jeudi 21 août 2025

La conférence "50 °C à Dijon en 2050 !?" est visible sur youtube

Le 15 mai 2025, l'association Dijon Avenir invitait monsieur Benjamin Pohl, climatologue à l'université de Bourgogne, pour une conférence grand public sur le changement climatique et ses conséquences locales. La captation vidéo de la conférence vient d'être mise en ligne. Avis à celles et ceux qui n'avaient pas pu y assister.

Cet été de nouvelles vagues de chaleur ont eu lieu, notamment à Dijon. Ainsi, la chaleur a été étouffante en Côte-d'Or, ce mardi 12 août. Elle a même atteint des niveaux historiques puisqu'à 17 h 54, le record de chaleur a été frôlé à Dijon. En effet, une température de 39,3°C a été relevée, à peine 0,2 de moins que le record datant du 24 juillet 2019 (source Le Bien Public).

Vu que le changement climatique est du principalement aux activités humaines, quand est-ce que l'on "change le système, pas le climat ?". 

mercredi 20 août 2025

Festival LuNa, des Luttes environnementales et Naturalisme au Cinéma

La première édition du festival des luttes environnementales et naturalistes va avoir lieu du 5 au 7 septembre à Dijon. Des avant-premières, des rencontres, des films cultes, des balades, des débats, des repas, un grand week-end bien chargé autour de nombreux films. Un moment idéal pour découvrir celles et ceux qui luttent pour protéger le vivant, celles et ceux qui l'observent, celles-et ceux qui témoignent caméra au poing.

Edito :
Manifestations, pétitions, blocages, sabotages, actions juridiques… la liste est longue des techniques de lutte utilisées pour tenter d’enrayer les causes du changement climatique et de la perte de biodiversité. Mais le constat est là, la situation environnementale empire année après année.
Les naturalistes deviennent elles et eux aussi de plus en plus engagé·es. Voyant la situation se dégrader et devant l’inaction des gouvernements, ils et elles passent de l’observation à l’action, en laissant de côté leur « neutralité ».
Des articles, des récits, des photographies, des vidéos, des films, font récit de ces combats, créant une culture commune, une mémoire partagée. Filmer les autres vivants se mue aussi en un geste militant, celui de montrer ces vies et ces mondes que la civilisation détruit au profit du progrès. Les frontières entre cinéma militant et cinéma animalier deviennent alors parfois poreuses, tout comme celles entre les filmeur·euses et les filmé·es, ou entre les spectateur·ices et les acteur·ices.
C’est dans cette volonté de porosité, d’échanges et de partages cinéphiles et militants que se place la proposition du Festival LuNa. De la ZAD aux Lentillères, de l’A69 à Bure… en passant par le monde des insectes, ceux des oiseaux et des grands mammifères, 9 films et autant de rencontres et de discussions vous sont proposé·es – à prix libre, pour une plus grande inclusivité.
Cette première édition, c’est aussi la rencontre de plusieurs collectifs dijonnais qui ont à cœur de défendre le vivant et de faire vivre les luttes. Nous vous invitons donc au cinéma pour poser ensemble un autre regard sur les luttes locales qui maillent les territoires et sur le vaste monde du vivant qui nous appelle à nous soulever.
Nous pensons que cette diversité de formes et d’imaginaires nous nourrit, nous renforce. Elle nous aide dans cette urgence que nous ressentons à créer des alliances sur nos territoires et au·delà, pour continuer de nous battre contre les idéologies qui écrasent les conquêtes sociales et accélèrent la destruction systémique du vivant.

Bon festival à toutes et tous !"

Ce festival est co-organisé par les Amis de la Confédération Paysanne - Côte d'Or, les Amis de la Terre - Côte d'Or, l'Assemblée Populaire 21, le Cinéma Eldorado, la LPO - Bourgogne-Franche-Comté, le Quartier Libre des Lentillères, les Soulèvements de la Terre - Dijon.

jeudi 14 août 2025

François Rebsamen est toujours favorable aux publicités connes ou débiles dans les rues

Lors du Conseil Métropolitain du 26 juin, un sujet portait sur le "contrat de concession d'exploitation des mobiliers urbains publicitaires - Rapport annuel d'activité 2024". François Rebsamen concède indirectement qu'il soutient l'affichage de publicités débiles dans les rues.

On remarquera l'intervention de monsieur Olivier Muller qui rappelle l'impact environnemental de la publicité via son incitation à la surconsommation. Impact tout à fait contraire à la lutte contre le changement climatique et la perte de biodiversité.

