jeudi 28 mars 2024

La ville de Dijon continue de remplacer des arbres par des voitures

L'information a été publiée sur le site des Amis de la Terre Côte-d'Or : "21 mars, Journée internationale des Forêts 2024 : Dijon Métropole n'a pas oublié de rappeler à ses administrés dans sa newsletter que c'est "pour sensibiliser le grand public aux aspects environnementaux, économiques et sociaux des forêts", tout en faisant l'inverse à travers ses projets et actes !


Remplacer des arbres par des voitures ?
Mi-mars, les associations Amis de la Terre Côte-d’Or et Forestiers du Monde, ont déposé un recours gracieux contre un permis de construire accordé par Dijon Métropole pour agrandir un parking … et autoriser l‘abattage d’arbres .


La parole du Pape, Laudato Si à DIJON !
Il s’agit du parking de la Maison diocésaine (Boulevard Voltaire) dont le projet d’agrandissement prévoit l’abattage de 6 arbres et l’artificialisation de 3 667 m² de pleine terre urbaine. Alors que le pape dénonce la foi aveugle dans les solutions technologiques.
Or, l’expertise citoyenne montre qu’à l’échelle du quartier, le parc constitue un réservoir de biodiversité, havre de tranquillité pour de nombreuses espèces (écureuils, hérissons, oiseaux, etc.).
Pas moins de 33 espèces d’oiseaux y ont été observées : Accenteur mouchet, Chardonneret élégant, Choucas des tours, Corneille bleue, Corneille noire, Etourneau sansonnet, Faucon crécerelle, Fauvette à tête noire, Geai des chênes, Gobemouche gris, Gobemouche noir, Grimpereau des jardins, Linotte mélodieuse, Mésange à longue queue, Mésange bleue, Mésange charbonnière, Moineau domestique, Pic épeiche, Pic vert, Pie bavarde, Pigeon biset domestique, Pigeon colombin, Pigeon ramier, Pinson des arbres, Pouillot fitis, Pouillot véloce, Rougegorge familier, Rougequeue à front blanc, Rougequeue noir, Serin cini, Sittelle torchepot, Tourterelle turque et Verdier d’Europe.
En particulier, le Pigeon colombin est nicheur dans le parc. Strictement forestier, cet oiseau est en forte régression mais dans quelques villes de France telles que Lyon, Paris et Dijon, il a trouvé refuge dans les parcs urbains. Il s’agit d’une richesse exceptionnelle et son habitat doit être préservé.

La notice descriptive et le plan de masse du projet présentent la mise en place de nichoirs en haut des lampadaires créés. Ce type d’aménagement artificiel peut exclusivement correspondre aux besoins des moineaux domestiques et des mésanges – bien loin de la longue liste des espèces observées.
Pour de nombreuses espèces, la plantation de petits arbres et d’arbustes ne compensera jamais la perte irrémédiable d’arbres de grosse circonférence. Le projet ne présente en rien des mesures de compensation valables.
Par ailleurs, les arbres sont indispensables aux chauves-souris. Elles peuvent y trouver des gîtes dans leurs cavités. Les arbres attirent les insectes et sont source de nourriture. Ils servent également de voies de transit en constituant des corridors de déplacement indispensables.
Quant aux petits insectes, la perte de la pleine terre végétale ne sera en rien compensée, comme le prétend le pétitionnaire dans sa notice descriptive, par les stop roues en bois installés en fond de places.
L’artificialisation du sol contribue à sa mort et à l’arrêt de toutes ses fonctions essentielles à la vie, dont l’infiltration de l’eau vers les nappes, l’absorption du gaz carbonique et son stockage dans le sol.

Permis contraire au PLUi-HD
Outre les atteintes environnementales directes du projet sur la faune et la flore locales, Les Amis de la Terre Côte-d’Or et Forestiers du Monde, ont rédigé un recours gracieux le 13 mars pour demander au Maire de Dijon le retrait du permis de construire, qui ne respecte même pas certaines prescriptions du Plan Local d’Urbanisme intercommunal Habitat et Déplacements (PLUi-HD) !

En effet, le Plan d’Aménagement et de Développement Durables du PLUi-HD de Dijon Métropole présente, dans son orientation 5 relative aux déplacements, l’objectif D « Coordonner la politique de stationnement pour accompagner un usage raisonné de la voiture individuelle » et comporte le sous-objectif « Adapter le stationnement privé pour limiter l’usage de la voiture individuelle et lutter contre la sur-motorisation des ménages ».

