Hier avait lieu la présentation du
livre blanc donnant toutes les orientations du
Plan Climat Energie du Grand Dijon. Il s'agit du compte rendu des ateliers de travail du 21 mai et 29 juin 2010 pour élaborer des stratégies en vu de diminuer nos émissions de CO2.
Dans ce document, bien fidèle aux propositions qu'ont fait les participants, on trouve de nombreuses idées d'action portant sur différents sujets (transport, déchets, agriculture, communication,...).
Maintenant que ce document existe, la prochaine phase va consister à transformer ces propositions en applications concrètes. Et pour cela, il faudra surmonter deux difficultés.
La première consistera à ce que la population adhère aux changements nécessaires. Cette mise en oeuvre ne pourra pas se faire sans les dijonnais, comme l'ont rappelé messieurs Radanne et Masson. C'est une étape essentielle à la réussite du projet.
La seconde est principalement entre les mains des élus. Il faut bien voir que plusieurs des propositions vont à l'encontre des habitudes, vont même à l'encontre de ce que certains élus soutiennent depuis des années. Monsieur Masson a rappelé que leur mise en application se fera en fonction des possibilités (techniques, financières?). Mais est-il nécessaire de rappeler le bon vieux proverbe "quand on veut, on peut"? Tout ce qui est dans ce livre blanc est réalisable dans un temps raisonnable. Le plan d'action qui en découle va permettre aux dijonnais de vérifier si oui ou non Dijon évolue vers une ville véritablement écologique.
Un plan ambitieux qui aura de très nombreuses retombées. Par exemple, lutter contre les émissions de CO2 créé de l'emploi. C'est ce qu'indique une étude réalisé par des chercheurs du CNRS à la demande d'Europe Ecologie: entre 22 000 et 164 000 en Ile-de-France selon les scénarios envisagés.
Comme le souligne Le Bien Public aujourd'hui, plusieurs propositions sont toutefois marquantes: "éliminer les panneaux publicitaires dans les rues, étendre les zones 30 km/h à toutes les communes et quartiers de l'agglomération dijonnaise, ou encore transformer l'agriculture intensive de masse". Marquantes car on peut se demander parfois le lien avec les émissions de CO2.
Le croquis ci-dessus montre que dans 63% des cas (échantillons de 449 panneaux publicitaires vus à Dijon), les publicités incitent (en autre) à l'émissions de CO2:
* 30% à se rendre en zone commerciale pour faire ses courses, donc avec sa voiture (inverse de la proposition d'action "permettre l'usage de la proximité pour les besoins quotidiens", page 22)
* 17% pour l'achat d'un véhicule motorisé (inverse aux propositions "se déplacer autrement dans le Grand Dijon" page 17).
* 9,1% pour la "malbouffe", ce qui sous-entend les déforestations pour l'huile de palme, importation de produits lointains, alimentation carnée, ... (inverse notamment de l'objectif 3 page 34: "mettre en place une filière locale de transformation, distribution et consommation" et de l'objectif 1 page 46 "éveiller les consciences sur les besoins, les produits et les effets de l'alimentation sur la santé et l'environnement")
* 4% "activités extérieures", c'est à dire se rendre dans une autre ville pour ses loisirs (Dijon n'est donc pas attirant?. Ceci va à l'encontre du concept de "réduction des déplacements" page 22)
* Les 4,6% "alcool" sont donnés à titre d'information pour montrer l'incohérence avec la lutte contre l'alcoolisme.
* Les 32,4% restant sont un mélange hétéroclite de publicités dont certaines sont pour des produits matériels non nécessaires (sources de déchets et donc tout de même de CO2).
Ce livre blanc est très riche en propositions. Il sera un formidable outil si il est bien utilisé, ou bien il ressemblera à un mini Grenelle de l'Environnement dans le cas contraire.