mercredi 29 février 2012

Dijon, territoire en transition

En mars 2011 était projeté le film In Transition au bar L’Annexe, suivi d’un débat. Ce soir là, Laurent Morelli, formé en permaculture et particulièrement intéressé par le mouvement de transition, propose aux personnes présentes de monter un groupe à Dijon. Il se baptisera Dijon territoire en transition. Un an plus tard et après beaucoup de vulgarisation, le train est sur les rails et le groupe ne manque pas de dynamisme. Avis aux amateurs !

« De la dépendance au pétrole à la résilience locale », telle est la transition revendiquée par le mouvement né dans une petite ville d’Angleterre en 2006, à l’initiative de Rob Hopkins, enseignant en permaculture. Petit à petit, le mouvement s’est développé et aujourd’hui, une vingtaine de pays en font partie. Un réseau s’est constitué en France dont Dijon territoire en transition fait partie, comprenant la ville et son agglomération.

La résilience locale
Le mouvement de transition part de deux constats : celui du réchauffement climatique, et celui du pic pétrolier. « Si du jour au lendemain on a plus de pétrole, on a plus rien dans nos magasins. On meurt de faim ! » explique Laurent Morelli. L’une des solutions, c’est alors de relocaliser l’économie. « Il faut trouver des énergies alternatives et être plus autonome sur tous nos besoins, que ce soit alimentaires, vestimentaires, énergétiques». Le maître mot de la transition, c’est la résilience, dans le sens de la résistance des matériaux. « Un matériau résilient résiste à plein de choses, aux chocs et aux agressions. Comme on est dans une société de chocs, augmenter la résilience localement est quelque chose de nécessaire. On a pas d’autres alternatives ». En un an, la liste de diffusion du groupe Dijon en transition s’est élargie à une soixantaine de personnes, dont une trentaine de membres actifs. Une réunion a lieu chaque semaine au Rézo'Fêt'Art, où naissent différents projets. Le tout dans une atmosphère bon enfant: « nous voulons être dans l’action mais avec un certain côté festif et ludique, pas seulement dans la pure réflexion et la critique », selon Laurent Morelli.

Une multitude d’actions
Sensibilisation sur la permaculture, création d’un groupe de travail sur l’habitat groupé, recherche de terrains cultivables… Le groupe dijonnais n’est pas à cours d’idées pour agir selon les principes de la transition. Depuis septembre 2011, ils entretiennent un terrain de 2000m2 à Neuilly-lès-Dijon. C’est un particulier qui le leurs a prêté suite à une annonce laissée à l’émission « Là bas si j’y suis » de Daniel Mermet sur France Inter. Cela permet de se réunir pour mettre la main à la pâte dans une ambiance conviviale : cultiver ensemble un potager, creuser une marre, retaper la cabane, enlever les ronces… et à la fin, partager les légumes bien sûr. Un deuxième terrain de 3300m2 se trouve à Messigny-et-vantoux, qui n’est pour l’instant qu’en phase de labour. Des ruches fabriquées maison seront probablement bientôt installées sur les terrains.
Un autre projet est en cours : il s’agit d’un groupe de travail qui œuvre à la plantation d’un maximum de plantes et arbres fruitiers comestibles dans l’agglomération dijonnaise. Un évènement est prévu fin mai afin de faire participer le maximum de personnes à cette action, notamment les élus. Trois cent personnes y seront invitées. « A l’occasion de l’arrivée du tram, de nombreux arbres vont être plantés. Alors pourquoi pas de fruitiers ? Ca permettrait aux sans abris de se nourrir par exemple. »

Le groupe dijonnais donne donc naissance à des projets très variés, tout en aidant la transition à démarrer dans d’autres villes. Ses membres sont aussi à la recherche de personnes, quels que soient leurs talents, et vous accueilleront à bras ouverts à l’une de leurs réunions.

texte: Claire Bourdon, étudiante en Master Euromédias

lundi 27 février 2012

La lutte anti-nucléaire s'organise à Dijon, avec la date anniversaire de Fukushima

