Tout le monde le sait (ou presque...), la publicité pousse à la surconsommation, et la surconsommation est responsable de l'état de délabrement de la planète. Pour agir efficacement en faveur de l'environnement il est nécessaire d'agir à la source du problème, c'est à dire limiter la publicité. C'est ce que tentent de faire Les Amis de la Terre Côte-d'Or dans la métropole dijonnaise.
Le 12 décembre, lors d'une réunion publique à Quétigny organisée par la métropole, François Rebsamen répondait aux questions des habitants. Deux questions portaient sur les panneaux publicitaires.
Malgré la mauvaise qualité de l'enregistrement, on entend une dame qui prend le bus tous les jours et qui demande quand seront supprimées les publicités pour de l'alcool, des parfums, des voitures, de la malbouffe,... présentes sur les abribus. La réponse de François Rebsamen : "On vit dans le monde, l'économie a besoin de ça. (...) Ca fait partie de la vie, ça rapporte des recettes à la métropole".
Une seconde question porte aussi sur la publicité, posée par un responsable des Amis de la Terre Côte-d'Or. En premier lieu il indique que les affiches mises par cette association sur les panneaux publicitaires ne sont pas collées comme l'affirmait François Rebsamen, mais qu'elles sont fixées avec du ruban adhésif et donc peuvent s'enlever sans dégradation. Deuxième remarque à l'élus, ce ne sont pas les employés municipaux qui les enlèvent, mais les salariés de Clear Channel. François Rebsamen semble peu au courant de la situation... A la question sur la fin de l'affichage, il répond "On est dans un monde économique qui est ce qu'il est, (...) les recettes nous permettent de faire avancer la pensée écologique". Une fois de plus il répond sans connaître le sujet vu qu'il est tout à fait possible de choisir les affichages comme cela est très bien fait sur les arrêts de tram.
De plus et surtout, ses deux allusions aux recettes démontrent que cet élu n'a pas évolué dans ses réflexions environnementales. Tout le monde peut comprendre que gagner de l'argent sur le dos de la planète pour ensuite dépenser cet argent pour protéger la planète est complètement absurde ! Pourtant, dès 2008, dans un questionnaire lors des élections municipales, à la question "Il y a plusieurs centaines de panneaux publicitaires de grandes tailles
dans la ville de Dijon. Plusieurs villes dans différents pays ont décidé
leur interdiction. Que comptez vous faire pour lutter contre cette
pollution visuelle ?". Il avait répondu "(...) Ils rapportent par ailleurs des recettes à la ville dès lors qu’ils sont
implantés sur le domaine public, recettes qui pourraient être utilisées
pour agir en faveur de notre environnement !". 14 ans plus tard et des milliers de rapports scientifiques et autres articles de presse relatant la perte de biodiversité et le réchauffement climatique, François Rebsamen demeure avec une vision du passé !...
Le 15 décembre, les élus de la métropole délibéraient, dans le rapport 39, sur l'exploitation du mobilier urbain en proposant un recours à une concession de service.
Connaissant ce point, Les Amis de la Terre Côte-d'Or avaient adressé la veille un courrier aux 85 élus de ce conseil leur expliquant de voter contre cette délibération.
Un point essentiel à expliquer : cette délibération ne joue pas sur le nombre de faces publicitaires, mais sur son exploitation ! Tel qu'il est proposé, la société qui s'occupera des abribus pourra mettre les mêmes publicités qu'actuellement, rien ne changera, la métropole n'aura aucun mot à dire (quoique qu'en dise François Rebsamen). Tandis qu'en choisissant une régie directe, la métropole pourrait facilement édicter les conditions d'affichage et donc ne pas permettre aux entreprises avec un fort impact environnemental d'être visible dans les rues.
N'en déplaise au maire de Dijon, "On ne résout pas un problème avec les modes de pensée qui l'on engendré." (Albert Einstein)