vendredi 28 mars 2025

Pour résoudre les problèmes environnementaux, la solution consiste t elle à ne pas en parler ?

Le collectif Printemps Dijonnais (élus de la Droite et du Centre emmenés par François Xavier Dugourd) a lancé une consultation au près des dijonnais sur leurs points de vue de la ville. Plus de 500 contributions. Restaurer l’ordre et la sécurité à Dijon serait la priorité des Dijonnais. L'environnement est le grand absent du questionnaire, solution facile pour éluder le sujet...

Dans un communiqué le collectif résume ainsi le résultat de son questionnaire : "Préserver le patrimoine et l’offre culturelle à Dijon", "Améliorer les déplacements des Dijonnais" et "Restaurer l’ordre et la sécurité à Dijon, priorité des Dijonnais".
Sur le sujet de la protection de l'environnement, aucun avis. Normal, aucune question n'a vraiment abordé le sujet !

François Xavier Dugourd et ses collègues ont-ils conscience que "la protection de l'environnement" arrive pourtant en 3ème place des préoccupations des jeunes français selon un sondage Ipsos

A un an des prochaines élections municipales, cette situation de ne pas prendre en compte les problématiques environnementales par ces politiciens locaux est de mauvais augure. Espérons que les autres ne feront pas de même.

Pourtant, quelques jours plus tôt, l'association Dijon Avenir publiait l'analyse des contributions dijonnaises du Grand débat national. Ce Grand débat (réalisé en 2019) portait sur 4 thématiques : la transition écologique, la fiscalité et les dépenses publiques, la démocratie et la citoyenneté, l'organisation de l'Etat et des service publics. "Dans le cadre de son diagnostic citoyen partagé, Dijon Avenir a analysé les 1 000 contributions des Dijonnais·es ayant répondu à la consultation organisée dans le cadre du “Grand débat national” sur les deux thématiques « transition écologique » et « démocratie et citoyenneté ».
Sur leur site on peut y lire : "La restitution et l’analyse des contributions dijonnaises du Grand débat national confirment également les tendances de plusieurs enquêtes et sondages nationaux récents, qui mettent en évidence les craintes de la population face aux risques d’effondrement", "Sur la thématique “Transition écologique”, avant même de parler des craintes pour l’avenir, 75 % des répondants témoignent déjà d’une vie quotidienne impactée par le changement climatique.", "les Dijonnais·es se sont aussi beaucoup exprimés sur le sujet des transports. Il apparaît que nombre d’entre eux aspirent à une limitation du nombre de voitures en ville, avec des solutions de déplacement alternatives mises à disposition."

Les mois qui viennent seront très instructifs sur la place que vont donner les candidats aux élections municipales de Dijon sur le changement climatique et la perte de biodiversité. A suivre...

dimanche 16 mars 2025

Mobilisation pour interpeller les sénateur.ice.s de Côte-d’Or sur les dérives de la fast fashion

Ce vendredi 14 mars, un collectif d'associations étaient mobilisés à Dijon, pour interpeller les sénateur.ice.s de Côte- d'Or sur les dérives de la fast fashion et les inciter à mettre le sujet à l'ordre du jour du sénat de leurs prochaines séances.

Communiqué :  "Ce vendredi 14 mars à 12h, les associations Les Amis de la Terre Côte d’Or, France Nature Environnement Côte-d’Or, Ethique sur l’Ethiquette, Educ-éthique relais Artisans du Monde, ATTAC21, La Recyclade, Oxfam Dijon Emmaüs Dijon-Norges et Greenpeace Dijon seront mobilisés place du Bareuzai à Dijon, avec un objectif : interpeller les sénateur.ice.s de Côte- d’Or sur les dérives de la fast fashion et les inciter à mettre le sujet à l’ordre du jour du sénat de leurs prochaines séances. Les organisations ont aussi directement interpellé les sénateurs et sénatrices par courrier.

Pourquoi maintenant ?
Le 14 mars dernier, l’Assemblée Nationale votait une loi contre la fast fashion. Un an plus tard, le sujet n’a toujours pas été mis à l’ordre du jour au Sénat… Mais une opportunité se présente : le 19 mars, la conférence des Présidents du Sénat pourra décider de mettre cette loi à l’ordre du jour d’une prochaine séance. A travers cette mobilisation, les associations signataires veulent remettre la loi contre la fast-fashion en haut de la pile des dossiers, afin d’enfin ouvrir la voie à une industrie de la mode plus soutenable.