Le collectif "sortir du nucléaire de Côte d'Or" vient de diffuser un communiqué de presse:
"Face au nombre constant de personnes s'impliquant en Côte d'Or au sujet de la filière nucléaire, plusieurs associations, partis et particuliers se sont regroupés pour former le Collectif Sortir du Nucléaire 21.
Il regroupe Alternatifs 21, Attac 21, Alliance Ecologiste Indépendante, CAP 21, Combactive, Dijon-ecolo.fr, Europe Ecologie Les Verts 21, La FASE 21, Greenpeace 21, Sud Rail Dijon et des adhérents individuels du Réseau Sortir du Nucléaire.
Ce collectif s'est donné pour but d'informer correctement la population et d'agir face à l'opacité de la filière nucléaire, notamment lors de passages de trains de déchets radioactifs en Bourgogne, d'événements concernant le nucléaire, comme les tristes anniversaires des accidents de Tchernobyl et de Fukushima, et de s'associer à la promotion des énergies renouvelables, des économies d'énergie et d'une transition vers une société sans effet de serre et risque nucléaire, vers une sobriété heureuse et respectueuse des êtres et de l'environnement.
Les revendications sont:
"L'arrêt progressif de la filière nucléaire, remplacée par les économies d'énergies et les énergies renouvelables.

Un réel chiffrage du coût réel du démantèlement des centrales existantes ainsi que du coût du maintien des centrales âgées, construites dans les années 70. Ces coûts sont à mettre en perspective avec ceux d'une transition rapide vers les énergies renouvelables ainsi qu’avec la détermination claire de ceux qui supporteront ces coûts.

Une vraie participation de la société civile au contrôle du niveau de sécurité de chaque centrale pour les risques humains et naturels, domaine jusqu'alors réservé à l'Agence de Sûreté Nucléaire. L'accident de Fukushima a démontré que le risque zéro n'existe pas, même dans une des nations les plus compétentes en matière de hautes technologies.

Une réelle volonté politique et financière de mettre en place :
• des solutions alternatives déjà existantes qui pourraient régler le problème énergétique en France,
• des économies d'énergies qui signifieraient la baisse de la capacité de production des centrales nucléaires,
• des investissements nécessaires pour faire décoller le secteur des énergies renouvelables, porteur d'emplois et qui permettrait l'indépendance énergétique de la France, avec les économies que cela générerait autant pour la population que pour l'Etat – pour le moment ces investissements sont majoritairement réservés au nucléaire."
Pour tout contact, écrire à collectifsdn21@yahoo.fr



Le collectif profite de l'annonce de sa création pour inviter les dijonnais (et au-delà) à commémorer "la date du triste anniversaire de la catastrophe de Fukushima, catastrophe qui continue à provoquer des désastres humains et environnementaux d'une ampleur inimaginable."













Pour en savoir plus, voir le site web www.chainehumaine.org.


Des départs en bus à partir de Dijon, Beaune ou Chalon-sur-Saone sont prévu, en plus des divers co-voiturages qui s'organisent, pour participer à cette grande chaîne humaine du dimanche 11 mars entre Lyon et Avignon.

Une manifestation pacifique aura aussi lieu le samedi 10 mars, de 14h30 à 16h place de la Libération à Dijon.













A noter que le nucléaire n'est pas une fatalité comme le prouve le scénario négaWatt. De plus, les dijonnais peuvent très bien s'organiser eux-même pour réfléchir à cette sortie du nucléaire, en autre.

mercredi 22 février 2012

Le prochain écolo café portera sur l'indépendance énergétique dijonnaise

Dépendance au pétrole des pays arabes pour les déplacements, dépendance au gaz russe ou algérien pour le chauffage, dépendance de l'uranium Nigérien pour l'électricité nucléaire, etc... Dans notre vie de tous les jours, nous dépendons d'une énergie que nous ne produisons pas. Mais ce n'est pas une fatalité.


Des organismes, publiques comme privés s'organisent pour produire localement l'énergie dont ils ont besoin. Biomasse, éolien, solaire thermique et photovoltaïque, etc... Des solutions développées étroitement avec le leitmotiv du scénario négaWatt: sobriété, efficacité, puis énergies renouvelables. Des solutions existent aussi par des prises de parts dans l'investissement comme dans Energie Partagée.



Dijon, comme la majorité des grandes villes, est une ville faible dû à sa dépendance énergétique. Et ça lui coûte très cher, comme l'expliquait monsieur Magnin lors de la dernière réunion illico2. Mais ce n'est pas une fatalité, des solutions existent.

Venez échangez sur le sujet le mardi 28 février à partie de 19h à la Cave de l'Oncle Doc, 9 rue de la Manutention à Dijon. Venez découvrir comme être acteur de cette indépendance.

dimanche 19 février 2012

Préparez dès maintenant le Parking Day 2012 à Dijon

Définition du "Parking Day": "PARK(ing) DAY est un événement mondial ouvert à tous qui a lieu le 3e week-end de septembre, durant lequel citoyens, artistes et activistes collaborent pour transformer temporairement des places de parking payantes en espaces végétalisés et conviviaux.









