samedi 29 avril 2023

Pistes cyclables : fini de rire

Communiqué de presse - Extinction Rebellion Dijon :
"En ce mercredi 26 avril, à quelques jours du mois de mai -mois du vélo- des militantes et des militants d'Extinction Rebellion ont procédé à l'installation d'affiches humoristiques sur 6 sites de la ville de Dijon pour dénoncer le manque d'infrastructures cyclables, leur insécurité et/ou leur incongruité, perpétuant une cohabitation tendue dans l’espace public. Alors que le 6ème rapport du GIEC nous rappelle qu'il est urgent de diminuer drastiquement l'utilisation des transports polluants et des énergies fossiles, l'absence de projet ambitieux en matière de circulation douce en ville est intolérable.
Dijon Métropole communique régulièrement - en se félicitant- le nombre de kilomètres de "pistes cyclables" dans la métropole (338 km selon son site internet).


 



 

 

 




Dangers et tensions entre automobilistes et cyclistes…
Cependant, parmi ces "pistes cyclables", on dénombre de nombreuses et grandes portions non signalées au sol (bandes inexistantes ou interrompues) ni par panneaux aux automobilistes. C'est souvent le cas des rues à double sens cycliste (où a été souligné, avec humour, le pouvoir de téléportation des cyclistes empruntant ses voies) D’autre part, les pistes cyclables sont souvent complètement interrompues sur des portions de routes sans autre option pour les cycles que de se placer abruptement au milieu des voitures (ex. : rue de Mirande ; rue Sully). Certaines zones peuvent être considérées par les cyclistes comme particulièrement dangereuses, comme la piste de la Place du 30 Octobre, ont été déposées une banderole sur la Statue de la Résistance et des affiches ("priorité aux cyclistes, mais à leurs risques et périls").

…et entre cyclistes et piétons.
L’installation des pistes cyclables sur les trottoirs (ex. : Place Saint-Bernard, Place Wilson) rend difficile la cohabitation entre piétons et cyclistes. Le manque de signalétique claire, en plus d'accentuer la dangerosité pour les usager·e·s, engendre un sentiment d'insécurité et des tensions. La Place Saint-Bernard a été choisie pour mettre en avant les capacités de téléportation nécessaires pour rejoindre la prochaine portion de piste cyclable. Par ailleurs, lorsque la piste est tracée sur un trottoir, elle en prend souvent tout l'espace goudronné (ex. : rue Mirande, bd de Strasbourg) empêchant la circulation sereine des piétons (poussettes, fauteuils roulants, caddies, valises) qui doivent se positionner sur la piste cyclable. 

Cyclisme, respect et inclusivité
En outre, de trop nombreux obstacles se trouvent au milieu des pistes cyclables (plots, poteaux, panneaux de signalisation à destination d'autres moyens de transport, trottoirs à sauter, nids de poule sur la chaussée), obligeant les cyclistes à slalomer ou à circuler sur des espaces qui ne leur sont pas attribués (ex. : Bd de la Trémouille, rue de Mirande). Ces obstacles empêchent le plus souvent la circulation des vélos-cargos, des remorques, des vélos adaptés, empêchant ainsi familles, personnes en situation de handicap ou encore travaillant dans le domaine de la livraison, de circuler. La mairie a donc encore énormément d’améliorations à apporter à ses pistes en termes d’inclusivité.

Ainsi, la métropole - par son inaction, ses manques d’ambition politique et d’investissement économique - n'encourage pas la population à se déplacer à vélo.
Par ailleurs, l'association Ensemble à Vélo Dijon rappelle qu’en plus d’être écologique, la circulation à vélo est rapide et efficace, économique pour les usager·e·s et la collectivité, bonne pour la santé, le moral et le travail.