Pourquoi une loi contre la fast-fashion ?
Violation des droits humains, pollution de l’eau [70% des fibres produites dans le monde pour l’industrie textile proviennent du pétrole. Au fil des lavages en machine, ces dérivés de pétrole finissent dans notre eau sous forme de microparticules de plastique : c’est au total l’équivalent de plus de 24 milliards de bouteilles de plastique.] et l’air, aggravation de la crise climatique, casse sociale, perte massive d’emplois en France, travail d’esclaves des populations ouighours en Chine et des enfants dans les pays de production : si la fast fashion peut autant casser les prix, c’est avec de graves conséquences. L’industrie de la mode à l’échelle mondiale représente 10 % des émissions de gaz à effet de serre et 20% de la pollution de l’eau.

La consommation de vêtements ne fait que s’accélérer. En France en 2022, 3,3 milliards de vêtements se sont vendus, soit 48 vêtements par habitant·e par an. C’est 30% de plus qu’il y a 10 ans. Cette production effrénée compromet les efforts de réduction de GES à l’échelle mondiale. Production, transport, passage en machine… chaque étape apporte son lot de catastrophes.

La filière des déchets du textile est en crise du fait d’un trop-plein. » Alors qu’on se débarrasse chaque année de 4 millions de tonnes de textiles en Europe, seulement 10 à 12% se retrouvent sur le marché de la seconde main. C’est assez pour saturer les organismes de collecte comme Emmaüs de vêtements de piètre qualité provenant d’enseignes telles que Shein, Primark, Décathlon, H&M…
La grande majorité est ainsi incinérée, enfouie, ou finit sa vie sur une plage du Ghana, notamment.

Une mobilisation à travers le pays pour un premier pas historique
Face à cette catastrophe, il est essentiel que les responsables politiques encadrent les pratiques de l’industrie textile par des lois contraignantes. Bien que la proposition de loi votée à l’Assemblée nationale le 14 mars 2024 aille dans ce sens en définissant et pénalisant les pratiques de la fast- fashion, elle reste aujourd’hui à l’arrêt, faute d’une volonté politique affirmée de transition vers une mode durable.

C’est pourquoi les associations membres du collectif https://stopfastfashion.fr sont mobilisées dans toute la France aujourd’hui. En Côte-d’Or, les associations co-signataires appellent Alain HOUPERT, Anne-Catherine LOISIER et François PATRIAT, sénateurs et sénatrice de Côte-d’Or, à faire preuve de courage politique en inscrivant cette proposition de loi à l’ordre du jour du Sénat. L’ensemble du secteur doit respecter l’environnement et les droits des travailleurs.

Environ 400 flyers d’informations ont été distribués aux passants et 150 lettres ont été signées par les passants en moins de 30 minutes ce qui a permis d’envoyer 50 exemplaires de ces lettres à chacun de nos trois sénateurs.

Associations co-signataires :
Les Amis de la Terre Côte d’Or
France Nature Environnement Côte-d’Or Ethique sur l’Ethiquette
Educ-éthique relais Artisans du Monde ATTAC21
La Recyclade
Oxfam Dijon
Emmaüs Dijon-Norges
Greenpeace Dijon"

jeudi 13 mars 2025

La nature en deuil

A Dijon comme dans toutes les régions, la LPO s'est mobilisée ce jeudi 13 mars en réaction aux régressions environnementales qui s’enchainent depuis plus d’un an sur fond de crise agricole. Cette action symbolique avait pour objectif de sensibiliser au danger des politiques publiques qui négligent la biodiversité, et de faire entendre la voix des citoyens et des acteurs de la protection de la nature face à un renoncement préoccupant pour notre avenir commun.

Communiqué : "La préservation de la biodiversité est portée disparue, la nature est en deuil. Ce jeudi 13 mars, une oraison funèbre est prononcée lors d’une vingtaine de cérémonies organisées partout en France par les antennes régionales de la LPO. Nos bureaux resteront en berne jusqu'au 21 mars afin d’exprimer la consternation de l’association face à l’ampleur du décalage entre la gravité de la crise écologique et l’enchaînement des régressions environnementales depuis plus d’un an.