Et comme à son habitude, François Rebsamen fait l'apologie de ses actions en mélangeant les sujet. En effet, le sujet portait sur la publicité sur les abribus et panneaux sucettes, tandis que lui fait une digression sur les affichages de grandes tailles. D'ailleurs, il s'est bien gardé de rappeler le cadeau de 10 millions d'euros qu'il avait fait à Clear Channel avec son ami André Gervais...
En ce qui concerne la publicité, il se garde bien aussi de parler de la proposition des Amis de la Terre Côte-d'Or où seules les artisans et commerçants locaux, ainsi que les associations locales, pourraient s'afficher, et non pas les multinationales (dont certaines ne payent pas d'impôts en France) comme actuellement.

(montage : Les Amis de la Terre Côte-d'Or)

Publicités pour Shein, H&M, Amazon, l'alcool, la malbouffe,..., c'est ça la vie pour François Rebsamen !

Puis il parle des "publicités intelligentes", c'est à dire des affichages pour des activités portées par la ville. A ce sujet, au mois de mai les Amis de la Terre Côte-d'Or avaient montré l'absurdité et l'hypocrisie de la communication de la ville dans le document ci-dessus. Si les publicités de la ville sont "intelligentes", les autres sont donc débiles ?

Enfin, il explique que l'argent de la publicité rapporte de l'argent pour lutter contre le réchauffement climatique. Remarque totalement ubuesque ! En effet, n'est-ce pas complètement stupide de gagner de l'argent par des actions qui participent à augmenter le changement climatique et la perte de biodiversité pour utiliser cet argent à lutter contre le changement climatique ? Le roi Ubu vit-il à Dijon ?

vendredi 8 août 2025

Vote du plan Climat et Biodiversité de Dijon métropole

Le 26 juin, le conseil métropolitain de Dijon a approuvé son Plan Climat et Biodiversité 2024-2030. Il s'agit d'un document dont l'objectif est de "bâtir la métropole de demain climatiquement neutre, juste socialement, agréable à vivre". Un document intéressant, mais déjà imparfait.

Document imparfait, même si il est très intéressant, car dès la page de présentation sur le site de la métropole on peut y lire :  "Consciente des enjeux globaux de ces défis pour l’humanité, la collectivité porte une politique locale qui s’efforce de montrer la voie d’une action socialement et économiquement soutenable, garante de la qualité de vie qui caractérise notre territoire." On notera ici le "économiquement soutenable", tandis que le schéma de présentation parle de "justice sociale & écologie".

Economie versus écologie, qui sera prioritaire ? Le décor est planté...

Les 5 priorités de la plan portent sur  l'énergie, la mobilité, l'alimentation, l'eau et le logement. Ce plan comporte 30 objectifs stratégiques déclinés en 3 types d'actions :
* Atténuer nos impacts :
1- Contribuer à une diminution progressive de la place de la voiture dans le quotidien des habitants
2- Favoriser le développement de solutions de réduction et d’optimisation des flux automobiles pendulaires et de fret
3- Réduire les consommations d’énergie et les émissions de gaz à effet de serre des bâtiments
4- Aménager, rénover et construire en renforçant les fonctionnalités écologiques et la biodiversité
5- Développer la production locale des énergies renouvelables et de récupération
6- Maitriser l’impact du développement des énergies renouvelables sur les ressources
7- Adopter des modes de consommation moins émetteurs de gaz à effet de serre, plus respectueux des ressources et réduire notre production de déchets
8- Accompagner la réduction des impacts environnementaux de l’activité des entreprises
9- Favoriser à l’échelle de l’aire urbaine des pratiques agricoles décarbonées qui préservent et valorisent la biodiversité
10- Promouvoir une gestion écologique des espaces de nature publics et privés et maintenir les puits de carbone

* Adapter nos vies à un environnement qui change :
1- Restaurer le cycle naturel des eaux pluviales sur notre territoire et les exploiter durablement
2- Adapter notre consommation d’eau à la disponibilité, la réduire et en optimiser les usages
3- Promouvoir une alimentation saine, durable et accessible à tous
4- Augmenter la part d’approvisionnement local et garantir une juste rémunération des producteurs
5- Adapter les politiques publiques métropolitaines aux vulnérabilités liées aux crises environnementales
6- Accompagner les habitants les plus exposés
7- Stimuler et accompagner la décarbonation des activités économiques et la diminution de leur impact sur l’environnement
8- Promouvoir un modèle de développement économique durable créateur de richesse à l’échelle de l’aire urbaine
9- Soutenir l’accompagnement des transitions professionnelles et l’attractivité des métiers
10- Promouvoir une culture de la gestion des risques et des aléas sur notre territoire
11- Offrir à tous un territoire résilient, favorable à notre santé et à haute qualité de vie
12- Renforcer et améliorer la qualité de nos continuités écologiques et des services écosystémiques
13- Faire de la biodiversité une alliée de l’adaptation au changement climatique

