dimanche 30 juillet 2023

Pour avoir dénoncé la complicité d'une banque dans un crime contre le climat, ils se retrouvent au tribunal

Rendez-vous le 16 août, à partir de 11h30, pour soutenir 8 militants de XR Dijon. Leur crime ? Avoir voulu dénoncer l'implication de la banque BNP dans le financement de Total, cette société qui cherche à mettre en place une bombe climaticide.

"Extinction Rebellion est un mouvement international de désobéissance civile non violente en lutte contre l'effondrement écologique et le dérèglement climatique. Ce mouvement est décentralisé et a 4 revendications : la reconnaissance et une communication honnête sur les sujets environnementaux ; la réduction immédiate des émissions de gaz à effet de serre pour atteindre la neutralité carbone en 2025, l’arrêt immédiat de la destruction des écosystèmes océaniques et terrestres, la création d’une assemblée citoyenne chargée de décider des mesures à mettre en place pour atteindre ces objectifs et garante d’une transition juste et équitable.

Comme vous le savez, le projet EACOP/TILENGA de TotalEnergies, c'est la construction d'un oléoduc enterré de 1 443 km entre la ville de Kabaale en Ouganda et le port de Tanga en Tanzanie (soit la distance entre Paris et Budapest). C'est une véritable bombe climatique à retardement dont voici quelques chiffres.

Au niveau environnemental, par sa construction, le chantier va littéralement ravager les espaces de vie et la biodiversité (16 aires naturelles traversées, drones et rangers pour surveiller les animaux). 400 puits de pétrole vont être forés dans le nord de l'Ouganda (Lac Albert) dont 140 dans le plus grand parc naturel, les chutes Murchison. Pour fonctionner, il aura besoin d'être chauffé à 50 degrés (utilisation de ressources, destruction de la vie du sol). Par ailleurs des espaces de pompage et de stockage vont être construits (terminal de stockage et une jetée de chargement à Tanga, 6 stations de pompage). En fonctionnement, c'est plus de 200 000 barils de pétrole extrait par jour et 34 millions de tonnes de CO2 rejetés dans l'atmosphère par an.

Ce projet est aussi une grave atteinte aux droits humains fondamentaux : 100 000 personnes ont été expropriées de leur terre, les privant de leur moyen de se nourrir et/ou de leur activité professionnelle. Les opposants en Ouganda sont fortement réprimés, menacés, parfois emprisonnés pendant plusieurs mois dans des conditions inhumaines, leur laissant des séquelles.

Au niveau rentabilité, TotalEnergies tire 92% de ses profils - soit 73 millions d'euros de bénéfice par jour - de l'énergie fossile.

D'autre part, on ne vous apprend pas que la banque BNP Paribas réalise depuis des années des chiffres records de bénéfices (9,5 milliards d'euros en 2021). L'empreinte carbone de cette banque serait de 750 millions de tonnes équivalent CO2 selon les estimations d’Oxfam, soit plus que l’empreinte carbone de la France. BNP Paribas est le 1er financeur européen et le 5e mondial du développement des énergies fossiles. Depuis 2016, et alors qu'elle est membre fondateur de la Net-Zero Banking Alliance et membre de l’initiative Science-Based Targets, et qu'elle s’est engagée à respecter les recommandations du GIEC en matière d’investissements et qu'elle ait annoncé son retrait du financement direct du projet Eacop/Tilenga, c'est la banque française à avoir investi le plus d'argent dans les énergies fossiles (>151 milliards d'euros). En mai 2022, c'est un prêt de 8 milliards d'euros accordés à TotalEnergies.

Quand les voies légales (pétition, marches, action en justice) sont épuisées et que les décisions sont injustes, écocidaires et inhumaines, la résistance civile est le seul recours que nous ayons. Elle devient légitime, nécessaire, vitale.

Extinction Rebellion met régulièrement en place des actions de manière nationale décentralisée. Le 10 mai dernier, 25 groupes locaux ont effectué une action contre la BNP pour dénoncer son implication massive dans le financement de total Energies, cette entreprise responsable du projet d'EACOP/Tilenga en Ouganda et en Tanzanie.

À Dijon, le 10 mai dernier, 8 personnes ont été arrêtées, ont fait de la garde à vue et 7 militant·e·s ont été perquisitionné·e·s et déféré·e·s au Tribunal (42 heures de détention pour ces derniers) pour avoir projeté de la peinture sur les façades et mis hors service quelquesheures - avec de la colle - les distributeurs de trois agences BNP. Leur contrôle judiciaire les empêche aujourd'hui de se voir et de rentrer en contact de manière direct et indirect et ils doivent pointer régulièrement au commissariat.

Le 16 août prochain, à 14h, ils seront jugé·e·s à Dijon. Nous souhaitons transformer ce moment en un procès médiatique pour continuer à dénoncer le projet EACOP/TILENGA, leurs décideurs et financeurs ainsi que la répression mise en place contre les militants qui dénoncent les violences et les crimes de notre système capitaliste.