Les rapports publiés en décembre 2024 par les experts internationaux de la Plateforme intergouvernementale scientifique et politique sur la biodiversité et les services écosystémiques (IPBES) dressent un bilan sans appel : l’érosion alarmante de ce patrimoine naturel inestimable met en péril les économies, les moyens de subsistance, la sécurité alimentaire et la santé des populations partout sur Terre. Nous n’avons pas de planète B, même si certains visent Mars.

La France vient pourtant de franchir un nouveau cap en adoptant, à marche forcée, des reculs environnementaux sans précédent lors du vote de la loi d’orientation agricole (LOA) le 20 février dernier. En dépénalisant des atteintes graves telles que la destruction d’espèces protégées ou l’arasement de haies champêtres, et en assouplissant les réglementations sur les pesticides, ce texte enfonce un clou supplémentaire dans le cercueil de la biodiversité.

Il s’agit d’une rupture inédite qui met brutalement fin à un demi-siècle de progrès continus en matière de réglementations environnementales dans notre pays. Depuis la première loi sur la protection de la nature en 1976, jamais le droit n’avait ainsi fait marche arrière.

L’Etat revient méthodiquement sur de trop rares avancées favorables à la biodiversité : détricotage de l’objectif “Zéro artificialisation nette”, facilitation de la commercialisation et épandage par drones des produits phytosanitaires, réintroduction d'insecticides néonicotinoïdes interdits en France depuis 2018 en raison de leur toxicité avérée pour les écosystèmes naturels, déclassement des zones humides, assouplissement des procédures relatives à l’implantation de projets industriels ou de mégabassines, rétablissement de la régulation des cormorans en eaux libres, etc. En parallèle, les lanceurs d’alerte sont criminalisés tandis que des attaques injustifiables sont orchestrées contre des organismes publics dont le rôle est crucial pour la transition écologique des territoires, tels l’OFB, l’ADEME, l’ANSES, la CNDP et l’Agence bio.

La situation n’est guère meilleure à l’échelle de l’UE, qui abdique devant les lobbies industriels, abaisse le statut de protection du loup, renonce aux ambitions de son Pacte vert et de sa Politique agricole commune. Quant au reste du monde, les récentes COP sur le climat, la biodiversité et la réduction de la pollution plastique n’ont été qu’une succession de rendez-vous manqués avec l’avenir, entre discussions stériles et promesses vaines. Dans le contexte géopolitique actuel, que peut-on vraiment attendre de la Conférence des Nations Unies sur l'Océan (UNOC 2025) qui se tiendra à Nice en juin prochain ? Le poumon de notre planète est pourtant à bout de souffle."

dimanche 9 mars 2025

Le faux problème des cormorans au lac Kir illustre parfaitement notre vision du monde

Il y a quelques jours le journal Le Bien Public titrait un de ses articles par : "« Cet oiseau détruit le monde de la pêche » : y a-t-il trop de cormorans au lac Kir ?" Et en introduction : "Au lac Kir à Dijon où la faune est riche, on trouve notamment des cormorans. Cet oiseau, piscivore, pose problème aux yeux du président de l’Union dijonnaise des fervents pêcheurs. Trop gourmand, le volatile menacerait, selon lui, la quantité de poissons présente dans les eaux de l’étendue d’eau." En fait, y a t il vraiment un problème ?

On peut lire que selon Yves Haymé, président des cette association de pêche : " « Un cormoran mange environ 400 grammes de poisson par jour. Si vous prenez cinquante oiseaux pour le lac Kir, vous calculez, et cela fait 20 kilos de poissons en moins par jour. Des pêcheurs ont pris des brochets cet hiver, qui mesuraient entre 72 et 80 centimètres et qui avaient des coups de bec de cormorans. Cet oiseau détruit le monde de la pêche. Si les gens prennent de moins en moins de poissons, c’est toute la profession qui en pâtit », dénonce-t-il. D’autant plus qu’il n’est plus possible de tirer le cormoran pour procéder à une régularisation de sa population : « Ce droit a été perdu. »

Plusieurs sources relatent bien qu'un cormoran mange environ 400g de poisson par jour. Des vidéos montrent cette façon impressionnante de les avaler. Quelques dizaines de cormorans seraient donc visible sur le lac Kir à Dijon. Une plaie selon Yves Haymé.
Ces cormorans sont arrivés naturellement au lac Kir, y ont trouvé des conditions de vie qui leurs conviennent. 


