mardi 31 décembre 2024

Le nucléaire et l'eau ne font pas bon ménage

Le 13 décembre un collectif d'associations avait organisé une conférence sur le thème "nucléaire & eau, ça ne coule pas de source" avec monsieur Roland Desbordes, ancien président de la CRIIRAD. On y apprend, au delà du danger du nucléaire par lui même, que nos centrales nucléaires sont extrêmement fragiles vis à vis de l'eau, et réciproquement.

Lors de la conférence, monsieur Roland Desbordes parle en autre de la pollution de l'eau du robinet par le tritium. Le tritium étant le principal produit radioactif rejeté dans l’environnement par l’industrie nucléaire. Quatre jours avant, la CRIIRAD venait de publier une étude sur la présence de tritium dans l'eau potable. « Les secteurs les plus impactés comptent 663 communes et 9,6 millions d’habitants : le tritium y est détecté à au moins deux reprises, et l’activité maximale atteint ou dépasse 10 becquerels [l’unité qui mesure l’activité de la matière radioactive] par litre, valeur au moins cinq fois supérieure au bruit de fond, écrit la Criirad dans un communiqué. En élargissant à la totalité des résultats pour lesquels le tritium est détecté, ce sont 2 392 communes comptant 16,6 millions d’habitant·es qui sont concernées. »

La Criirad note que le tritium est surtout mesuré dans des agglomérations situées le long ou à proximité de cours d’eau dans lesquels une ou plusieurs centrales nucléaires rejettent des effluents radioactifs. Autre cas de figure : du tritium est détecté en Côte-d’Or, département où se trouve le Commissariat à l’énergie atomique (CEA) de Valduc, lieu de fabrication des armes thermonucléaires.

Les activités nucléaires entraînent une contamination radioactive des eaux souterraines pratiquement à chaque étape : l'extraction et la conversion de l'uranium, le fonctionnement des centrales nucléaires, l'entreposage et le stockage des déchets radioactifs, le retraitement des combustibles usés, etc, sans compter les accidents sur les installations.

Le nucléaire impact le milieu aquatique, soit par les centrales (elles sont autorisées à rejeter des éléments radioactifs dans l'environnement, tels que du tritium et du carbone 14), soit par les mines.

Le nucléaire réchauffe l'eau. Dans un réacteur nucléaire, sur 3 kilowattheures d'énergie produit par la fission, 1 seul est converti en électricité. Les 2 autres sont réjéts sous forme de chaleur :
* dans les cours d'eau ou en milieu marin pour les réacteurs avec circuit de refroidissement "ouvert"
* dans l'atmosphère, par les tours aéroréfrigérantes, pour les réacteurs en circuit dit "fermés.

Enfin, l'eau est indispensable au refroidissement. Avec les sécheresses présentes et encore plus à venir, le fonctionnement même des centrales nucléaires est remis en question ! Et dire qu'il y a encore des personnes à croire dans le nucléaire pour sauver le climat...

De plus, Greenpeace montre que plusieurs projets de centrales risquent des inondations et submersion !

Cette conférence apporte de nombreux éclairages sur le lien entre le nucléaire et l'eau; des informations si peu prises en compte par les médias et les décideurs.

jeudi 19 décembre 2024

Dijon : "Territoire engagé pour la nature" ! Est-ce possible ?

Lettre ouverte du collectif "Sauvons les berges du Suzon" adressée à l'Office français de la biodiversité :
La Ville de Dijon ne peut pas être reconnue "Territoire engagé pour la nature" !
 
En réunion du Conseil municipal du lundi 16 décembre, la Ville de Dijon a voté pour présenter sa candidature à votre dispositif "Territoire engagé pour la nature". Derrière les grandes déclarations de la Maire et de son premier adjoint, nous venons vous éclairer sur la réalité des politiques de la Ville de Dijon qui vont à l'encontre du respect de la biodiversité, et par là même de la santé des habitant.e.s !

Commençons par rappeler que la cartographie du Ministère montre qu'entre 2011 et 2022, la Ville de Dijon a artificialisé plus de 30 hectares de sols, bien que les élus locaux s'en défendent avec ardeur devant la population et dans leurs communiqués.