Les espaces bétonnés deviennent des lieux d'initiatives engagées, originales et créatives. Par le biais de ces parenthèses poétiques et ludiques, PARK(ing) DAY est une réflexion globale sur l'espace urbain, sur la place qui y est faite à la nature et sur la qualité de vie en centre-ville. PARK(ing) DAY, en révélant temporairement les possibilités offertes par de tels espaces, aide à changer la façon dont les rues sont perçues et utilisées, générant des effets plus durables.







PARK(ing) Day encourage ainsi les citoyens à se réapproprier l'espace public, par la promotion de la créativité, de l'engagement critique, des interactions sociales inédites, de la générosité et du jeu : autant d'éléments qui participent à la construction d'une ville durable.








Depuis sa création en 2005 à San Francisco par Rebar, un collectif d'artistes et de paysagistes, Park(ing) Day a déjà rassemblé dans le monde entier plus de 180 villes dans plus 30 pays. Des milliers de personnes, guidés par les mêmes principes, ont créé des centaines d'installations sur des places de parking, générant ainsi un événement annuel international." (source: parkinday.fr)

Jeudi dernier a eu lieu à la maison des associations la seconde réunion dijonnaise de préparation de cet événement qui aura lieu le samedi 15 septembre 2012. Parmi les différentes informations échangées, une est revenue plusieurs fois: il s'agit d'un événement ouvert à tous. Ainsi, afin de prévoir un événement joyeux et digne de ce nom, l'appel est lancé: que vous soyez responsable d'association, musicien, paysagiste, écolo ou non, avec des idées ou sans idée, seul ou en groupe, jeune ou moins jeune, etc..., et que vous avez envie de voir la ville de Dijon s'embellir en remplaçant des parking pour voitures par de lieux de vie conviviaux, alors rendez-vous à la prochaine réunion qui aura lieu à la maison des associations le 19 avril à 17h. Sinon, d'ici là vous pouvez prendre contact à ces adresses: contact@pirouette-cacahuete.net ou evad@fubicy.org

samedi 18 février 2012

La France et l’Allemagne, des stratégies énergétiques complémentaires?

Le 14 février, la Maison de Rhénanie-Palatinat a organisé une conférence sur la question énergétique en France et en Allemagne. Elle était animée par Denis Clerc, économiste et fondateur de la revue Alternatives Economiques et par Werner Robrecht, directeur du pôle énergie et sûreté nucléaire au Ministère de l'économie, de la protection du climat, de l'énergie et de l'aménagement de la Rhénanie-Palatinat et chargé du développement des énergies renouvelables.

Une chose est certaine : l’Allemagne est largement en tête au sein de l’Union Européenne en ce qui concerne le développement des énergies renouvelables. La France, elle, est loin derrière. Même si l’évènement Fukushima a tiré la sonnette d’alarme, seule l’Allemagne s’est véritablement engagée dans un tournant énergétique notable. Et « elle se sent un peu seule », selon Werner Robrecht. Depuis l’an dernier, 8 centrales allemandes sur 17 ont été fermées, soit près de la moitié. Mais le pari est double : en plus d’éliminer le nucléaire, ce pays prévoit de réduire considérablement l’émission de gaz à effet de serre (GES) en se passant autant que possible du charbon.

Plus ambitieuse que l’Union Européenne
Lorsque l’on compare les objectifs du paquet climat-énergie de la Commission Européenne, on constate que l’Allemagne vise encore plus haut. Là où l’Union Européenne souhaite réduire de 20% l’émission de GES par rapport à 1990, l’Allemagne prévoit une baisse de 40% d’ici 2020. Là où l’UE prévoit une part de 10% d’énergies renouvelables, elle en prévoit 35%. Mais la Rhénanie Palatinat, Land situé à la frontière française, est encore plus ambitieuse avec l’objectif de 100% d’électricité générée par les énergies renouvelables d’ici 2030. Pour cela, il s’agirait de multiplier par 5 l’électricité éolienne d’ici 2020 en utilisant 2% de la surface du Land pour cette énergie. La Rhénanie souhaiterait augmenter son électricité photovoltaïque de plus de 2 milliards de KWH d’ici 2020. Pour attendre cet objectif du 100% d’énergie renouvelables, l’éolien (70%) et le photovoltaïque (24%) seraient donc les principales énergies utilisées. L’hydraulique représenterait 4%, la biomasse 5% et la géothermie 1% de la production énergétique globale. Contrairement à l’Allemagne, ce Land privilégie dans sa politique une production énergétique décentralisée, source de dynamisme économique local.