Il semble qu'il y ait donc une compétition entre ces oiseaux et les pêcheurs. Et selon les "normes" de l'espèce humaine, quand on estime (même subjectivement) qu'une espèce animale ou végétale ne nous convient pas alors il faut l'éradiquer ! La volonté de l'homme avant tout, lui d'abord ! C'est ce qu'on nomme tout simplement de l'EGOïsme. Trop peu de personnes pensent de façon globale en cherchant à ce que l'homme soit une part de l'ECOsystème. La vision égoïste est largement majoritaire. Deux visions du monde, deux visions de notre place dans la nature.

Selon une étude, les mammifères terrestres sauvages pèsent moins de 10 % du poids total des humains et sont 30 fois moins lourds que le bétail et les autres mammifères domestiques. Il serait intéressant de comparer le poids des oiseaux d'élevage avec ceux sauvages, idem avec les poissons.
Cette histoire de cormorans trop gourmands illustre parfaitement la volonté de la majorité des hommes de vouloir dominer la nature au lieu de chercher à vivre avec la nature.

vendredi 7 mars 2025

Réserve Urbaine de Biodiversité du Suzon : permis annulé !

La justice a rendu son jugement le 6 mars : le permis de construire est annulé ! La Réserve Urbaine de Biodiversité du Suzon pourra continuer d'exister. Attention toutefois à ce que Nathalie Koenders, maire de Dijon, ne décide de faire appel de cette décision et s'obstine à ne pas prendre en compte la demande des associations et plus largement des habitants pour  garder cet espace riche en biodiversité.

Communiqué :  Permis de construire annulé : les habitant.e.s exigent la protection définitive de la biodiversité du Suzon !

Par son jugement du 6 mars 2025, le Tribunal administratif de Dijon annule le permis de construire accordé le 23 janvier 2023 par la Ville de Dijon au promoteur du projet immobilier Venise-2. Le permis de construire de Venise-2, et le permis de construire modificatif qui avait été délivré le 17 octobre 2024, sont annulés au motif d'une "incertitude majeure sur le nombre d'arbres conservés et donc sur le nombre d'arbres finalement présents sur le tènement".

Cette victoire, c'est le fruit de la mobilisation citoyenne sur le terrain depuis 2 ans et demi, conjuguée au soutien indéfectible des associations requérantes (les Amis de la Terre Côte-d'Or, la Ligue de Protection des Oiseaux de Bourgogne-Franche-Comté, France Nature Environnement Côte-d'Or et les Ami-es des Jardins de l'Engrenage) qui ont permis le volet judiciaire de la lutte.

Par la préservation de 3 hectares de nature d'une destruction planifiée par la Mairie, la justice administrative a tranché : en jugeant que ce projet est illégal, elle prend enfin en considération le droit de l'environnement à sa juste valeur. Non seulement ce projet destructeur et irresponsable ne verra pas le jour, mais c'est aussi le droit de la nature qui s'en trouve renforcé.

Après l'annulation de la délibération de vente des terrains en mai 2024, cette nouvelle décision de justice vient légitimer la lutte du collectif Sauvons les berges du Suzon, qui n'a eu de cesse de démontrer bénévolement, au Maire de Dijon et sa première adjointe, devenue à son tour Maire, la richesse de la biodiversité du site durant de longs mois, transformés en années. Nous déplorons le mépris, encore montré récemment par la Maire en réunions publiques, vis-à-vis du travail sérieux mené par le collectif et soutenu par des milliers d'habitant.e.s pour montrer l'importance de cet espace de nature et de respiration, sans compter tout l'argent public dépensé en procédures...

La nouvelle Maire de Dijon, qui a hérité de ce dossier pourri, trouve aujourd'hui une voie de sortie pour une situation dans laquelle elle est enlisée : elle va donc annoncer l'abandon du projet immobilier Venise-2. Quels que soient le moment et la forme de son annonce, l'arrêt de la bétonisation restera une victoire des militant.e.s face aux élu.e.s, englués dans leur vision passéiste de l'attractivité urbaine.

Après avoir perdu 2 ans et demi en procédures judiciaires, nous demandons à la Maire de changer de méthode et de mettre en place immédiatement une instance de concertation des riverain.e.s et des habitant.e.s de Dijon pour la protection définitive de la biodiversité du Suzon !