CHANGER OU DISPARAÎTRE
Personne ne souhaite continuer éternellement à rire ainsi des aménagements dijonnais. Afin d’encourager la population à se déplacer à vélo et dans les meilleures conditions, nous exigeons :
- une augmentation drastique de la mise en place de pistes cyclables sécurisées sur tous les axes du centre-ville, de la métropole et de sa périphérie ;
- une amélioration de la sécurité (séparations entre routes et pistes cyclables et pistes cyclables et trottoirs) et de la signalétique (marquage au sol continu, panneaux de signalisation clairs) ;
- les pistes ne doivent pas remplacer les trottoirs piétons : deux espaces distincts doivent être systématiquement disponibles ;
- une amélioration nette des aménagements, de manière inclusive et non genrée : pistes plus larges, présence de trottoirs-bateaux, suppression de tout obstacle, entre autres ;
- une augmentation de la place et du nombre d'infrastructures attribuées au stationnement (non déboulonnable) et à la recharge des vélos dans la métropole ;
- une augmentation des infrastructures en lien avec l’entretien des vélos (poste de gonflage et outillages) et la disposition de fontaines à eau potable à proximité des pistes cyclables.

À ces conditions, nous pourrons peut-être enfin cesser de rire d'une ville qui dégringole sans cesse dans les classements des villes cyclables et montrer notre fierté par rapport à une ville qui s'engagerait réellement dans la transition nécessaire vers des modes de vie plus durables.
Tant que ces revendications ne seront pas mises en place par la métropole, les actions de sensibilisation, de dénonciation et de perturbation continueront. En effet, Extinction Rebellion et des associations locales prévoient des séries d’actions en ce mois de mai 2023 et le 3 juin 2023 pour la journée internationale du vélo."

vendredi 28 avril 2023

ClimAcTion, En-jeux et Act'heure du changement

Le « ClimAcTion », trois jours d'informations sur les enjeux climatiques à Dijon. 12 mai, une soirée avec des conférences. 13 et 14 mai, un évènement multi-fresques et multi-associations.

Le 12 mai, de 18h à 20h30 à l'école de commerce de Dijon (29 rue Sambin):
(inscription gratuite)

* Pitch Climat par Ripa MANUKYAN, Consultante bas carbone
Une animation / conférence interactive et ludique pour comprendre :
- Les PRINCIPAUX enjeux liés au changement climatique.
- Les moyens d’ACTION individuels et collectifs.
Le Pitch Climat a été conçu pour permettre au plus grand nombre de :
- Comprendre RAPIDEMENT et SIMPLEMENT les messages clés liés au dérèglement climatique
- Rebondir POSITIVEMENT
...en motivant à AGIR sur les plans personnels, professionnels et collectifs.

* Le Pôle de la Finance Solidaire
La finance solidaire permet à un citoyen de placer son épargne ou d'investir au service d'une cause sociale ou environnementale qu'il aura généralement choisi. Il contrôle ainsi le devenir de son argent et devient acteur du développement durable.
Les divers moyens de devenir épargnants solidaire vous seront présentés ainsi que des exemples d'actions financées et accompagnées par les acteurs du collectif Plateforme de la Finance Solidaire en Bourgogne.

* Réseau « Les Collectifs » par Gabrielle KISS, membre du réseau.
LES COLLECTIFS : Transformer l'entreprise de l'intérieur
Les entreprises sont amenées à accélérer leur transition écologique et sociale, et peuvent s'appuyer sur l'extraordinaire force vive qui les compose : leurs salariés engagés.
LES COLLECTIFS est un réseau de professionnels-citoyens créé pour transformer les entreprises de l'intérieur, notamment au travers de collectifs de salarié(e)s engagé(e)s.
Ensemble, nous avons regroupé une centaine de collectifs, déjà impliqué des milliers de salariés et mené des centaines d'actions pour faire évoluer les projets, les pratiques et renforcer la mobilisation autour de ces enjeux écologiques et sociaux.

* Design prospectif par Quentin DIDIERJEAN, Designer
Face aux défis climatiques, les créateurs ont une responsabilité dans l'impact environnemental de notre rapport aux objets. Les designers s'engagent pour faire évoluer les pratiques vers des productions plus engagées et responsables. Design prospectif, éco-design, design social et de service, les moyens d'action et les domaines de compétences autour du design s'étendent pour accompagner la transition.