Depuis 2 ans et demi, notre collectif "Sauvons les berges du Suzon" lutte contre le projet immobilier Venise-2 qui prévoit la bétonisation des 3 hectares du dernier grand espace de nature en ville au nord de Dijon, au profit du projet immobilier funestement dénommé Venise-2, car bordant le Suzon et détruisant au passage sa ripisylve.
Pétition, lettre ouverte, interventions en réunions publiques, plantation citoyenne, recours judiciaires : on ne compte plus les initiatives des habitant.e.s et des nombreuses associations partenaires pour demander aux élus de la Ville de Dijon d'annuler la vente des terrains votée en juin 2022 et le permis de construire accordé au promoteur en janvier 2023.
Sur ce terrain, outre l'îlot de fraîcheur naturel constitué par ce vaste espace et dont les riverain.e.s profitent spontanément, nous mettons en évidence une biodiversité rare et exceptionnelle pour un terrain en milieu urbain. C'est pourquoi nous l'avons labellisé "Réserve Urbaine de Biodiversité du Suzon" par décret citoyen en novembre 2022.

Un article de la revue scientifique Bourgogne-Franche-Comté Nature a d'ailleurs été consacré au “Bilan du suivi en papillons de jour d’une zone semi-naturelle péri-urbaine sur les rives du Suzon, à Dijon (Côte-d’Or)” [2]. Ce sont 60 espèces de papillons qui sont recensées : 55 espèces de papillons de jour (Rhopalocères) et 5 espèces de Zygènes, 7 espèces figurant sur la liste rouge des papillons menacés en Bourgogne.

Quant aux oiseaux, les relevés de terrain mettent en évidence 71 espèces d'oiseaux, dont 33 sont nicheurs. La proximité du Suzon est également favorable aux chiroptères.
La Réserve Urbaine de Biodiversité du Suzon n'est malheureusement pas le seul espace de biodiversité menacé à Dijon par les projets de bétonisation de la Maire et de son adjoint : chaque quartier est concerné à plus ou moins grande échelle par la suppression de la nature en ville. La plantation de centaines d'arbres sur le plateau de la Cras, tant mis en avant dans leur communication, ne remplace en rien les arbres matures délibérément abattus et surtout situés au plus proche des habitations, là où ils rafraîchissent vraiment les habitant.e.s.
Évidemment toute à la recherche d'un énième trophée supplémentaire garantissant "une visibilité, à l’échelle nationale et internationale, dans le cadre d'événements", la Ville de Dijon ne vous a pas présenté son bilan en matière de destruction du vivant et de détérioration des conditions de vie pour les habitant.e.s.

Madame la Directrice de l'Office français de la biodiversité, nous ne doutons pas qu'à l'appui de notre éclairage, vous allez rejeter la candidature de la Ville de Dijon au dispositif "Territoire engagé pour la nature".

Pour devenir un "Territoire engagé pour la nature", il faut "mobiliser ses équipes et ses citoyens, intégrer de la biodiversité dans tous ces domaines de compétences (urbanisme, routes, gestion d’espaces, éducation, culture, etc.), développer des actions et préserver ainsi l'environnement des générations futures." 


Le dossier de candidatures demande de faire une liste des engagements des communes pour l'"aménagement en faveur de la biodiversité", la "biodiversité locale"et la "mobilisation des habitants". 


Bien évidemment, il n' y a aucune question sur le nombre de territoires dégradés, artificialisés, sur le nombre de collectifs ou de pétitions citoyennes allant contre les projets de la ville. Bref, une fois de plus il faut regarder l'arbre qui cache la forêt détruite. Alors que vaut un label qui ne cherche qu'à montrer ce qui va bien tout en omettant ce qui va mal ?

vendredi 13 décembre 2024

Contre toute logique, François Rebsamen persiste à croire dans la croissance et le "technosolutionnisme".

Incroyable ! Malgré  un excellent exposé sur la perte de biodiversité, François Rebsamen persiste à croire dans la croissance et le "technosolutionnisme". Le 28 novembre, monsieur Bruno David, naturaliste et ancien président du Muséum d'Histoire Naturelle, a fait un exposé de la perte de biodiversité au conseil métropolitain de Dijon. La conclusion de François Rebsamen est affligeante.


