lundi 29 novembre 2021

Action contre le BlackFriday à la Toison d’Or par Extinction Rebellion Dijon

Communiqué de XR Dijon:
"Au lendemain du BlackFriday, une vingtaine d’activistes d’XR Dijon ont occupé l’entrée de la Toison d’OR pour dénoncer les dérives de cette journée consumériste.


Ce samedi 27 Novembre, des membres Dijonnais.es du mouvement de désobéissance civile Extinction Rebellion ont occupé le premier centre commercial de Bourgogne Franche Comté dans l’objectif de dénoncer les nombreuses dérives et les impacts écologiques du Black Friday.
Ils étaient une vingtaine portant notamment une banderole où l’on pouvait lire « Stop au Blackfriday – Stop au consumérisme » ou encore des pancartes avec les messages suivants :
* 130 Milliards de vêtements sont achetés par an. 70% de ces vêtements ne sont pas portés,
* Pour faire -30% les prix sont augmentés avant,
* On veut des supers maraichers et pas des supermarchés.
L’action s’est déroulée de 15h à 17h et a été ponctuée de discours engagés et de chants militants écologiques.

Pour rappel chaque année se sont des millions de consommatrices et consommateurs qui achètent en quantité des produits vendus avec des réductions affichées importantes à l’occasion du Blackfriday. Les militant.e.s ont rappelé que plusieurs études notamment produite par UFC que choisir ont démontré que beaucoup de ces réductions étaient fausses (https://www.quechoisir.org/actualite-black-friday-2021-des-fausses-promos-a-gogo-n96668/) avec des pratiques d’augmentation des prix quelques semaines avant. Iels ont également soulignés l’impact écologique et climatique de l’achat de produits provenant souvent de milliers de km et étant fabriqués dans des conditions de travail inhumaines.

Cet événement intervient peu de temps après l’échec de la COP26 et nous rappelle à quel point il est urgent d’agir au plus vite pour changer nos modes de vie et de consommation.

Si vous aussi êtes intéressé.e.s pour agir, n’hésitez pas à nous rejoindre en nous écrivant à l’adresse : xrdijon@protonmail.com.

Amour et Rage

Le groupe XR Dijon"

samedi 27 novembre 2021

Contre toute logique, Amazon s'implante près de Dijon

Qui souhaite avoir sur son territoire une entreprise néfaste pour l'environnement, qui fait de l'évasion fiscale et qui détruit plus d'emplois qu'il n'en créé ? Dijon métropole le fait ! Une situation critiquée par des associations environnementales dans une lettre ouverte à l’attention de M. François Rebsamen, président de Dijon Métropole et M. José Almeida, maire de Longvic.

"Messieurs,

Nous avons appris par les médias locaux que la société Amazon (multinationale spécialisée dans le e-commerce) est en train de construire une « agence de livraison de proximité » à Longvic. Ce projet initié depuis avril 2020 s’est fait dans le plus grand secret, avec votre totale complicité, par l’intermédiaire d’une société immobilière écran. À l’heure où l’inaction de nos dirigeants lors de la COP26 nous laisse entrevoir un réchauffement de 2,7 degrés à l’horizon 2100, nous sommes extrêmement étonnés et atterrés par cette nouvelle. Comment se fait-il que vous ayez accepté cela en délivrant le permis de construire sur ce site qui abritait une entreprise dédiée à une énergie renouvelable – FranceÉole ? Firme qui, elle, n’a pas reçu le soutien nécessaire au maintien de son activité.