* Coopérer avec tous les acteurs :
1- Développer et renforcer les espaces de coopération et de construction des réponses
2- Placer la science, la recherche et l’innovation en appui aux politiques publiques
3- Construire des alliances stratégiques au bénéfice de la relocalisation progressive de certains secteurs d’activité économique
4- Renforcer la réciprocité entre les territoires
5- Informer, rendre compte et mobiliser activement l’ensemble des habitants et des acteurs socio-économiques pour massifier les actions sur le Territoire et en augmenter l’impact
6- Construire et partager une culture commune du climat et de la biodiversité sur le Territoire
7- Partager et valoriser les expériences pour accélérer la transition

Beaucoup de sujets pris en compte, ce qui est intéressant. Mais ce texte ne reflète pas toujours la réalité. Par exemple "coopérer avec tous les acteurs" est mensonger car les associations environnementales locales savent par expérience qu'elles ne sont pas prises en compte dès lors que ça dérange nos élus. La démocratie, c'est uniquement quand ça  arrange ces derniers...

Un élément représentatif dans la présentation le 26 juin, le fait que François Rebsamen dit qu' "être décroissant, c'est être opposé à tout". Depuis toujours, le président de la métropole n'a que le mot "croissance" à la bouche, alors tout ce qui touche à l'absence de croissance, comme la sobriété, relève du mal selon lui. Avec une telle façon de penser et un tel personnage aux manettes, ce plan climat peut être aussi ambitieux que possible, tout le monde sait bien que les actions seront amoindries dès que ça ne conviendra pas à l'idéologie de Rebsamen.

Enfin, on pourra noter la remarque de Jean-Patrick Masson sur le fait que ce sont les plus pauvres qui vont le plus souffrir du changement climatique et de la perte de biodiversité, remarque qui est avérée, alors que ce sont les plus riches qui sont les plus responsables de cette situation. Les plus défavorisés ont la double peine.

mercredi 30 juillet 2025

Une pétition pour protéger des arbres à Dijon

Communiqué de Dijon Avenir : "La Maire de Dijon vient d’autoriser l’abattage de 12 arbres en pleine santé, par un permis de construire accordé au promoteur BNP Paribas immobilier promotion pour la démolition-reconstruction de l’ancien EHPAD public des Marguerites. Lacunes dans le cahier des charges de cession, non-conformité avec le PLUi-HD et surtout destruction des arbres : Dijon Avenir engage un premier recours et lance une pétition pour les sauver !

Une nouvelle fois, la Maire choisit de sacrifier des arbres au profit du béton
Au coeur de la canicule de juin, et alors qu’elle a subi en mars un sérieux revers avec l’annulation du permis de construire du projet immobilier Venise-2 sur le motif de l’incertitude majeure pesant sur le nombre d’arbres conservés, la Maire persiste dans l’erreur en signant le 26 juin le permis d’abattre une partie des arbres des “Marguerites” !

Soulignons que le terrain du projet, situé au 2 rue des Varennes, est indirectement contrôlé par la Ville de Dijon, puisque “Les Marguerites” est un ancien EHPAD public, propriété de la Ville jusqu’en 2011 puis transféré à l’Etablissement Public Communal d’Accueil des Personnes Âgées (EPCAPA), association dont le Conseil d’administration est présidé par Antoine Hoareau, 1er adjoint à la Maire de Dijon. 
L’EHPAD Les Marguerites a été fermé en janvier 2024, en même temps que l’EHPAD Port du Canal, après le transfert de leurs occupant·e·s dans le nouvel EHPAD “Jardins Voltaire” construit par l’EPCAPA sur le site des anciennes usines Terrot.

