jeudi 30 mai 2024

Total Energies : champion du chaos climatique

Le vendredi 24 mai avait lieu l'assemblée générale de Total Energies à Paris. Les ONG environnementales pointent régulièrement du doigt cette entreprise comme étant une des plus polluante au monde. Puisque Total Energies possède des bureaux à Dijon, plusieurs associations se sont rassemblées devant ce vendredi 24 mai pour rappeler les responsabilités de cette entreprise.

A l’occasion de l’Assemblée Générale du groupe TOTAL ENERGIES, nous, collectifs citoyens et associatifs, mobilisés pour une transition vers des sociétés soutenables au Nord comme au Sud, sur les mécanismes économiques et politiques à l’origine du dérèglement climatique, du pillage des ressources naturelles et de l’aggravation des inégalités, dénonçons les activités de cette entreprise prédatrice, tant au niveau mondial, national et local (projet d’usine d’agrivoltaïsme à Curtil-Saint-Seine 21).

TOTAL ENERGIES organise une grande campagne de greenwashing : TOTAL ENERGIES n’est pas le pilote de la transition mais un criminel climatique !
Les énergies fossiles sont à l’origine de près de 90 % des émissions de GES. La trajectoire actuelle du réchauffement climatique vers laquelle l’humanité se dirige nous amène à +3°C à la fin du siècle, soit vers un scénario de destruction des écosystèmes, de la biodiversité et de la vie sur la planète.

Mais TOTAL ENERGIES augmente sa production pétrolière et gazière. Depuis les accords de la COP 28 à Dubai en décembre 2023, TOTAL ENERGIES a annoncé près de 10 projets et contrats liés à l’extraction de pétrole et de gaz.

Les enquêtes se croisent et concordent pour mettre en évidence le rôle de premier plan que joue l’entreprise dans l’accélération du réchauffement climatique. L’article du Monde du 31 octobre 2023 « Bombes carbones » : Total Energies, numéro deux mondial des méga gisements fossiles » cite «Les données agrégées par les ONG françaises Eclaircies et Data For Good dans le cadre de l’enquête CarbonBombs.org, et révélées par Le Monde, sont pourtant sans appel : TOTAL ENERGIES est lié à au moins vingt-trois « bombes carbone », ces vastes sites d’extraction d’énergie fossile identifiés par les scientifiques comme ayant le plus grand potentiel d’émissions de gaz à effet de serre au cours de leur cycle de vie ».

TOTAL ENERGIES est ainsi placé au second rang du classement mondial des entreprises développant des bombes carbone, derrière une entreprise chinoise. Ces « bombes » pourraient entraîner le rejet dans l’atmosphère de plus de 60 milliards de tonnes équivalent CO2.


Superprofits et injustices climatiques avec TOTAL ENERGIES.
TOTAL ENERGIES fera plus de 20 milliards de profits en 2023, privilégiant les intérêts de ses actionnaires, les intérêts particuliers avant l’intérêt général (le groupe n’a pas payé d’impôts en France en 2019, 2020 et 2021), sur fond de précarité énergétique, d’augmentation de la pauvreté et d’injustices sociales. Plus de 10 millions de françaises se trouvent sous le seuil de pauvreté.

TOTAL ENERGIES champion du développement des projets pétroliers et gaziers en Afrique ! Le groupe est impliqué dans des politiques extractivistes qui nuisent profondément aux droits humains des populations locales dans de nombreux pays. Le 15 septembre 2022, le Parlement européen a adopté une résolution d’urgence dénonçant les « violations des droits de l’homme en Ouganda et en Tanzanie » concernant les projets pétroliers Tilenga et EACOP développés par TOTAL ENERGIES. En effet, ce méga projet provoque l’expropriation totale ou partielle d’environ 118 000 personnes qui « ont perdu le libre usage de leurs biens et donc leurs moyens de subsistance, sans que leur ait été versée au préalable une indemnisation juste et suffisante ».

Par ailleurs, à la suite des alertes de Justiça Ambiental (JA!) / Amis de la Terre Mozambique et les Amis de la 1erre France sur les responsabilités de Total dans le développement du méga-projet gazier Mozambique LNG dans une situation humanitaire et sécuritaire très difficile,une plainte pénale a été déposée en France contre TOTAL ENERGIES pour homicide involontaire et non assistance à personne en danger, par des survivants et des familles de victimes de l’attaque terroriste dévastatrice le 24 mars 2021 à Palma, au Mozambique.

