dimanche 12 mars 2023

Encore et toujours de la publicité à Dijon : un choix honteux et irresponsable !

Communiqué des Amis de la Terre Côte-d'Or :
« Beaucoup de personnes disent que Dijon est une petite ville, et que ce que nous faisons n’a pas d’importance. Mais nous avons appris qu’on n’est jamais trop petit pour faire une différence. Et si quelques militants écolos peuvent faire les gros titres localement simplement en utilisant leur temps libre, imaginez ce que nous pourrions faire ensemble si nous le voulions vraiment. Mais pour cela, nous devons parler clairement, même si cela peut être gênant. Monsieur Rebsamen, vous ne parlez que de croissance économique verte et durable, parce que vous avez très peur d’être impopulaire. Vous ne parlez que de poursuivre les mêmes mauvaises idées qui nous ont mis dans cette situation, alors que la seule réaction logique à faire est de tirer sur le frein à main. Vous n’êtes pas assez mature pour dire les choses comme elles sont. Même ce fardeau, vous le laissez. Nous nous moquons d’être populaires. Nous tenons à la justice climatique et à vivre sur une planète vivante. Notre civilisation est sacrifiée pour permettre à une petite poignée de gens de continuer à gagner d’énormes sommes d’argent. Notre biosphère est sacrifiée pour que des personnes riches dans des villes et des pays comme le nôtre puissent vivre dans le luxe. Ce sont les souffrances du plus grand nombre qui paient pour le luxe de quelques-uns. En 2062, nous fêterons les 50 ans du début de la lutte contre l’affichage publicitaire à Dijon. Les enfants nous demanderont de parler de vous. Peut-être qu’ils nous demanderont pourquoi vous n’avez rien fait alors qu’il était encore temps d’agir. Vous dites que vous aimez nos enfants par-dessus tout, et pourtant vous volez leur futur devant leurs yeux. Jusqu’à ce que vous vous concentriez sur ce qui doit être fait, plutôt que sur ce qui est politiquement possible, il n’y a aucun espoir. Nous ne pouvons pas résoudre une crise sans la traiter comme telle. Nous devons cesser tous ces affichages publicitaires et nous devons nous concentrer sur l’équité. Et si les solutions sont introuvables à l’intérieur du système, alors peut-être devons-nous changer de système. Nous ne sommes pas ici pour vous supplier de vous inquiéter. Vous nous avez ignoré par le passé et vous nous ignorerez encore. Nous sommes à court de temps. Nous sommes ici pour vous dire que c’est l’heure du changement, que cela vous plaise ou non. Le vrai pouvoir appartient au peuple. Vouloir continuer à laisser des publicités dans les rues encore 6 ans comme vous le faites est un acte criminel envers les jeunes. »

Les Amis de la Terre Côte-d’Or

Ce texte est adapté du discours de Greta Thunberg lors de la COP24 en 2018. 5 ans après, en l’adaptant à la situation publicitaire dijonnaise par la modification de quelques mots, il est triste de voir que nos élus, François Rebsamen le premier, se moquent complètement du changement climatique !"

 

 

 

 

 

 



La situation est que Les Amis de la Terre Côte-d'Or informent et interpellent les élus depuis des années sur l'impact environnemental de la publicité. Et depuis bientôt trois ans, ils ciblent les abribus et panneaux sucettes car le contrat entre Clear Channel (entreprise publicitaire) et Dijon métropole se terminait le 21 octobre 2022. Donc à partir du 22 octobre 2022, plus aucune publicité pour des produits toxiques, et non locaux ne devraient être présent dans les rues de la métropole. François Rebsamen a pourtant déjà prolongé le contrat d'un an avec Clear Channel.

Et maintenant, ce que dénoncent les Amis de la Terre Côte-d'Or dans ce communiqué, c'est que François Rebsamen souhaite un nouveau marché avec le plus offrant (mise minimum de 1 million d'euros par an) pour continuer à mettre de la publicité toxique.

En 2008, lors des élections municipales, un collectif avait pausé des questions aux candidats. Un portait sur la publicité : "Il y a plusieurs centaines de panneaux publicitaires de grandes tailles dans la ville de Dijon. Plusieurs villes dans différents pays ont décidé leur interdiction. Que comptez vous faire pour lutter contre cette pollution visuelle ?"
La réponse de François Rebsamen : "Ils ont une fonction dans notre ville. Ils permettent ainsi aux habitants d’être informés des grandes manifestations qui se tiennent à Dijon et cela contribue au dynamisme de notre ville. Ils rapportent par ailleurs des recettes à la ville dès lors qu’ils sont implantés sur le domaine public, recettes qui pourraient être utilisées pour agir en faveur de notre environnement !". Bref, en 15 ans, tous les médias, toute la population française et mondiale a appris que l'on a de sérieux problème environnementaux, notamment la crise climatique. Donc, normalement tout le monde doit agir avec ces nouveaux éléments. Mais pas François Rebsamen. 2008, 2023, il continue à vouloir gagner du fric avec la publicité dans la but d'agir pour l'environnement. Un raisonnement qu'un enfant de 5 ans est en mesure de comprendre comme étant totalement stupide.
A noter que Nathalie Koenders, 1ère adjointe à la mairie de Dijon et probable prétendante à la mairie de Dijon, argumente lors de ses réunion publique que "la publicité est une manne financière" (sic). Peut importe donc l'impact environnemental, du moment que ça rapporte du fric !...

