Le 14 février, François Rebsamen, président de Dijon Métropole et ministre de l'aménagement du territoire et de la décentralisation était à l'école PolyTech de Dijon pour parler de l'Intelligence Artificielle (IA), notamment du programme CAIRE (Citizen-oriented Artificial Intelligence training for a Responsive Education). Selon les articles de presse, il a montré une volonté de développer l'IA sur les territoires sans jamais aborder des aspects écologiques négatifs sous-jacents.
"L’objectif est de former aux usages de l’intelligence artificielle 28 000 personnes en France dans les prochaines années en privilégiant les étudiants en formation initiale, les personnes en formation continue ainsi que les professionnels déjà en poste afin qu’ils deviennent à leur tour formateurs. D’un budget global de 13 millions d’euros, CAIRE bénéficie du soutien de France 2030 à hauteur de 7,8 millions d’euros. (...) « On est aux balbutiements en matière de compétences d’où l’importance de CAIRE pour l’égalité d’accès à la connaissance. CAIRE va rayonner sur le territoire et réduire la fracture numérique. » (...) « Il faut former de plus en plus de gens. Une smart city comme Dijon améliore la gestion de l’espace public, accélère la venue des secours et offre un meilleur cadre de vie aux habitants. L’ensemble du territoire va profiter de ces avancées même si toutes les communes n’ont pas les ressources pour mettre en œuvre une smart city ». (...) « L’IA ne va pas nous dévorer si elle est bien maitrisée et respectueuse. La nouvelle révolution industrielle qui est là passe par l’IA. Un pays comme le notre ne peut pas passer à côté. » (source: echodescommunes.fr)
L'IA ne rime pas avec climat. En effet, l’industrie mondiale des centres de données, de l’IA et des cryptoactifs devrait doubler sa consommation d’électricité d’ici 2026, générant un surplus de 37 milliards de tonnes de CO2 dans l’atmosphère. Ce qui représente l’équivalent de la consommation annuelle d’un pays comme le Japon. En France, ce seul secteur devrait générer, chaque année, 50 millions de tonnes de CO2 en 2050, alertent les autorités de régulation Arcep et Arcom.
Les calculs nécessaires pour les calculs de l'IA nécessitent des super-calculateurs , c'est à dire des machines qu'il a fallu fabriquer avec de nombreux métaux différents et parfois rares, de l'électricité pour les faire fonctionner et les refroidir, ainsi que de grandes quantités d'eau à tous les niveaux (constructions, refroidissement). Un article de l'école de nouveaux métiers de la transition écologique indique que "l’utilisation de ChatGPT est très énergivore, c’est indéniable. Selon Shaolei Ren, si 10 % des travailleurs américains l’utilisaient une fois par semaine pendant un an pour rédiger un courriel, cela entraînerait une consommation de 435 millions de litres d’eau et 121.517 mégawattheures d’électricité. Cette quantité d’énergie serait suffisante pour alimenter tous les foyers de Washington DC pendant 20 jours."
Pour l'anecdote, l'association Les Amis de la Terre Côte-d'Or avait envoyé ses voeux de bonne année 2025 avec un message sur le thème de l'IA.
Attention que le programme CAIRE, et plus généralement l'IA ne devienne pas une Intelligence Augmentée pour cerveaux diminués...
Une fois de plus François Rebsamen fantasme sur une croissance et un développement économique infini tout en occultant les aspects environnementaux.