vendredi 21 juillet 2023

Ireine ne serait pas aussi écolo qu'elle en a l'air

Les dijonnais connaissent les trottinettes électriques bleues de la société A12C4, nommées Ireine. Il s'agit de trottinettes électriques en libre service. La trottinette électrique, une solution écologique pour se déplacer ? Pas si sûr...

Sur le site internet de cette société, leur produit est présenté comme : "Sans émissions de CO2, notre concept de trottinettes électriques en accès libre a pour vocation de proposer une solution de mobilité écologique complémentaire aux transports en commun pour les petits trajets."

"Une mobilité écologique". En 2019, la société ARCADIS a étudié l'impact environnemental des trottinettes électriques en "free-floating" à Paris. Leur conclusion est sans appel : "Avec des émissions de CO2 plus importantes que celles des transports urbains, la trottinette électrique en « free-floating » dégrade le bilan carbone des métropoles. "

Et d'argumenter "Cette étude analyse le cycle de vie de la trottinette électrique, de sa fabrication à son exploitation, et dévoile que son utilisation, dans son mode d’exploitation actuel et sans plus d’encadrement par les pouvoirs publics, dégrade le bilan carbone des villes. A première vue vert, ce nouveau mode de transport contrarie en réalité les efforts déployés par les pouvoirs publics pour réduire l’empreinte carbone des transports, un des secteurs émettant le plus de gaz à effet de serre. Avec une émission de plus de 105g d’équivalent CO2 au kilomètre par passager, la trottinette électrique est beaucoup plus polluante que les transports publics. Son bilan carbone se rapproche de celui de la voiture individuelle, en covoiturage."



 

 

 

 

 

 

Deux points sont à noter dans leur étude :
* L’impact de l’énergie de recharge est marginal dans le calcul : seul, il ne peut donc être mis en avant pour démontrer la durabilité de ce moyen de transport. Le partenariat avec des fournisseurs d’énergie renouvelable n’offre quant à lui qu’un impact symbolique de réduction supplémentaire.
* Il est intéressant de constater que selon leurs hypothèses la trottinette électrique émet autant de CO2/km/passager que la voiture individuelle avec 3 passagers. Mais également, que la part des émissions relative à la fabrication est du même ordre de grandeur que celle de la voiture !

Trois mesures sont préconisées pour réduire l'impact :
* Une plus grande exigence dans le cahier des charges sur la localisation de fabrication, et/ou la présence d’un pourcentage minimum de matériaux recyclés dans les appareils. A titre de comparaison l’ADEME indique que la fabrication d’aluminium recyclé émet 14 fois moins de CO2/kg que celui non recyclé. Qu'en est-il de Ireine ?
* L’allongement de la durée de vie des trottinettes
* Enfin, l’optimisation des conditions d’exploitation : par la suppression ou la limitation de la collecte pour recharge (en rendant obligatoire ou en incitant la dépose sur des zones de recharges dédiées par exemple) ou encore par l’utilisation de véhicules électriques ou hybrides pour le ramassage.

Plus récemment, une vidéo du journal Le Monde pose la question de savoir si il faut conserver ou non ce mode de déplacement.

Enfin, une dernière information pour les possesseurs de trottinette électrique, la recharger peut être extrêmement dangereux !

Facile d'utilisation, la trottinette Ireine semble bien implantée à Dijon. Mais pour que Dijon devienne vraiment une référence écologique, il sera nécessaire (entre autres...) que les dijonnais abandonnent ce moyen de déplacement électrique pour se mettre au bon vieux vélo à propulsion musculaire.

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