Extinction Rébellion Dijon"

vendredi 21 juillet 2023

Ireine ne serait pas aussi écolo qu'elle en a l'air

Les dijonnais connaissent les trottinettes électriques bleues de la société A12C4, nommées Ireine. Il s'agit de trottinettes électriques en libre service. La trottinette électrique, une solution écologique pour se déplacer ? Pas si sûr...

Sur le site internet de cette société, leur produit est présenté comme : "Sans émissions de CO2, notre concept de trottinettes électriques en accès libre a pour vocation de proposer une solution de mobilité écologique complémentaire aux transports en commun pour les petits trajets."

"Une mobilité écologique". En 2019, la société ARCADIS a étudié l'impact environnemental des trottinettes électriques en "free-floating" à Paris. Leur conclusion est sans appel : "Avec des émissions de CO2 plus importantes que celles des transports urbains, la trottinette électrique en « free-floating » dégrade le bilan carbone des métropoles. "

Et d'argumenter "Cette étude analyse le cycle de vie de la trottinette électrique, de sa fabrication à son exploitation, et dévoile que son utilisation, dans son mode d’exploitation actuel et sans plus d’encadrement par les pouvoirs publics, dégrade le bilan carbone des villes. A première vue vert, ce nouveau mode de transport contrarie en réalité les efforts déployés par les pouvoirs publics pour réduire l’empreinte carbone des transports, un des secteurs émettant le plus de gaz à effet de serre. Avec une émission de plus de 105g d’équivalent CO2 au kilomètre par passager, la trottinette électrique est beaucoup plus polluante que les transports publics. Son bilan carbone se rapproche de celui de la voiture individuelle, en covoiturage."



 

 

 

 

 

 

Deux points sont à noter dans leur étude :
* L’impact de l’énergie de recharge est marginal dans le calcul : seul, il ne peut donc être mis en avant pour démontrer la durabilité de ce moyen de transport. Le partenariat avec des fournisseurs d’énergie renouvelable n’offre quant à lui qu’un impact symbolique de réduction supplémentaire.
* Il est intéressant de constater que selon leurs hypothèses la trottinette électrique émet autant de CO2/km/passager que la voiture individuelle avec 3 passagers. Mais également, que la part des émissions relative à la fabrication est du même ordre de grandeur que celle de la voiture !

Trois mesures sont préconisées pour réduire l'impact :
* Une plus grande exigence dans le cahier des charges sur la localisation de fabrication, et/ou la présence d’un pourcentage minimum de matériaux recyclés dans les appareils. A titre de comparaison l’ADEME indique que la fabrication d’aluminium recyclé émet 14 fois moins de CO2/kg que celui non recyclé. Qu'en est-il de Ireine ?
* L’allongement de la durée de vie des trottinettes
* Enfin, l’optimisation des conditions d’exploitation : par la suppression ou la limitation de la collecte pour recharge (en rendant obligatoire ou en incitant la dépose sur des zones de recharges dédiées par exemple) ou encore par l’utilisation de véhicules électriques ou hybrides pour le ramassage.

Plus récemment, une vidéo du journal Le Monde pose la question de savoir si il faut conserver ou non ce mode de déplacement.

Enfin, une dernière information pour les possesseurs de trottinette électrique, la recharger peut être extrêmement dangereux !

Facile d'utilisation, la trottinette Ireine semble bien implantée à Dijon. Mais pour que Dijon devienne vraiment une référence écologique, il sera nécessaire (entre autres...) que les dijonnais abandonnent ce moyen de déplacement électrique pour se mettre au bon vieux vélo à propulsion musculaire.

samedi 8 juillet 2023

Le nucléaire ne sauvera pas le climat

Ce samedi 8 juillet, des militants de Greenpeace Dijon tenaient un stand d'informations au marché de Dijon. Divers documents étaient disponibles pour comprendre que le nucléaire n'est pas une solution pour lutter contre le dérèglement climatique.

Il est fréquent d'entendre dans la bouche de nos dirigeants qu'il faut construire de nouvelles centrales nucléaires, d'autant plus que la filiaire émettrait peu de CO2. Mais se baser uniquement sur les émissions de CO2 revient à masquer les très nombreux problèmes que soulève le nucléaire.


Un premier problème, qui n'est absolument pas résolu, est celui des déchets nucléaires. Des dizaines d'années que les experts prédisent trouver "prochainement" une solution, pour finalement vouloir les enterrer sous terre à Bure. Qui cache chez soi ses déchets sous son tapis ? Lamentable !

Mais aussi des problèmes liés justement au dérèglement climatique : une vulnérabilité au stress hydrique et aux canicules et une exposition à la montée des océans. Sans oublier les contraintes liées au risques sismiques, le risque d'accident majeur, des installation irresponsables dans des pays en conflit et une cible potentielle d'actes de malveillance, et enfin un véritable gouffre financier.

L'ADEME a étudié différents scénarios "transition 2050" et montre très bien que l'on peut de passer du nucléaire.