A l’issue d’un avis public de cession, dont le cahier des charges n’a pas été rendu public, l’EPCAPA a signé une promesse de vente avec le promoteur BNP Paribas Immobilier promotion. Ce cahier des charges contenait-il des dispositions pour la protection des arbres du terrain ? Sans doute pas, puisque la Maire autorise leur abattage ! L’EPCAPA et la Ville ont manifestement commis une erreur en étant trop laxistes sur les conditions de cette cession.
Ou peut-être était-ce un choix délibéré ? Dans une interview donnée en janvier 2025 et titrée “l’urbanisme au service de l’écologie” (!), Antoine Hoareau expliquait que la nouvelle Maire, en lui confiant cette double délégation, avait décidé “d’associer l’urbanisme et la transition écologique pour envoyer un signal politique très fort”. Un signal aux promoteurs !?

Les plantations ne remplacent pas les arbres adultes abattus
Le terrain, cadastré AR 252 et 291, comporte une vingtaine d’arbres âgés de 15 à 50 ans environ. Pour son projet immobilier, le promoteur déclare l’abattage de 9 arbres, mais sa notice paysagère et notre relevé de terrain attestent de la perte de 3 arbres supplémentaires. Les douze arbres ainsi menacés mesurent entre 20 et 50 cm de diamètre, sont tous d’espèces différentes et en parfaite santé, selon le relevé précis réalisé par Dijon Avenir.
Pour compenser, le promoteur assure planter 30 nouveaux arbres. Nous lui recommandons - ainsi qu’à Mme Koenders - la lecture du livre "Du bon usage des arbres" de Francis Hallé, plaidoyer à l'attention des élus et des énarques, auxquels il affirme avec vigueur : "vous pratiquez une triple arnaque si vous croyez nous rassurer en annonçant que pour un vieil arbre abattu, dix jeunes arbres seront plantés".

Dans ce court texte, l'auteur nous rappelle que l'arbre renvoie aux droits des êtres humains à disposer d’arbres dans leur espace de vie pour simplement écouter le bruit du vent dans les branches, profiter du chant des colombes de l’aube, bénéficier de l’ombre de midi, etc. 
Plus prosaïquement, les arbres en ville rendent de nombreux services : humidification et purification de l’air, fixation des poussières et bien-sûr, production d’oxygène.
Sachant que la fraîcheur d’un arbre de 25 ans est équivalente à celle produite par 5 climatiseurs, la consommation électrique en moins, il faut donc attendre un quart de siècle pour retrouver les services éco-systémiques des arbres abattus. Avec les canicules de plus en plus longues promises chaque année, les Dijonnais·es ne pourront pas attendre !

Non-conformité du projet avec le Plan Local d’Urbanisme
Cerise sur le gâteau bétonné, le permis de construire prévoit seulement 35 logements sociaux (13 en locatif et 22 en accession sociale), ne répondant pas aux prescriptions du site de projet qui encadre la constructibilité de ce terrain dans le Plan Local d’Urbanisme intercommunal Habitat et Déplacements (PLUi-HD), et qui prévoit 80 logements sociaux :

(POA-H du PLUi-HD, page 124)

A la place des logements sociaux manquants, le permis de construire autorise la construction d’une résidence étudiante de 141 chambres, hébergements qui ne revêtent pas de caractère social. N’y aurait-il pas suffisamment de résidences étudiantes à Dijon ? La Maire - comme son prédécesseur - affirme régulièrement que Dijon manque de logements, notamment sociaux, alors pourquoi autorise-t-elle un projet qui ne correspond pas à la prescription du PLUi-HD !?

Pour empêcher l’abattage de ces arbres, l’association Dijon Avenir engage un recours gracieux auprès de Mme Koenders et publie une pétition, pour lui demander de retirer le permis de construire et d’imposer au promoteur de conserver les arbres, contrainte parfaitement compatible avec un projet de transformation-réhabilitation du bâtiment existant en logements sociaux, conformément au PLUi-HD. 
Nous invitons les Dijonnais·es attachés au maintien de la nature en ville à signer la pétition pour dire à la Maire leur refus de cette nouvelle destruction d’arbres. Et nous appelons les habitant·e·s du quartier à la vigilance et à nous signaler tout mouvement suspect qui annoncerait l’imminence d’un abattage des arbres."

Décidément nos décideurs locaux ne changent pas...

dimanche 27 juillet 2025

Plusieurs séquences du documentaire sur la "Génération slow fashion" se passent à Dijon

"Face à la fast fashion, et si on repensait notre façon de s'habiller ?", tel est le thème du film documentaire réalisé par Pauline Pelsy-Johann, avec des acteurs Bourguignons, notamment dijonnais, qui choisissent d'aller à l'opposé de la mode jetable.