Trente minutes d'exposé sur la situation actuelle de la biodiversité. Très efficace et de quoi remettre en question nos modes de vie. Quelques questions de la salle, puis François Rebsamen, président de Dijon métropole conclut par ces phrases : 


"La croissance est indispensable pour résoudre les problèmes de pauvreté et de misère que notre monde connait."
Pourtant, "si nous avons progressé, si le niveau de vie de la population mondiale s’est élevé, si notre confort s’est amélioré, c’est grâce à la croissance économique. Alors pour continuer à lutter contre la pauvreté, il est logique de vouloir plus de croissance.” Ce discours, dominant dans l’espace politique et médiatique, ne correspond pourtant pas aux conclusions de nombreux économistes et experts. L’un d’entre eux, Olivier de Schutter, spécialiste de la pauvreté et des droits sociaux, explique même que la croissance est devenue contre productive. Alors pour faire face aux défis à venir, à l’échelle nationale et internationale, pour lui, la réponse est évidente : il faut cesser de vouloir voir le PIB augmenter, il faut même cesser de s’y référer pour mesurer le bien être économique."
Il serait temps que François Rebsamen se renseigne...

Puis il rajoute que cette croissance doit être "sure", c'est à dire "porter le moins possible atteinte à l'environnement." 


Et aussi : "Le progrès technologique peut nous aider à cela." C'est ce qu'on appelle le "technosolutionnisme", c'est à dire croire que les solutions techniques vont résoudre les problèmes de la perte de biodiversité et du changement climatique.
Pour atteindre la neutralité carbone en 2050, l'ADEME a imaginé 4 scénario basés sur des options économiques, techniques et de société. La remarque de François Rebsamen s'apparente au 4ème scénario, celui appelé "le pari réparateur". Selon l'ADEME, c'est le scénario le moins efficace !...

Puis il conclut par : "Il faut commencer par la prise de conscience". Et oui ! Et notamment la sienne... car faut-il rappeler que ses choix c'est entre autre toujours de la publicité dans les rues, toujours des trajets en avion, toujours l'artificialisation des terres agricoles, toujours plus de téléphonie mobile,...

mercredi 11 décembre 2024

Madame Miettes, 1ère entreprise de l'agglomération dijonnaise à participer au 1% pour la planète

1 % pour la planète (en anglais 1% for the Planet) est un mouvement mondial porté par des entreprises qui ont décidé de donner 1 % de leur chiffre d'affaires à des associations de protection de l'environnement. Plus de cinq mille entreprises sont membres de ce mouvement. En France, 545 entreprises participent, dont 1 localement.

Chez Madame Miettes on trouve des fleurs de saison et cultivées en France ; ainsi que des articles de décoration originaux et artisanaux (vases, affiches, bougies etc..). Ce magasin de fleurs et de décoration est devenu récemment la première entreprise de l'agglomération dijonnaise à participer au 1% pour la planète.

Depuis 22 ans et grâce à plus de 5250 entreprises ou marques dans le monde aujourd’hui (à un rythme de 200 nouvelles par mois), plus de 655 millions de dollars ont été reversé à des associations de protection de l’environnement.

Alors que les association environnementales font un travail essentiel pour toutes et tous, elles sont de plus en plus en danger financièrement car leurs ressources diminuent. Lorsque des entreprises participent au 1% pour la planète, ce peut être un moyen pour aider les associations.

Concernant la boutique Madame Miettes, elle est aussi membre  du collectif "La fleur française". Selon le site web, le Collectif de la fleur française est une association au service de la fleur locale et de saison. C’est un réseau qui a vocation de soutenir une agriculture plus responsable et à faire évoluer les pratiques de consommation. (...) Aujourd’hui 85% des fleurs utilisées en France sont importées par avion pour la grande majorité. Les modes de production des fleurs étrangères sont difficilement traçables, qu’il s’agisse des conditions de travail ou de l’emploi d’intrants qui abîment notre planète." Actuellement seulement 5 structures locales sont adhérentes à La fleur française : 1 floriculteur et 4 fleuristes éco-responsables.

jeudi 5 décembre 2024

La "Fast Fashion" aussi dénoncée lors du "Black Friday"

Alors que XR Dijon dénonçait Amazon, Les Amis de la Terre Côte-d'Or étaient présent devant l'enseigne H&M afin d'informer les passants sur l'impact environnemental et social de la "Fast-fashion" (renouvellement ultra rapide des collections), en pleine période de surconsommation.