Le Parlement européen, rejoint aussi de nombreuses associations locales et internationales qui s’inquiètent des risques majeurs pour l’environnement, notamment pour le plus grand parc naturel d’Ouganda, celui des Murchison Falls, où seront forés plus de 130 puits sur les plus de 400 du projet Tilenga. Ces projets vont aussi à l’encontre des alertes du GIEC et de l’Agence Internationale de l’Énergie qui affirment que plus aucun nouveau projet pétrolier et gazier ne doit être développé pour limiter les effets du dérèglement climatique, alors que ce projet provoquera jusqu’à 34 millions de tonnes d’émissions de CO2 par an, soit plus que les émissions annuelles de l’Ouganda et la Tanzanie réunies.

TOTAL ENERGIES vole l’avenir de l’humanité. L’entreprise investit massivement pour l’avenir dans les énergies fossiles.
Avec de multiples investissement parmi les projets liées aux énergies fossiles les plus émetteurs en gaz à effet de serre : North Field au Quatar, gisement offshore de Kashagan au Kazakhstan, gisements pétroliers sous-marins de Libra et Mero, au large du Brésil, mégaprojet gazier Yamal, dans l’Arctique russe, forage pétrolier Johan Sverdrup, dans les eaux norvégiennes, dont l’exploitation a démarré en 2019…

TOTAL ENERGIES cherche à reverdir son image.
TOTAL ENERGIES met en œuvre localement des projets accaparant des centaines d’hectares de terres agricoles ou naturelles qui seront bientôt artificialisées, détruisant l’environnement, la biodiversité et les paysages. Cette entreprise va à l’encontre des préconisations de l’ADEME (rapport annuel de 2019) qui précise qu’il y a suffisamment de terres artificialisées pour couvrir les besoins.

Et pourtant, quand Total Energies Renouvelables cherche à reverdir son image à l‘époque où les volontés politiques tendent vers le Zéro artificialisation des terres (ZAN), ce sont des projets de plusieurs dizaines d’hectares qui détruisent notre patrimoine naturel, comme à Curtil Saint Seine (21), sur plusieurs dizaines d’autres projets en BFC et sur l’ensemble du territoire français.

L’entreprise TOTAL ENERGIES, avec un cynisme absolu, se moque du réchauffement climatique et des efforts demandés et attendus par les citoyens et l’ensemble des acteurs économiques pour rester sur une trajectoire de 1,5°C, qui « implique de stopper le développement de nouveaux projets pétroliers et gaziers dès 2022 (l’Agence internationale de l’énergie appelle à renoncer immédiatement à tout nouveau projet fossile » ? (Les Echos, Mai 2021).

lundi 20 mai 2024

Notre planète brûle et nous regardons la flamme !

Cette semaine une affiche dénonçant les Jeux Olympiques comme écocide, casse sociale et son coût était collée sur une vitrine de la FNAC à Dijon. Une affiche signée Extinction Rebellion Dijon. Mais que se cache-t-il derrière la flamme ?

La médiatisation croissante des JO ferait-elle aveugler l'envers du décor ? Il suffit d'écouter la plus part de nos politiciens nationaux comme locaux pour voir le bon côté des JO.

Voici quelques éléments de l'autre côté de la médaille :
- Les JO 2024, la médaille d'or de la surveillance de masse. Les Jeux olympiques de 2024 consacreront des centaines de millions d’euros aux caméras, drones et policiers pour surveiller Paris. Des mesures d’exception qui risquent de perdurer longtemps après la compétition. (source : reporterre.net)

- De l'exploitation humaine. Lire les articles un plan anti-prostitution avant les JO , JO de Paris 2024 : face aux géants du BTP, des ouvriers dénoncent leur "exploitation" sur les chantiers et « Silence, des ouvriers meurent » : sur les chantiers du Grand Paris, des accidents de travail à répétition.

- Des problèmes de pollution :  Les JO 2024 pollueront plus que prévu : Deux ans après, le ton est beaucoup moins triomphal. En mai, les organisateurs des Jeux olympiques et paralympiques de Paris 2024 sont revenus sur leur engagement d’avril 2021 de réaliser un événement « à contribution positive pour le climat », c’est-à-dire qui capte plus de gaz à effet de serre qu’il n’en émet. « Nous trouvons que ce n’est pas raisonnable scientifiquement et compte tenu de l’urgence », a justifié Benjamin Lévêque, responsable climat et biodiversité du comité d’organisation, à Franceinfo. L’objectif de neutralité carbone n’a pas non plus été retenu.
Désormais, les organisateurs prévoient un bilan carbone de 1,58 million de tonnes d’équivalent CO2. Soit deux fois moins d’émissions que les jeux de Londres en 2012 et Rio en 2016, qui ont chacun rejeté dans l’atmosphère 3,5 millions de tonnes d’équivalent CO2, et moins que les jeux de Tokyo de 2020, dont le bilan carbone s’est établi à 1,96 million de tonnes. Pourtant, les Jeux s’étaient déroulés en pleine pandémie de Covid et sans spectateurs.
Si le détail du bilan prévisionnel pour les JO 2024 n’a pas été rendu public, l’organisation a livré une évaluation grossière de la répartition des émissions : 34 % devraient provenir des déplacements des spectateurs, des officiels et des athlètes, 33 % des constructions et 33 % des « opérations » (restauration, hébergement, logistique, etc.). Lire aussi Paris 2024 : la promesse de Jeux écologiques est-elle crédible ? 