"Génération slow fashion, c'est l'histoire de trentenaires engagés face aux répercutions de la fast fashion. Ils sont jeunes entrepreneurs, ingénieurs ou encore créateurs et luttent contre l’impact de l’industrie de la mode sur l’environnement. Au delà du style, ce secteur est le troisième le plus polluant au monde, tout en exploitant des travailleurs qui sont majoritairement des femmes."
Un film documentaire à découvrir. 

Pour rappel, plusieurs actions ont été réalisées localement pour dénoncer cette mode jetable, alias "fast fashion". Devant la boutique éphémère SHEIN ou pour interpeller nos 3 sénateurs (ceux-ci n'ont d'ailleurs toujours pas levé leur petit doigt sur le sujet...).

 

 

 

 

 

 

 


Et enfin, pour illustrer à quel point être dans la "slow fashion" c'est être vraiment à contre courant de notre société de sur-consommation, il y a de la publicité pour la mode jetable jusque dans nos rues, sur les abribus. Shein, H&M, Primark,... Et dire que c'est à cause de François Rebsamen, et avec le soutien de Nathalie Koenders, que ces publicités sont encore présentes et donc visibles dans les rues de la métropole...

vendredi 25 juillet 2025

Dijon, l'imperméabilisation des sols continue

Tout les dijonnais connaissent le slogan "Dijon béton", mais il y a aussi "Dijon bitume". Et cette fois c'est au tour de la place du 30 Octobre de subir la destruction des sols pour être remplacé par du bitume. Nathalie Koenders, maire de Dijon avait promis de dégrader l'espace vert de cette place au profit de la voiture.

Et bien c'est presque terminé. Un peu moins de terre naturelle pour un peu plus de bitume. Et comme c'est écrit dans le Dijon mag de mars, "ça c'est Dijon".

 


 

 

 

 

 


Et dire que des milliers d'euros avaient été dépensés pour sécuriser les déplacements piétons et vélo de cette place qui en avait bien besoin. Mais finalement la voiture va retrouver un peu sa place, quitte à rogner sur cette place qui était très fleurie au printemps.

C'est bien la peine de créer une exposition pour montrer la vie du sol et son importance... si c'est pour la réduire inexorablement.

mercredi 23 juillet 2025

Quelle place pour les piétons et cyclistes avec la 3ème ligne de tram ?

Communiqué d'Ensemble à vélo dans Dijon et du Collectif piétons dans la métropole dijonnaise du 22 juillet 2025 : "Faut-il se réjouir de voir qu’un système de transport en commun dit “lourd” (tramway, bus), coûteux pour la collectivité, soit plébiscité par les usagers jusqu’à friser la saturation ? On le pourrait si ces usagers, en l'absence de cette solution, avaient utilisé leur voiture individuelle, mais, si ceux-ci peuvent faire leur déplacement à pied ou à vélo, quel est l’intérêt pour la collectivité et les usagers eux-mêmes, d’utiliser un transport en commun ? Même efficaces et peu coûteux pour l’usager, des transports en commun saturés,  sont des repoussoirs pour ceux qui hésitent encore à abandonner leur voiture individuelle.

Image du site dijon-metropole où justement la cohabitation tram - piétons - vélos n'est pas facile (et non pas en toute sérénité)...

Il ne s’agit pas bien sûr de  trier les usagers entre ceux qui seraient légitimes ou les autres, chacun est libre de choisir son mode de déplacement - c’est même inscrit dans la loi - non, il s’agit simplement d’offrir à chaque usager un vrai choix de solutions attractives, “appétantes” pour faire son déplacement. Si un usager doit parcourir deux ou trois fois la distance entre deux stations (environ 1,5 km), s’il perçoit ce trajet, envisageable à pieds, comme inconfortable, avec des cheminements encombrés, il optera sans doute pour le tramway, surtout s’il possède un abonnement. Mais si le trajet peut s’envisager comme une expérience agréable, le choix pourra être autre !

L'installation d'un tramway offre l’opportunité de redessiner l'espace public. Cela nécessite de repenser l'usage des rues et places concernées. Il serait incompréhensible de vouloir maintenir les usages antérieurs, tels que le trafic et le stationnement automobile, au détriment de l’ensemble des modes durables.

