Le 15 mai 2025, l'association Dijon Avenir invitait monsieur Benjamin Pohl, climatologue à l'université de Bourgogne, pour une conférence grand public sur le changement climatique et ses conséquences locales. La captation vidéo de la conférence vient d'être mise en ligne. Avis à celles et ceux qui n'avaient pas pu y assister.
Cet été de nouvelles vagues de chaleur ont eu lieu, notamment à Dijon. Ainsi, la chaleur a été étouffante en Côte-d'Or, ce mardi 12 août. Elle a même atteint des niveaux historiques puisqu'à 17 h 54, le record de chaleur a été frôlé à Dijon. En effet, une température de 39,3°C a été relevée, à peine 0,2 de moins que le record datant du 24 juillet 2019 (source Le Bien Public).
Vu que le changement climatique est du principalement aux activités humaines, quand est-ce que l'on "change le système, pas le climat ?".
La première édition du festival des luttes environnementales et naturalistes va avoir lieu du 5 au 7 septembre à Dijon. Des avant-premières, des rencontres, des films cultes, des balades, des débats, des repas, un grand week-end bien chargé autour de nombreux films. Un moment idéal pour découvrir celles et ceux qui luttent pour protéger le vivant, celles et ceux qui l'observent, celles-et ceux qui témoignent caméra au poing.
Edito : Manifestations, pétitions, blocages, sabotages, actions juridiques… la liste est longue des techniques de lutte utilisées pour tenter d’enrayer les causes du changement climatique et de la perte de biodiversité. Mais le constat est là, la situation environnementale empire année après année. Les naturalistes deviennent elles et eux aussi de plus en plus engagé·es. Voyant la situation se dégrader et devant l’inaction des gouvernements, ils et elles passent de l’observation à l’action, en laissant de côté leur « neutralité ». Des articles, des récits, des photographies, des vidéos, des films, font récit de ces combats, créant une culture commune, une mémoire partagée. Filmer les autres vivants se mue aussi en un geste militant, celui de montrer ces vies et ces mondes que la civilisation détruit au profit du progrès. Les frontières entre cinéma militant et cinéma animalier deviennent alors parfois poreuses, tout comme celles entre les filmeur·euses et les filmé·es, ou entre les spectateur·ices et les acteur·ices. C’est dans cette volonté de porosité, d’échanges et de partages cinéphiles et militants que se place la proposition du Festival LuNa. De la ZAD aux Lentillères, de l’A69 à Bure… en passant par le monde des insectes, ceux des oiseaux et des grands mammifères, 9 films et autant de rencontres et de discussions vous sont proposé·es – à prix libre, pour une plus grande inclusivité. Cette première édition, c’est aussi la rencontre de plusieurs collectifs dijonnais qui ont à cœur de défendre le vivant et de faire vivre les luttes. Nous vous invitons donc au cinéma pour poser ensemble un autre regard sur les luttes locales qui maillent les territoires et sur le vaste monde du vivant qui nous appelle à nous soulever. Nous pensons que cette diversité de formes et d’imaginaires nous nourrit, nous renforce. Elle nous aide dans cette urgence que nous ressentons à créer des alliances sur nos territoires et au·delà, pour continuer de nous battre contre les idéologies qui écrasent les conquêtes sociales et accélèrent la destruction systémique du vivant.
Bon festival à toutes et tous !"
Ce festival est co-organisé par les Amis de la Confédération Paysanne - Côte d'Or, les Amis de la Terre - Côte d'Or, l'Assemblée Populaire 21, le Cinéma Eldorado, la LPO - Bourgogne-Franche-Comté, le Quartier Libre des Lentillères, les Soulèvements de la Terre - Dijon.
Lors du Conseil Métropolitain du 26 juin, un sujet portait sur le "contrat de concession d'exploitation des mobiliers urbains publicitaires - Rapport annuel d'activité 2024". François Rebsamen concède indirectement qu'il soutient l'affichage de publicités débiles dans les rues.
Et comme à son habitude, François Rebsamen fait l'apologie de ses actions en mélangeant les sujet. En effet, le sujet portait sur la publicité sur les abribus et panneaux sucettes, tandis que lui fait une digression sur les affichages de grandes tailles. D'ailleurs, il s'est bien gardé de rappeler le cadeau de 10 millions d'euros qu'il avait fait à Clear Channel avec son ami André Gervais... En ce qui concerne la publicité, il se garde bien aussi de parler de la proposition des Amis de la Terre Côte-d'Or où seules les artisans et commerçants locaux, ainsi que les associations locales, pourraient s'afficher, et non pas les multinationales (dont certaines ne payent pas d'impôts en France) comme actuellement.
(montage : Les Amis de la Terre Côte-d'Or)
Publicités pour Shein, H&M, Amazon, l'alcool, la malbouffe,..., c'est ça la vie pour François Rebsamen !