Nous nous permettons de vous rappeler que :

A. Aspects environnementaux

  • Le bilan carbone annoncé par Amazon équivaut à 10% des émissions globales de la France, et l’équivalent de celles de la Bolivie. Néanmoins, il est largement sous-évalué. Il ne prend pas en compte les émissions liées à la fabrication des 15 milliards de produits vendus, par exemple. De plus le modèle Amazon pousse à la surconsommation et à la surproduction.
  • Le transport des produits qu’elle vend à travers le monde requiert des centaines de millions de trajets en camions, des millions de trajets en bateau et environ 48 000 trajets en avion. Amazon a massivement recours au transport aérien de marchandises, en louant déjà plus de 70 appareils. Pour assurer le service Prime et la livraison en 24 heures sur l’ensemble des territoires où il s’implante, Amazon assume sans complexe développer sa propre flotte d’avions pour les « Membres Prime qui aiment les livraison ultra-rapides, les prix attractifs et l’important choix disponible chez Amazon ». Il dispose ainsi de 20 espaces réservés dans les aéroports aux États-Unis et vient d’en ajouter un nouveau en Californie. Le fret aérien de marchandises d’Amazon représente donc à lui seul des émissions de gaz à effet de serre considérables.
  • Amazon ou l’art du greenwashing : Amazon met en avant, par exemple, la commande de 100 000 camions électriques pour réduire ses émissions. Mais ce chiffre est bien grotesque comparé aux quelques 1,4 million de camionnettes à moteur thermique qu’elle utilise à travers le monde. Sans parler de l’augmentation du trafic aérien, pour proposer des délais de livraison toujours plus courts !
  • Son activité de stockage de données informatiques émettrait 55,8 millions de tonnes de gaz à effet de serre en 2018, soit l’équivalent des émissions annuelles du Portugal.
  • Ne nous laissons point berner par les apparences d’engagements écologiques de ces géants de l’économie ultralibérale, comme avec l’initiative The Climate Pledge, lancée en 2019 conjointement par Global Optimism. Ce programme d’enfumage pour atteindre la neutralité carbone d’ici à 2040 repose sur toujours plus de consommation en compensant de façon différée les émissions de gaz à e et de serre. Il avait été lancé en réponse à un mouvement de grève – inédit à l’époque – au siège de la multinationale… L’astuce de ce greenwashing ? Mettre des produits certifiés écoresponsables en avant sur la plateforme, planter quelques milliers d’arbres mais continuer, dans le même temps, à allonger la durée de navigation numérique ou à détruire des produits neufs renvoyés par les clients !

En bref, les activités de cette multinationale sont totalement incompatibles avec une transition écologique pragmatique de la métropole, ainsi que de Longvic avec sa charte 2030.


B. Aspects financiers

  • Amazon dissimule son chiffre d’affaires réalisé en France (57 % en 2017), ce qui lui permet de pratiquer une évasion fiscale massive en déplaçant une grande partie de ses bénéfices vers l’étranger. Cela a bien sûr des impacts négatifs sur les recettes fiscales des États où est présent Amazon, mais ce recours massif aux paradis fiscaux renforce également la position prédominante d’Amazon vis-à-vis de ses concurrents, plus petits, qui paient en proportion de leur activité davantage d’impôts.
  • Amazon paye 0 € d’impôt sur les ventes pour son activité en Europe.
  • Amazon et les autres acteurs du e-commerce ont développé un système de fraude à la TVA généralisé, qui a coûté près de 5 milliards d’euros à l’État français en 2019 !
  • La venue d’Amazon sur une commune entraîne souvent des investissements publics considérables en infrastructures au bénéfice principal d’Amazon comme à côté de Metz (35 millions d’euros environ). Qu’en est-il de Longvic ?



C. Aspects socio-économiques

  • Amazon prévoit d’ouvrir 35 nouveaux projets d’entrepôts en France d’ici à fin 2023, ce qui pourrait entraîner la destruction de plusieurs milliers d’emplois dans l’Hexagone. La dernière étude réalisée en France démontre que 1 emploi créé par la multinationale est responsable de la destruction de 6 emplois dans le commerce de proximité et, en moyenne, de 2 emplois dans le commerce global (commerce de proximité et grandes surfaces).
  • Amazon met en place des conditions de travail parmi les plus dures du secteur : cadences imposées et harassantes, rémunérations inférieures à celles pratiquées dans le secteur, abus d’utilisation des intérimaires, pratiques de licenciement en fin de période d’essai, mesures de contrôle et de surveillance des salarié·e·s.
  • Les livreur·se·s (généralement précaires et/ou en situation irrégulière) sont ubérisé·e·s et mis·es sous pression sans possibilité de pouvoir s’organiser ou se syndiquer.
  • Amazon, en développant l’automatisation dans les entrepôts logistiques et la livraison par drone, cherche à se débarrasser du facteur humain.