Les réseaux intelligents
L’Allemagne compte sur les « smart grids » ou réseaux intelligents pour une meilleure distribution de l’énergie. Dans ces réseaux décentralisés, l’usager devient « prosommateur » : à la fois producteur et consommateur, en installant par exemple des panneaux photovoltaïques sur son toit. Pour cela, un système de capteurs installé auprès des usagers fournit de l’information sur leur consommation d’énergie en temps réel. Ils peuvent ainsi l’adapter en conséquence, mais aussi repérer facilement les appareils les plus énergivores. Cela encourage à réduire sa propre consommation, permettant de faire des économies. Les compteurs intelligents font leur apparition en France également.

Nous avons encore du chemin à faire en ce qui concerne le développement des énergies renouvelables. Selon Denis Clerc, « si l’Allemagne réussit ce pari, elle va permettre à la société occidentale de progresser, et sera considérablement en avance technologique et industrielle. La France choisit de creuser sa tombe industrielle en ne faisant pas de même ». Sans attendre de voir ce que ça donne en Allemagne, des initiatives comme l’IlliCO2 constituent déjà un pas positif, en espérant que des résultats concrets aboutiront.

Texte : Claire Bourdon, étudiante en Master Euromédias

jeudi 16 février 2012

Grand Dijon : La charte IlliCO2 est signée

Le jeudi 9 février, divers acteurs territoriaux se sont réunis au Grand Dijon afin de signer la Charte IlliCO2. Voté en novembre dernier par le Conseil Communautaire, ce plan climat énergie du Grand Dijon vise le 3x20 d’ici 2020 : réduire de 20% les émissions de gaz à effet de serre en augmentant de 20% l’efficacité énergétique et en atteignant 20% d’énergie renouvelable.













En 2009, le Grand Dijon a émis 238 500 tonne équivalent de CO2. Transport, habitat, urbanisme, déchets… Concentrant de nombreux habitants, les villes et agglomérations ont une responsabilité particulière en ce qui concerne l’émission de gaz à effet de serre (GES). D’où la création de la charte IlliCO2 afin d’agir collectivement : au total, 86 personnes en ont été signataires, qu’elles soient représentants de collectivités territoriales, d’associations, d’entreprises…


L’énergie, une question locale
Les dépenses des ménages pour l’énergie sont exorbitantes, et elles augmentent toujours plus. Pour une ville comme Dijon, qui compte plus de 250 000 habitants (soit 100 000 ménages environ), 100 millions d’euros sont dépensés chaque année. Or, la production énergétique étant centralisée et d’origine lointaine, tout l’argent dépensé dans ce bien sort directement du territoire. Alors, pourquoi ne pas « garder l’argent à la maison », comme dit Gérard Magnin ?
Premier intervenant au forum IlliCO2, il est délégué général d’Energy cities, association européenne des autorités locales qui lutent pour que ce siècle soit celui de l’efficacité énergétique. Il préconise une approche de « subsidiarité énergétique »: il s’agit de consommer moins et mieux, en consommant et produisant des énergies locales.
L’association propose un paradigme d’horizontalité, où l’on ne part plus de la production pour aboutir à la consommation, mais l’inverse. Dans ce cas, il en résulte un rapport différent à l’énergie : d’abord, « on consomme et produit alors dans les lieux où l’on ne faisait que consommer » : maisons, immeubles ; et dans les territoires proches. Ensuite, la production décentralisée est collectée et distribuée. On ne fait appel qu’accessoirement à la production centralisée. Dans ce système, l’argent dépensé pour l’énergie est alors utilisé localement et génère ainsi une plus value sur le territoire : emplois locaux, PME, artisans, salariés….Cela engendre un véritable dynamisme économique, contrairement à une production centralisée où l’argent dépensé quitte le territoire. Ici, ce ne sont plus les grosses compagnies énergétiques qui auraient le monopole. Au contraire, les acteurs seraient plutôt les collectivités (régions, départements et communes), mais aussi les citoyens au travers d’associations, les entreprises.



S’adapter au changement climatique
Stéphane Labranche, membre du GIEC, est revenu sur la conférence Internationale sur le Climat à Durban (décembre 2011). Il explique que le scénario climatique a changé, avec une augmentation de 3.5°c au lieu de 2°c, et ce malgré l’objectif du protocole de Kyoto. Les plus critiques prévoient, eux, une augmentation de 4°. Par ailleurs, le Japon et le Canada se retirent de ce projet pour des raisons opposées. « Il va probablement falloir attendre 2020 avant d’avoir un accord international sérieux sur le changement climatique en matière d’atténuation et de réduction des GES », explique Stéphane Labranche. L’adaptation au changement climatique va être difficile, et les scénarios dramatiques sont loin d’être décalés de la réalité.



