Le vendredi 24 mai avait lieu l'assemblée générale de Total Energies à Paris. Les ONG environnementales pointent régulièrement du doigt cette entreprise comme étant une des plus polluante au monde. Puisque Total Energies possède des bureaux à Dijon, plusieurs associations se sont rassemblées devant ce vendredi 24 mai pour rappeler les responsabilités de cette entreprise.
A l’occasion de l’Assemblée Générale du groupe TOTAL ENERGIES, nous, collectifs citoyens et associatifs, mobilisés pour une transition vers des sociétés soutenables au Nord comme au Sud, sur les mécanismes économiques et politiques à l’origine du dérèglement climatique, du pillage des ressources naturelles et de l’aggravation des inégalités, dénonçons les activités de cette entreprise prédatrice, tant au niveau mondial, national et local (projet d’usine d’agrivoltaïsme à Curtil-Saint-Seine 21).
TOTAL ENERGIES organise une grande campagne de greenwashing : TOTAL ENERGIES n’est pas le pilote de la transition mais un criminel climatique !
Les énergies fossiles sont à l’origine de près de 90 % des émissions de GES. La trajectoire actuelle du réchauffement climatique vers laquelle l’humanité se dirige nous amène à +3°C à la fin du siècle, soit vers un scénario de destruction des écosystèmes, de la biodiversité et de la vie sur la planète.
Mais TOTAL ENERGIES augmente sa production pétrolière et gazière. Depuis les accords de la COP 28 à Dubai en décembre 2023, TOTAL ENERGIES a annoncé près de 10 projets et contrats liés à l’extraction de pétrole et de gaz.
Les enquêtes se croisent et concordent pour mettre en évidence le rôle de premier plan que joue l’entreprise dans l’accélération du réchauffement climatique. L’article du Monde du 31 octobre 2023 « Bombes carbones » : Total Energies, numéro deux mondial des méga gisements fossiles » cite «Les données agrégées par les ONG françaises Eclaircies et Data For Good dans le cadre de l’enquête CarbonBombs.org, et révélées par Le Monde, sont pourtant sans appel : TOTAL ENERGIES est lié à au moins vingt-trois « bombes carbone », ces vastes sites d’extraction d’énergie fossile identifiés par les scientifiques comme ayant le plus grand potentiel d’émissions de gaz à effet de serre au cours de leur cycle de vie ».
TOTAL ENERGIES est ainsi placé au second rang du classement mondial des entreprises développant des bombes carbone, derrière une entreprise chinoise. Ces « bombes » pourraient entraîner le rejet dans l’atmosphère de plus de 60 milliards de tonnes équivalent CO2.
Superprofits et injustices climatiques avec TOTAL ENERGIES.
TOTAL ENERGIES fera plus de 20 milliards de profits en 2023, privilégiant les intérêts de ses actionnaires, les intérêts particuliers avant l’intérêt général (le groupe n’a pas payé d’impôts en France en 2019, 2020 et 2021), sur fond de précarité énergétique, d’augmentation de la pauvreté et d’injustices sociales. Plus de 10 millions de françaises se trouvent sous le seuil de pauvreté.
TOTAL ENERGIES champion du développement des projets pétroliers et gaziers en Afrique ! Le groupe est impliqué dans des politiques extractivistes qui nuisent profondément aux droits humains des populations locales dans de nombreux pays. Le 15 septembre 2022, le Parlement européen a adopté une résolution d’urgence dénonçant les « violations des droits de l’homme en Ouganda et en Tanzanie » concernant les projets pétroliers Tilenga et EACOP développés par TOTAL ENERGIES. En effet, ce méga projet provoque l’expropriation totale ou partielle d’environ 118 000 personnes qui « ont perdu le libre usage de leurs biens et donc leurs moyens de subsistance, sans que leur ait été versée au préalable une indemnisation juste et suffisante ».
Par ailleurs, à la suite des alertes de Justiça Ambiental (JA!) / Amis de la Terre Mozambique et les Amis de la 1erre France sur les responsabilités de Total dans le développement du méga-projet gazier Mozambique LNG dans une situation humanitaire et sécuritaire très difficile,une plainte pénale a été déposée en France contre TOTAL ENERGIES pour homicide involontaire et non assistance à personne en danger, par des survivants et des familles de victimes de l’attaque terroriste dévastatrice le 24 mars 2021 à Palma, au Mozambique.
Le Parlement européen, rejoint aussi de nombreuses associations locales et internationales qui s’inquiètent des risques majeurs pour l’environnement, notamment pour le plus grand parc naturel d’Ouganda, celui des Murchison Falls, où seront forés plus de 130 puits sur les plus de 400 du projet Tilenga. Ces projets vont aussi à l’encontre des alertes du GIEC et de l’Agence Internationale de l’Énergie qui affirment que plus aucun nouveau projet pétrolier et gazier ne doit être développé pour limiter les effets du dérèglement climatique, alors que ce projet provoquera jusqu’à 34 millions de tonnes d’émissions de CO2 par an, soit plus que les émissions annuelles de l’Ouganda et la Tanzanie réunies.
TOTAL ENERGIES vole l’avenir de l’humanité. L’entreprise investit massivement pour l’avenir dans les énergies fossiles.
Avec de multiples investissement parmi les projets liées aux énergies fossiles les plus émetteurs en gaz à effet de serre : North Field au Quatar, gisement offshore de Kashagan au Kazakhstan, gisements pétroliers sous-marins de Libra et Mero, au large du Brésil, mégaprojet gazier Yamal, dans l’Arctique russe, forage pétrolier Johan Sverdrup, dans les eaux norvégiennes, dont l’exploitation a démarré en 2019…
TOTAL ENERGIES cherche à reverdir son image.
TOTAL ENERGIES met en œuvre localement des projets accaparant des centaines d’hectares de terres agricoles ou naturelles qui seront bientôt artificialisées, détruisant l’environnement, la biodiversité et les paysages. Cette entreprise va à l’encontre des préconisations de l’ADEME (rapport annuel de 2019) qui précise qu’il y a suffisamment de terres artificialisées pour couvrir les besoins.
Et pourtant, quand Total Energies Renouvelables cherche à reverdir son image à l‘époque où les volontés politiques tendent vers le Zéro artificialisation des terres (ZAN), ce sont des projets de plusieurs dizaines d’hectares qui détruisent notre patrimoine naturel, comme à Curtil Saint Seine (21), sur plusieurs dizaines d’autres projets en BFC et sur l’ensemble du territoire français.
L’entreprise TOTAL ENERGIES, avec un cynisme absolu, se moque du réchauffement climatique et des efforts demandés et attendus par les citoyens et l’ensemble des acteurs économiques pour rester sur une trajectoire de 1,5°C, qui « implique de stopper le développement de nouveaux projets pétroliers et gaziers dès 2022 (l’Agence internationale de l’énergie appelle à renoncer immédiatement à tout nouveau projet fossile » ? (Les Echos, Mai 2021).
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