Pour toutes ces raisons nous ne comprenons pas votre choix. La création de 50 emplois qui vont en détruire davantage alors que, via l’affichage publicitaire et autres communications dans Dijon Mag, vous dites soutenir les commerçants locaux. Est-ce cela votre vision du « dynamisme économique et de l’attractivité de l’agglomération » ? Et quid des émissions de CO2 amplifiées, alors que vous cherchez à obtenir le label Capitale Verte européenne ?

Le monde selon Amazon n’est pas viable ! Pourtant, il arrive dans la métropole…”

Lettre ouverte cosignée par les collectifs et associations suivantes :
Les Amis de la Terre Côte-d’Or ; Greenpeace Dijon ; ATTAC21 ; Oxfam Dijon ; Nature & Progrès Bourgogne ; Les Ami-es des jardins de l’Engrenage"
 

dimanche 21 novembre 2021

Le Restaurant La Menuiserie, un engagement depuis 3 ans

Le restaurant dijonnais La Menuiserie soufflait ses 3 bougies d'existence le samedi 20 novembre. Une équipe engagée dans une démarche écologique affirmée dès le début et qui se poursuit au maximum.

Ainsi, ce restaurant a obtenu le label "écotable" avec la note 3 (la meilleure possible) au mois de juillet, le premier restaurant avec la Ferme de la Ruchotte à être labellisé en Bourgogne. Pour l'avoir, il faut :
● Plus de 50% de mes produits sont issus d’une agriculture biologique ou de filières durable
● Je tri et valorise les biodéchets.
● Je n’ai pas d’espèces de poissons menacés à ma carte.
● Mes viandes sont 100% françaises et issues de filières durables
● + un critère bonus Critères bonus :
- Le restaurant utilise des produits d’entretien écologiques
- Son énergie est verte
- Je développe l’aspect social dans son établissement
- Je ne sers pas de boissons industrielles
- J'applique une politique zéro déchet

Ce restaurant s'approvisionne de produits quasiment 100% local, dont une bonne partie directement au près des producteurs du marché de Dijon. Son électricité est achetée au près d'Enercoop, et d'ekWater pour le gaz, des fournisseurs d'énergie très engagés pour le respect de l'environnement.

Cette labellisation "écotable" fait écho à la certification restaurant Bio (à hauteur de 50% de leurs approvisionnements) et, entre autre, à la mise en place de la collecte des bio-déchets par l’association « La Chaine Verte ». Plus d’une tonne de déchets de la Menuiserie ont été transformés en compost par l’association depuis début juillet, soit 250kg de déchets par mois qui ne viendront pas polluer en étant incinérer, mais permettront d’enrichir nos sols.

Parmi les autres démarches en faveur du développement durable, on peut citer en particulier l’acquisition de deux vélos cargos Douze Cycles et le remplacement d'anciens frigos énergivores.

Bon à savoir, ce restaurant propose aussi des prestations à la demande sur Dijon.

vendredi 19 novembre 2021

Opération végétalisation d’abribus à Dijon

 Communiqué des Amis de la Terre Côte-d'Or

"A Dijon, le 19 novembre 2021

Publicités pour de l’alcool, des voitures plus ou moins polluantes, du parfum, de la malbouffe ou des franchises étrangères vendant de la nourriture non saine, incitations à la surconsommation, etc. La publicité débridée est un grave problème de société. Au niveau de la métropole dijonnaise, personne ne peut échapper aux centaines de publicités visibles sur les panneaux sucettes et abribus. Cela fait bientôt une année que Les Amis de la Terre Côte-d’Or interpellent les élus de la métropole en leur demandant de ne pas renouveler le contrat avec Clear Channel en 2022 afin de remplacer les Abribus® par des aubettes écoresponsables. 



 

Une nouvelle fois, nous interpelons nos élu·e·s à prendre leurs responsabilités en ce qui concerne cette question environnementale.