La mise en place de cette 3e  ligne doit contribuer à renforcer la marche
Cette reconfiguration de l’espace public, souvent de “façade à façade”, est une opportunité à saisir pour que, tout le long des nouveaux tronçons, les piétons, notamment les plus sensibles d’entre eux,   les enfants, les seniors et les personnes à mobilité réduite,  se voient offrir des cheminements à la “marchabilité” soignée : lisibilité (ne pas avoir à se poser continuellement la question  “suis-je bien sur l’espace piéton ?”), confort (revêtement qualitatif, ombre, bancs, etc.), sentiment de sécurité (ne pas avoir peur de se faire frôler par des vélos, par exemple) et sécurité réelle (disposer de traversées de chaussée ou  des voies du tram  régulièrement espacées et protégées, avec des signaux  clairs et non ambigus),  jalonnement (“suis-je encore loin de ma destination ?”), continuité (toutes les qualités précédentes doivent rester constantes au long du cheminement).

Bien sûr, il serait très pertinent que la “marchabilité” le long des lignes T1 et T2, soit retravaillée (par exemple: le long de l'avenue Jean Jaurès), et que  soit programmée la résorption des points noirs (par exemple: les nombreuses zones de conflits entre piétons et cyclistes).

La mise en place de cette 3e  ligne doit contribuer à renforcer le vélo
L’enfance, puis l’adolescence, sont deux périodes de développement cruciales dans l’adoption de bonnes habitudes de vie, à tous les niveaux. La mobilité n’en fait pas exception. Aussi, alors que la ligne de tramway T3 est présentée régulièrement comme étant la “ligne des lycées”, nous invitons la métropole à profiter de cette formidable opportunité de développer un réseau cyclable ambitieux permettant l’adoption du vélo par les lycéen-nes et les personnels des établissements.

Que ce soit pour des raisons de santé publique, physique comme mentale, pour des raisons économiques ou encore pour des raisons environnementales, permettre l’adoption du vélo se fera au bénéfice de l’ensemble de la population. D’autant plus qu’elle permettra de lutter contre la saturation du tramway, offrant un plus grand confort, et donc une plus grande attractivité à celui-ci.

La mise en place de cette 3e  ligne ne doit pas créer de nouvelles zones de conflits piétons/cycliste
Il n’est pas concevable, ni entendable, que les compromis d’aménagements de l’espace public, notamment ceux concernant le maintien d'une offre importante de stationnement automobile , se fassent, comme ce fût trop souvent le cas lors du déploiement des lignes T1 et T2, au détriment des modes actifs. Dans une métropole résiliente qui fait face aux changements climatiques, et permet de s’y adapter, la priorité doit être clairement affirmée pour les modes durables lors des choix. Et parce qu’à chaque mode de déplacement correspond un besoin et des pratiques, les réponses et solutions adoptées doivent être parfaitement adaptées.

On ne comprendrait pas que la ligne T3 crée, sans assise réglementaire, de nouveaux “espaces partagés”, à l’image de l’avenue Foch ou  encore des abords de l’école du Nord, place de la République, où le “débrouillez-vous” est trop souvent synonyme d’incompréhensions et de tensions. On ne peut pas imaginer qu’une intersection telle que celle située au croisement Godrans / St Bernard puisse être reproduite ailleurs.

Cette nouvelle ligne doit être l’occasion de mettre en œuvre de nouvelles pratiques d’aménagements exemplaires, qu’il conviendra de déployer par la suite dans l’ensemble de la métropole afin de rattraper le retard et apprendre des erreurs du passé.

Pour une réelle concertation avec les usagers de modes actifs
Les représentants des piétons ou des cyclistes, dans le cadre de tels projets d'aménagements, n’ont naturellement pas vocation à se substituer aux responsables politiques pour arbitrer entre les divers choix possibles. Cependant, de par leur expertise d’usage, ils peuvent éclairer ces choix pour que ceux-ci répondent au mieux à l’intérêt général et, in fine, pour que ces lourds investissements soient les plus pertinents possibles.

Mais pour que les représentants des usagers puissent jouer pleinement ce rôle, la concertation ne doit pas se limiter à une simple information sur l’avancement du projet. Elle doit leur permettre, en ayant en main toutes les données nécessaires,  d’exprimer leur avis bien avant que “les choses soient ficelées”. Nous souhaitons donc, par exemple, et contrairement à ce qui s’était passé pour les lignes T1 et T2, avoir connaissance des plans et aménagements détaillés bien en amont de l'enquête publique pour co-construire ces futurs espaces publics."

Reste à voir maintenant si la demande de ces deux associations de participer à la concertation sera suivie d'effet.

vendredi 30 mai 2025

Wings of the Ocean Antenne Dijon a organisé son 1er mégothon

Le dimanche 25 mai, une trentaine de bénévoles ont collecté des mégots au centre-ville et sensibilisé les passants à la toxicité de ces déchets pour les écosystèmes.