Divers intervenants ont ensuite participé à une table ronde concernant l’adaptation au changement. Yves Richard, Professeur au Centre de Recherches de Climatologie, a donné des chiffres concrets des évolutions climatiques en Bourgogne sur les cinquante dernières années. L’augmentation de la température dans notre région s’observe depuis 25 ans. Le nombre de jours de gel a fortement diminué. Autre constat, depuis 20 ans, le chauffage est nécessaire 10 jours de moins dans l’année mais inversement, nous avons davantage besoin d’appareils de climatisation. Denis Thévenin, délégué régional de Météo France, a quant à lui mis l’accent sur le futur climatique de la région. Il souligne qu’en 2050, le climat de Dijon devrait ressembler à celui de St Auban, commune des Alpes Maritimes dont les températures sont remarquablement élevées.
Enfin, Hélène Toussaint, Chargée de mission Alterre Bourgogne a évoqué les problématiques liées aux ressources en eau, et François Bellouard, Chef du service Développement Durable de la DREAL Bourgogne a parlé du Schéma Régional Climat Air Energie.











Lutter au sein de sa structure
Une seconde table ronde a concerné la lutte contre le changement climatique. Dominique Lapôtre, Vice-présidente du Conseil régional de Bourgogne en charge de l’environnement et du développement durable, est revenue sur le volet patrimoine et services du Plan Climat. Trente actions ont été mises en place pour le 3x20 dans différents domaines. Citons comme exemples le mobigo pour le transport (covoiturage), Bourgogne Bâtiment Durable dans le logement …
Gilles Fargier, représentant de Keolis, est quant à lui intervenu sur l’éco-conduite et la consommation de carburants. Un bilan carbone a été effectué par la société de transport, mesurant à 18000 te l’émission de CO2 en 2008 par Keolis. Des modes de transports différents devraient changer la donne, avec l’arrivée du tram cet automne mais aussi la mise en place de 102 bus hybrides d’ici 2013. Cela représenterait une baisse de 40% d’émissions de C02.
Philippe Amiotte-Suchet, Chargé de mission en développement durable sur le campus de l’Université de Bourgogne a présenté les initiatives mises en place au sein de cette institution : partenariat avec des acteurs du territoire, participation et mise en place d’un réseau de chaleur urbain, journée « sans ma voiture »…
Enfin, Jean-Pierre Pirocca, Directeur général OPAC de Dijon a abordé la réhabilitation thermique comme enjeu social, économique et environnemental.











Même si tous les objectifs de la Charte IlliCO2 ne pourront être parfaitement atteints, les démarches semblent tout de même aller dans le bon sens sur le territoire.

Texte : Claire Bourdon, étudiante en Master Euromédias

mardi 14 février 2012

Bientôt des panneaux "tourne à droite" ?

Dimanche matin, l'association EVAD avait organisé sa randonnée mensuelle sur le thème du "tourne à droite" aux feux. il s'agissait de mettre en avant une nouvelle signalisation pour faciliter la circulation des cyclistes à certains carrefours à feux tricolores.

"Le développement du vélo en ville entraîne, dans la circulation, d'importantes mutations. Prenant en compte cette évolution, la publication de l'arrêté du 12 janvier 2012 introduit une nouvelle signalisation permettant aux cyclistes, à certains carrefours et sous réserve de la priorité accordée aux autres usagers, de tourner à droite ou, sil il n'y a pas de voie à droite, d'aller tout droit alors que le feu est rouge ou orange."











"La mise en place de cette signalisation n'est pas automatique. C'est le maire qui décide de l'instaurer ou non pour les cycles sur certains itinéraires, à des intersections choisies présentant toutes les conditions de sécurité."

Cette réglementation fait suite à deux années d'expérimentation à Bordeaux, Nantes et Strasbourg et dont le bilan en termes de circulation et de sécurité routières s'est révélé favorable. Cette mesure rend plus fluide la circulation des cyclistes et évite leur concentration au moment où le feu tricolore passe au vert pour les automobilistes".

Alors, à quand le premier panneau du genre à Dijon?

dimanche 12 février 2012

Le "stop au ralenti", c'est sérieux, mais on n'y pense pas

Combien d'automobilistes n'ont jamais laissé le moteur de leur voiture en marche tandis qu'ils achètent du pain, un journal, des cigarettes,... ? Combien de chauffeurs routiers laissent leur camion en marche le temps de signer des papiers pour le chargement, le temps de prendre un café, ... ? Tous se disent qu'ils n'en n'ont pas pour longtemps, mais ces instants cumulés se comptent en millions de litres d'essences et en milliers de morts!