 

 

 

 

 

Ce samedi 13 novembre, nous avons recouvert 4 affiches publicitaires sur deux abribus du secteur Parc des Sports avec des feuillages de saison. Une transformation à l’ambiance automnale, une décoration d’embellissement de la ville pour le plaisir des yeux des voyageurs, avec un message simple : « François, pour le climat, on a besoin des arbres, pas de la pub ! ».

 

Un message à destination de François Rebsamen, président de Dijon Métropole, pour rappeler que continuer à afficher de la publicité dans l’espace public est avant tout un choix politique ayant un impact sur le changement climatique. Il ne tient qu’au Conseil communautaire de prendre cette décision novatrice, unique en France, celle de se passer des multinationales pour gérer le mobilier urbain tout en promouvant l’activité des acteurs locaux et actrices locales sur de nouvelles aubettes adaptées à l’identité de l’agglomération."


Il est clair que des abribus façon "végétal" seraient plus cohérents avec une ville qui se déclare "référence écologique européenne"...

lundi 15 novembre 2021

Pour un urbanisme participatif, sobre et soutenable de l’agglomération dijonnaise

"Nous, Collectif d’associations agissant, entre autres, dans nos quartiers et communes pour la promotion et la défense de l’environnement de la métropole dijonnaise, prenons la parole dans le cadre de l’enquête publique relative à la modification du Plan Local d’Urbanisme intercommunal Habitat et Déplacements (PLUi-HD). 

Les effets du changement climatique altèrent profondément l’équilibre de vie dans les grandes villes, et notamment pour les personnes les plus fragiles. Dans ce contexte, nous appelons les élus de Dijon Métropole à se saisir de l’opportunité de cette modification du PLUi-HD pour demander sa révision afin d’apporter de véritables changements dans le développement urbain et la fabrication de la ville et nous incitons les habitants à profiter de cette occasion pour exprimer leurs inquiétudes sur la sur-densification de l’agglomération.

Les enjeux sont de garantir aux habitants actuels et futurs une vie supportable dans les années à venir, en dépit d’épisodes climatiques extrêmes récurrents, notamment les canicules et les inondations. Cela passe par une révision des ambitions de croissance de l’agglomération, un discernement dans l’usage des terrains selon leurs natures, un changement profond des modes de construction et un réinvestissement des locaux vacants, le tout en large co-construction avec les habitants, les usagers et les aménageurs des communes.

Vouloir grossir à tout prix : le premier écueil
Le PLUi-HD actuel repose sur des prévisions de développement constant et croissant de la population et des activités “économiques” gourmandes en infrastructures et bâtiments. Dans le contexte de crise économique, écologique et sociale que nous vivons ces prévisions ne paraissent pas justifiées pour l’agglomération dijonnaise. La densification proposée implique une captation métropolitaine des services, des transports publics, des zones d’emploi et d’habitat, de la ressource en eau qui, en contribuant à la désertification des territoires proches, amplifie le clivage entre les zones urbaines et les zones rurales. A la place, un développement équilibré du territoire impose une autre répartition des activités et de l’habitat avec, notamment, un réseau de transports publics structurant.

En prévoyant l’urbanisation de 480 hectares d’espaces naturels et de terres cultivables entre 2020 et 2030, le PLUi-HD hypothèque gravement une part importante d’autonomie alimentaire du territoire et la réserve d’espaces de respiration au risque d’une vulnérabilité alimentaire, climatique, sanitaire et sociale dans les années à venir.

Alors que le PLUi-HD planifie les projets sur 10 ans, les constructions et infrastructures sont érigées pour des décennies : les choix d’aujourd’hui auront un impact pour les 80 à 100 ans à venir.

Revenir aux besoins fondamentaux des habitants

Les études en neurosciences et en anthropologie le montrent depuis plusieurs années : pour être en bonne santé, l’humain a besoin d’un mode de vie connecté aux réalités biologiques que sont la relation avec la terre et les organismes vivants, le rapport aux saisons et la capacité à produire sa propre nourriture. Rappelons que ces besoins prévalent pour tout un chacun, quelles que soient son origine sociale ou sa catégorie socio-professionnelle.

