Les 4 points forts concrets de cette tribune sont:
- une réduction drastique de la consommation d’énergie ainsi qu’une
évolution vers des territoires 100% énergies renouvelables,
- une
diminution drastique de la production de déchets,
- la mise en place de
filières d’alimentation biologiques et locales (notamment pour la
restauration scolaire),
- la rénovation thermique, voire phonique, de
l’ensemble des parcs immobiliers à l’horizon 2050
Greenwashing ou réelle volonté ? En tout cas il y a des sujets, comme la réduction drastique des déchets, qui ne sont manifestement pas dans le calendrier de François Rebsamen. Cela impliquerait à terme la fermeture de l'incinérateur, incinérateur qui est localement l'idolâtre de certains élus avec sa production d'énergie thermique et électrique...
"A la veille de la campagne des municipales, François Cuillandre, Delphine Labails, Floran Vadillo et Tristan Foveau (L’Hétairie) rassemblent des maires et des présidents d'agglomérations qui appellent à repenser concrètement le combat contre le réchauffement climatique.
Tribune: Alors que la COP 21, organisée en 2015 à Paris, s’était conclue sur un message d’espoir lié aux volontarisme de certains États, force est de constater que les pratiques anciennes ont repris cours. Ainsi, la COP 25 organisée à Madrid s’achève-t-elle sur un nouveau cri d’alarme des experts du Giec qui appellent à limiter l’augmentation du réchauffement climatique à 1,5ºC (contre 2°C initialement recommandés lors de la COP 21).
Or, fin 2018, les experts réunis à la COP 24 en Pologne ont estimé que la trajectoire actuelle du réchauffement climatique dessinait une augmentation de la température mondiale de 3,2°C à horizon 2100. Pour enrayer ce processus, il nous faudrait réduire de 45% les émissions mondiales de gaz à effet de serre (GES) en 2030 par rapport à 2010, et les émissions nettes devraient être égales à zéro à l'horizon 2050.
Les objectifs semblent insurmontables et les Etats insouciants tandis que les vastes et répétées mobilisations en faveur du climat ne trouvent pour l’instant pas de traduction en termes de politique publique. Dans ce contexte, l’échelon local doit pouvoir montrer la voie, d’autant qu’il est le lieu des choix fondamentaux, ceux qui changent le quotidien.
En particulier, la campagne des élections municipales qui s’ouvre en France offre précisément l’occasion de penser concrètement le combat contre le réchauffement climatique. Et, au-delà des postures, des thèmes vagues ou du concours Lépine de mesures d’affichage, il est urgent de transformer collectivement notre modèle de développement local.
Car si les villes n’occupent aujourd’hui que 2% de la surface de la planète, elles produisent 80% des émissions de CO2 et consomment 75% de l’énergie mondiale. Elles ont une empreinte écologique qui dépasse les strictes limites géographiques de leurs territoires : leur emprise s’exerce à la fois via l’occupation du sol par les infrastructures urbaines (logement, réseaux, équipements, usines, espaces de circulation, etc.) mais également au travers des transformations généralisées de l’environnement imposées par leurs activités de production, de circulation et de consommation.
En réaction, la métropole Rouen Normandie, en partenariat avec le WWF France, avait initié une démarche novatrice en organisant une COP 21 locale. Celle-ci a permis de déboucher sur un accord local pour le climat signé entre les 71 communes de la métropole, une centaine d’entreprises et 17 coalitions d’actions regroupant acteurs privés et publics afin d’atteindre 100% d’énergies renouvelables en 2050 sur le territoire. Cet exemple montre que, pour déborder les strictes compétences d’une collectivité qui ne permettent d’agir que sur une part limitée des émissions de GES qui relèvent pour l’essentiel des secteurs marchand et industriel, il faut mettre en mouvement toutes les forces d’un territoire, définir des objectifs partagés et la contribution de chaque partie pour les atteindre.
Nous, maires ou candidats de gauche répartis sur l’ensemble du territoire, nous engageons à faire de nos collectivités les animatrices de dynamiques territoriales indispensables à l’atteinte des objectifs collectifs de réduction des émissions de GES. Nous nous engageons à organiser des COP 26 territoriales et à instituer des Giec locaux qui permettront : la mise en place d’une dynamique partenariale étendue à l’ensemble des acteurs d’un territoire ; l’engagement de tous ces acteurs sur des objectifs concrets et opérationnels en matière de transition écologique ; de recenser, agréger, soutenir et faire connaître les initiatives individuelles et collectives, institutionnelles ou privées, et de partager les bonnes pratiques ; de faire converger les efforts vers au moins quatre objectifs partagés : une réduction drastique de la consommation d’énergie ainsi qu’une évolution vers des territoires 100% énergies renouvelables, une diminution drastique de la production de déchets, la mise en place de filières d’alimentation biologiques et locales (notamment pour la restauration scolaire), la rénovation thermique, voire phonique, de l’ensemble des parcs immobiliers à l’horizon 2050.
Convaincus que les maires et les présidents d’agglomérations, leurs équipes, doivent être «les hussards de la transition écologique», nous appelons tou·te·s les candidat·e·s de gauche aux municipales à faire de ces COP 26 territoriales l’outil d’ambitions territoriales renouvelées en matière écologique et d’un changement effectif face à l’incurie des Etats."