jeudi 30 novembre 2023

Mobilisation pour dénoncer la Fast-Fashion

Une dizaine de militants des Amis de la Terre Côte-d'Or ont participé à la campagne nationale pour lutter contre la surproduction de vêtements. L'objectif ici était de pousser Bruno Lemaire, ministre de l'économie, à prendre ses responsabilités comme il avait dit au mois de mai qu'il le ferait.


"Opération information et sensibilisation ce samedi 25 novembre par des militants des Amis de la Terre Côte-d’Or devant l’enseigne H&M rue de la Liberté à Dijon. Nous avons informé les passants sur les impacts environnementaux et sociaux des géants de la fast-fashion : Shein, Zara, Primark et H&M.



Pour rappel, le secteur textile, c’est :
* 150 milliards de vêtements produits chaque année dans le monde (ce chiffre va doubler d’ici 2050, si on continue sur cette lancée).
* Jusqu’à 10% des émissions de gaz à effet de serre mondiales (26% en 2050 si on continue sur la même trajectoire).
*En France, en 2022 : 3,3 milliards de vêtements vendus, soit 48 vêtements / habitant·e par an. Pourtant, pour respecter l’accord de Paris et limiter le réchauffement à 1,5°v, on devrait être à maximum 5 vêtements neufs / habitant·e / an.
* Au lieu de réduire les volumes mis en marché, le secteur s’est lancé dans une fuite en avant. Durant les 10 dernières années, Zara, H&M et Primark ont accéléré leur rythme de production avec une nouvelle collection par semaine. Aujourd’hui, cette accélération s’aggrave encore avec des acteurs de l’ultra fast-fashion, comme Shein qui sort 7 200 nouveaux modèles par jour.
* Ce rythme et ces volumes de production ne vont pas sans violations des droits humains et sociaux lors de la production (80% de travailleuses) avec des salaires trop bas, des temps de travail très long, des paiements de commandes annulés…



Face à cela, Bruno Le Maire, Ministre de l’économie, peut et doit agir ! Il a dit avant l’été vouloir combattre la fast-fashion, mais nous attendons toujours des actes concrets.
Notre demande : qu’il mette en place un loi contraignante, obligeant les entreprises à réduire leurs volumes de production et à respecter l’environnement et les droits humains."


Tout le monde peut agir via le site internet Stopfastfashion en utilisant les outils proposés pour interpeller Bruno Lemaire.


Point particulièrement intéressant pour la première fois l'enseigne chinoise SHEIN a profité du black friday pour faire de la publicité sur les abribus appartenant à Dijon métropole.


Une situation totalement ubuesque car cette entreprise a la pire empreinte environnementale parmi les entreprises de fabrication de vêtements et elle s'affiche sur des dizaines d'abribus dans une ville qui s'autoproclame "référence écologique européenne". Cette situation est un choix assumé par les élus de la métropole, en premier lieu par François Rebsamen !

jeudi 23 novembre 2023

Fermes-usines : les militantes et militants de Greenpeace Dijon dénoncent la responsabilité du préfet et exigent un moratoire national sur les fermes-usines

Communiqué : "Ce lundi matin, une dizaine de militantes et militants de Greenpeace Dijon se sont mobilisés devant la préfecture de Côte d’or, pour dénoncer la responsabilité de l’État face à l’élevage industriel et à l’essor des fermes-usines en France. Greenpeace exige un moratoire national sur la construction et l’agrandissement de ces méga-exploitations d’élevage [1].


Devant la préfecture, les militantes et militants de Greenpeace France, portant des masques de volailles et de cochons, ont déployé une banderole « Fermes-usines : ni ici, ni ailleurs », en référence aux 3010 fermes-usines situées sur le territoire français [2]. Les conséquences délétères de l’élevage industriel étaient rappelées sur une autre banderole « Méga fermes = eau + air pollués », tandis qu’une autre appelle à mettre en place « + de fermes, moins d’usines », en référence au déclin du nombre d’éleveurs, notamment à cause de l’industrialisation de l’élevage. Des photographies de fermes-usines étaient également brandies pour témoigner des effets néfastes de ce modèle d’élevage.

Ce dispositif fait référence à la responsabilité directe de l’État dans l’industrialisation de l’élevage et l’essor des fermes-usines puisque ce sont les préfets qui délivrent les autorisations pour les installations classées pour la protection de l’environnement (ICPE) d’élevage soumises au plus haut régime de classification [2 et 3].