Les animations du 13 et 14 mai :
Le samedi 13 et le dimanche 14 mai La Maison de l’architecture et de l’environnement de Dijon Métropole, Latitude21, vous ouvre grand ses portes ! Ainsi, vous avez la possibilité de participer aux ateliers d’exception, tels que : La Fresque du Climat Adulte et Junior, La Fresque du Numérique, La Fresque de Mobilité, la Fresque du Football et une série d’autres Fresques et ateliers passionnants !
Découvrez le programme complet et réservez vos places sur le site de Latitude21 : https://www.latitude21.fr/ateliers/

Durant ce week-end vous pouvez également découvrir une mini station météorologique, le magasin collaboratif et participatif Court-Circuit 21, l’association Football Ecologie France, L'ESPER, la Chouette monnaie pour promouvoir des achats locaux et responsables, Amobisol pour expérimenter les mobilités douces solaires, et Des Amis des Abeilles !
En somme une programmation riche et variée pour plaire aux petits et aux grands !

lundi 24 avril 2023

RUBS : promesse bafouée et mensonge flagrant de François Rebsamen et Nathalie Koenders

Communiqué du collectif "Sauvons les berges du Suzon" :
François Rebsamen et Nathalie Koenders ont finalement délivré (le 23 janvier 2023) le permis de construire du projet immobilier Venise 2, promettant de bétonner et saccager les berges du Suzon, vaste espace naturel à la biodiversité riche et dense, poumon vert et îlot de fraîcheur, vital en période de canicule.
C’est la décision d’un petit duc et de sa cour, reclus dans leur palais, restés sourd aux demandes des très nombreux habitants les exhortant à renoncer à ce projet d’un autre temps (pétition de 3800 signatures dont 1800 Dijonnais.es), comme aux sollicitations des associations environnementales qu’ils n’ont même pas daigné rencontrer.

* Ces dernières semaines, le duo Rebsamen-Koenders s’est évertué à défendre un projet insoutenable. La duplicité et la bêtise de leurs propos sont écoeurantes :

La duplicité de vanter la « participation citoyenne » mais d’agir en autocrates, de dire « vert nature » mais de faire « gris béton ».
La bêtise de ne pas comprendre que la crise climatique, avec ses impacts toujours plus graves, impose désormais de tout changer, en commençant par protéger comme un trésor TOUS les rares espaces naturels et végétalisés pas encore artificialisés en ville. Ceci, à l’exact inverse du projet irresponsable de l’adjoint à l’urbanisme Pierre Pribetich, qui en juin dernier affirmait devant des responsables d’associations que « le moindre terrain disponible est à urbaniser » à Dijon.

* Nous sommes indignés par la promesse bafouée et le mensonge flagrant que révèle la délivrance du permis :

Promesse bafouée
Le permis de construire a été accordé sans attendre les résultats des études complémentaires sur les impacts environnementaux du projet immobilier, comme le Maire l’avait pourtant promis publiquement à plusieurs reprises.
Plus grave encore, un contact en mairie, très au fait du dossier, nous a révélé - sous couvert d’anonymat - que les études en question sont menées par le promoteur lui-même (juge et partie !) pour « évaluer l’impact réel du projet sur la biodiversité du site », et qu’il s’agit d’inventaires effectués sur plusieurs saisons, dont les conclusions ne seront donc connues que dans plusieurs mois. Dans la mesure où le Maire ne peut administrativement plus retirer le permis de construire au-delà de 3 mois après sa délivrance, on comprend donc que Rebsamen se fiche pas mal de ce que ces études révéleront : quelles que soient leurs conclusions, elles ne changeront rien au projet !

Mensonge flagrant
Parmi les destructions à venir, le permis prévoit notamment l’abattage de 80 arbres adultes et en bonne santé, contrairement aux affirmations du Maire et de sa première adjointe qui promettaient qu’il n’y aurait « aucun arbre abattu ».
Il faut ici préciser que les arbres du site ne présentent pas de défaut mécanique ou de problème d’ancrage et donc ne menacent pas de tomber. Tout au plus trouve-t-on quelques cerisiers régressifs sur la plaine du Suzon, mais rien qui justifie leur abattage.
Notre contact en mairie nous a également informé de l’existence d’un recensement de tous les arbres du site, réalisé par l’entreprise Iléo, mentionnant les caractéristiques et l’état de santé de chaque arbre. La notice descriptive du permis annonce en page 14 l’existence d’un « plan présentant l’état de l’impact du projet Venise 2 sur la végétation et la biodiversité en place », que la Mairie ne nous a pas transmis avec le dossier du permis, alors que cette pièce est communicable aux tiers. Pour l’obtenir, nous saisirons la CADA.