Arrêter le moteur du véhicule à l'arrêt est plus que du bon sens. Sait-on assez que la pollution atmosphérique est responsable de 3000 morts en France par an et 19 000 en Europe?

Aucune campagne de sensibilisation à arrêter le moteur n'existe en France, alors que c'est commun au Canada. "Si chaque conducteur d'un véhicule léger arrêtait son moteur au lieu de le laisser tourner au ralenti trois minutes par jour, les Canadiens économiseraient ensemble 630 millions de litres de carburant, 630 millions de dollars en carburant et ils réduiraient les émissions de Gaz à Effet de Serre de plus de 1,4 million de tonnes par année (en admettant que le coût du carburant soit de 1 $ le litre).



Rappelons qu'en 2006 la population du Canada s'établissait à 31 612 897 habitants. Je vous laisse imaginer les économies que dans l'hexagone nous pourrions faire avec un parc automobile qui se chiffre à plus de 37 212 000 véhicules immatriculés." (source: le blog de l'association Rire sans Frontières).












Rien n'est fait en France, alors le dijonnais Robert Boënnec, chauffeur routier et clown à ses heures, fait campagne dans ce sens. Il informe ses collègues, les patrons et institutions soit par courriers, soit en se transformant en Glouglou, le clown de l'association "Rires sans Frontière", pour que le message soit mieux accepté et retenu.












La sensibilisation à ce problème méconnu peut donc se faire via le rire. Mais elle peut aussi se faire via des affiches sur tous les lieux adéquats, que ce soit sur un parking de camions ou de bus comme Divia, mais aussi à l'entrée de boulangeries, presse, etc..., et même devant les écoles! Il ne faut pas oublier que les enfants sont plus proches des gaz d'échappement que les adultes!

Monsieur Boënnec souhaite développer la sensibilisation du "stop au ralenti". Que toute personne intéressée le contacte. Et qui sait, peut être que le Grand Dijon réalisera un jour une vidéo similaire à celle de Calgary?

samedi 11 février 2012

Manifestation de Greenpeace pour la transition énergétique

"Climat en crise, marée noire dans le golfe du Mexique, accident nucléaire au Japon…. il apparaît aujourd’hui de plus en plus évident que l’avenir énergétique du monde doit se construire en rupture avec les modes de production et de consommation énergétiques du passé."


"Dès aujourd’hui, une nouvelle donne énergétique doit être choisie, enclenchée. Pour lancer une nouvelle dynamique, bénéfique pour le climat, mais aussi sur le plan social et économique : réduction de la facture énergétique, création d’emplois, moteur d’innovation. Pour que les risques, locaux et globaux, qu’ils soient liés au nucléaire, aux hydrocarbures ne soient plus un sujet d’actualité." (source: Greenpeace)










Et aujourd'hui à Dijon, comme dans plusieurs villes de France, des membres de Greenpeace étaient présent avec des mini éoliennes pour interpeller les passants sur la transition énergétique, dans le cadre de l'action "libérons l'énergie", en distribuant le document "la transition énergétique, c'est quoi?" et le "Guide de survie à un dîner avec des pro-nucléaires".

Que ce soit via Greenpeace ou via le scénario négaWatt, tout le monde, et surtout les décideurs, est en mesure de comprendre qu'il est réaliste et pragmatique de changer notre façon de produire et de consommer l'énergie.

mercredi 8 février 2012

Des colibris s’activent en Côte d’Or

APIC 21 est le comité local du Mouvement Appel pour une Insurrection des Consciences (MAPIC). Il correspond à une fédération de citoyens et d’associations partageant les mêmes valeurs de respect de la nature et de l’humain, en s’inspirant de la Charte internationale pour la Terre et l’Humanisme de Pierre Rabhi. Dans cette mouvance, l’association « Terre et Humanisme », la plus ancienne, est spécialisée dans la transmission de l’agro-écologie en France et en Afrique. L’association « Colibris » est chargée de la diffusion de ce message au plus grand nombre.