"150 milliards de vêtements produits chaque année, représentant jusqu’à 10 % des émissions de gaz à effet de serre mondiales. La fast fashion correspond à une production effrénée de vêtements et à une course vers les coûts de production les plus bas. Elle piétine le droit à l’environnement et perpétue des violations des droits humains et des personnes qui fabrique nos vêtements.

La mode est l’une des industries les plus polluantes de la planète. Le textile est le 3ème secteur consommateur d’eau dans le monde, après la culture de blé et de riz.
Aujourd’hui, 70 % des fibres synthétiques produites dans le monde proviennent du pétrole, ressource fossile limitée. Les vêtements en matière synthétique relâchent des microfibres plastiques à chaque lavage. 240 000 tonnes de microparticules de plastiques sont relâchées dans l’environnement chaque année dans le monde et finissent dans la nature et les océans, soit l’équivalent de plus de 24 milliards de bouteilles de plastique. 20 % de la pollution des eaux dans le monde serait ainsi imputable à la teinture et au traitement des textiles .

Selon l’ADEME  les émissions générées par l’industrie textile (vêtements et chaussures) représentent 4 milliards de tonnes équivalent CO₂  par an. C’est plus que l’impact des vols internationaux et le trafic maritime réunis. En 2050, le secteur textile émettrait même 26 % des émissions globales de gaz à effet de serre si les tendances actuelles de consommation se poursuivent.

En Europe, on se débarrasse chaque année de 4 millions de tonnes de textiles. 80% de ces vêtements finissent à la poubelle pour être finalement enfouis ou incinérés… Seulement 10 à 12% se retrouvent sur le marché de la seconde main. La France (2023), collecte environ 38% de ses textiles usagés, un chiffre qui reste insuffisant face à l’ampleur des déchets​.
En France, en 2022 : 3,3 milliards de vêtements vendus, soit 48 vêtements / habitant·e par an. Pourtant, pour respecter l’accord de Paris et limiter le réchauffement à +1,5°C en 2025, on devrait « consommer » 5 vêtements neufs / habitant·e / an.

Au lieu de réduire les volumes mis en marché, le secteur s’est lancé dans une fuite en avant. Durant les 10 dernières années, Zara, H&M et Primark ont accéléré leur rythme de production avec une nouvelle collection par semaine. Aujourd’hui, cette accélération s’aggrave encore avec des acteurs de l’ultra fast-fashion, comme Shein qui sort 7 200 nouveaux modèles par jour.

Ces dernières années, face à l’augmentation des salaires et des coûts de production dans certains pays, les marques de vêtements se sont réorientées vers de nouveaux sites de production encore moins chers, comme le Bangladesh et le Pakistan, pays dans lesquels les salaires sont les plus bas au monde, respectivement 0,32 cents et 0,55 cents US$/heure. Les travailleur.euses sont surexploité.es et les accidents industriels sont fréquents. Ces niveaux de rémunération s’accompagnent d’autres maux, violations des droits humains et sociaux lors de la production (80% de travailleuses) avec des salaires trop bas, des temps de travail très long, …

Le secteur du recyclage comme Emmaüs et les organismes qui gèrent les collectes du textile sont aujourd’hui totalement saturés de vêtements, situation causée par la surconsommation de produits à bas coûts, venant d’enseignes comme Shein, Primark, Temu, Boohoo. La plupart de ces produits ne sont pas recyclables ni incinérables. Cette situation met en péril l’ensemble du système de collecte (ref#1)(ref#2), conduisant certains acteurs de la filière à retirer ou condamner leurs containers.

