dimanche 9 mars 2025

Le faux problème des cormorans au lac Kir illustre parfaitement notre vision du monde

Il y a quelques jours le journal Le Bien Public titrait un de ses articles par : "« Cet oiseau détruit le monde de la pêche » : y a-t-il trop de cormorans au lac Kir ?" Et en introduction : "Au lac Kir à Dijon où la faune est riche, on trouve notamment des cormorans. Cet oiseau, piscivore, pose problème aux yeux du président de l’Union dijonnaise des fervents pêcheurs. Trop gourmand, le volatile menacerait, selon lui, la quantité de poissons présente dans les eaux de l’étendue d’eau." En fait, y a t il vraiment un problème ?

On peut lire que selon Yves Haymé, président des cette association de pêche : " « Un cormoran mange environ 400 grammes de poisson par jour. Si vous prenez cinquante oiseaux pour le lac Kir, vous calculez, et cela fait 20 kilos de poissons en moins par jour. Des pêcheurs ont pris des brochets cet hiver, qui mesuraient entre 72 et 80 centimètres et qui avaient des coups de bec de cormorans. Cet oiseau détruit le monde de la pêche. Si les gens prennent de moins en moins de poissons, c’est toute la profession qui en pâtit », dénonce-t-il. D’autant plus qu’il n’est plus possible de tirer le cormoran pour procéder à une régularisation de sa population : « Ce droit a été perdu. »

Plusieurs sources relatent bien qu'un cormoran mange environ 400g de poisson par jour. Des vidéos montrent cette façon impressionnante de les avaler. Quelques dizaines de cormorans seraient donc visible sur le lac Kir à Dijon. Une plaie selon Yves Haymé.
Ces cormorans sont arrivés naturellement au lac Kir, y ont trouvé des conditions de vie qui leurs conviennent. 


Il semble qu'il y ait donc une compétition entre ces oiseaux et les pêcheurs. Et selon les "normes" de l'espèce humaine, quand on estime (même subjectivement) qu'une espèce animale ou végétale ne nous convient pas alors il faut l'éradiquer ! La volonté de l'homme avant tout, lui d'abord ! C'est ce qu'on nomme tout simplement de l'EGOïsme. Trop peu de personnes pensent de façon globale en cherchant à ce que l'homme soit une part de l'ECOsystème. La vision égoïste est largement majoritaire. Deux visions du monde, deux visions de notre place dans la nature.

Selon une étude, les mammifères terrestres sauvages pèsent moins de 10 % du poids total des humains et sont 30 fois moins lourds que le bétail et les autres mammifères domestiques. Il serait intéressant de comparer le poids des oiseaux d'élevage avec ceux sauvages, idem avec les poissons.
Cette histoire de cormorans trop gourmands illustre parfaitement la volonté de la majorité des hommes de vouloir dominer la nature au lieu de chercher à vivre avec la nature.

vendredi 7 mars 2025

Réserve Urbaine de Biodiversité du Suzon : permis annulé !

La justice a rendu son jugement le 6 mars : le permis de construire est annulé ! La Réserve Urbaine de Biodiversité du Suzon pourra continuer d'exister. Attention toutefois à ce que Nathalie Koenders, maire de Dijon, ne décide de faire appel de cette décision et s'obstine à ne pas prendre en compte la demande des associations et plus largement des habitants pour  garder cet espace riche en biodiversité.

Communiqué :  Permis de construire annulé : les habitant.e.s exigent la protection définitive de la biodiversité du Suzon !

Par son jugement du 6 mars 2025, le Tribunal administratif de Dijon annule le permis de construire accordé le 23 janvier 2023 par la Ville de Dijon au promoteur du projet immobilier Venise-2. Le permis de construire de Venise-2, et le permis de construire modificatif qui avait été délivré le 17 octobre 2024, sont annulés au motif d'une "incertitude majeure sur le nombre d'arbres conservés et donc sur le nombre d'arbres finalement présents sur le tènement".

Cette victoire, c'est le fruit de la mobilisation citoyenne sur le terrain depuis 2 ans et demi, conjuguée au soutien indéfectible des associations requérantes (les Amis de la Terre Côte-d'Or, la Ligue de Protection des Oiseaux de Bourgogne-Franche-Comté, France Nature Environnement Côte-d'Or et les Ami-es des Jardins de l'Engrenage) qui ont permis le volet judiciaire de la lutte.

Par la préservation de 3 hectares de nature d'une destruction planifiée par la Mairie, la justice administrative a tranché : en jugeant que ce projet est illégal, elle prend enfin en considération le droit de l'environnement à sa juste valeur. Non seulement ce projet destructeur et irresponsable ne verra pas le jour, mais c'est aussi le droit de la nature qui s'en trouve renforcé.

Après l'annulation de la délibération de vente des terrains en mai 2024, cette nouvelle décision de justice vient légitimer la lutte du collectif Sauvons les berges du Suzon, qui n'a eu de cesse de démontrer bénévolement, au Maire de Dijon et sa première adjointe, devenue à son tour Maire, la richesse de la biodiversité du site durant de longs mois, transformés en années. Nous déplorons le mépris, encore montré récemment par la Maire en réunions publiques, vis-à-vis du travail sérieux mené par le collectif et soutenu par des milliers d'habitant.e.s pour montrer l'importance de cet espace de nature et de respiration, sans compter tout l'argent public dépensé en procédures...

La nouvelle Maire de Dijon, qui a hérité de ce dossier pourri, trouve aujourd'hui une voie de sortie pour une situation dans laquelle elle est enlisée : elle va donc annoncer l'abandon du projet immobilier Venise-2. Quels que soient le moment et la forme de son annonce, l'arrêt de la bétonisation restera une victoire des militant.e.s face aux élu.e.s, englués dans leur vision passéiste de l'attractivité urbaine.

Après avoir perdu 2 ans et demi en procédures judiciaires, nous demandons à la Maire de changer de méthode et de mettre en place immédiatement une instance de concertation des riverain.e.s et des habitant.e.s de Dijon pour la protection définitive de la biodiversité du Suzon !

Collectif Sauvons les berges du Suzon