Le lundi 24 juin, le conseil municipal de Dijon a voté un voeu pour   une   ville   sans   cirques   avec animaux sauvages.
L'intervention de Stéphanie Modde (EELV):
Dijon mène  depuis  plusieurs  années une  politique  en faveur  de la  protection de la faune   et   de   la   flore   avec   son   plan   biodiversité.   La   reconquête   de   la   biodiversité à Dijon, et particulièrement des pollinisateurs, a d'ailleurs été récompensée par le Label Apicité. Alors que les rapports scientifiques sur la biodiversité sont alarmants, que la faune   sauvage   est   en   train   de   disparaître   de   façon   irréversible,   Dijon   souhaite poursuivre   ses   efforts.   En   effet,   les   animaux   sauvages   ne   peuvent  être   présentés comme une attraction mais doivent être protégés.
De nombreuses études vétérinaires publiées ces dernières années démontrent que les conditions   de   détention   et   de   dressage   des   animaux   sauvages   occasionnent   des pathologies avérées (troubles cardiaques, arthrite, stéréotypies et autres troubles du comportement).
Le   droit   français   fait  état   de   cette   problématique.   L'article   L.2141   du   code   rural affirme que « tout animal étant un être sensible doit être placé par son propriétaire dans   des   conditions   compatibles   avec   les   impératifs   biologiques   de   son   espèce   ». L’article R 21417, 3° du même code dispose qu’il est interdit de placer et de maintenir des animaux dans « un habitat ou un environnement susceptible d’être, en raison de son exiguïté, de sa situation inappropriée aux conditions climatiques supportables parl'espèce considérée ou de l’inadaptation des matériels, installations ou agencements utilisés, générant une cause de souffrances, de blessures ou d’accidents ».
Enfin,   La   Fédération   des   Vétérinaires   d'Europe   en   juin   2015   a   déclaré  qu’elle"recommande à toutes les autorités compétentes européennes et nationales d'interdire l'utilisation de mammifères sauvages dans les cirques itinérants dans toute l'Europe, compte tenu de l’impossibilité absolue de répondre de façon adéquate à leurs besoins physiologiques, mentaux et sociaux.»

La municipalité est garante de la moralité publique en évitant la mise en spectacle d'animaux   sauvages   ou   de   certains   animaux   domestiques   dans   des   conditions incompatibles avec leurs besoins biologiques et leur habitat, atteinte aux valeurs de respect de la nature et de l'environnement protégés par notre constitution.
Compte tenu   de   ces  éléments,   la   Ville   de   Dijon   souhaite   s’engager   aux   côtes   de centaines de communes comme Rennes, Strasbourg, Montpellier, Besançon, Bastia, de nombreux États (Allemagne, Autriche, Belgique, Danemark, Finlande, Grèce, Hongrie,Portugal, Suède...) et   des associations de défense du bienêtre animal qui ont pris position sur ce sujet.C'est pourquoi, réuni le 24 juin 2019, le Conseil municipal de Dijon :
- Se   déclare   en   faveur   de   l’interdiction   de   la   captivité  et   de   l’exploitation   des animaux   sauvages   dans   les   cirques   et   autres   spectacles   itinérants   impliquant   des animaux sauvages et demande au législateur de légiférer en ce sens.
- Se réserve la possibilité d’œuvrer par tous les moyens légaux à sa disposition à ce que Dijon n'accueille plus de spectacles de cirques utilisant des animaux sauvages.
- Dans l'attente, des contrôles systématiques devront être pratiqués pour que l'arrêté du   18   mars   2011,   fixant   les   conditions   de   détention   et   d’utilisation   des   animaux vivants d’espèces non domestiques dans les établissements de spectacle itinérant,  soit appliqué à tous les cirques avec animaux.
- Soutiendra activement les formes de cirque et de spectacle itinérants n’exploitant pas d’animaux   sauvages,   respectant   la   condition   animale   et   accompagnera   les   acteurs circassiens qui le souhaitent vers des pratiques adaptées à cette condition."
Des personnes avaient manifesté en ce sens dès le 21 juin devant la mairie de Dijon, anticipant ce voeux.
"On peut juger de la grandeur d'une nation par la façon dont les animaux y sont traités." (Gandhi)
 


 







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