L’habitat urbain de demain doit être réfléchi et adapté pour mieux protéger l’humain des stress climatiques à venir, tout en permettant cette connexion, sans besoin de longs déplacements. Il s’agit de concevoir des logements vivables, sous forme d’habitat s’ouvrant sur des espaces naturels pour répondre aux besoins d’espaces verts de tout un chacun. Le bien-vivre ensemble requiert aussi d’amoindrir les bruits de l’environnement immédiat, la pollution sonore due à la sur-densité étant un mal latent.


Prendre soin des espaces naturels, de la terre nourricière et de la biodiversité

Pour pouvoir assurer la résilience alimentaire de l’agglomération dijonnaise, iI faut préserver un maximum d’espaces de pleine terre pour les dédier à une agriculture maraîchère urbaine et péri-urbaine. Par ailleurs, des espaces de pleine terre, consacrés aux jardins partagés et au développement et à la réserve d’espaces verts arborés, participent à la lutte contre les îlots de chaleur urbains.

Proposer, dans de nombreux secteurs, un taux de 30 % de pleine terre et de seulement 10 % pour les terrains jusqu’à 300 m2 est insuffisant pour répondre à cette nécessité vitale. Combien de jardins, d’alignements d’arbres, de maisons, d’espaces de “respiration” détruits par une telle mesure?

Nous demandons à ce qu’un audit et inventaire détaillé des sols soit réalisé pour pouvoir caractériser et sanctuariser le maximum de zones de pleine terre en incluant les cœurs d’îlots.

L’infiltration des eaux pluviales est également un enjeu pour éviter les inondations liées aux futurs épisodes pluvieux intensifs et pour assurer le remplissage des nappes phréatiques. Un objectif optimal de libération des sols pour le cycle de l’eau doit être fixé aux alentours de 60 %. Il pourrait passer par une désimperméabilisation - ou une non imperméabilisation - imposée aux zones d’activité et d’habitat existantes ou en projet. Sachant qu’il faut 10 à 20 ans pour restaurer la qualité organique d’un sol précédemment recouvert d’asphalte, il est urgent d’agir.

La réintroduction du végétal et le maillage des quartiers par une trame verte peuvent seuls permettre le maintien d’une biodiversité ordinaire, mais néanmoins fonctionnelle en milieu urbain, comme refuge de la flore et de la faune associée, et comme espace privilégié de rencontre des habitants entre eux et avec la nature. La sauvegarde de la majorité des arbres existants en ville et la plantation de nouveaux, sont essentielles. Les arbres ont des effets favorables reconnus et importants de régulation des températures, de réduction de la pollution et du bruit, de capture du CO2. Les sites de projets inscrits au PLUi-HD, ainsi que des toitures végétalisées de faible épaisseur (30 cm), particulièrement valorisées par le règlement, ne garantissent ni la préservation de la “trame verte et bleue”, ni sa restauration.


Faire du “BTP”, mais autrement

Responsable de l’émission de 9 % des gaz à effet de serre mondiaux, la construction de bâtiments en béton est particulièrement gourmande en matières premières dont l’extraction provoque une forte pollution, en partie dans des pays pauvres. Le territoire se retrouve dépendant de ressources qui viennent du bout du monde.

Un urbanisme sobre et soutenable repose sur des méthodes de constructions alternatives, telles les basses technologies, auxquelles il faut recourir pour assurer la pérennité de l’acte de construire pour les générations futures, auxquelles s’ajoute un plan de rénovation et d’isolation du bâti ancien.

Ainsi, le PLUi-HD doit encourager les constructions en matériaux naturels et locaux : la désormais connue « ossature bois » mais aussi le BTP - « Bois Terre Paille », et le « Chaux-Chanvre », par exemple. Les règles d’urbanisme doivent privilégier ces méthodes et ce plan qui présentent les intérêts de faire travailler des entreprises locales, de réduire les nuisances liées aux bruits des travaux qui dégradent le cadre de vie des dijonnais et d’être moins énergivores à la construction et thermiquement plus efficaces.