Des actions simultanées dans toute la France et devant le ministère de l’Agriculture
Des centaines de militants et militantes sont également mobilisées devant 22 autres préfectures, avec le même dispositif [4]. A Paris, des activistes de Greenpeace ont simulé une ferme-usine et déversé du lisier devant l’entrée du ministère de l’Agriculture et de la Souveraineté alimentaire pour exiger la mise en place d’un moratoire national sur tous les nouveaux projets de création ou d’extension de fermes-usines en France.

Les citoyennes et citoyens peuvent aussi faire entendre leurs voix en signant une pétition lancée par Greenpeace et rassemblant déjà plus de 150 000 personnes [5].

L’élevage industriel : un fléau aux multiples conséquences négatives
Les fermes-usines ont de multiples conséquences négatives : émissions de gaz à effet de serre, pollution de l’eau par les nitrates qui favorisent par exemple la prolifération d’algues vertes, pollution de l’air par les émissions d’ammoniac, risques sanitaires pour les riverains et les animaux, perte d’autonomie des éleveurs et éleveuses… [6]. Face à la crise environnementale et climatique, le secteur de l’élevage doit faire l’objet d’une profonde transformation, qui commence par la mise en place d’un moratoire national sur tous les nouveaux projets de construction ou d’extension de fermes-usines en France. Cette refonte est nécessaire pour déployer et soutenir d’autres modèles d’élevage sur le territoire qui existent déjà : des élevages écologiques et paysans, adaptés aux territoires, qui respectent les limites planétaires, basés sur les pratiques de l’agroécologie et qui permettent l’autonomie des éleveurs [7].

La « grande loi agricole » de E. Macron : un échec pour la transition agroécologique ?
Cette mobilisation intervient alors que la publication du pacte et de la loi d’orientation et d’avenir agricoles (PLOAA), promis il y a un an par E. Macron, a été maintes fois reportée et dont le contenu reste très flou. Greenpeace exige que cette loi intègre la nécessaire transition de l’élevage : celle-ci doit être planifiée et accompagnée, au risque d’assister passivement à la disparition progressive des élevages les plus vertueux au profit d'exploitations industrielles, dont le nombre continue d’augmenter. Si le gouvernement souhaite réellement soutenir et voir de plus en plus d’éleveurs et d’éleveuses sur le territoire français, il est nécessaire d’amorcer une sortie de l’élevage industriel en France."



[1] Voir “Élevage industriel : Greenpeace exige un moratoire sur les fermes-usines”, communiqué de presse de Greenpeace France, 16/05/2023.
[2] Voir la carte des fermes-usines en France (Greenpeace, mai 2023). Pour quantifier les fermes-usines, il est intéressant de regarder les “installations classées pour la protection de l’environnement” (ICPE) d’élevages bovins, porcins et de volailles qui sont soumises à autorisation et en fonctionnement : ce sont les ICPE qui correspondent au plus haut niveau de classification, c’est-à-dire celles qui doivent obligatoirement obtenir une autorisation préfectorale et faire l’objet d’une enquête publique en raison des impacts massifs qu’elles peuvent avoir sur l'eau, l'air, les sols, et des dangers qu’elles peuvent présenter pour l'environnement. Leur densité sur un territoire accentue d'autant plus cette pression environnementale. Source : « Tout savoir sur les ICPE », site du ministère de la Transition écologique, mars 2023
[3] Voir “Élevage en France : des fermes, pas des usines !”, dossier de presse de Greenpeace France, 05/2023
[4] Liste des villes concernées : Angers, Bobigny, Bordeaux, Chambéry, Dijon, Grenoble, La Réunion, La Rochelle, Le Mans, Lille, Metz, Montpellier, Nantes, Nice, Poitiers, Quimper, Rouen, Strasbourg, Toulouse, Tours, Troyes, Versailles.
[5] Pétition « Dites non aux fermes-usines en France ! », Greenpeace France
[6] Voir les trois notes de décryptage :
- “Le méthane réchauffe le climat à plein gaz”, Greenpeace France, avril 2023
- “Pollution de l’eau aux nitrates : un fléau européen”, Greenpeace France, avril 2023
[7] Voir “Pas d’agriculture sans élevage !”, tribune collective publiée dans Ouest-France, 27/02/2023.

vendredi 17 novembre 2023

De plus en plus de jeunes boycottent la banque BNP Paribas

La tribune du journal L'OBS du 15 novembre : "Nous, étudiants et étudiantes, ne travaillerons pas pour BNP Paribas tant qu'elle financera le développement des énergies fossiles". Ainsi, dans une lettre ouverte, 1240 étudiants issus d'universités et de grandes écoles (AgroParisTech, Ecole polytechnique, HEC,...) s'engagent à ne pas rejoindre les rangs de la banque française en raison de son soutien à de nouveaux projets d'extraction de pétrole et de gaz. Une dijonnaise fait partie des signataires.
 