Collectif Sauvons les berges du Suzon

vendredi 21 février 2025

François Rebsamen fait l'impasse sur l'impact environnemental de l'IA

Le 14 février, François Rebsamen, président de Dijon Métropole et ministre de l'aménagement du territoire et de la décentralisation était à l'école PolyTech de Dijon pour parler de l'Intelligence Artificielle (IA), notamment du programme CAIRE (Citizen-oriented Artificial Intelligence training for a Responsive Education). Selon les articles de presse, il a montré une volonté de développer l'IA sur les territoires sans jamais aborder des aspects écologiques négatifs sous-jacents.

"L’objectif est de former aux usages de l’intelligence artificielle 28 000 personnes en France dans les prochaines années en privilégiant les étudiants en formation initiale, les personnes en formation continue ainsi que les professionnels déjà en poste afin qu’ils deviennent à leur tour formateurs. D’un budget global de 13 millions d’euros, CAIRE bénéficie du soutien de France 2030 à hauteur de 7,8 millions d’euros. (...) « On est aux balbutiements en matière de compétences d’où l’importance de CAIRE pour l’égalité d’accès à la connaissance. CAIRE va rayonner sur le territoire et réduire la fracture numérique. » (...) « Il faut former de plus en plus de gens. Une smart city comme Dijon améliore la gestion de l’espace public, accélère la venue des secours et offre un meilleur cadre de vie aux habitants. L’ensemble du territoire va profiter de ces avancées même si toutes les communes n’ont pas les ressources pour mettre en œuvre une smart city ». (...) « L’IA ne va pas nous dévorer si elle est bien maitrisée et respectueuse. La nouvelle révolution industrielle qui est là passe par l’IA. Un pays comme le notre ne peut pas passer à côté. » (source: echodescommunes.fr)

L'IA ne rime pas avec climat. En effet, l’industrie mondiale des centres de données, de l’IA et des cryptoactifs devrait doubler sa consommation d’électricité d’ici 2026, générant un surplus de 37 milliards de tonnes de CO2 dans l’atmosphère. Ce qui représente l’équivalent de la consommation annuelle d’un pays comme le Japon. En France, ce seul secteur devrait générer, chaque année, 50 millions de tonnes de CO2 en 2050, alertent les autorités de régulation Arcep et Arcom.
Les calculs nécessaires pour les calculs de l'IA nécessitent des super-calculateurs , c'est à dire des machines qu'il a fallu fabriquer avec de nombreux métaux différents et parfois rares, de l'électricité pour les faire fonctionner et les refroidir, ainsi que de grandes quantités d'eau à tous les niveaux (constructions, refroidissement). Un article de l'école de nouveaux métiers de la transition écologique indique que "l’utilisation de ChatGPT est très énergivore, c’est indéniable. Selon Shaolei Ren, si 10 % des travailleurs américains l’utilisaient une fois par semaine pendant un an pour rédiger un courriel, cela entraînerait une consommation de 435 millions de litres d’eau et 121.517 mégawattheures d’électricité. Cette quantité d’énergie serait suffisante pour alimenter tous les foyers de Washington DC pendant 20 jours."

Pour l'anecdote, l'association Les Amis de la Terre Côte-d'Or avait envoyé ses voeux de bonne année 2025 avec un message sur le thème de l'IA.
Attention que le programme CAIRE, et plus généralement l'IA ne devienne pas une Intelligence Augmentée pour cerveaux diminués...

Une fois de plus François Rebsamen fantasme sur une croissance et un développement économique infini tout en occultant les aspects environnementaux.

samedi 15 février 2025

Stop au fleurissement des tombes par les fleurs en plastique

Les associations Les Amis de la Terre Côte-d'Or et Forestiers du Monde ont écrit aux 698 maires de Côte-d'Or, ainsi qu'à la cinquantaine de paroisse du département, afin de leur demander d'interdire les fleurs en plastique dans les cimetières en raison de la pollution qu'elles génèrent.

Monsieur, Madame le Maire,

Vous avez très certainement entendu parler du changement climatique et de l’effondrement de la biodiversité, avec ses très nombreuses conséquences. Nos petits gestes ici peuvent produire de grands malheurs partout.

Nous savons toutes et tous désormais combien le plastique pollue les terres et nos océans. Ainsi, l’ADEME estime que les trois quarts des sols français sont contaminés par des microplastiques, dont 70 % mesurent moins de 2mm. L’humanité produit plus de 430 millions de tonnes de plastique chaque année, deux tiers correspondant à des produits à courte durée de vie qui deviennent rapidement des déchets, se déversent dans l’océan et, souvent, se retrouvent dans la chaîne alimentaire humaine.

