vendredi 30 août 2024

La députée Océane Godard demande la libération de Paul Watson

Paul Watson, le grand défenseur des baleines, est emprisonné au Danemark, à la demande du Japon. La députée Océane Godard a écrit à Emmanuel Macron et au président Japonais pour demander sa libération.

"Monsieur le Président de la République,

Comme une triste coïncidence, l'arrestation de Paul Watson le 21 juillet dernier est venue, plus d'un siècle après sa publication, illustrer les propos d'Herman Melville dans son célèbre roman Moby Dick : "Dans ce bas monde, camarades de mer, le péché qui paie sa place peut voyager librement et sans passeport, tandis que la vertu pauvre se voit arrêtée, elle, à toutes les frontières".

Autrement dit, celui qui se bat pour la préservation de la biodiversité marine et, par voie de conséquence, pour la survie de notre espèce, est actuellement retenu en détention provisoire au Danemark. Son tort ? Avoir sauvé plusieurs milliers de baleines en luttant contre les pêches illégales encore pratiquées sur les différentes mers du globe.

Encore une fois les intérêts commerciaux prévalent sur la protection du vivant. Tous les moyens juridiques sont bons, même les plus disproportionnés. On mobilise Interpol, dévoyant au passage une organisation censée poursuivre les criminels et non les défenseurs de la nature. Une notice rouge n'est pas faite pour ceux qui protègent une espèce en danger, elle se justifie pour l'homicide, le viol ou encore le trafic d'êtres humains.

Aux antipodes de ces infractions pénales s'exprime le combat de Paul Watson. Depuis de longues années, ce marin hors du commun agit pour protéger la vie, la biodiversité et l'interdépendance de l'océan.

Son combat devrait susciter l'approbation générale : d'une part, il ne vise qu'à faire respecter le droit international en vigueur; d'autre part, il protège un mammifère crucial pour l'équilibre de nos océans et donc pour la vie sur terre.

En accueillant Paul Watson sur son territoire, la France a tenu son rôle historique de protection des militants politiques.

Elle a donc aujourd'hui le devoir de tout faire pour empêcher son extradition vers le Japon. Au-delà de son caractère inique, une telle mesure signifierait pour Paul Watson le risque d'un procès inéquitable et de conditions déplorables, comme l'a plusieurs fois dénoncé Human Right Watch à propos du Japon. Elle enverrait également un message dramatique à tous ceux qui se battent pour la préservation du vivant dans le monde.

Notre pays ne peut rester insensible au combat et à la résistance menée par Paul Watson.

Monsieur le Président de la République, le France doit exprimer une position claire et ne pas rester muette. Votre intervention, auprès des autorités danoises était nécessaire, il est désormais urgent d'intervenir auprès des autorités japonaises, comme je m'apprête à le faire en leur adressant un courrier. La voix de la France doit se faire entendre encore plus fortement en demandant la libération de Paul Watson. De nombreuses pétitions et tribunes, soutenues par des milliers de personnes, l'ont déjà réclamée. Il est temps d'inscrire notre action diplomatique dans le sillon de cette mobilisation populaire.

C'est la raison pour laquelle je vous appelle à la plus grande détermination pour défendre ce combat mené par un homme qui, aujourd'hui, le paie de sa liberté.

Je vous prie d'agréer, Monsieur le Président de la République, l'assurance de ma considération distinguée.

Océane Godard
Députée de la Côte-d'Or"

Madame Océane Godard a donc aussi écrit à Fumio Kishida, Premier ministre du Japon.

Pour en savoir plus sur Paul Watson :

Lien vers la pétition pour demander la libération de Paul Watson.