L'annonce était passée dans un article du Bien Public : "L’antenne dijonnaise de l’association Wings of the Ocean, qui agit en faveur de la protection de l’océan en luttant contre les déchets sauvages, organise le premier Mégothon de Dijon, place de la République, dimanche 25 mai (de 14 à 17 heures). Ce grand ramassage de mégots de cigarettes vise à sensibiliser aux impacts environnementaux dramatiques de ce déchet."

Le jours même, infos-dijon.com était sur place pour témoigner : Créée en 2018 afin de collecter des déchets plastiques en mer avec le voilier Kraken, Wings of the Ocean («Les Ailes de l'océan») a évolué vers la dépollution des plages et des littoraux. 

«L'objectif des antennes locales est de suivre les déchets et de voir l'impact que cela peut avoir dans les terres et endiguer le phénomène à la source», explique Anne Caudy, «nos déchets font le trajet par les fleuves et se retrouvent, malheureusement, dans la mer». «On a tous un rôle à jouer.» «Notre autre objectif est de fédérer toutes les associations», ajoute la référente en mentionnant la participation, ce dimanche, de bénévoles des Trashbusters. «Il n'y a pas de concurrence, il s'agit de s'entraider et d'organiser des événements qui impactent plus de monde.»
L'antenne est active sur différents médias sociaux et peut être contactée à l'email : antenne-dijon@wingsoftheocean.org

Selon la page Instagram de Wings of the Oceans Dijon, pas moins de 16 000 mégots ont été collectés ce dimanche 16 mai en 2h30 !  

D'autres photos sont visibles sur la page Facebook de TrashBusters Dijon
"TrashBusters Dijon et Agglomération" : Association de bénévoles de tous horizons, nous ramassons les déchets sur Dijon et Agglomération en parcourant, dans la convivialité, nos rues, chemins, bords de rivière... tous les dimanches matin (en général entre 11h00 et 12h00). 

L'année dernière, à la même période, 25 000 mégots avaient été collectés à Dijon. Un mégot jeté à terre se retrouvera en mer. Et dire qu'un tel geste est passible de 135€ d'amende. Il y a manifestement de l'argent à gagner...

jeudi 29 mai 2025

Le vélo n'est toujours pas le bienvenu à Dijon !

Alors que François Rebsamen et Nathalie Koenders vantent leur ambition de porter le vélo à 10% des déplacements depuis des années (sans y arriver), des faits montrent une nouvelle fois que les cyclistes ne sont pas vraiment aimés. Ainsi, à partir du 2 juin, il sera interdit de faire du vélo rue de la Liberté durant la journée.

La mesure fait polémique. Nathalie Koenders, maire de Dijon, a décidé d'interdire les déplacements à vélo rue de la Liberté à Dijon de 11h30 à 20h, invoquant des problèmes de cohabitation. Depuis que cette rue du centre ville est devenue piétonne, les piétons sont de plus en plus nombreux. Normalement les cyclistes doivent alors l'utiliser en roulant à très faible vitesse. Malheureusement quelques cyclistes vont trop vite entre les piétons alors Nathalie Koenders a décidé de punir tous les cyclistes ! 

L'association EVAD a protesté via un communiqué :
"Le vélo et les cyclistes ne sont plus les bienvenus à Dijon

La Ville de Dijon, par le voix de sa maire Nathalie Koenders, a annoncé ce dimanche la mise en place d'une interdiction de circulation à vélo (et à trottinette) rue de la Liberté, en journée, à compter du 2 juin, veille de la journée mondiale de la bicyclette. Comme nous avons pu le dire aux élus qui ont pris la peine de nous recevoir en amont de cette annonce, nous sommes indignés par une telle décision.

Nous partageons le diagnostic : oui, il y a un enjeu sérieux de cohabitation entre les différents modes de déplacement, et les différents usages de cette rue. Oui, il y a des comportements individuels problématiques, qui mettent en danger les autres usager-es de l'espace public, à pied ou à vélo d'ailleurs. La Ville de Dijon s'est-elle toutefois posée la question d'où vient ce problème ? Sommes-nous une fois de plus dans une mesure qui s'attaque aux conséquences plutôt qu'aux causes ? Nous le croyons.

