Au mois de février dernier, madame Virginie Maris, chargée de recherche au CNRS, était venue à Dijon donner une conférence intitulée "Les limites de l’approche par services écosystémiques pour protéger la biodiversite". Il s'agit de voir les bénéfices que les êtres humains tirent du fonctionnement des écosystèmes, ainsi que les limites.
La conférence avait été filmée, elle vient d'être mise en ligne tout récemment:
Présentation détaillée de la conférence:
"Si l’on sait depuis toujours que le bien-être humain dépend en partie de la nature, cette dépendance est aujourd’hui mise en exergue à travers la notion de services écosystémiques, définis comme étant les bénéfices que les êtres humains tirent du fonctionnement des écosystèmes. Cette notion connaît depuis une dizaine d’années un succès fulgurant et tend à se substituer aux approches plus traditionnelles de protection de la nature ou de conservation de la biodiversité, tant auprès de la communauté scientifique que dans les sphères décisionnelles et gestionnaires.
Dans cette présentation, nous décrirons tout d’abord l’émergence de l’approche par services écosystémiques en nous intéressant particulièrement à deux grandes étapes de son avènement : le Millenium Ecosystem Assessment (MEA 2005) et le rapport intitulé The Economics of Ecosystems and Biodiversity (TEEB 2011). Nous décrirons les partis-pris, souvent implicites, qui animent ces rapports sur les plans éthique, politique et économique.
Nous discuterons ensuite des différents problèmes que soulèvent les évaluations économiques des services écosystémiques, problèmes qui, au-delà des limites méthodologiques de l’évaluation, relèvent du projet même de quantification en termes économiques de la diversité des valeurs qui s’attachent aux écosystèmes.
Nous montrerons alors que le passage d’une logique de conservation de la biodiversité à une logique de gestion des services écosystémiques est concomitant à la montée en puissance des outils de conservation basés sur des logiques marchandes, qu’il s’agisse de banques de compensation ou de paiements pour services écosystémiques, et nous évoquerons différents problèmes posés par ces nouveaux marchés, du point de vue de la conservation elle-même mais également du point de vue de la justice.
Pour conclure, nous défendrons une conception des valeurs de la nature plus dense et plus complexe que la vision strictement instrumentale inhérente à l’approche par services écosystémiques et nous montrerons dans quelle mesure une telle conception est plus satisfaisante à la fois philosophiquement et opérationnellement."
Une conférence parfois un peu difficile à suivre, mais très instructive.
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