A l’occasion du black Friday 2024, les Amis de la Terre interpellent les consommateurs et les pouvoirs publics pour demander :
1 – Limiter les quantités de vêtements produits
Les Amis de la Terre demandent la mise en œuvre d’une loi contraignante, consistant à plafonner les volumes de vêtements produits par l’industrie de la mode.
2 – Des salaires décents
Il est urgent d’imposer des salaires minimums dans les usines de production, notamment dans les principaux pays où l’industrie du textile est implantée.
3 – Réguler la publicité
Les mécanismes promotionnels et marketing jouent un rôle majeur dans le phénomène de surproduction. Interdire la publicité sur le textile ou à minima imposer une mention légale sur l’impact environnemental est crucial pour réduire les niveaux de production et informer les consommateur·ices en toute transparence.
4 – Établir des standards énergétiques & climatiques
Afin de faire bouger les lignes sur les méthodes de production du secteur textile pour réduire son impact environnemental et climatique, les Amis de la Terre demandent des standards européens obligatoires sur le mix électrique et l’efficacité énergétique de la production. Sans cela, les vêtements ne devraient pas être vendus dans l’Union européenne.
5 – Encourager la relocalisation et limiter les importations
Pour véritablement changer le modèle économique du secteur textile, il est urgent que le gouvernement développe un soutien public massif à la relocalisation textile en France. Il doit aussi s’engager à la mise en place d’un fonds réemploi et réparation minimal de 50 millions d’euros. En parallèle, il doit mettre en place des quotas sur les importations textiles afin de limiter la concurrence face à des pays où les normes sociales et environnementales sont quasi inexistantes.
6 – Le juste prix
Pour mettre un frein à une concurrence débridée et à un marché totalement dérégulé, il est urgent de proposer une évolution des prix sur les vêtements en fonction de leur impact climatique à travers des mécanismes d’éco-contribution, et de TVA modulée."

(En savoir plus avec l'étude des Amis de la Terre France et sur le projet de loi visant à réduire l'impact environnemental de l'industrie textile)

A noter que Dijon métropole soutient de facto cette sur-production et sur-consommation de vêtements en permettant à ces entreprises  polluantes de s'afficher dans les rues. Un choix délibéré de François Rebsamen, soutenu par Nathalie Koenders, alors qu'ils pourraient très bien ne réserver ces lieux d'affichages qu'à des associations locales et des artisans et commerçants locaux...

mercredi 4 décembre 2024

Le Black Friday, un jour noir teinté de sang

Vendredi 29 novembre, lors du "Black friday", le mouvement écologiste XR Dijon s'est mobilisé pour dénoncer l'impact environnemental et social d'Amazon :

"Le vendredi 29 novembre 2024 a été un jour bien sombre pour l'écologie.

Le Black Friday, instauré à la fin du 20ème siècle, attire davantage de clients avant les fêtes de Noël. Cette journée, ainsi que la semaine la précédent, est désormais une célébration de la surproduction et de la surconsommation destructrice de notre système capitaliste.

Mis en scène par des promotions monstrueuses et soutenu par des publicités invasives, le Black Friday pousse les consommateurs et les consommatrices à acheter des millions d'articles neufs, alors même que la crise climatique et sociale franchit des seuils critiques.

Extinction Rebellion Dijon, un collectif écologique militant, s'engage en faveur de la préservation de la planète et de ses habitants et habitantes. Pour cela, nous avons décidé, ce samedi 30 novembre 2024, de dénoncer le Black Friday en ciblant les points de réception des colis Amazon, symbole d'une consommation frénétique, de produits souvent futiles, livrés en 24h. A Dijon, la majorité de ces lockers ont pu être stylisés afin de rappeler les dommages provoqués par nos achats sur cette plateforme, accentués lors du Black Friday. Parralèllement, Attac Dijon s'est mobilisé aujourd'hui dans le centre ville pour sensibiliser les passants.

Cette action trouve un écho dans toute la France car plusieurs autres groupes d'Extinction Rebellion ont aussi redécoré les lockers Amazon de leur ville pour mettre en lumière l'addiction de notre société à ce type de consommation, continuellement biberoné par des multinationales capitalistes, dont Amazon est un pilier, et dont les intérêts commerciaux immenses font taire toute rationalité face aux ravages causés par le Black Friday.

