jeudi 21 avril 2011

Un superbe exemple de greenwashing à Chenôve

"La nature en coeur de ville", titrait Le Bien Public le 6 juillet 2010 pour annoncer l'inauguration officielle d'un jardin partagé. "Dans le cadre de sa politique dynamique et innovante en matière de développement durable, la Ville de Chenôve a réalisé, autour de l’Escale Charcot, un « jardin partagé », en privilégiant trois axes sur le thème essentiel de la diversité biologique : découvrir, participer et sensibiliser. Ce jardin, avec ses prairies fleuries et ses senteurs, développe la nature au cœur de la ville. (...) L’occasion aussi de sensibiliser la population aux gestes écoresponsables pour la préservation collective et individuelle de l’environnement : un choix responsable d’une gestion écologique a été fait avec une réserve d’eau, le compost, le paillage et un bâti en bois et à l’énergie solaire."
Puis, le même journal titrait "Et au milieu pousse un jardin" dans un article du 10 juillet 2010. "Le Jardin partagé de l’Escale Charcot a été inauguré officiellement mercredi matin en présence d’une centaine de personnes, toutes venues découvrir quelque chose de nouveau, de rare pour ne pas dire exceptionnelle. En fait, il suffit d’imaginer que la ville, avec le côté urbain qui la caractérise, puisse accueillir un jardin privilégiant trois axes sur le thème de la diversité biologique : découvrir toute la richesse d’un écosystème en ville, participer au vivre ensemble en contribuant à la vie du jardin, sensibiliser aux gestes écocitoyens pour la préservation de la planète. (...) Le maire, Jean Esmonin, s’est réjoui de voir que le site est respecté de tous et a demandé aux enfants s’ils avaient déjà goûté ce qu’ils ont planté. Ces derniers ont dégusté leurs salades et radis, en précisant bien que les deux ne se marient pas ensemble sur le terrain. Il a également profité de ce moment pour informer la population que la ville a décroché le 1 er prix des villes moyennes à Florissimo."
Puis, le 25 mars dernier, Le Bien Public titrait "Semer, un art à apprendre". "En mai, les enfants sèmeront des céréales sur ce même jardin partagé. Il est prévu d’y faire pousser du sarrasin, du maïs, du tournesol et autre sorgho… « Les enfants plantent eux-mêmes. Ils sont attentionnés et motivés », se réjouit Bernardette Rémond. Du coup, ils ne détruisent pas ce qu’ils ont fait. Ils sont tellement fiers qu’ils le disent haut et fort à leur entourage qui lui aussi respecte ce jardin de toute une population. C’est la grande fierté de la municipalité et de son maire Jean Esmonin d’avoir su fédérer les habitants autour d’un projet en lien direct avec l’environnement."













Cet espace, au pied de grands immeubles, est réellement unique par son ouverture vers la population. Les enfants et les adultes viennent participer aux plantations et en profitent pour discuter entre eux. D'ailleurs, le magazine d'information de Chenôve en faisait sa couverture dans son édition de juin 2010.










Un tel endroit est réellement comme un "poumon vert" de part sa localisation et de part son ouverture.










Un endroit varié où se mêlent les sculptures artistiques des enfants et les plantations des plus grands.

Mais le "développement durable" n'est pas bien durable... En effet, le maire de Chenôve a présenté très récemment ses projets d'urbanisme. Et là, les petites fleurs ne tiennent pas la terre face au bétonnage. Ce lieu magique est destiné à être bétonné sous peu pour construire des immeubles d'habitation et autres bâtiments "nécessaires" (au milieu de l'image ci-dessus). Du vrai développement durable éphémère. Monsieur Jean-Pierre Garnier pourra alors ajouter la ville de Chenôve comme référence de ville spécialisée en "greenwashing".


Bétonner, bétonner, encore et encore. La folie des grandeurs pour avoir toujours plus d'habitants ("Atteindre 17000 habitants dans les prochaines années") est une caractéristique de plusieurs maires de l'agglomération dijonnaise. Ils parlent "développement durable" un jour, habitation écologique le lendemain, en omettant bien de mentionner qu'ils détruisent couramment le support de la vie: la terre.
Un point supplémentaire pour illustrer ce double langage se trouve dans le Cahier de la concertation du Plan Climat Energie Territorial porté par Le Grand Dijon, Dijon et la ville de Chenôve. Ainsi, page 33 il est écrit "Créer des jardins collectifs et pédagogiques en ville, utilisant des semences anciennes et non brevetées et permettant aux urbains de consommer sain, peu cher et de tisser du lien social." Page 43, l'objectif 1 est "repenser le partage de l'espace: Repenser le partage de l’espace, c’est accepter de nouvelles formes d’urbanisme (retour de la nature en ville…), admettre en son for intérieur que l’espace est limité (étalement urbain maîtrisé…). C’est aussi, à une échelle plus micro, repenser son quartier, y développer de nouveaux usages, devenir acteurs du changement…
Proposition d’action : Inciter chacun à se réapproprier son espace de vie (de quartier) et à en redevenir acteur. Par un jeu d’échanges et de concertation à l’échelle d’un quartier, il s’agit de susciter des initiatives et des expérimentations, inciter les habitants à créer des espaces de vie : jardins partagés, cafés…et développer ainsi de nouveaux usages et liens sociaux." Et page 44 "Faire entrer la nature dans la ville". Ou encore page 47: "Proposition d’action : Libérer dans chaque quartier un espace pour jardins partagés ; vergers, vignes, ruches,… gérés collectivement par les habitants, avec l’appui d’association. L’action proposée par les participants vise à réunir les bonnes conditions pour favoriser le lien social dans le cadre de la mise en œuvre de jardins partagés…Différents points sont proposés dont :
- Imposer à tout nouveau projet immobilier la mise à disponibilité de cet espace,
- Mettre à disposition les espaces verts pour transformation,
- Trouver un dispositif pour le partage de jardins privés non utilisés."













Au premier coup de pelleteuse sur cet espace, la HONTE tombera sur la ville de Chenôve et plus aucune crédibilité ne pourra être donné sur leur soit-disantes actions écologiques. Détruire une parcelle de vie s'apparente à un crime...
Laissons les plantes VIVRE et grandir!

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