Or le dossier de permis de construire ne présente pas de justificatif sur les mesures d’accompagnement des usagers à la réduction de l’utilisation de la voiture individuelle. Ainsi, aucune place pour garer les vélos n’est prévue. Pire, la création de capacité supplémentaire de parking encourage l’usage de la voiture individuelle. L’étude des mobilités des publics accueillis à la Maison diocésaine est l’outil incontournable pour objectiver les besoins.

Ce dossier illustre, s’il le fallait encore, la dichotomie entre les écrits et les actes de nos élus dijonnais qui donnent des leçons aux citoyennes et citoyens, mais ne proposent pas suffisamment de parkings relais et autres aménagements, ni d’accompagnement des usagers au report modal."

Une nouvelle fois la communication institutionnelle de nos élus est mise à mal. Consternant de vérifier encore que la préservation des quelques espaces de nature n'est pas leur priorité...

dimanche 10 mars 2024

Les deux François insistent pour soutenir le moyen de déplacement le plus polluant

Que ne feraient pas nos deux François locaux pour continuer à chercher désespérément une croissance infinie même si elle est impossible et suicidaire ? Leur dernière trouvaille est de participer au financement de l'aéroport de Dole-Tavaux. Bref, ils vont soutenir le moyen de transport le plus polluant, avec l'argent public.


Selon les médias infos-dijon.com et le site actu.fr, le vendredi 8 mars, le président du Département du Jura Clément Pernot retrouvait à l’aéroport de Tavaux ses homologues François Sauvadet, président du Département de la Côte-d’Or, André Accary pour la Saône-et-Loire et François Rebsamen pour Dijon métropole.

Quelques déclarations de François Rebsamen :
«Il n’y a pas de honte à ce que des avions décollent pour aller à Marrakech ou à Porto. Que l’on n’oublie pas des citoyens qui vivent sur notre territoire. S’ils se déplacent, d’autres ont le droit de venir. Cela fait partie de la vie d’un territoire», a affirmé, avec force, François Rebsamen.

François Rebsamen a encore assuré que «les avancées technologiques et les innovations vont modifier les conditions de transport, comme l’hydrogène. Ici on n’est pas les partisans de la décroissance». Message envoyé, plus ou moins directement aux élus verts, à qui récemment il avait adressé un message cinglant au sujet des constructions de logements à Dijon…


L'obsession de François Rebsamen pour l'hydrogène pour résoudre tous les problèmes, notamment vouloir continuer de vivre dans le luxe du "tout, tout de suite", est incroyable. Personne ne lui a expliqué les lois de la physique, notamment la quantité d'énergie pour produire cet hydrogène pour faire voler des avions ? Il s'acharne à tomber dans le piège de l'hydrogène !

J’ai une obsession, c’est le désenclavement de notre région. Nous sommes sur un territoire où la population diminue. L’une des clé, c’est la mobilité à l’intérieur de la région mais aussi vers l’extérieur. C’est un facteur de développement pour le tourisme, bien sûr, mais aussi pour l’enseignement supérieur. Il faut un aéroport à notre région François Rebsamen, président de Dijon métropole

Si chacun des présidents de collectivités a insisté fortement sur sa volonté de s’impliquer, le détail de l’accord reste encore flou. « C’est un accord qui porte sur les charges de fonctionnement uniquement. L’investissement reste à la charge du Département du Jura qui est propriétaire », précise François Sauvadet.

Selon l'ADEME : "
Le transport aérien français (vols intérieurs et vols internationaux au départ de France) a des impacts de plus en plus importants sur l’environnement, dans un contexte de croissance de l’activité à l’échelle mondiale. Même si les acteurs du secteur sont de plus en plus conscients et engagés1 en matière de transition écologique, les émissions de CO2 du secteur ont augmenté de 85% entre 1990 et 2019, et pourraient encore croître de 50% d’ici 2050."



Définitivement nos deux François se moquent bien du changement climatique, c'est une fois de plus prouvé.

mardi 5 mars 2024

Déjà 500 jours d’excès publicitaire !

Communiqué des Amis de la Terre Côte-d'Or : "Déjà 500 jours de trop avec de la publicité dans les rues, et malheureusement cela va continuer encore au moins 2127 jours ! Cette complicité climaticide est inadmissible !



