jeudi 18 décembre 2014

Inauguration de la Chaufferie biomasse des Péjoces: Attention !

Inauguration de la Chaufferie biomasse des Péjoces, les Amis de la Terre Côte-d'Or approuvent mais mettent en garde. Voici le communiqué de presse:














Inauguration de la Chaufferie biomasse des Péjoces, le 19 décembre 2014
Les énergies renouvelables : oui !
Mais avec modération lorsqu’il s’agit du bois énergie !


Monsieur le Ministre du travail,
Monsieur le Président du Grand Dijon
Monsieur le Maire de Dijon

Vous annoncez inaugurer la chaufferie bois des Pejoces, ce vendredi 19 décembre 2014, qui viendra compléter le dispositif en faveur du réseau de chaleur sur Dijon.

Les Amis de la Terre Côte-d’Or vous remercient pour votre engagement à vouloir réduire l’empreinte carbone de l’agglomération, par l’emploi d’énergie renouvelable et le couplage à un réseau de distribution efficace, le réseau de chaleur enterré.

Néanmoins, nous vous interrogeons sur trois points :

- l’approvisionnement en bois pour la chaufferie des Pejoces est il réfléchi en regard de toutes les demandes de bois énergie déjà existante et à venir ? l’impact environnemental est-il mesuré ?

La ville de Dijon ne porte pas la responsabilité de toutes les chaufferies bois, collectives et industrielles, implantées en Bourgogne; plus de 290 sont recensées ! Mais se voulant être une référence écologique en Europe (Cf. Dijon Mag de novembre), elle se doit de s’interroger sur l’impact environnemental de ses choix énergétiques.

La nouvelle chaufferie-bois de Dijon s’inscrit dans le cycle croissant d’implantation de chaufferies à grandes capacités sans que les collectivités se concertent pour garantir la pérennité des approvisionnements. D’autres chaufferies sont en construction ou projets sur l’agglomération dijonnaise : quelle est la coordination entre ces projets et a-t’on la garantie que la demande en bois ne va pas dépasser les capacités de production ?

Une étude récente d’Aprovalbois et des professionnels du bois dans le Grand Est de la France (septembre 2014) indique que la production forestière est restée stable entre 2008 et 2012 mais que la part des bois commercialisés à destination de l’énergie a augmenté dans toutes les régions concernées. La consommation par les grandes chaufferies a doublé en 4 ans ! Dépassant les 2 millions de tonnes sur la seule année 2012 ! 34 chaufferies collectives nouvelles ont été implantées en 2012 et il en ira de même les années suivantes ! En 2020, la consommation de bois énergie dans le Grand Est devrait être le double de celle de 2012.

Selon un communiqué de presse diffusée par l’agence aiRPUR à partir de cette étude :
« Le développement très rapide du bois-énergie soulève aujourd’hui un certain nombre d’interrogations sur la capacité de la filière forêt-bois à satisfaire cette demande sans créer de tensions sur la ressource. »
« Même si la forêt ne semble pas être en danger en France (sauf dans le Morvan...), il convient de mettre en place des politiques ambitieuses pour soutenir la mobilisation du bois et la régénération des forêts. »

Le code forestier empêche les défrichements massifs et certains labels devraient garantir une production pérenne, mais ces dispositions ne garantissent pas que le volume de bois ne puisse régresser et que la biodiversité soit pas altérée par une sur-exploitation.

- Faudra-t’il que les approvisionnements se fassent au-delà de la Côte-d’Or ?

Le département de Côte-d’Or est déjà fortement sollicité en bois par les départements limitrophes, comme le Jura. La ville de Dijon va-t’elle rechercher du bois loin dans la Bourgogne et les régions limitrophes ? générant dès lors un accroissement des transports ?

- Le transport du bois par voie ferroviaire a-t’il été étudié ? est-il privilégié ?

Dans le cas d’approvisionnement au-delà du département, le développement des transports routiers va l’encontre des objectifs de réduction des émissions des gaz à effet de serre, notamment ceux annoncés par la ville et l’agglomération de Dijon, et remet en cause le bilan environnemental du projet énergétique. La possibilité du transport ferroviaire a-t’elle été explorée pour que les produits de bois soient acheminés pour partie par le rail, mode de transport moins émetteur de carbone ?

Les Amis de la Terre alertent, ici et ailleurs, que l’énergie bois est une énergie renouvelable mais pas inépuisable. L’énergie éolienne, l’énergie hydraulique, l’énergie solaire et géothermie, inépuisables, devraient être prioritaires ! Sans oublier que la sobriété et l'efficacité énergétique sont encore plus prioritaires !

Et la forêt n'est pas que du bois, c'est également un écosystème :
- qui stocke le carbone dans le sol si elle est gérée avec prudence !
- qui préserve la biodiversité si ses peuplements sont variés, conservant des strates âgées et un taux minimum de bois morts !
- qui protège les sols, régule le climat et fournit beaucoup d'autres aménités !


Nous vous invitons à lire le dernier numéro de notre revue nationale "La baleine" :
Les pièges verts de la biomasse

1 commentaire:

Anonyme a dit…

Je ne suis pas sûr qu'un véritable audit énergétique des batiments communaux ait été réalisé. Avant de construire une gigantesque chaufferie, il faudrait avant tout réduire au maximun les besoins de chauffage, d'eau chaude.