et de sa Politique agricole commune. Quant au reste du monde, les récentes COP sur le climat, la biodiversité et la réduction de la pollution plastique n’ont été qu’une succession de rendez-vous manqués avec l’avenir, entre discussions stériles et promesses vaines. Dans le contexte géopolitique actuel, que peut-on vraiment attendre de la Conférence des Nations Unies sur l'Océan (UNOC 2025) qui se tiendra à Nice en juin prochain ? Le poumon de notre planète est pourtant à bout de souffle."