En votre qualité de Maire, vous entendez vous aussi contribuer à l’avènement d’un monde meilleur dans lequel les besoins humains fondamentaux de tous seront satisfaits sans compromettre la capacité des générations futures à satisfaire les leurs, à savoir :
– l’accès, en qualité et quantité suffisantes à l’air, l’eau, l’alimentation, l’énergie, l’habitat, la santé, l’éducation, l’information et la culture,
– l’accès et le partage des ressources naturelles de façon équitable et sans prédation excessive,
– le droit de chacun à vivre (et à travailler) dans un environnement sain et de le préserver
– le respect de la vie sous toutes ses formes (animales, végétales,) et en tous milieux (eau, air, terre), car l’être humain se situe tout au bout de ces chaînes de vie,
– la conservation de la forêt et partout où elle disparaît, l’engagement de projets d’afforestations biodiverses citoyennes

Nous vous écrivons aujourd’hui car les matières plastiques envahissent de plus en plus les cimetières et c’est par bennes entières que les fleurs en plastique finissent leur vie dans le meilleur des cas. Car bien souvent avec le temps, elles s’effritent et se délitent en particules très fines sur le sol et finissent par rejoindre nos ruisseaux, nos cours d’eau, nos rivières, nos fleuves pour finir dans nos océans !

En tant que Maire, et disposant de pouvoirs de police pour protéger l’environnement, notamment en matière de circulation, de gestion des déchets, et de protection de la ressource en eau, vous êtes un acteur clé dans la mise en œuvre de la transition écologique à l’échelle locale, c’est pourquoi nous vous proposons d’agir en interdisant tous les fleurissements en plastique des cimetières de votre commune et de suggérer aux familles qui veulent honorer leurs morts de favoriser les fleurs en pot de terre. Interdire les fleurs en plastique dans vos cimetières, comme sur la commune de Malzéville, serait un geste fort, à la fois écologique et symbolique. Ce serait aussi un message d’espoir, montrant que votre commune s’inscrit dans une dynamique responsable et tournée vers l’avenir.

Ainsi vous participerez vous aussi au maintien d’une planète vivable. Toutes et tous ensemble nous pouvons et devons agir afin de préserver la vie sur Terre.

Avec tout notre respect et nos remerciements pour l’attention que vous porterez à cette demande, nous vous prions d’agréer, Monsieur, Madame le Maire, l’expression de nos salutations distinguées.

Les Amis de la Terre Côte d’Or
Forestiers du Monde

dimanche 2 février 2025

Manifestation des agents de l'Office Français de la Biodiversité

Menaces, intimidations, locaux saccagés… l’Office français de la biodiversité (OFB) est désigné comme bouc émissaire de la crise agricole. Le 31 janvier, les 3 000 agents de l’Office français de la biodiversité, dont 1 700 inspecteurs de l’environnement chargés de faire respecter la réglementation environnementale, ont été appelés à faire grève par leur intersyndicale. Ils étaient une centaine devant la préfecture de Côte-d'Or.

Une pétition est en cours pour montrer son soutien aux agents de l'Office Français de la Biodiversité :

"Les mises en cause injustes des inspecteurs de l'environnement de l'Office français de la biodiversité, police de l'environnement chargée de rechercher les atteintes à la biodiversité et aux écosystèmes, rendent nécessaires leur soutien et leur union.

Ils sont dévoués à leurs missions au service du public, ils protègent la société toute entière contre la dégradation de la qualité de l'eau, de l'atteinte portée aux espèces protégées, aux milieux naturels dans l'intérêt de tous et ils font face à des intimidations, des menaces, des dégradations allant jusqu’à la violence et à la mise en danger de leur vie.

Les agents de l'OFB possèdent des points communs avec les exploitants agricoles qu'ils respectent, avec qui ils partagent une fine connaissance des territoires et des espaces ruraux. Il y a plus de proximité entre les techniciens de l'environnement et les agriculteurs qu'il n'y en aura jamais avec la sphère politique. Ils parlent le même langage, partagent les mêmes loisirs de la chasse à la pêche, s'apprécient et se côtoient au quotidien. Ils sont fils d'agriculteurs, frères, conjoints, amis, voisins, riverains.

