Communiqué des Amis de la Terre Côte-d'Or : "Alertes rouges des
scientifiques et records de températures se succèdent les uns après les
autres. Actuellement, une vague de chaleur extrêmement forte s’abat sur
toute la France, une canicule anormalement précoce, du jamais vu. Du
jamais vu, mais malheureusement prévu sans ambiguïté par le GIEC (
Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat ) dans
leur dernier rapport. Les scientifiques appellent à un sursaut : « Nous
avons besoin d’une transformation radicale. Nous devons redéfinir notre
mode de vie et de consommation », alertent-ils.
Il est donc temps d’agir concrètement et activement pour limiter les
émissions de CO2. Et localement que voit-on dans les rues de la
métropole ? Des centaines de publicités promouvant les entreprises
françaises les plus polluantes ! Depuis le mois d’avril 2022, nous en
sommes à la 5ème campagne publicitaire pour les banques Crédit Agricole
et Caisse d’Epargne.
Banques climaticides, explications
L’impact climatique
des banques françaises est considérable. Aux trois premières places des
entreprises françaises les plus polluantes, on retrouve BNP Paribas,
Société Générale et Crédit Agricole, qui ont chacune une empreinte
carbone supérieure au territoire français.
Elles jouent un
rôle prépondérant en finançant le modèle économique du passé, fortement
émetteur de gaz à effet de serre, tout en affichant des discours
trompeurs.
Le rapport international Banking On Climate Chaos a
révélé en mars 2021 que BNP Paribas, Société Générale, Crédit Agricole
et le groupe BPCE ont au total presque doublé leurs financements au
charbon, pétrole et gaz entre 2016 et 2020 – soit en moyenne + 19 % par
an. En 2020 se sont les premiers financeurs européens des énergies
fossiles.
Une étude des Amis
de la Terre France et Oxfam France montre que depuis janvier 2020, BNP
Paribas, Société Générale, Crédit Agricole et le groupe Banque Populaire
Caisse d’Epargne ont accordé 100 milliards de dollars de financements
aux entreprises actives dans le charbon, le pétrole et le gaz. Leurs
meilleures clientes sont les huit majors pétrolières et gazières, qui
ont capté 25 % du total de ces financements. BNP Paribas a à elle seule
financée ces majors pour 12 milliards de dollars.
Les quatre grandes banques françaises ont de surcroît toutes augmenté
ces financements, de 22,5 % en moyenne entre 2019 et 2020. Cette hausse
est le résultat d’un bond de leurs émissions d’actions et d’obligations
pour le compte d’entreprises des énergies fossiles. Elles ont ainsi
permis à de grands groupes polluants de lever rapidement et à grande
échelle des capitaux sur les marchés financiers. En haut de la liste des
entreprises qui en ont bénéficié, on retrouve ici encore les majors et
notamment BP, qui a reçu en 2020 7,8 milliards de dollars de
financements de BNP Paribas, Crédit Agricole et Société Générale.
Les banques trahissent l’épargne des français
À cause des activités climaticides des banques, l’épargne représente le premier poste d’émission de CO2 d’un citoyen français !
Suraffichage : les citoyens passent à l’action
Connaissant
l’impact environnemental de ces entreprises, les Amis de la Terre
Côte-d’Or, accompagnés de citoyens volontaires, ont entrepris de
sur-afficher toutes les publicités de ces banques présentes sur les
abribus.
La technique
consiste à fixer, avec du ruban adhésif, des affiches montrant le vrai
visage de ces banques. Un acte non violent et sans dégradation pour
dénoncer les investissements de ces multinationales et informer les
habitants de la métropole.
Nous demandons à
ces entreprises de ne plus s’afficher dans les rues de la métropole tant
qu’elle continueront à avoir des investissements climaticides.
Responsabilité de nos élus
Nous tenons à
rappeler à tous les élus de la métropole que cela fait plus de 18 mois
que nous les interpellons sur la nécessité de ne pas renouveler le
contrat de mobilier urbain et le remplacer par notre projet
« aubettes ». Le GIEC ne cesse de répéter que le coût de l’action est
moins important que l’inaction. Pourtant cela fait plus de 18 mois que
nos élus sont sourds et muets sur ce sujet ! Nous entendons parfois
qu’il ne faut pas « d’écologie punitive », mais que subissons nous au
quotidien ? Des pollutions punitives, des pénuries d’eau punitives, un
dérèglement climatique punitif et qui tue en France en Europe et dans le
monde. Et plus on attend pour agir plus cela sera punitif, douloureux
et violent. Le manque d’engagement de nos élus nous punie toutes et
tous. Ca suffit !
Nous demandons une nouvelle fois à François Rebsamen, président de
Dijon métropole, ainsi qu’à tous les maires des communes de la
métropole, à s’engager dès maintenant à ne pas renouveler le contrat de
mobilier urbain, ce qui empêchera la présence de publicités climaticides
dans les rues. Nous demandons à Monsieur François Rebsamen de s’engager
pour des aubettes locales sur lesquelles il y aura des informations
économiques locales et écoresponsables, ou associatives et culturelles.