Reconnue parmi les 50 villes les plus vertes de France, Dijon n’apparaît pas dans le palmarès des 10 premières villes de France d’une étude de l’union des entreprises du paysage (UNEP). Elles est néanmoins classée 4e ville dans la catégorie “patrimoine vert” et 9e dans la catégorie “promotion du végétal”. Dijon a un capital vert, mais encore du chemin à parcourir pour en faire un vrai fond de biodiversité.
L’Unep est la seule organisation professionnelle représentative des 28 400 entreprises du paysage reconnue par les pouvoirs publics. Ses missions consistent à défendre et promouvoir les intérêts de la profession, mais aussi à informer et aider ses adhérents dans leur vie d’entrepreneur. Elle a donc clairement réalisé ce classement sur des critères qui met en avant sa profession.
Petite définition wikipedia: dans les années 60, alors que la démographie et l’urbanisation sont en plein expansion dans le monde, les urbanistes désignent les jardins et espaces de détentes publics végétalisés par le terme : espace vert, étant donnée que ces sites sont représentés par la couleur verte sur les plans d’architectes et d’urbanisme.
Les espaces verts, peuvent être définis de deux manières :
* l’ensemble des espaces utilisées parcs urbains, jardins publics, squares, d’une certaine dimension, accessible à pied et à vélo mais non aux engins motorisés, et ne présentant pas de dangers pour les usagers, enfants en particulier.
* l’ensemble des espaces végétalisés et aquatiques d’une zone construite.
La définition ci-dessus montre qu’une grande pelouse rasée à ras sera aussi appelée “espace vert”. Une pelouse agréable pour marcher, pour jouer, agréable à la vue, mais il s’agit d’un espace presque sans vie. Presque qu’un seul type de flore: le gazon. En ce qui concerne la faune, elle est aussi quasi inexistante, celle-ci ne trouvant rien de bon pour se nourrir, se cacher, se reproduire. Bref, ces pelouses de nos parcs et jardins sont pratiquement vides de vie, malgré l’image que l’on peut en avoir.
De la biodiversité en ville
Plusieurs solutions existent pour avoir des espaces verts avec une biodiversité retrouvée.
* Les fauches tardives. Il s’agit tout simplement de ne pas couper l’herbe systématiquement, mais une fois par an par fauchage, vers le mois de septembre lorsque les plantes ont eu le temps de réaliser leur cycle de reproduction. Dijon s’y est mis récemment en certains lieux.
* Des zones libres. L’idée est de laisser des espaces sans aucune intervention humaine, ni même piétinement. Une flore et une faune s’installe d’elle-même au fur et à mesure du temps, une biodiversité en devenir.
* Les jachères fleuries : Pratiqué par de plus en plus de villes dont Dijon, ce sont des parcelles contenant un assortiment de fleurs qui produit un couvert de 50 cm à
1 mètre de hauteur. L’endroit rêvé par les abeilles et autres insectes pollinisateurs. On en trouve à Dijon, souvent en bordure de route, ce qui n’est pas sans conséquence sur le taux de mortalité des animaux .
* Des villes offrent des sachets de graines champêtres. Aux habitants de les semer sur leurs balcons ou tous autres espaces qu’ils souhaitent.
* Les pieds d’arbres. Fini les pesticides aux pieds des arbres à Dijon, l’entretien se fait par binage par le service des espaces verts, ce qui permet une certaine biodiversité. A savoir que tout le monde est encouragé pour s’occuper du petit bout de terre au pied des arbres devant chez soi.
* Les arbres morts. Dans la nature, les arbres croissent et meurent. Leur décomposition au sol constitue un lieu extrêmement riche et diversifié en organismes décomposeurs.
* De grands arbres. Certaines espèces animales vivent au niveau des branches des arbres, au sein des cavités, parfois strictement dans le bois décomposé des troncs abîmés. Pour cela, il est nécessaire de garder de grands arbres. S’ils sont affaiblis où présentent des crevasses ou cavités, rien ne sert des les abattre, un élagage doux et réfléchis permet de les conserver longuement, en totale sécurité.
* Une trame verte. Il s’agit d’un réseau d’espaces verts plus ou moins connectés qui permet la circulation de la faune d’un espace vert à un autre
La sensibilisation et reconnaissance
Tous les dijonnais aiment parcourir les dizaines d’espaces verts de la ville, mais combien d’entre nous sommes capable de donner le nom aux végétaux et animaux présents. Parfois faut il les voir, non pas qu’ils soient cachés, mais nous avons perdu le réflexe de la découverte. Un enfant sera émerveillé devant une fourmi, un bousier ou une plante à fleur “quelconque”, mais combien d’adultes s’intéresseront à un coléoptère venant se balader sur leur chaussure ?
La ville de Dijon a donc beaucoup de “patrimoine vert”, un atout pour promouvoir la biodiversité en ville et sa reconnaissance par les citoyens. Laissons la biodiversité envahir la ville pour le bonheur de tous. Et ne confondons plus espaces verts stériles et espaces de biodiversité retrouvée qui participent réellement à l’équilibre écologique de la ville !
Cet article a été publié dans le n°1 de "Le Miroir Magazine", mars 2014; version papier (disponible en kiosques) du journal en ligne
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