Les affaires sont menées à charge et à décharge, dans tous les domaines, avec indépendance et impartialité, garanties par le serment qu’ils prêtent devant les tribunaux avant de prendre leurs fonctions. En évoquant leur désarmement, c’est une rupture de l’égalité des citoyens face à la loi qui est promise. La gendarmerie nationale a formé 4000 gendarmes verts, l’anéantissement des missions de l’OFB ne ferait que les déplacer vers ces militaires.

Pour mettre un terme à un débat qui n'a pas lieu d'être, l'OFB étant un établissement public ; l'ennemi des exploitations agricoles étant la mondialisation par la concurrence déloyale des multinationales, unissons-nous sur les territoires.

Embrassez un flic de l'environnement, il travaille pour l'avenir de nos enfants !"

Pour en savoir plus sur cette situation, lire les articles de reporterre.net : « Un pas de plus et je t’embroche ! » : des agents de l’OFB racontent les violences des agriculteurs et OFB : les raisons de la grève de la police de l’environnement.

Le syndicat agricole FNSEA est en grande partie responsable de ces attaques contre l'OFB. Pourtant, le problème de ces agriculteurs ne vient pas de la, mais principalement des distributeurs, ces grandes surfaces qui achètent au coût le plus bas, quitte à faire venir des produits agricoles de l'autre bout du monde, même si ces pays ne respectent ni les conditions de travail, ni nos normes environnementales.

vendredi 31 janvier 2025

Dijon en 2050, ça s'anticipe

A quoi pourra ressembler la vie à Dijon dans seulement 25 ans ? Avec le changement climatique, des anticipations sont nécessaires. C'est à partir de ces risques que l'association Dijon Avenir cherche à élaborer des solutions, tous en s'appuyant sur une expertise variée et en concertation avec ses habitants.

Issue des luttes locales autour de la défense de l’environnement et du cadre de vie, une initiative est née à Dijon il y a quelques mois : le Forum citoyen Dijon Avenir. Ces Dijonnais·es partagent une forte inquiétude sur la convergence des crises en cours et à venir, qui menacent le territoire et les besoins vitaux des habitant·e·s. Refusant de se résigner et convaincus que des solutions existent, ils veulent rassembler les habitant·e·s et les acteurs locaux autour d’un immense défi : imaginer et réaliser ensemble la nécessaire transformation du territoire et de nos façons d’y vivre, pour faire face aux crises et protéger la population.


(source : climadiag)

Redonner aux habitant·e·s la capacité de rêver à la ville qu’ils désirent et d’imaginer comment ils y vivront à l’horizon 2050 : le « Forum citoyen Dijon Avenir » est une démarche ouverte pour élaborer une vision d’avenir transformatrice radicale de Dijon à l’horizon 2050. Il s’agira ensuite de co-construire un projet de résilience pour le territoire et la population.
Co-écrire des récits de vie, dessiner des scénarios ancrés sur l’écologie profonde et explorant de nouveaux imaginaires : la démarche fait appel à toutes les compétences et idées pour traduire les envies des habitant·e·s.

Loin d’alimenter les peurs, cette démarche est pensée pour renforcer la confiance : préparés et rassemblés, les habitant·e·s seront plus en capacité d’affronter les crises. La transformation permettra d’anticiper et de planifier collectivement la descente énergétique aussi souhaitable qu’inéluctable, qui si elle n’est pas organisée avec une exigence de justice sociale, s’imposera brutalement en frappant d’abord les plus vulnérables.

Le Forum citoyen Dijon Avenir s’appuie sur des valeurs et des principes, qui sont présentés comme un cadre de référence pour l’action : participation et transparence, sens des limites et sobriété, justice sociale et écologique, solidarité et coopération, autonomie et relocalisation, démétropolisation et nouvelles relations avec l’espace rural.

(source : climadiag)

Les valeurs de justice et de solidarité exigeront une forme de résilience qui n’entraîne pas de nouvelles vulnérabilités ailleurs dans le monde par plus d’extraction de ressources et de pollutions associées, et n’empêche pas de répondre aux besoins des générations futures.
Un slogan de Dijon Avenir : “Nous voulons passer de la ville attractive mais fragile, à la ville résiliente et inspirante”.

(source : climadiag)

La réalisation du projet nécessitera de se saisir du levier de la gouvernance municipale. Ainsi, le Forum citoyen Dijon Avenir devrait déboucher sur la constitution d’une liste citoyenne aux élections municipales de 2026.

