Le projet d'écoquartiers de 28 hectares appelé Ecocité Jardin des Maraîchers arrive à un nouveau stade, celui de l'enquête publique.
Pour rappel, il s'agit d'un projet de création d'environ 14500 habitations et de plus de 20 000 m2 de bureaux, commerces et services de proximité.
Un projet réalisé à la demande de la ville de Dijon, sans aucune concertation préalable avec la population, ce qui est contraire à toute éthique dans la construction d'un écoquartier. De plus, ce projet va nécessiter la destruction de 5 hectares de terres agricoles à l'intérieur même de la ville de Dijon. Une partie de ces terres abandonnées est utilisée par un mouvement citoyen de
réappropriation de terres à destination de maraîchage. Ainsi, depuis 3 ans, le collectif Le Pot'Col fait vivre une partie du terrain en y faisant pousser différents légumes, il s'agit du
Potager des Lentillères. De jeunes agriculteurs y développent même leur expérience et vendent leurs produits à prix libre.
Cet endroit est devenu un emblème à Dijon, la confrontation de deux mondes: celui d'un monde de construction gouverné par cette fameuse "croissance" hypnotique qui s'oppose à un monde où il est fondamental de protéger des terres arables. Faut-il rappeler que l'équivalent d'un département en terres agricoles disparaît à tout jamais de l'agriculture tous les 7 ans (création de routes, habitations, supermarchés,...) ? Les patates ne poussent pas sur le bitume !
Parallèlement, au niveau mondial, un marché des terres agricoles s'est largement développé. Des états comme la Chine, l'Arabie Saoudite, la Corée du Sud ou les Emirats arabes unis achètent des terres fertiles en Afrique pour nourrir leur population, au dépend des population locales. Nous sommes plus de 7 milliards sur terre, autant de bouches à nourrir. La Chine détruit ses terres à coup de bitume et diverses pollution. Elle est incapable de nourrir sa population. Les dijonnais sont comme les chinois, ils ont besoin de manger chaque jour. Et affirmer que l'on pourra continuer de faire venir les produits agricoles d'Espagne ou d'ailleurs est une dangereuse utopie, une utopie basée sur un pétrole inépuisable. Un bout de terrain à cultiver est un trésor pour l'avenir.
D'ailleurs, lors de
la conférence à propos des cantines bio, madame Delaubre avait montré que la ville de Toulouse a gardé soigneusement des terres agricoles au seins même de la ville pour nourrir les enfants ! Combien en a Dijon ?
Le magazine repères n°54 portant sur
La Nature en Ville relate bien tout l'intérêt de sauvegarder de tels espaces de nature (et non pas de simples pelouses sans biodiversité): bien-être et lien social, diversité biologique, régulation de l'environnement, etc...
La Revue Durable n°43 explique aussi cet intérêt.
Alors, durant le mois de mars, que chacun aille écrire son commentaire sur le registre de l'enquête publique, même si il ne s'agit que d'une consultation...