- De l'élitisme pas seulement sur la piste : Paris 2024 : les places pour les Jeux jugées trop chères par une écrasante majorité des Français. Pour 82 % des Français, les prix des places pour assister aux Jeux olympiques 2024 de Paris ne sont pas accessibles, selon un sondage Odoxa pour Winamax et RTL.

- Une destruction de la nature. Les JO 2024 à Paris, une catastrophe écologique en Seine-Saint-Denis.  « Les JO pour Paris, les dégâts pour la Seine-Saint-Denis » : dans le 93, la colère gronde contre les Jeux olympiques 2024, jugés insoutenables sur le plan écologique. Mardi 17 novembre, près de trente collectifs et cent cinquante personnes ont organisé un Toxic Tour pour dénoncer « l’héritage local empoisonné » que va laisser la compétition. « L’organisation des JO a été accompagnée d’un assouplissement des règles d’urbanisme, explique à Reporterre l’architecte Ivan Fouquet. Ces dérogations ouvrent la voie à des projets d’aménagement d’envergure. C’est une aubaine pour l’accélération du Grand Paris. » Lire aussi Stades abandonnés, chantiers démesurés, pollution… Paris 2024 va-t-il avoir les mêmes conséquences écologiques que les précédents JO ?

La flamme olympique passera à Dijon le 12 juillet. Un moment de fête qui cachera très certainement l'impact environnemental des Jeux Olympiques. Ne voir que le bon côté serait être mal-honnête vis à vis de la situation écologique.

Et ce n'est pas terminé. La France organisera (peut être) les JO d'hiver en 2030 (seul pays candidat...). Mais sur le coût écologique, opposants et organisateurs se déchirent déjà. D'ailleurs, avec le réchauffement climatique, cette compétition a-t-elle encore de l'avenir ?

samedi 18 mai 2024

Le témoignage de Thibaut, un dijonnais qui chasse les déchets dans la nature

Reportage de France Bleu Bourgogne sur un dijonnais qui ramasse régulièrement des déchets laissés à l'abandon. Un vélo, des gants, une pince à déchets et l'envie de bien faire. Un exemple à suivre !

A noter que selon certaines sources, le lieu en question dans le reportage était d'anciens terrains potagers laissés plus ou moins à l'abandon. Des engins sont venus tout passer à la pelleteuse. Les plus gros déchets  ont été évacués (végétation, gravas, métaux), mais le terrain est complètement truffé de tout et de rien : plastiques, débris de verre, objets, vêtements déchirés,... Les services responsables du site vont passer un "peigne" pour "nettoyer" le lieu, mais il est fort à parier qu'il va rester de très nombreux déchets. Pas certains que le vin y sera bon, d'autant plus qu'à certains endroits il y a des coulures d'huiles et d'essences...

Heureusement qu'il existe quelques citoyens qui prennent sur leur temps libre pour réparer les conneries d'autres...

mardi 7 mai 2024

Dijon, "un territoire écologique, ça commence ici" : communication ou greenwashing ?

La métropole de Dijon communique actuellement dans les rues sur le thème "un territoire écologique, ça commence ici". Une opération de communication de grande envergure, mais est-ce de l'information objective ou une séance de greenwashing ? Eléments de réponse.

Toute l'exposition est à découvrir place de la Sainte-Chapelle à Dijon. Six supports affichent six grandes thématiques que l'on retrouve aussi sur le site internet de la métropole:

"Ici, rien ne se perd, tout se transforme"
Produire de l'énergie grâce aux déchets ménagers, donner une seconde vie à tous les emballages, nourrir les sols grâce aux biodéchets, tels sont les arguments avancés.
Concernant les déchets, la métropole suit les obligations réglementaires et essaye de gagner de l'argent avec nos déchets. Il existe des campagnes de sensibilisation au tri de déchets, mais il manque l'essentiel : la réduction des déchets à la source. Rien n'est engagé dans ce sens, et ce n'est pas près de commencer car il faut encore et toujours nourrir l'incinérateur et rentabiliser l'agrandissement du centre de tri...
Concernant les biodéchets, la métropole est en retard ! Depuis le 1er janvier 2024, elle est censée offrir une solution à tous les habitants, ce qui sera le cas fin 2026 selon leur planning ! D'ailleurs l'association Les Amis de la Terre Côte-d'Or s'en était amusée lors d'une blague du 1er avril. De plus, dans le milieu des bénévoles engagés dans le compostage collectif, il est clairement reconnu le manque de moyens humains alloués...

