Jour 12 : Bois / Energie / Biodiversité / Climat
Chaufferie des Valendons
( et 2 autres lieux inspirants : Bois du Ru de Pouilly, Bois brulé du plateau de Chenôve)
Constat :
Energie : chaufferie des Valendons
Plus de 290 chaufferies bois collectives et industrielles en Bourgogne, exerçant une pression réelle sur les milieux forestiers.
La consommation en bois par les grandes chaufferies a doublé en 4 ans dans le Grand Est de la France (source : Aprovalbois, 2014).
En 2020, la consommation de bois énergie dans le grand Est devrait être le double de celle de 2012.
Le bois pour les chaufferies est transporté sur des distances de plus en plus grandes.
Biodiversité : Bois du Ru de Pouilly
Peu de milieux forestiers sont conservés en ville. Il s’agit avant tout de plantations et non de forêts se régénérant par elles-mêmes.
Le bois du Ru de Pouilly est une relique exceptionnelle pour Dijon, pour la biodiversité, et un havre de paix pour les dijonnais.
Les parcs et jardins dotés d’arbres anciens sont les derniers refuges d’espèces animales forestières liées aux vieux bois : les villes deviennent des réservoirs de biodiversité pour la faune en régression dans les forêts de plaine, intensément exploitées ou avec peu d’arbres morts ou à cavités.
Sensibilité au réchauffement climatique : plateau de Chenôve (incendie de juillet 2015)
Les monocultures d’arbres (résineux, peupliers, etc.) sont fragiles face aux nouvelles maladies et nouveaux ravageurs, et propagent même des espèces dangereuses pour la santé humaine (ex. : Chenilles processionnaires du pin). Elles sont également très fragiles en cas d’incendie.
Les feux de forêts de type méditerranéen aux portes de Dijon : plus de 120 hectares de résineux et feuillus brulés en juillet 2015. Si les causes peuvent être criminelles, le feu a profité d’un climat particulièrement sec et chaud cet été (2015 devant être l’année la plus chaude connue depuis que le climat est enregistré).
Enjeux :
- Energie : le bois, une ressource énergétique renouvelable, mais pas inépuisable.
- Biodiversité : la forêt, une source de biodiversité trop souvent méconnue, avec une confusion entre quantité de bois et qualité des milieux forestiers : si la quantité de production peut augmenter, la qualité écologique se dégrade.
- Fragilité : un patrimoine naturel exceptionnel, exposé aux changements climatiques et plus encore aux changements de pratiques d’exploitation forestière. Et la forêt évolue lentement…
Solutions :
- Energie : un approvisionnement en bois énergie encadré par les pouvoirs publics, ceux-ci devant être à la fois facilitateurs des filières forestières et régulateurs des usages : aucun bois d’œuvre ne devrait être brulé, une part importante des rémanents (restes des produits de coupe, laissés sur place) est à conserver, pour accumuler la matière organique et favoriser la chaîne écologique forestière. Facile à dire, certes ! Il s’agit de considérer le bois comme une matière noble, pas comme un simple combustible. Il s’agit aussi d’être cohérent : bruler du bois, c’est libérer du carbone dans l’atmosphère non ? Alors on continue de brûler sans réfléchir aux conséquences ?
- Biodiversité : voir et promouvoir la forêt comme un écosystème équilibré, comprendre cet écosystème extraordinaire avec des arbres aux racines pouvant explorer le sol et la roche-mère sur des dizaines voire centaines de mètres de profondeur, préserver des sols forestiers qui se sont constitués en des centaines d’années, sur moins de quelques mètres de profondeurs, comprendre que couper un arbre à moins de 200 ans d’âge, c’est couper un arbre qui pourrait être millénaire, et le bruler en quelques minutes est une erreur : le bois peut se conserver des centaines d’années.
- Fragilité : privilégier les peuplements forestiers avec des espèces d’arbres adaptées aux sols et à la géographie, favoriser des milieux forestiers résilients, capables de se régénérer facilement, naturellement. Eviter les plantations systématiques. Regarder et laisser pousser : cela peut sembler ridicule, mais la nature ne fait-elle pas mieux les choses, en sélectionnant les espèces forestières adaptées aux conditions locales de sol et de climat ? et à moindre coût…
Citoyens et politiques, acteurs du changement à Dijon :
Citoyens :
- Brûlons moins et mieux ! Stockons du carbone ! Aimons les bois anciens ou morts !
- Brûlons le moins possible de bois dans des cheminées à foyer ouvert (évitons les mauvais rendements, la pollution atmosphérique) et conservons des restes de bois morts dans les jardins (niches à insectes inoffensifs !).
- Utilisons le bois pour un maximum d’usages (ossature et isolation des maisons, mobilier, objets du quotidien, jeux pour enfants, etc.), contribuons ainsi au stockage du carbone !
- Interpellons les services publics, les filières privées et les élus pour préserver les vieux arbres des parcs, jardins et domaines forestiers communaux ou privés.
- Plantons des arbres ! Une haie de jardin à base d’espèces locales : des noisetiers, pas des tuyas !!
- Promenons-nous en forêt et découvrons la richesse et la sensibilité grâce aux naturalistes !
Politiques : idem !!!!
- Contribuez au financement d’un observatoire permanent de la ressource en bois-énergie, identifiant les pressions sur les territoires et les enjeux de conservation de la biodiversité,
- Au Grand Dijon, « planter un arbre pour ton nouvel enfant » : oui ! Mais également inventoriez les milieux forestiers de la métropole et dotez-les de plans de gestion préservant les vieux bois, restaurant les habitats forestiers les plus dégradés,
- Collectivités dotées de chaufferies bois, devenez des « collectivités forestières responsables » n’exploitant que vos propres ressources, locales,
- Préservez voire restaurez les continuités forestières.
Préserver la terre c’est préserver la vie !
Changeons le système, pas le climat !
Alternatiba Dijon
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