Par ces courriers, madame Océane Godard montre son rôle de députée et toute son envie de participer à protéger la biodiversité. A noter que les arguments avancés dans sa lettre à Emmanuel Macron pour demander la libération de Paul Watson sont valables pour tous les français impliqués dans leurs luttes pour la préservations de la vie sur terre, notamment contre tous les grands projets inutiles.
Espérons que cette démarche sera suivie d'autres preuves de sa volonté de députée engagée, un engagement qui peut être aussi local.

jeudi 29 août 2024

L'association La Chaine Verte cesse le ramassage des biodéchets

Communiqué : "Après 4 ans d’existence, l’association La Chaîne Verte met un terme à ses activités de collecte à vélo électrique et de compostage des déchets alimentaires de la métropole dijonnaise.

L’association La Chaîne Verte a été créée en 2020 pour collecter les biodéchets des restaurants de la métropole dijonnaise en vélo électrique et pour les valoriser par du compostage, service alors inexistant sur le territoire. La forte implication des 4 membres du conseil d’administration, des salariés et des bénévoles depuis 4 années ont permis à La Chaîne Verte de proposer son service de collecte à plus de 36 établissements et ainsi de faire en sorte qu’ils respectent la réglementation en vigueur (loi AGEC rendant obligatoire le tri à la source des biodéchets au 1er janvier 2024).

Les biodéchets, en France, représentent environ un tiers du volume des ordures ménagères collectées par les collectivités publiques, et la moitié de leurs poids. Sans compter les déchets sauvages, cela représente un gisement de déchets valorisables grâce au compostage qui pourraient donc éviter de finir en vapeur d’eau à l’incinérateur.

Si le bilan de ces 4 années de collecte, d’expérimentation, de déplacement à vélo électrique plus remorque, de compostage à la main et d’échange avec le public et nos client·es, est positif d’un point de vue moral et technique, il est négatif d’un point de vue financier.

En tant qu’activité nouvelle sur le territoire, la réussite de notre projet associatif était en effet conditionnée à plusieurs choses : un élargissement des rangs bénévoles pour assurer la relève des fondatrices, un soutien financier pour aider la structure à s'équiper pour lancer son activité, une confiance de la part de nouveaux et nouvelles clientes, et enfin, une aide au fonctionnement à long terme des collectivités locales afin de nous stabiliser en créant les emplois afférents. Malgré un travail acharné des salariés comme des bénévoles, malgré un nombre grandissant de client·es, de contrats signés avec des restaurants, des hôtels, des établissements privés, des collèges, des crèches, EPHAD et même une collectivité, le compte n’y est plus. Notre budget prévisionnel pour l’année 2024 n’est pas à l’équilibre. C’est donc avec tristesse que nous avons voté la fin de notre activité lors de notre dernière AG, aussi afin que l’ensemble de notre équipe puisse souffler et rebondir.

Pour autant, nous gardons une grande joie et une grande fierté d’avoir pu prouver la faisabilité d’un compostage de proximité, sans camion, ni méthanisation, d’une grande quantité de biodéchets. Bilan de notre service proposé aux professionnels : plus de 6 tonnes collectées en 2021, 39t en 2022, et 78t en 2023. Concernant l’expérimentation de collecte des particuliers en centre-ville pour Dijon Métropole, place Saint Bernard par exemple, le poids collecté par personne et par an atteignait 8,03kg début 2024, soit plus que l’objectif fixé par la métropole. L’équipe bénévole et salariée de La Chaîne Verte remercie donc toutes celles et ceux qui ont soutenu le projet et participé jusqu’au bout à cette aventure et espère que d’autres reprendront nos valeurs pour trouver une solution adaptée à une gestion durable des biodéchets en ville."

La Chaine verte a collecté pendant un temps les biodéchets en centre ville pour le compte de Dijon métropole. Maintenant ces biodéchets du centre ville ne sont plus collectés à vélo, mais par l'entreprise Suez avec l'utilisation d'une voiture... Un retour en arrière évident pour Dijon métropole, alors que toutes les grandes villes de France avancent clairement vers une solution de collecte à vélo. Un manque de volonté de soutenir une association locale au profit d'une entreprise côté en bourse...

mercredi 28 août 2024

Petites informations pour une rentrée des classes réussie

Communiqué des Amis de la Terre Côte-d'Or pour une rentrée des classes avec un impact environnemental moindre.