Ces choix nécessitent de nouvelles formations aux métiers du bâtiment ainsi qu’une organisation rigoureuse de nouvelles filières locales durables sans surexploitation des ressources.

Ménager plutôt qu’aménager la ville

Répondre au besoin en logement pour des personnes à revenus modestes est bien pour nous une priorité. Or, les ONG l’expliquent depuis des années : au-delà d’un logement, les personnes touchées par la précarité ont besoin de l’accès à l’ensemble de leurs droits (emploi, santé, mobilité, etc.). Résumer la prise en compte de leurs difficultés à la construction de logements, pouvant s’avérer inadaptés, est une illusion.

Pour inclure chaque personne, une réflexion globale doit être menée sur le patrimoine construit déjà disponible sur l’agglomération dijonnaise. Combien de bureaux vides ? Combien de locaux commerciaux et d’appartements vacants ? Il faut recenser toutes ces ressources disponibles pour définir ensuite, en cohérence, le réel besoin de construction.

Une architecture soucieuse du bien-être des habitants, ce sont des constructions de taille raisonnable, dotées de larges espaces verts et de rencontre et respectant l’identité des quartiers, les maisons existantes ainsi que le patrimoine. Nous disons stop aux rues “canyons”, aux immeubles massifs, sans vue de plus de 4 étages. Qualité de vie et apaisement des quartiers sont à ce prix.


La méthode : ANTICIPER et CO-CONSTRUIRE

Toute action d’urbanisme doit être précédée d’une analyse menée par des experts indépendants aidés par les habitants, experts de leur quotidien, pour prévoir au mieux ses impacts environnementaux globaux et les orienter dans un sens favorable.

Partir des besoins réels des habitants d’un quartier et des usagers d’un service, c’est non seulement prendre en compte l’avis des personnes, mais, c’est aussi garantir l’utilité sociale et environnementale d’un aménagement.

Parce que l’avenir de chacune et chacun est en jeu, quels que soient son âge, sa catégorie socio-professionnelle, son lieu de vie, nous vous exhortons à une concertation globale, et surtout une co-construction des projets avec les riverains pour le moindre aménagement dans leur quartier.

Bien loin d’un malthusianisme latent auquel il serait faux de l’assimiler, notre démarche vise un urbanisme conçu pour le bien de tous, dense en échanges immatériels, mais réels, et intense en partages humains.

Associations signataires : Bien Vivre dans le quartier Larrey - Cayen Environnement - Comité de Quartier de la Montagne Sainte-Anne - Ensemble pour Chenôve - Les Amis des Hauts de Dijon - Les Ami-es des Jardins de l’Engrenage - Les Habitants de Mirande-Montmuzard-Université de Dijon (H2MU) - Les Riverains du Quartier de Larrey - Patrimoine Environnement Bourgogne Franche-Comté - Quétigny Environnement

avec le soutien de : Collectif Montmuzard - Fédération Syndicale Unitaire 21 - France Nature Environnement Côte-d’Or - L'Atelier d'écologie politique "Penser les transitions" (université de Bourgogne) - Les Amis de la Terre Côte-d’Or - Union syndicale Solidaires 21


vendredi 5 novembre 2021

Dijon : la publicité, l’activité locale et l’urgence climatique

Communiqué des Amis de la Terre Côte-d'Or :
"Personne ne peut ignorer la situation environnementale catastrophique de notre planète. Il ne se passe pas un jour sans qu’un nouveau rapport tire un signal d’alarme sur la disparition des insectes, sur le réchauffement climatique, sur la pollution de l’air… L’origine commune de ces dégradations environnementales est notre société de surproduction et de surconsommation. Consommer, plus, toujours plus, c’est devenu une véritable aliénation sous-tendue par le Graal du 20ème siècle : la croissance économique.