* Nous décryptons les mensonges du duo Rebsamen-Koenders, sur ce visuel et cette vidéo qui reprennent toutes leurs déclarations publiques :


 


Cette promesse bafouée et ce mensonge flagrant montrent qu’il est désormais raisonnable de considérer les discours de Rebsamen et de Koenders, comme de simples phénomènes sonores, sans aucune valeur d’engagement.

Ce permis de construire est une insulte aux Dijonnais.es, un défi au bon sens, une agression contre la nature.
Nous l’attaquerons par tous les moyens à notre disposition.
Venise 2 coulera sous les eaux indomptables du Suzon et les arbres seront sauvés.

Ces arbres ont vu naître le Chanoine Kir.
Ils verront mourir François Rebsamen."

Il est fou de voir que nos élus ne sont pas honnêtes envers les citoyens, il est effarant de voir qu'ils se permettent de raconter des bêtises en toute connaissance de cause. Des élus affligeant qui se moquent bien des mots "biodiversité" et "climat"...

vendredi 21 avril 2023

Des polluants éternels dans la métropole dijonnaise

On les appelle « polluants éternels », car ces substances ne se dégradent pas. Les per- et polyfluoroalkylés (PFAS) sont présents dans de nombreux produits et objets du quotidien. Les PFAS sont si répandus qu’aucun territoire ou être vivant sur Terre n’y échappent; on pourrait retrouver des traces de ces substances perfluorées même chez les ours blancs au pôle Nord. Ils ont été retrouvés de façon certaine sur 3 sites locaux.


En rouge : contamination détectée. En bleu : contamination suspectée.
(source : lemonde.fr)

Selon le rapport "Analyse des risques de présence de per- et polyfluoroalkyles (PFAS) dans l'environnement" publié tardivement par le ministère de la transition écologique, "les caractéristiques de comportement des PFAS conduisent a une contamination des organismes vivants, dans la nature et en élevage, ainsi que de l’homme. Les voies de contamination avérées concernent la consommation d’eau et d’aliments et l’inhalation de l’air et de ses poussières. Le principal mode d'exposition aux PFAS reste l'eau potable ou les aliments pollues, qui pourraient être contamines par des ustensiles de cuisine, des emballages alimentaires ou par des sources résiduelles de PFAS dans l'environnement. (...) Il existe encore une controverse sur le degré de toxicité dans le corps humain et il est encore trop tôt pour comprendre complètement les effets de l'exposition aux PFAS. 



 

 

 

 

 

 

Les scientifiques ont cependant observe différents effets avec plusieurs PFAS : toxicité hépatique et rénale, diabète, obésité, hypercholestérolémie, effets immunitaires, hématologiques et sur la reproduction, effets sur le développement neurologique et le développement des cancers chez les animaux exposes. Ainsi plusieurs PFAS agissent comme des perturbateurs endocriniens 3 . Les PFAS peuvent également favoriser la nécrose des cellules du foie, l'hépatomégalie, l'atrophie splénique et interférer avec la respiration mitochondriale. 

Le PFOA et ses sels d’ammonium ont été reconnus comme substances préoccupantes (SVHC) des 2013 et classe par l’IARC4 en catégorie 2B « cancérigène possible pour l’homme ». Certains PFAS traversent le passage placentaire, ce qui expose le fœtus au PFAS, en cas d'exposition maternelle, avec des effets négatifs sur divers processus de développement : aux PFOS, PFOA et PFNA ont été associes un faible poids a la naissance, une réponse immunitaire altérée dans la petite enfance, un risque de fausse couche (PFDA), d’accouchement prématuré et de pré éclampsie (PFOS). Des études in vitro et in vivo ont montre que l'exposition aux PFAS a des effets négatifs sur les processus biologiques essentiels de l'ovaire, tels que la folliculogenèse et la stéroïdogenèse, ainsi que la diminution conséquente de la réserve ovarienne, qui sont également liées aux cycles menstruels irréguliers et plus longs, aux règles tardives et a la ménopause précoce." 




 

 

 

 

Dans la métropole dijonnaise, ces composés ont été retrouvés sur un site à Neuilly-Crimolois dans de l'eau de surface, ainsi que dans deux points d'eau souterrains à Perrigny-les-Dijon.

Que faire ? Localement, surveiller la présence de ces polluants. Et plus généralement, soutenir le député Nicolas Thierry pour demander leur interdiction.