Nous sommes étudiant·es et jeunes diplômé·es d’universités et d’écoles françaises (AgroParisTech, CentraleSupelec, Ecole polytechnique, Sciences-Po, HEC…). Nous constatons que BNP Paribas tente d’instrumentaliser nos craintes et nos convictions et cible notre génération avec son greenwashing, dans sa publicité et sur nos campus (stands vantant ses offres bancaires et jobs à impact, par exemple).
Nous ne sommes pas dupes. Nous prenons ici l’engagement de ne pas travailler pour des banques qui, comme BNP Paribas, refusent de regarder la vérité climatique en face et continuent de financer des entreprises qui prévoient de nouveaux projets d’énergies fossiles. Ces bombes climatiques menacent directement notre futur, et nous affirmons haut et fort que nous ne participerons pas à une telle destruction.


Parmi les signataires, il n'y a qu'une seule étudiante dijonnaise, une étudiante à l'Ecole Supérieure de Musique Bourgogne-Franche-Compté. Quel est le positionnement des 30 000 étudiants de l'université de Bourgogne ? Il serait aussi intéressant de connaître l'avis des étudiants de l'Ecole Supérieure de la Banque située boulevard Voltaire à Dijon...




Maintenant que de plus en plus de jeunes connaissent l'impact mortifère des activités de cette banque, combien postuleront à ce job étudiant que BNP Paribas Dijon vient de mettre en ligne sur le réseau social Linkedin ? Même si le travail de l'étudiant n'engage pas sa responsabilité concernant les investissements de son employeur, il n'empêche que cela risque de faire tâche sur son CV : accepter de travailler pour une banque climaticide. Ca en dira long sur son profil...

vendredi 10 novembre 2023

GLYPHOSATE, vous en reprendrez bien un verre ?

Un collectif contre l'utilisation du glyphosate a manifesté ce vendredi à Dijon pour demander à ce que la France vote contre la prolongation de 10 ans d'autorisation de cet herbicide en Europe.


Le 16 novembre, la Commission Européenne doit re-examiner la ré-autorisation du glyphosate pour une durée pouvant aller jusqu'à 10 nouvelles années !

L'Europe avait déjà prolongé, malgré les nombreux scandales (Monsanto papers, procès outre-Atlantique, fichage illégal, etc), l’autorisation du glyphosate pour 5 ans en 2017. Soit jusqu’au 15 décembre 2022, puis un an supplémentaire avec une dérogation qui prendra fin en décembre 2023.


Réunis dans le cadre d'un comité technique le 13 octobre, des représentants des Etats membres ont voté à huis clos sur la proposition de Bruxelles de reconduire pour dix ans l'autorisation du glyphosate dans l'UE. Les Etats membres de l'UE ne sont pas parvenus à s'entendre : 3 pays courageux et soucieux de la santé des agriculteurs et des populations ont voté contre cette ré-autorisation (Autriche, Croatie et Luxembourg), la France s'est abstenue, ainsi que l'Allemagne, la Belgique, la Bulgarie, Les Pays-Bas et Malte. L'ensemble des autres Etats membres ont voté pour son renouvellement pour 10 ans.
Pour rappel, en 2017, le président E. Macron avait pris l'engagement d'arrêter le glyphosate sous 3 ans.


Si l’EFSA (Autorité européenne de sécurité des aliments) a publié récemment une évaluation en vue de la procédure actuelle de réapprobation du glyphosate, celle-ci est parfaitement discutable et est contredite par l’analyse de nombreuses publications scientifiques. Cette évaluation de l'ESFA souffre notamment d’un nombre important de biais avec une mauvaise prise en compte de la littérature scientifique universitaire et la non évaluation de certains effets qui conduisent à une sous-évaluation des risques sanitaires et environnementaux posés par le glyphosate.