Introduction :
Lundi 2 septembre 2024, c’est la rentrée des classes pour 12 millions d’élèves en France, dont environ 327 000 en Côte-d’Or. Et comme chaque année, c’est la course aux achats de fournitures scolaires. Avec 12 millions d’élèves, cela en fait des cahiers, classeurs, stylos et autres outils qui vont être achetés.
Au delà du conseil de réutiliser ce qui peut l’être de l’année précédente, les Amis de la Terre Côte-d’Or souhaitent attirer l’attention sur l’impact environnemental des instruments d’écriture.
Qui s’est déjà posé la question de l’empreinte environnementale d’un simple stylo ? Après tout, c’est si petit, c’est anodin, non ? Et bien non, justement ! Pour un seul élève, oui, mais avec 12 millions, on ne rigole plus !

Développement :
Un peu de géographie et de chimie :
Un simple stylo BIC de base est composé de plastique, de laiton (cuivre + zinc) et de tungstène. Le plastique est fabriqué à partir de pétrole, un liquide que la terre a mis environ 60 millions d’années à fabriquer. On en trouve principalement aux Etats-Unis et dans les pays du Moyen Orient. Il a fallu creuser pour le récupérer, le transporter par pipelines qui nécessitent eux-même de l’énergie pour fonctionner, puis par pétroliers nécessitant du pétrole, puis par camions (besoin de pétrole) ou par trains  (besoin d’électricité) jusqu’à l’usine.
Le cuivre, le zinc et le tungstène peuvent provenir de carrières du Chili, du Pérou, de Chine. D’immenses engins et camions (fonctionnant au pétrole) sont nécessaires à leur extraction.
Une fois toutes ces matières assemblées en usine pour créer notre stylo, celui-ci sera transporté en camions jusqu’au magasin où les écoliers iront les chercher à pied, en transport en commun (utilisant du pétrole ou de l’électricité) ou en voiture (besoin de pétrole).

Deux petits exercices de mathématique :
* Sachant qu’un stylo bille de marque BIC de type Crystal pèse 5,8 g, que sa mine rechargeable pleine pèse 1 g et qu’il est vendu 100 millions de ce stylo par an en France
Question : Quelle masse de déchets pourrait-on économiser sur une année si tous ces stylos étaient rechargés au lieu d’être à nouveau achetés ?
Réponse : 480 tonnes, soit plus lourd qu’une rame de train TGV !
* Sachant qu’un surligneur de marque Stabilo pèse 18,35 g seul, mais 25,27 g avec emballage et qu’il est vendu 15 millions de ces surligneurs par an en France.
Donner la masse de déchets si tous ces surligneurs sont achetés emballés comparée au cas où ils sont achetés en vrac (sans emballage). (Avec l’hypothèse ici que tous les surligneurs soient vendus individuellement, ce qui n’est pas tout à fait le cas)
Réponse : 103,8 tonnes, soit la masse d’un peu plus de 3 tramways dijonnais !

Conclusion :
Une extraction des matières premières impactante suivie d’un transport planétaire, mais aussi 100 tonnes de déchets par ci, 480 tonnes de déchets par là, la rentrée des classes pèse lourd sur la planète. C’est pourquoi nous attirons l’attention sur le fait que chacun et chacune doit privilégier des instruments d’écriture rechargeables et en vrac. Et aussi sur l’importance de prendre soin de ces objets « presque » anodins afin d’en changer le moins possible. Enfin, quand votre marqueur ou stylo ne fonctionne plus, préférez son recyclage (https://stylos21.org/home-pages/) à son incinération. Il pourra servir à fabriquer du mobilier de jardin par exemple.

Bonne rentrée scolaire à toutes et tous

Les Amis de la Terre Côte-d’Or