Cette surconsommation est essentiellement rendue possible par la publicité. Depuis plusieurs mois, nous interpellons Dijon Métropole afin que les élus s’engagent à ne pas renouveler le contrat qui les lie avec la multinationale Clear Channel jusqu’en 2022. Cela permettrait alors de libérer nos rues de la publicité visible sur les panneaux sucettes et les abris de bus. À la place, Dijon Métropole pourrait avoir de magnifiques aubettes sur lesquelles des panneaux d’affichage, de taille réduite, seront réservés aux associations de quartier ainsi qu’aux acteurs économiques et culturels locaux.

Dans cette optique, nous avons réalisé un questionnaire à destination des usagers potentiels (associations, artisans et commerçants locaux) des futurs espaces d’affichage. Les résultats de notre enquête montrent que :

  • les supports de communication utilisés par les personnes interrogées sont principalement dématérialisés (33% sur les réseaux sociaux), couplés ou non à d’autres supports assez éphémères, de type flyers (21%), annonces dans la presse (12%). Les affiches dans l’espace public représentent quant à elles 15% des usages. (Fig. 1)
  • autant d’associations que de commerçants ou artisans ont répondu à notre questionnaire en ligne. Un résultat démontrant l’intérêt des deux types de structures pour le projet. (Fig. 6)
  • 85% des répondants sont intéressés pour utiliser un espace d’affichage sur une ou plusieurs aubettes (la question était ainsi formulée : «Seriez-vous intéressé pour utilisez un espace d’affichage sur une ou plusieurs aubettes ?) (Fig. 2)
  • 58% aimeraient communiquer sur l’ensemble de la métropole, 24% préfèreraient à l’échelle de leur commune, 18% à l’échelle de leur quartier uniquement (en réponse à : «Idéalement, vous pourriez utiliser les aubettes pour communiquer…») (Fig. 3)

Concernant la durée et le coût d’affichage, les réponses des intéressés sont réparties ainsi :

  • 42% se contenteraient de «deux semaines», 21% juste «une semaine», et 18% pour les durées «un mois» et «toute l’année» («Idéalement, quelle serait la durée d’affichage ?») (Fig.4)
  • 61% accepteraient de le faire moyennant finances, contre 39% qui préfèreraient la gratuité («Seriez vous prêt à payer pour pouvoir afficher sur les aubettes ?») (Fig. 5)

 


Il y avait ce questionnaire en ligne, mais aussi les rencontres directes avec les commerçants. Ainsi, plusieurs adhérents de notre association sont allés à la rencontre de plus de 250 commerçant·e·s de la métropole, principalement dans le centre de Dijon. Les nombreuses discussions ont montré que quasiment tou·te·s soutiennent notre initiative et notre projet. Nombreux·ses sont celles et ceux que la possibilité d’affichage intéresse. Presque tou·te·s nous ont indiqué leur impossibilité financière d’utiliser les panneaux actuels de Clear Channel aux tarifs bien trop élevés pour des petites entreprises et associations, d’où leurs supports de communication actuels qui sont bien plus abordables, comme les réseaux sociaux… Un autre élément est ressorti de tous ces échanges, le fait qu’ils ou elles ne se sentent pas soutenus par la mairie et ne pensent pas que la métropole suive ce projet citoyen et démocratique malgré son intérêt (environnemental, économique, culturel…), exprimant là le manque de considération de la métropole envers toutes les structures n’ayant pas une dimension nationale ou internationale.

À la suite de la réussite de l’exposition sur les Aubettes de demain et l’intérêt qu’elle a suscité, tout comme les retours très positifs de notre questionnaire, nous appelons une nouvelle fois les élus de la métropole, notamment monsieur le président de Dijon Métropole François Rebsamen, à annoncer qu’ils ne renouvelleront pas de contrat ni avec Clear Channel, ni avec JC Decaux, mais créerons des aubettes en lien avec les acteurs économiques locaux. Ce sera alors un message positif envers les citoyen·ne·s, les futures générations, les créateur·rice·s d’emplois, etc. et une action pragmatique pour le climat."

François Rebsamen, maire de Dijon et président de Dijon métropole laissera-t-il poursuivre cette incitation à polluer, se rendant alors coupable de complicité d'incitation à sur-consommer et donc de pollution et de destruction de la planète, ou bien agira-t-il vers un monde de sobriété respectueux de la nature ? A suivre...