Au niveau environnemental, par sa construction, le chantier va littéralement ravager les espaces de vie et la biodiversité (16 aires naturelles traversées, drones et rangers pour surveiller les animaux). 400 puits de pétrole vont être forés dans le nord de l'Ouganda (Lac Albert) dont 140 dans le plus grand parc naturel, les chutes Murchison. Pour fonctionner, il aura besoin d'être chauffé à 50 degrés (utilisation de ressources, destruction de la vie du sol). Par ailleurs des espaces de pompage et de stockage vont être construits (terminal de stockage et une jetée de chargement à Tanga, 6 stations de pompage). En fonctionnement, c'est plus de 200 000 barils de pétrole extrait par jour et 34 millions de tonnes de CO2 rejetés dans l'atmosphère par an.
Ce projet est aussi une grave atteinte aux droits humains fondamentaux : 100 000 personnes ont été expropriées de leur terre, les privant de leur moyen de se nourrir et/ou de leur activité professionnelle. Les opposants en Ouganda sont fortement réprimés, menacés, parfois emprisonnés pendant plusieurs mois dans des conditions inhumaines, leur laissant des séquelles.
Au niveau rentabilité, TotalEnergies tire 92% de ses profils - soit 73 millions d'euros de bénéfice par jour - de l'énergie fossile.
D'autre part, on ne vous apprend pas que la banque BNP Paribas réalise depuis des années des chiffres records de bénéfices (9,5 milliards d'euros en 2021). L'empreinte carbone de cette banque serait de 750 millions de tonnes équivalent CO2 selon les estimations d’Oxfam, soit plus que l’empreinte carbone de la France. BNP Paribas est le 1er financeur européen et le 5e mondial du développement des énergies fossiles. Depuis 2016, et alors qu'elle est membre fondateur de la Net-Zero Banking Alliance et membre de l’initiative Science-Based Targets, et qu'elle s’est engagée à respecter les recommandations du GIEC en matière d’investissements et qu'elle ait annoncé son retrait du financement direct du projet Eacop/Tilenga, c'est la banque française à avoir investi le plus d'argent dans les énergies fossiles (>151 milliards d'euros). En mai 2022, c'est un prêt de 8 milliards d'euros accordés à TotalEnergies.
Quand les voies légales (pétition, marches, action en justice) sont épuisées et que les décisions sont injustes, écocidaires et inhumaines, la résistance civile est le seul recours que nous ayons. Elle devient légitime, nécessaire, vitale.
Extinction Rebellion met régulièrement en place des actions de manière nationale décentralisée. Le 10 mai dernier, 25 groupes locaux ont effectué une action contre la BNP pour dénoncer son implication massive dans le financement de total Energies, cette entreprise responsable du projet d'EACOP/Tilenga en Ouganda et en Tanzanie.
À Dijon, le 10 mai dernier, 8 personnes ont été arrêtées, ont fait de la garde à vue et 7 militant·e·s ont été perquisitionné·e·s et déféré·e·s au Tribunal (42 heures de détention pour ces derniers) pour avoir projeté de la peinture sur les façades et mis hors service quelquesheures - avec de la colle - les distributeurs de trois agences BNP. Leur contrôle judiciaire les empêche aujourd'hui de se voir et de rentrer en contact de manière direct et indirect et ils doivent pointer régulièrement au commissariat.
Le 16 août prochain, à 14h, ils seront jugé·e·s à Dijon. Nous souhaitons transformer ce moment en un procès médiatique pour continuer à dénoncer le projet EACOP/TILENGA, leurs décideurs et financeurs ainsi que la répression mise en place contre les militants qui dénoncent les violences et les crimes de notre système capitaliste.
Extinction Rébellion Dijon"