Aujourd’hui, la décision d’interdire cette substance, herbicide le plus vendu au monde, s’impose tant pour des raisons de santé publique qu’éthiques et environnementales. Rappelons notamment que le Centre international de recherche sur le cancer (CIRC), agence de l’OMS, a classé le glyphosate « cancérogène probable » pour l’homme en 2015 (catégorie 2A). L’expertise collective de l’Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm), rendue publique le 30 juin 2021, renforce l’analyse des risques du glyphosate sur la santé.
Par ailleurs, la dernière étude toxicologique multi-institutionnelle sur le Glyphosate(GGS) dont les premiers résultats ont été présentés le 25 octobre 2023 lors d'une conférence scientifique mondiale sont sans appel.

La Bio existe, est viable et se perfectionne depuis plus de 60 ans !

Donc les solutions de remplacement de tous ces produits agricoles dangereux, en premier lieu du glyphosate, sont nombreuses. L'INRAE de Dijon mêne ainsi depuis plus de douze ans une démonstration sans glyphosate.iln'y a donc aucune raison de continuer à autoriser ces poisons, au contraire il faut accélérer la Transition agricole vers l'agriculture Biologique, notamment par la formation.

Les Côte-d'Oriens contaminés au glyphosate
En 2019, en Côte d'Or plus de 150 pisseuses et pisseurs volontaires ont participé à la campagne glyphosate France, avec une moyenne de 1,09 ug/ml de glyphosate retrouvé dans les urines.
En septembre dernier, c'est en s'appuyant sur cette évaluation de l'EFSA que le pôle santé publique du parquet de Paris a rejeté les plaintes réunies par le collectifs "campagne glyphosate France". Celles-ci ont été déposées par 5 400 plaignants suite aux 6 850 analyses d’urines qui démontrent l’imprégnation permanente et quasi générale de la population française par des pesticides basés sur cette molécule. Une étude des recours de justice est en cours suite à cette décision.

Vous êtes invités à un apéro glyphosate vendredi 10 novembre à DIJON !

Un dernier verre de glypho pour pousser le président E. Macron à voter contre le retour du glyphosate
Le "collectif glyphosate21", a invité les citoyen.ne.s et les élu.esà participer à un "apéro glypho public" place François Rude à Dijon à midi puis devant le marché vendredi 10 novembre pour exiger que la France s'engage à s'opposer publiquement au renouvellement de ce pesticide toxique dans l'Union européenne et que l'Etat décide de la sortie totale du glyphosate avec un plan d’accompagnement des agricultrices et des agriculteurs.


Le collectif invite également les citoyen.ne.s européens à signer la pétitioncommune à de nombreuses associations la fin du glyphosate à travers l’Europe qui a déjà recueillie plus de 613 000 signatures pour demander à la Commission Européenne de retirer sa proposition de ré-autorisation du glyphosate.

Les membres du collectif :
Les Amis de la Terre Côte-d'Or, ATTAC 21, Quétigny Environnement, Vigilance OGM21, Nature &ProgresBourgogne, Nous voulons des Coquelicots 21

jeudi 9 novembre 2023

Les dijonnais doivent signer la pétition contre le massacre imminent des abysses

Après une intervention sur le marché de Dijon au mois de juin, Greenpeace Dijon était présent hier devant la cité de la gastronomie afin d'interpeller les dijonnais sur le massacre imminent des abysses par l'exploitation minière en eaux profondes, et faire signer une pétition.

"L'exploitation minière en eaux profondes consiste à envoyer d'énormes robots-collecteurs jusqu'à 6000 mètres de profondeur pour extraire du cobalt, du cuivre, du nickel et autres métaux des fonds marins. Cette industrie causerait d'irréversibles dégâts sur la biodiversité des océans et perturberait le rôle essentiel qu'ils jouent dans la régulation du climat. Toute la chaîne alimentaire marine pourrait être touchée."

Fonds marins labourés, espèces marines et écosystèmes fantastiques menacés… Tels sont les risques auxquels seraient exposés nos écosystèmes si l’exploitation minière en eaux profondes était autorisée. Ensemble, mobilisons-nous contre cette menace en poussant le gouvernement français à mener un travail diplomatique pour convaincre la communauté internationale d’empêcher le pillage des fonds marins.
Toutes les dijonnaises et tous les dijonnais se sentant un minimum sensible à la cause écologique doivent signer cette pétition pour lui donner plus de poids ! 