« Si les citoyens restent dans leur coin, rien ne bouge » fait remarquer Thomas Marshall, membre actif de l’APIC 21 sur Dijon. Depuis plusieurs années, il anime le réseau local pour la Terre et l'Humanisme en Côte d'Or avec l’objectif de « porter ensemble des valeurs fondamentales, créer un espace d’idées nouvelles ». Cela prend forme à travers divers aspects : organisation d’évènements, rencontres, création de groupes, soutien à des initiatives locales, participation à des collectifs…

Tisser des liens
Pour agir, le réseau œuvre à renforcer la dynamique du tissu associatif local : c’est ce que le mouvement appelle l’écologie sociale. Des courriels sur les initiatives mises en place dans le département sont diffusés à plus d’une centaine de contacts. Tisser des liens permet de donner une plus grande visibilité et une plus grande force à la société civile pour agir. L’expérience de l’Apic 21 le prouve.
C’est suite à une conférence de Pierre Rabhi en 2003 qu’un premier groupe local s’est constitué, qui s’appelait à l’époque Colibri 21. Il a abouti à la création de la première AMAP du département. Un groupe s’est ensuite reformé en 2007 à l’occasion des élections. Il a alors organisé un évènement citoyen portant sur l’avenir des terres en Côte d’Or. Avec un forum associatif et des conférences, ce temps fort a été un succès. En juin 2011, le groupe rebaptisé APIC 21 a notamment contribué au festival documentaire Fenêtres sur le monde sur le thème de la transition vers l’après-pétrole. Cet évènement s’est fait en partenariat avec l’association les Amis de l’Eldo et soutenu par le groupe Dijon en transition. Il fait aussi partie du réseau de Veille au grain, qui lutte contre les OGM et les pesticides en Bourgogne.

Journée forum de rassemblement du réseau à Quetigny, à l'issue du festival sur la transition vers l'après pétrole (juin 2011)

Interpeller les politiques
L’APIC 21 fait également partie du Collectif Urgence Planétaire, avec pour objectif l’interpellation des élus et des candidats sur des sujets trop peu pris en considération dans le débat : cette dimension concerne l’écologie politique. Avec une dizaine d’associations, l’APIC 21 travaille sur une démarche politique en vue des élections législatives. Une réunion publique sera organisée le 16 mai 2012, où seront invités les candidats de différents partis. « Nous souhaitons contribuer au débat public en introduisant des sujets particuliers dans la discussion politique. Le but est que les candidats amènent des propositions nouvelles », explique Thomas. Les questions seront ainsi divisées en cinq pôles : Paix et conflits, Droits humains, Solidarité internationale, mais aussi Ecologie (énergie, nucléaire, alimentation, agriculture) et enfin Economie et finance. Ce sont sur ces deux derniers aspects que l’APIC 21 travaille plus particulièrement.

Il y a une autre dimension centrale sur laquelle l’Apic insiste : le changement personnel, appelée l’ écologie humaine. Chaque être humain sur cette planète est en effet responsable de ses pensées, de ses émotions et de ses croyances, afin de pouvoir sortir du rapport de domination et de violence entretenu avec les autres. Thomas le résume avec une phrase de Pierre Rabhi « il ne peut pas y avoir de changement de la société sans véritable changement humain ».
Contact : apic21@appel-consciences.info - 03 80 41 43 25

Texte : Claire Bourdon, étudiante en Master Euromédias

lundi 6 février 2012

Une agence du Crédit Agricole prise en flagrant délit de gaspillage électrique

Au mois de novembre dernier, le Crédit Agricole ouvrait une nouvelle agence avenue du Drapeau à Dijon.

Depuis, un point particulier saute au yeux de tout passant: un écran lumineux éclaire la rue sans cesse. Alors qu'aujourd'hui même la consommation d'électricité devrait battre un record en France, nous devrions tous éteindre tout appareil électrique inutile. Donc, pas très étonnant de voir cette affiche collée sur la devanture de l'agence hier:

Selon l'affiche, ce panneau éclairant consomme 300 watts et fonctionne 24h/24. Et pose la question: "pourquoi?" Pourquoi un tel gaspillage d'électricité, alors qu'au mois de mars 2008, le Crédit agricole de Champagne-Bourgogne recevait Jean Jouzel (vice président du GIEC) pour une conférence sur le changement climatique? Visiblement les belles paroles ne sont absolument pas retenues au Crédit Agricole.













Est-il encore besoin de rappeler que cette banque est la plus mauvaise dans un classement de l'ONG Les Amis de la Terre en prenant en compte les émissions de CO2?

Il s'agit ici d'un véritable acte d'interpellation citoyenne envers un gaspilleur avéré. Tout comme les publicitaires qui n'ont que faire des économies d'énergie, les entreprises se doivent aussi d'agir pour une réelle sobriété, et pas seulement les particuliers!

dimanche 5 février 2012

dijon-ecolo invité dans l'émission Mediapolis de Radio Dijon Campus

L'émission Médiapolis, tenue par des étudiants du master Euromédias, est diffusée le mercredi à 10h sur les ondes de Radio Dijon Campus. La semaine dernière, le site dijon-ecolo.fr était mis en avant lors d'une interview:

vendredi 3 février 2012

Comment faire face à la surpopulation ?

