L'association Dijon Avenir dénonce le projet de la ville de Dijon de détruire les jardins familiaux des Valendon pour y planter des vignes. Du vin à la place du maraichage. Le "manger local" va encore disparaître au profit de l'alcool, alors même que la filière viticole est déjà en surproduction.
Communiqué :
"Coteaux des Valendons : vers une nouvelle lutte pour préserver les jardins familiaux ?!
Le mardi 11 novembre, une cinquantaine de riverain·e·s des Coteaux des Valendons ont répondu à l’invitation de Dijon Avenir à participer à une balade cueillette autour des jardins familiaux menacés de destruction. La Mairie veut en effet y planter de la vigne “pour que Dijon renoue avec son passé et son patrimoine prestigieux”. Très inquiets et déterminés, les habitant·e·s ont échangé leurs contacts pour se mobiliser contre ce projet.
Une balade à la découverte des plantes comestibles
Les propriétés et les bienfaits des plantes sauvages comestibles ont été présentés ce mardi 11 novembre au cours d’une “balade cueillette” organisée par le mouvement citoyen Dijon Avenir dans le quartier des Valendons. Il s’agissait de (re)découvrir les herbes qui poussent sur nos chemins, qui sont naturellement riches en nutriments et peuvent aisément trouver leur place dans notre alimentation, permettant au passage d’économiser l’achat de compléments alimentaires !
La cinquantaine de participant·e·s de tous âges ont appris à reconnaître la carotte sauvage, dont toutes les parties se mangent, le laiteron maraîcher qui s’accommode en salade, la petite pimprenelle au goût étonnant de concombre et de noisette. A l’issue de la balade, une dégustation a permis de découvrir le lierre terrestre et surtout les propriétés du cynorrhodon - fruit de l’églantier, qui contient 20 fois plus de vitamine C que le citron.
Ces plantes spontanées présentent une riche diversité qui est finalement le patrimoine des habitant·e·s du quartier, mais qui devrait disparaître du fait d’un projet de plantation de vigne voulu par la Mairie de Dijon.
Dijon, “ville viticole”...
Une fois de plus, les riverain·e·s n’en sont pas au courant, mais tout est écrit dans le Plan Local d’Urbanisme intercommunal - Habitat et Déplacements (PLUi-HD) de Dijon Métropole : classés en zone Apv, c’est-à-dire “agricole, paysager de proximité et viticole”, les 13 hectares de pleine terre et de jardins familiaux des Coteaux des Valendons ont pour destin d’être plantés en monoculture de vigne.
La carte des propriétaires des parcelles montre que le rouleau compresseur est bel est bien en marche car une grande partie des nombreuses propriétés de ces jardins appartiennent déjà soit à la Ville (en bleu), soit à des vignerons (en rouge).
Le projet global porté par les élu·e·s de la Ville et de la Métropole vise à “réaffirmer la position de la capitale régionale comme ville viticole”. Planter de la vigne, “pour que Dijon renoue avec son passé et son patrimoine prestigieux” dixit l’élu en charge du dossier, est la suite logique de la construction de la Cité internationale de la gastronomie et du vin, de l’investissement de plus de 14 millions d’euros pour accueillir l’Organisation internationale de la vigne et du vin à l’hôtel Bouchu d’Esterno et de la recherche de la reconnaissance d’une appellation de vin “Bourgogne-Dijon”.
Pour Dijon Avenir, cela revient à vouloir faire rayonner Dijon, pour attirer à tout prix des touristes fortunés, ce que fait Nathalie Koenders en allant les chercher jusqu’au Japon. Nous déplorons que les élu·e·s de la majorité actuelle oublient au passage les conditions de vie des habitant·e·s qui vivent là au quotidien.
Légitimement, les riverain·e·s s'inquiètent du projet en particulier sur le mode de culture de la vigne, avec la grande proximité des maisons et de l’école, qui font craindre le recours aux pesticides.
… ou plutôt ville nourricière, protectrice et participative
Actuellement en pré-campagne électorale en vue de présenter une liste citoyenne et participative lors des élections municipales de mars 2026, Dijon Avenir a organisé cet événement pour faire connaître sa Vision d’avenir pour Dijon à l’horizon 2050 que l’on peut résumer en “ville nourricière, protectrice et participative”.
Avec une autonomie alimentaire d’environ 8 % aujourd’hui à l’échelle du bassin de vie (soit 100 communes autour de l’agglomération dijonnaise), notre territoire est extrêmement dépendant de l’importation de nourriture qui vient de très loin principalement par la route. Dans un contexte de raréfaction des ressources fossiles et minérales, nous voulons assurer aux habitant·e·s la première protection, se nourrir 3 fois par jour, avec des produits bio. Une fois arrivés à la tête de la Mairie de Dijon, nous entamerons l’élaboration d’un nouveau PLUi-HD qui protégera toute la pleine terre, en ville, comme en périphérie, et en parallèle, nous co-construirons avec les habitant·e·s et les acteurs locaux, un Plan Local d’Autonomie Alimentaire (PLAA) avec l’objectif de produire 10 fois plus de nourriture sur le bassin de vie d’ici 2050.
Sur le sujet précis des Coteaux des Valendons, il est clair pour Dijon Avenir que ce vaste espace de pleine terre maraîchère aux portes de la ville doit être préservé pour sa valeur vivrière. Par ailleurs, les usager·e·s l’ont fait remarquer lors de la balade : les jardins familiaux ne sont pas seulement un lieu de production de nourriture, c’est aussi un espace où les habitant·e·s peuvent créer du lien entre eux, indispensable richesse immatérielle en temps de crise.
Sur la méthode, la nouvelle équipe municipale lancera en début de mandat une convention citoyenne qui permettra d’élaborer collectivement le PLAA en associant des habitant·e·s, des agriculteur·ice·s, des représentant·e·s d’entreprises de l’agroalimentaire, du commerce et de la distribution, des associations et des élu·e·s des communes du bassin de vie.
D’ici là, les participant·e·s à la balade cueillette ont échangé leurs coordonnées pour se revoir en vue de créer un collectif de lutte contre ce projet d’extension du vignoble qui détruira les jardins familiaux vivriers."
Cette volonté inébranlable des élu.e.s de Dijon de détruire encore et toujours des terres agricoles en maraichage, afin ici non pas de bétonner mais de produire de l'alcool, est incroyable. Ceci d'autant plus que le secteur viticole est en crise du fait de surproduction ! Après-demain, la ville de Dijon subventionnera t elle l'arrachage des vignes ?
Ironie de l'histoire présente, Jean-Michel Verpillot, actuel maire de Marsannay et en charge du projet, avait lutté il y a 14 ans contre la destruction des vergers et les jardins de saint Urbain. Il avait été au conseil d'administration de l'association "Défense pour la qualité de vie et de l'environnement" à Marsannay La Côte. 14 ans plus tard, la valeur des jardins n'est plus la même à ses yeux...
