Cette situation met en péril des milliers d'emplois locaux, entraînant une perte de diversité économique tout en accentuant les achats en ligne dans des entreprises étrangères, dont les pratiques éthiques, sociales et écologiques sont catastrophiques et dénoncées depuis longtemps.
En cette période d'inflation où beaucoup ont du mal à boucler les fins de mois, le Black Friday est un facteur d'endettement, notamment à cause des paiements en plusieurs fois et des crédits à la consommation. Amazon fait tout pour que leurs client.es achètent sans réfléchir, en grande quantité, et souvent des articles dont ils et elles n'avaient pas besoin. La dernière manette Xbox sans fil, ce grill électrique pour steak et paninis à seulement 30€ sont-ils vraiment nécessaires ? Amazon vous en convaincra !
De plus, les conditions de travail dans les entrepôts d'Amazon, mais aussi celles des livreurs, ont été maintes fois critiquées pour leur pénibilité. Les employés subissent souvent des pressions et des horaires complètement dérégulés (travail le dimanche) pour atteindre des objectifs de productivité, au détriment de leur bien-être. Ainsi, la recherche de bonnes affaires s'accompagne d'une exploitation accrue de la main-d'œuvre en France.
Enfin, chaque année, Amazon, comme d'autres multinationales, a recours à des montages financiers pour payer toujours moins d’impôt. A cause de cette évasion fiscale, des dizaines de milliards d’euros manquent au financement d’hôpitaux, d’écoles, de crèches, de transports publics et de la nécessaire bifurcation écologique pour répondre au changement climatique. Tandis qu'Amazon ne se gêne pas pour faire financer des emplois, des infrastructures (routes..) à grand coup d'aides publiques.
Par le biais de ses actions à travers toute la France, Extinction Rebellion continue de dénoncer le phénomène écocide qu'est le Black Friday, par exemple grâce au décrochage et à l'extinction de pub à Angers ou encore de collage et blocage de lockers en Bourgogne Franche-Comté.
Il est vital de s'engager pour promouvoir un commerce alternatif, local, respectueux de l'environnement et des êtres qui l'habitent.


Le Black Friday, un facteur de crise écologique...
On le sait, la frénésie provoquée par la peur de manquer « l'opportunité du siècle » conduit à l'achat des produits les plus polluants. En effet, les articles les plus en vogue durant le Black Friday sont ceux de l'industrie de la mode, de l'électroménager et de l'électronique et on sait qu'Amazon utilise le Black Friday pour brader ses prix. Or, ces produits nécessitent les plus grandes quantités de matières premières, vitales à la survie humaine, comme l'eau potable... Par exemple, et autres appareils électroniques. Une grande partie de ces produits sont souvent remplacés ou jetés après quelques années.
Selon une étude, 50 millions de tonnes de déchets électroniques sont produits chaque année dans le monde, et cette situation s’aggrave avec des événements marketing comme le Black Friday, largement propulsé par Amazon.
Le transport n'est qu'un des nombreux exemples de pollution importante, exacerbée par le Black Friday. On peut encore citer Amazon, dont "l’activité de stockage d’Amazon aurait généré 55,8 millions de tonnes de gaz à effet de serre en 2018, soit l’équivalent des émissions du Portugal".
On peut aussi rappeler que l’activité de stockage d’Amazon seule, aurait généré 55,8 millions de tonnes de gaz à effet de serre en 2018, soit l’équivalent des émissions du Portugal.
A l'heure où des millions de personnes sont victimes des changements climatiques, allant de la sécheresse à l'inondation, en passant par des tempêtes et des incendies, et perdent tout ce qu'ils ont construit, voire la vie... Peut-on vraiment continuer à soutenir ces multinationales qui entretiennent un système capitaliste meurtrier, comme Amazon et donc à entretenir le Black Friday, qui en est la principale vitrine ?
... Qui exacerbe les difficultés financières, tant pour les commerçants que pour les consommateurs.
Les grandes enseignes, telles qu'Amazon, Temu, Aliexpress, Shein... dominent le marché et écrasent souvent les petits commerçants qui n'ont pas les moyens de rivaliser avec les réductions massives, ce qui nuit à leur rentabilité et bien souvent, à leur pérennité."

A noter qu'à Longvic, dans la métropole dijonnaise, Amazon a pu s'implanter par la volonté de François Rebsamen, ancien maire de Dijon et Président de Dijon Métropole...