Le dernier Ecolo-Café a eu lieu le 31 janvier à la Cave de l’oncle doc en présence de Didier Barthès , porte parole de l'association Démographie responsable. L’occasion d’aborder le sujet tabou qu’est la surpopulation.
Il existe un facteur de pollution qui est rarement pris en considération lorsqu’on réfléchit à l’avenir de notre planète : celui du nombre d’être humains sur terre, qui augmente de 215 000 personnes par jour. Nous sommes dans une situation inédite, avec aujourd’hui 7 milliards d’humains sur une planète dont les surfaces ne sont pas étirables, et dont les ressources ne sont pas inépuisables non plus. Nous serons probablement 9 milliards en 2050. Les chiffres se suffisent à eux-mêmes pour tirer la sonnette d’alarme. Pourtant, ce facteur est négligé dans le débat par la plupart des partis politiques, écologistes inclus.


« Soyons plus nombreux à être moins »
Augmentation de l’espérance de vie, immigration… Alors que la population s’étend, elle grignote toujours plus d’espace, au détriment de la faune et de la flore y vivant qui peu à peu, disparaît. L’association Démographie responsable met le doigt là où ça fait mal. « Si nous échouons sur le problème démographique, nous échouerons aussi à régler tous les autres problèmes environnementaux », explique Didier Barthès. Au nom de son association, il incite à aller vers une démographie plus douce, afin que « les hommes profitent plus longtemps de la vie sur terre ». D’où l’inscription dans une démarche humaniste : inciter à ne pas détruire le monde pour assurer la durabilité de nos sociétés, « pour que nos enfants aient le droit d’avoir des enfants ».










L’empreinte écologique
L’empreinte écologique est un indicateur de l’impact de nos activités, de notre mode de vie sur le milieu naturel. L’augmentation de la population avec une empreinte écologique forte conduit à des conséquences sociales, économiques et écologiques néfastes. Comme l’explique le député écologiste Yves Cochet (EELV), «on ne peut réfléchir sainement sur la question démographique qu'en prenant comme indicateur principal l'empreinte écologique. C'est-à-dire la multiplication entre le nombre d'habitants d'un territoire et leur impact sur l'environnement. » note Yves Cochet sur le site du monde.fr. En Afrique, le nombre d’enfants par femme est très élevé. Pourtant, il faut savoir qu’un enfant européen a une empreinte dix fois supérieure à un enfant africain. Toujours selon Yves Cochet, « l'empreinte écologique d'un Européen moyen est telle qu'il faudrait trois planètes si toute l'humanité vivait comme nous ».










Quelles solutions ?
L’association démographie responsable propose quelques pistes de limitation de la natalité par la planification familiale. Elle prône en premier lieu la gratuité de la contraception. Se procurer des moyens contraceptifs est loin d’être donné à tout le monde, notamment dans les pays les plus pauvres. Autre clé, l’éducation des femmes. Pour ces deux premiers aspects, ce sont notamment des organismes telle l’UNFPA, l’agence des Nations unies pour la population, qui peuvent agir. Mais dans cette visée, Démographie responsable a des partenariats avec des associations en Afrique afin de sensibiliser les habitants sur la surpopulation. Enfin, il s’agirait de créer des mesures politiques fiscales et sociales qui favorisent davantage les familles les moins nombreuses, à l’inverse du système actuel. Les personnes ayant un ou deux enfants seraient alors plus avantagées que les autres. C’est aussi ce que préconise Yves Cochet : « il n'est pas question d'un programme autoritaire de limitation des naissances, mais d'une neutralité de l'Etat français ou des institutions européennes, c'est-à-dire une réduction des allocations familiales à partir du troisième enfant. ».

Selon Didier Barthès, si nous ne prêtons pas attention à ce phénomène dès maintenant, des mesures bien plus sévères, brutales, voire inhumaines seront prises dans l’avenir (cas de la Chine) . A moins que cela s’autorégule tout seul, par des guerres, des épidémies… La France, qui opère une politique nataliste depuis de nombreuses décennies, est elle prête à s’y pencher? En attendant de pouvoir coloniser mars comme osent le proposer certains, il va pourtant bien falloir faire face à ce problème.

texte: Claire Bourdon, étudiante en Master Euromédias