"Ici, nous produisons des énergies renouvelables"
Transformer les déchets en énergie, produire de l'hydrogène pour nos véhicules lourds, produire du gaz verts à partir des eaux usées, produire notre électricité grâce à l'énergie solaire.
Produire de l'énergie en brulant des déchets, un idée intéressante mais terriblement dangereuse car elle n'incite pas à la réduction des déchets, bien au contraire. Concernant l'hydrogène, vu que cet hydrogène sera produit par la combustion des déchets afin de faire fonctionner des bennes à ordures, on rentre ici aussi dans un système loufoque. Il faut que les habitants produisent des déchets pour que ces déchets produisent de l'énergie qui va être utilisée pour produire de l'hydrogène, cet hydrogène fera avancer les camion qui vont chercher les déchets. La boucle est bouclée. La dépendance aux déchets, une drogue locale...
Il y a tout de même le développement du solaire photovoltaïque en certains lieux. On notera toutefois l'absence d'obligation de la mise en place de solaire thermique et/ou photovoltaïque sur toute nouvelle construction.


"Ici, on se déplace sans polluer"
Les piétons au coeur de l'espace public, favoriser l'usage du vélo, le tramway fer de lance des mobilités durables à Dijon
Il est indéniable que la place du piéton est favorisée depuis plusieurs années dans le centre ville de Dijon par la transformation de rues en voies piétonnes. Il y a une quinzaine d'années, l'objectif à Dijon était d'arriver à 10% des déplacements à vélo pour 2020. En 2024, cet objectif n'a pas été accomplis et en est encore loin... Des égos personnels face à des associations de cyclistes n'ont pas aidé... De plus avec un maire amoureux de la voiture et n'utilisant pas de vélo, ça n'aide pas. Sans parler de la peinture magique qui transforme un trottoir pour piéton en piste cyclable, mais aussi l'incitation à acheter des voitures sur les panneaux publicitaires. Ce dernier point aurait pu changer depuis octobre 2022, mais François Rebsamen et Nathalie Koenders préfèrent gagner de l'argent plutôt que d'avoir une cohérence écologique...

"Ici, la ressource en eau est partagée et protégée"
La lutte contre les fuites d'eau une priorité pour préserver la ressource, protéger le cycle naturel de l'eau, donner à chacun les moyens d'agir à son niveau.
Beaucoup de communication pour désimperméabiliser quelques mètres carrés de cours d'école, mais en parallèle, l'artificialisation des espaces verts et autres friches marche à fond, le bilan final étant largement négatif. Exemple type avec la destruction des jardins de l'engrenage ou la volonté de détruire la Réserve Urbaine de Biodiversité du Suzon. Et c'est sans compter les publicités pour les bouteilles d'eau en plastique (merci François Rebsamen et Nathalie Koenders pour ce partage publicitaire de l'eau privée)...


"Ici, transition rime aussi avec alimentation"
La légumerie métropolitaine un maillon clef entre les producteurs locaux et la restauration collective, favoriser une agriculture de proximité, réduire le gaspillage alimentaire, moins de protéines animales au profits des protéines végétales.
Deux repas végétariens par semaine, de la sensibilisation à réduire le gaspillage alimentaire dans les cantines scolaires, des produits locaux, c'est clairement bien. Toutefois la destruction de terres agricoles se poursuit, le bio progresse mais revient de loin. Le collectif "Urgence bio 21" s'en faisait l'écho déjà en 2009. Mais actuellement ce qui prime dans les rues, c'est l'incitation à la malbouffe possible grâce à la volonté de François Rebsamen et Nathalie Koenders...

"Ici, chacun est gardien de la biodiversité"
Préserver les espaces agricoles et naturels de la métropole, une attention particulière apportée au végétal, une ville refuge pour les abeilles, connaître le vivant pour mieux le protéger.
La métropole parle "d'urbanisation raisonnée", mais cela ne signifie pas qu'elle soit raisonnable. La bétonisation est bien en marche. La ville de Dijon continue de remplacer des arbres par des voitures, (et aussi déjà en 2019),  les projets immobiliers fleurissent, dont celui de la RUBS. A noter que selon François Rebsamen (président de Dijon métropole), la fin de l'artificialisation des terres est prévu pour 2050 (voir la vidéo); ce qui laisse bien du temps pour faire couler le béton dijonnais et donc réduire les espaces de biodiversité...

Alors, Dijon est-il un territoire écologique ? A chacune et chacun de se faire son idée. Un indice : en 2020 Dijon a postulé pour obtenir le label européen "Capitale verte". Beaucoup de communication, dont une exposition photo, un collectif d'associations avait écrit au jury, pour finalement ne pas recevoir ce label.