L’ensemble des habitant·e·s et des acteurs locaux qui se reconnaissent dans la démarche et les valeurs de Dijon Avenir, peuvent rejoindre le Forum citoyen pour reprendre ensemble le pouvoir de décider et d’agir pour la résilience de Dijon. Pour cela, l'association propose un temps d’accueil d’une durée d’une heure un mardi sur deux : présentation de la démarche et des missions, réponses aux questions et échanges autour d’un verre (dates à retrouver sur le site internet).

dimanche 26 janvier 2025

Déjà plus de 8500 signatures pour la pétition "Stop au ralenti".

Les associations "Stop au ralenti" et "Rires Sans Frontière" ont lancé une pétition il y a quelques jours afin de faire avancer la réglementation sur les moteurs qui tournent inutilement, que ce soit des voitures comme des camions. Il s'agit de lutter contre une pollution atmosphérique et un gaspillage de pétrole.

Les raisons de cette pratique de laisser tourner les moteurs par les chauffeurs sont nombreuses, mais celle qui fait le plus défaut, est le manque de réglementation dans les entreprises et l’espace public pour limiter et encadrer cette pratique. Des solutions existent et elles ne coûtent pas un centime, ni aux municipalités, ni aux entreprises, comme :
* L’application de l’article R 318 – 1 du code de la route, avec stipulation dans le protocole de sécurité qu’il est interdit de laisser tourner les moteurs au ralenti dans l’enceinte de l’entreprise.
* Les entreprises peuvent également afficher en extérieur des panneaux signalant cette interdiction. Nous leurs proposons d'ailleurs, gracieusement, une signalétique, panneaux, dédiés à cette pollution spécifique.

En 2022, Mathieu Klein, maire de Nancy, a pris un arrêté dans sa ville pour interdire cette pollution inutile en faisant appliquer l’article R 328 – 1 du code de la route. Malheureusement il est le seul élu, pour l’instant, à avoir pris conscience de cette source de pollution inutile et mortelle.

J'écris, pour l'instant, car, je viens depuis d'apprendre depuis le 10 01 25, par Patrice Chateau, conseiller à la mairie de Dijon sur ce dossier, que Nathalie Koenders, maire de Dijon ainsi que le chef de la police sont favorable pour interdire cette pratique par arrêté municipale.

C'est une excellente nouvelle pour la santé humaine, l'environnement, et la prise de conscience des responsables politiques sur cette pollution invisible mais bien réelle.

Pour nos deux associations ("Stop au ralenti" et "Rires Sans Frontière") aussi, puisque depuis 12 ans nous militons au plan local, régional, national, pour proposer des solutions aux élu(e)s, aux entreprises, aux acteurs majeurs du transport de marchandises et de voyageurs, pour limiter et cadrer cette pollution. La pollution de l'air est responsable du décès de 6 personnes par jour dans notre région Bourgogne - Franche Comte, 48000 personnes en France.


Notamment un film que j'ai réalisé, qui montre le volume que produit un moteur de camion en une minute, soit 2,5 M3. Soit l’équivalent d'un ballon plus haut que moi qui fait 1,72 m, et plus large que moi les bras tendus.
Cela pourrait-être un car aussi, puisque les cars et autres transports de voyageurs, transports scolaires, sont concernés par cette pratique.

Imaginez, lorsqu'un qu'un chauffeur de camion laisse tourner son moteur inutilement 55 h par mois, imaginez le volume de la pollution que cela représente, et ce n'est que pour un camion, qu'un chauffeur. Ces chiffres m'ont été communiqué par le formateur éco conduite de mon ancienne entreprise de transport routier de marchandises.

En espérant que l'exposition des faits sur cette pollution inutile et mortelle vous ait donné l’envie d'agir et convaincu de la nécessité de griffer de votre nom cette pétition, pour un environnement plus sain, plus durable, plus vivable.

Cette pétition sera adressé au CESER de Bourgogne, Le Conseil économique, social et environnemental régional.

Deuxième assemblée régionale, il représente la société civile organisée. Par ses préconisations sur les grandes orientations de politique régionale, il concourt au développement du territoire.

Claudia Mait
Présidente de l'association Stop au ralenti et de Rires Sans Frontière.
stopauralenti@gmail.com
riressansfrontiere@gmail.com
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