La situation :
22 octobre 2022 : c’était la fin du contrat de 15 ans entre la société Clear Channel et la métropole dijonnaise. A partir du 22 octobre 2022, les rues de la métropole pouvaient et auraient du cesser de diffuser des incitations à la surconsommation en ventant les produits d’entreprises nationales et internationales. Des produits néfastes pour la planète, mais aussi pour les consommateurs, comme les différents alcools (Bières, Whisky, Vodka,…) et autres fast-food (Burger King, KFC, McDo,…), produits qui font honneur à la Cité de la gastronomie.
Ce mardi 5 mars 2024, soit 500 jours après la fin du contrat avec Clear Channel, rien ou presque n’a changé ! Près de 1206 affiches publicitaires inondent inexorablement nos espaces de vie chaque semaine avec les 371 abribus publicitaires et les 159 planimètres. Les scientifiques ne cessent de rappeler qu’il est URGENT d’agir de façon massive, notamment via des modes de vies basées sur la sobriété. Pourtant, chaque semaine, c’est donc plus de 1200 incitations à la surconsommation que subissent les dijonnais.
Ces 500 jours représentent 85 626 publicités, c’est-à-dire autant d’incitations à la surconsommation !
Faut-il attendre le 31 décembre 2029 (fin du nouveau contrat entre Dijon Métropole et Clear Channel) pour une prochaine diminution de l’affichage publicitaire ? Entre ce mardi 5 mars et la fin de l’année 2029, les Dijonnais auront pu voir 365 418 publicités durant leurs déplacements quotidiens. Attendre, encore attendre, pour quel motif ?

S’attaquer à la pub pour sauver le climat ?
Le raisonnement est simple : lutter contre le réchauffement climatique passe par une réduction drastique de la consommation. Or, un des moteurs de notre obsession à consommer est la publicité. Donc s’attaquer à la pub contribue à sauver le climat.
Cette démonstration, martelée par les associations écologistes, dont les Amis de la Terre Côte-d’Or, depuis plus d’une dizaine d’années, est aujourd’hui largement relayée. Notamment par la Convention citoyenne sur le climat, qui énonce dans ses objectifs « l’impact très fort de la pub sur la création de besoins », ce qui en fait « un des principaux leviers pour faire évoluer les comportements du consommateur ».
Selon Thierry Libaert auteur du rapport « Publicité et transition écologique », remis au gouvernement en juin 2020, « On ne réussira pas à sensibiliser les gens avec quelques messages écologiques, quand nous sommes exposés à entre 400 et 3 000 messages publicitaires par jour ! ». Omniprésente, la publicité fait la part belle aux produits polluants. « 80 % de la pub est le fait de quelques centaines de multinationales qui vendent entre autres des [voitures] SUV, des voyages en avion, des appareils électroniques à renouveler sans cesse », dénonce Thomas Bourgenot, de l’association Résistance à l’agression publicitaire (RAP)

Les responsabilités :
Nous connaissons le motif affirmé par nos élus : « L’affichage publicitaire rapporte des recettes à la ville dès lors qu’ils sont implantés sur le domaine public, recettes qui pourraient être utilisées pour agir en faveur de notre environnement. » Exprimé autrement cela signifie que nos élus veulent gagner de l’argent au détriment de la planète afin d’utiliser cet argent pour protéger cette même planète. Un mode de pensée totalement ubuesque (pourtant réel), faisant passer les enjeux économiques avant les enjeux environnementaux (mais c’est ça la « vraie vie » pour nos élus locaux..). C’est LEUR choix qu’ils imposent aux 250 000 habitants de la métropole, mais aussi à tous les visiteurs, qu’ils soient de Côte-d’Or ou de pays lointains.

Déjà 500 jours de trop avec de la publicité dans les rues, et malheureusement cela va continuer encore au moins 2127 jours ! Cette complicité climaticide est inadmissible !

Résumé chronologique :
– 14 septembre 2020 : Nous avons envoyé une lettre à François Rebsamen pour une demande de rendez-vous afin de parler de la problématique de la publicité : aucune réponse de sa part
– Février 2021 : Lettre ouverte pour une métropole sans publicité sur le mobilier urbain
– Septembre 2021 : Exposition aubettes. A cette occasion nous avions invités tous les maires de la métropole : aucune réponse !
– Novembre 2021 : Diffusion de notre enquête sur l’intérêt d’un affichage à destination des acteurs locaux
– 22 octobre 2022 : Fin théorique de l’affichage publicitaire
– Mars 2023 : François Rebsamen décide 6 nouvelles années publicitaires

Bon anniversaire à nos élus métropolitains, notamment à François Rebsamen…

Les Amis de la Terre Côte-d’Or"