Les fonds marins sont bien loin de Dijon. Toutefois, de part notre dépendance à la High Tech, nous vivons dans une société droguée aux métaux. Sommes nous prêt à détruire les espaces aux confins de la planète pour assouvir cette dépendance ? Tels des toxicomanes, il serait temps de commencer une cure de désintoxication...

jeudi 2 novembre 2023

LAUDATE DEUM : à toutes les personnes de bonne volonté sur la crise climatique

Mi octobre, l'émission "Culture Catho" de RCF Dijon portait sur LAUDATE DEUM, Laudate Deum (en français : « Louez Dieu ») est l'exhortation apostolique du pape François publiée le 4 octobre 2023 et qui s'inscrit dans la suite de l'encyclique Laudato si', consacrée aux questions environnementales et sociales.

Le texte est publié à quelques semaines de l'ouverture de la Conférence de Dubaï de 2023 sur les changements climatiques (COP 28), le 30 novembre 2023. Très inquiet par la tournure que prend le changement climatique sous l'effet de l'avancée du paradigme technocratique « qui s’alimente lui-même de façon monstrueuse », et préoccupé par le peu d'efficacité des politiques internationales qu'il qualifie de « vieille diplomatie », le pape exhorte les dirigeants à prendre leurs responsabilités : « on ne peut qu’attendre des formes contraignantes de transition énergétique qui présentent trois caractéristiques : efficaces, contraignantes et facilement contrôlables » 
 
Quelques extraits :
2. Huit années se sont écoulées depuis que j’ai publié la Lettre encyclique Laudato si’, voulant partager avec vous tous, frères et sœurs de notre planète éprouvée, mes profondes préoccupations concernant la sauvegarde de la Maison commune. Mais je me rends compte au fil du temps que nos réactions sont insuffisantes alors que le monde qui nous accueille s’effrite et s’approche peut-être d’un point de rupture. Quoi qu’il en soit de cette éventualité, il ne fait aucun doute que l’impact du changement climatique sera de plus en plus préjudiciable à la vie et aux familles de nombreuses personnes. Nous en ressentirons les effets dans les domaines de la santé, de l’emploi, de l’accès aux ressources, du logement, des migrations forcées, etc.
 
13. Il n’est pas possible de dissimuler la coïncidence entre ces phénomènes climatiques mondiaux et la croissance accélérée des émissions de gaz à effet de serre, en particulier depuis le milieu du XXème siècle. Cette corrélation est défendue par une écrasante majorité de spécialistes du climat, et seul un infime pourcentage d’entre eux tente de nier cette évidence. Malheureusement, la crise climatique n’est pas vraiment un sujet d’intérêt pour les grandes puissances économiques, soucieuses du plus grand profit au moindre coût et dans les plus brefs délais possibles.
 
22. Les ressources naturelles nécessaires à la technologie, comme le lithium, le silicium et bien d’autres, ne sont certes pas illimitées, mais le plus grand problème est l’idéologie qui sous-tend une obsession : accroître au-delà de l’imaginable le pouvoir de l’homme, face auquel la réalité non humaine est une simple ressource à son service. Tout ce qui existe cesse d’être un don qu’il faut apprécier, valoriser et protéger, et devient l’esclave, la victime de tous les caprices de l’esprit humain et de ses capacités.
 
47. La COP21 de Paris (2015) a été un autre moment important car elle a débouché sur un accord impliquant tout le monde. Elle peut être considérée comme un nouveau départ étant donné que les objectifs fixés lors de l'étape précédente n'ont pas été atteints. L’accord est entré en vigueur le 4 novembre 2016. Bien qu’il s'agisse d’un accord contraignant, toutes les exigences ne sont pas des obligations au sens strict et certaines d’entre elles laissent une grande marge de manœuvre. En outre, pour les obligations qui ne sont pas respectées, aucune sanction n’est strictement prévue et il n’y a pas d’instruments efficaces pour en garantir l’observation. L’accord prévoit également des formes de flexibilité pour les pays en voie de développement.
 
57. Je considère qu’il est impératif d’insister sur le fait que « chercher seulement un remède technique à chaque problème environnemental qui surgit, c’est isoler des choses qui sont entrelacées dans la réalité, et c’est se cacher les vraies et plus profondes questions du système mondial ». [34] Il est vrai que des efforts d’adaptation sont nécessaires face aux maux qui sont irréversibles à court terme. Certaines interventions et avancées technologiques, qui permettent d’absorber ou de capturer les gaz émis, sont positives. Mais nous courons le risque de rester enfermés dans la logique du colmatage, du bricolage, du raboutage au fil de fer, alors qu’un processus de détérioration que nous continuons à alimenter se déroule par-dessous. Supposer que tout problème futur pourra être résolu par de nouvelles interventions techniques est un pragmatisme homicide, comme un effet boule de neige.