Imagine-t-on interdire l'usage de la voiture dans les vélorues (avenue Jean Jaurès ou rue Monge) parce que les cyclistes se font klaxonner, frôler et mettre en danger par des automobilistes qui ne respectent pas les règles de conduite et de respect ? On pourrait justifier cette mesure à la lumière du rapport d'Emmanuel Barbe sur les violences routières remis au gouvernement le mois dernier qui rappelle que ce sont les collisions avec les véhicules motorisés qui tuent sur la route, pas avec les vélos.

En plus d'être injuste, et d'entrer en totale contradiction avec le Schéma directeur cyclable adopté en 2023 par la métropole qui identifie la rue de la Liberté comme axe cyclable structurant, tout nous laisse à penser que cette mesure ne sera pas respectée par les personnes qui, aujourd'hui, ne respectent déjà pas l'obligation de rouler au pas sur cet axe actuellement en vigueur (et par ailleurs très peu communiquée). À part augmenter les tensions entre les usager-es, l’effet de cette interdiction risque d’être limité.

Nous avons proposé aux élus de reporter cette mesure le temps de travailler, collectivement, à des alternatives pour apaiser les déplacements et les usages sur la rue de la Liberté ou, à minima, de proposer une alternative crédible et surtout sécurisée pour les cyclistes : interdire avant de sensibiliser/responsabiliser ne nous paraît ni constructif ni logique, tout comme interdire sans alternatives n’est pas une solution viable. En effet, malheureusement, lorsque nous découvrons que la suggestion dans l'annonce municipale est d'emprunter le boulevard de la Trémouille, symbole des infrastructures créant des conflits d'usage entre personnes piétonnes et cyclistes (bandes cyclables sur le trottoir débouchant sur la traversée de l’arrêt de tram Godrans…), en plus d'être concerné par d'importants travaux créant des entraves majeures à la circulation à vélo, nous ne pouvons que constater l'absence d’anticipation, de vision et tout simplement d'ambition à ce sujet.

Nous appelons la Ville de Dijon à suspendre cette mesure avant sa mise en application et à créer un espace de dialogue et de concertation, avec les différentes associations et collectifs concernés, afin de construire des solutions qui permettront à chacun-e de vivre la rue de la Liberté de manière sereine."

Cette mesure prise par Nathalie Koenders a été faite sans aucune concertation avec les associations. Une autre preuve, l'association "Piétons dans la métropole dijonnaise" a publié un communiqué sur le sujet. On peut y lire : " Si nous ne pouvons que nous réjouir que la municipalité dijonnaise se soucie de la sécurité et du confort des piétons, s’il ne nous semble pas absurde de réserver une rue piétonne aux seuls piétons, nous nous interrogeons cependant sur le calendrier et la méthode ayant conduit à publier un arrêté pour interdire la rue de la Liberté aux cycles et aux trottinettes électriques à certaines heures de la journée." (...) "Les représentants des usagers piétons ou cyclistes n’ont été invités par la municipalité que quelques jours avant la parution prévue de l’arrêté et uniquement pour en être informés, donc sans concertation préalable." Le dernier chapitre est sans équivoque sur le façon dont la ville et la métropole traite les associations locales, et donc les citoyens impliqués : "Le confort et la sécurité des piétons en ville ne peut s’appréhender seulement par le biais d’une ou quelques mesures parcellaires, cette question nécessite un approche globale, un vraie politique clairement définie et financée : c’est cela qu’on nomme « schéma directeur piéton », « plan en faveur de la marche », etc. Ce plan, prévu dans le PLUiHD adopté fin 2019 par la Métropole est toujours attendu ! Cela fait d’ailleurs presque 25 ans que tous les documents de planification de la collectivité proposent l’adoption d’un tel plan ! Le plan d’action de la Métropole en faveur de la marche adviendra-t-il avant la fin de l’actuelle mandature ?"


Dernier point sur le développement du vélo à Dijon,  le réseau de pistes cyclables. Entre ces deux cartes il y a 6 ans. Chacun peut comparer l'évolution du réseau cyclable...

L'interdiction de circuler à vélo décidée par Nathalie Koenders sous prétexte de cohabitation devrait aussi se faire sur les rues de la ville pour rester dans sa logique : interdiction aux voitures de circuler durant la journée afin de laisser les vélos se déplacer sans danger.
Finalement, ce choix unilatéral et sans concertation ne serait-il pas plutôt de transformer un lieu de déplacement en un lieu de musée commercial ? Durant l'été, le centre ville devient-il propriété des touristes ? Dijon, c'est "l'attractivité et le rayonnement"...