vendredi 10 mars 2023

Tribunal de Dijon : condamnation des Faucheurs et Faucheuses Volontaires d’OGM

Les semenciers peuvent-ils continuer à frauder dans l’opacité ?
Le tribunal de Dijon vient d’annoncer son verdict, et les Faucheurs et Faucheuses Volontaires jugés le 14 décembre 2022 sont condamnés chacun à 800 € d’amende avec sursis, au civil à l’encontre de KWS à 3 288 € de préjudice, et à l’encontre de l’agriculteur qui hébergeait l’essai à la somme totale de 8 500 € de préjudice.

Des Faucheurs Volontaires d’OGM venus de toute la France avaient participé le 15 avril 2017 au fauchage d’une plateforme de colza à Villy-le-Moutier mise en place par la firme KWS.
Malgré la faible condamnation pénale, le verdict qui vient d’être rendu revient à légitimer les firmes semencières et leur volonté de passer en force pour imposer leurs semences OGM, au mépris des droits des paysans et des consommateurs.

KWS produit et commercialise des semences de variétés de colza Clearfield (Variétés rendues Tolérantes à des Herbicides, ou VrTH) obtenues par mutagénèse en laboratoire. Ce sont des OGM réglementés qui doivent donc être soumis à une évaluation, une traçabilité et un étiquetage OGM. Elles sont protégées par des brevets, et KWS ment quand elle prétend les obtenir par "sélection naturelle".
Tout comme les autres firmes semencières, KWS refuse toute réglementation pour nous imposer ses VrTH, dans le but d'ouvrir ensuite une grande porte aux nouveaux OGM qu'elles pourront cacher dans nos champs et nos assiettes.
Le gouvernement français, au lieu de faire appliquer la loi OGM, a choisi de prendre le parti-pris des groupes agro-industriels au mépris de l’intérêt général de la population et du bien commun. Il manigance au niveau européen pour obtenir la modification de la directive 2001-18. Face à ce mépris, les faucheuses et faucheurs volontaires d’OGM agissent depuis plus de 20 ans comme des lanceurs d’alerte par des actions de désobéissance, avec le soutien de la société civile qui refuse les OGM. Mais les lobbies de la semence mettent en œuvre de gros moyens pour faire pression sur les institutions afin de nous imposer leurs variétés brevetées.

Les variétés de colza VrTH, comme tous les OGM, posent aussi de nombreux problèmes liés à une utilisation plus importante de pesticides (risques avérés pour la santé et l’environnement), et également par les brevets qui y sont liés, source de privatisation du vivant et de confiscation des droits des peuples.

Lors de l’instruction du procès du 14 décembre 2022, la firme agrochimique KWS a d’abord voulu nous intimider en réclamant plus de 8 millions d’euros de dommages et intérêts. Cette demande démesurée ne pouvait pas tenir avec un dossier de défense vide et creux. A l’audience par exemple, elle avait refusé d’indiquer quelles étaient les variétés de colza présentes et leur mode d’obtention. Les Faucheurs, Faucheuses et leurs avocats avaient, quant à eux, préparé leur dossier avec de solides arguments techniques et scientifiques, et démontré que l’entreprise KWS utilisait des techniques récentes produisant des OGM, alors que devant le tribunal, son représentant a continué de soutenir que son entreprise n'en produisait pas et n’en avait jamais produit ni commercialisé.

Nous voyons que les tribunaux, déjà saturés par les nombreuses poursuites infondées tels que les refus de prélèvement d’ADN (6 fois en Côte d’Or en 2022-2023), servent d’outil d’intimidation avec des demandes financières importantes contre de nombreux militants.

Jusqu’à quand les citoyens subiront-ils un gouvernement qui ne respecte pas la loi et qui favorise les firmes agrochimiques au mépris des droits de tous ? Les Faucheurs et Faucheuses volontaires d’OGM restent déterminés, et continueront à jouer leur rôle de lanceurs d'alerte, autant par des actions de désobéissance civile que devant les tribunaux."
Le collectif des Faucheurs Volontaires


Une condamnation qui réjouit le collectif "Marre des Faucheurs". Ce collectif explique dans un communiqué que les faucheurs auraient tout faux. Ils expliquent que "Les variétés tolérantes aux herbicides que les  Faucheurs contestent ne sont pas des OGM." (...) "Les semences de tournesol et de colza tolérants aux herbicides sont donc en dehors du champ de la réglementation « OGM »".
Une manière très formelle d'exprimer que ces plantes modifiées dans le but d'être résistantes aux herbicides leur permet de continuer à utiliser des herbicides, avec tous les dégâts environnementaux qui en découlent.
Ce collectif "Marre des Faucheurs" indique donc clairement qu'il souhaite encore et encore balancer des produits néfastes pour l'environnement dans les champs et les rivières, au mépris de la biodiversité. Chacun appréciera...