Puis il parle des "publicités intelligentes", c'est à dire des affichages pour des activités portées par la ville. A ce sujet, au mois de mai les Amis de la Terre Côte-d'Or avaient montré l'absurdité et l'hypocrisie de la communication de la ville dans le document ci-dessus. Si les publicités de la ville sont "intelligentes", les autres sont donc débiles ?
Enfin, il explique que l'argent de la publicité rapporte de l'argent pour lutter contre le réchauffement climatique. Remarque totalement ubuesque ! En effet, n'est-ce pas complètement stupide de gagner de l'argent par des actions qui participent à augmenter le changement climatique et la perte de biodiversité pour utiliser cet argent à lutter contre le changement climatique ? Le roi Ubu vit-il à Dijon ?
Le 26 juin, le conseil métropolitain de Dijon a approuvé son Plan Climat et Biodiversité 2024-2030. Il s'agit d'un document dont l'objectif est de "bâtir la métropole de demain climatiquement neutre, juste socialement, agréable à vivre". Un document intéressant, mais déjà imparfait.
Document imparfait, même si il est très intéressant, car dès la page de présentation sur le site de la métropole on peut y lire : "Consciente des enjeux globaux de ces défis pour l’humanité, la collectivité porte une politique locale qui s’efforce de montrer la voie d’une action socialement et économiquement soutenable, garante de la qualité de vie qui caractérise notre territoire." On notera ici le "économiquement soutenable", tandis que le schéma de présentation parle de "justice sociale & écologie".
Economie versus écologie, qui sera prioritaire ? Le décor est planté...
Les 5 priorités de la plan portent sur l'énergie, la mobilité, l'alimentation, l'eau et le logement. Ce plan comporte 30 objectifs stratégiques déclinés en 3 types d'actions : * Atténuer nos impacts : 1- Contribuer à une diminution progressive de la place de la voiture dans le quotidien des habitants 2- Favoriser le développement de solutions de réduction et d’optimisation des flux automobiles pendulaires et de fret 3- Réduire les consommations d’énergie et les émissions de gaz à effet de serre des bâtiments 4- Aménager, rénover et construire en renforçant les fonctionnalités écologiques et la biodiversité 5- Développer la production locale des énergies renouvelables et de récupération 6- Maitriser l’impact du développement des énergies renouvelables sur les ressources 7- Adopter des modes de consommation moins émetteurs de gaz à effet de serre, plus respectueux des ressources et réduire notre production de déchets 8- Accompagner la réduction des impacts environnementaux de l’activité des entreprises 9- Favoriser à l’échelle de l’aire urbaine des pratiques agricoles décarbonées qui préservent et valorisent la biodiversité 10- Promouvoir une gestion écologique des espaces de nature publics et privés et maintenir les puits de carbone
* Adapter nos vies à un environnement qui change : 1- Restaurer le cycle naturel des eaux pluviales sur notre territoire et les exploiter durablement 2- Adapter notre consommation d’eau à la disponibilité, la réduire et en optimiser les usages 3- Promouvoir une alimentation saine, durable et accessible à tous 4- Augmenter la part d’approvisionnement local et garantir une juste rémunération des producteurs 5- Adapter les politiques publiques métropolitaines aux vulnérabilités liées aux crises environnementales 6- Accompagner les habitants les plus exposés 7- Stimuler et accompagner la décarbonation des activités économiques et la diminution de leur impact sur l’environnement 8- Promouvoir un modèle de développement économique durable créateur de richesse à l’échelle de l’aire urbaine 9- Soutenir l’accompagnement des transitions professionnelles et l’attractivité des métiers 10- Promouvoir une culture de la gestion des risques et des aléas sur notre territoire 11- Offrir à tous un territoire résilient, favorable à notre santé et à haute qualité de vie 12- Renforcer et améliorer la qualité de nos continuités écologiques et des services écosystémiques 13- Faire de la biodiversité une alliée de l’adaptation au changement climatique
* Coopérer avec tous les acteurs : 1- Développer et renforcer les espaces de coopération et de construction des réponses 2- Placer la science, la recherche et l’innovation en appui aux politiques publiques 3- Construire des alliances stratégiques au bénéfice de la relocalisation progressive de certains secteurs d’activité économique 4- Renforcer la réciprocité entre les territoires 5- Informer, rendre compte et mobiliser activement l’ensemble des habitants et des acteurs socio-économiques pour massifier les actions sur le Territoire et en augmenter l’impact 6- Construire et partager une culture commune du climat et de la biodiversité sur le Territoire 7- Partager et valoriser les expériences pour accélérer la transition
Beaucoup de sujets pris en compte, ce qui est intéressant. Mais ce texte ne reflète pas toujours la réalité. Par exemple "coopérer avec tous les acteurs" est mensonger car les associations environnementales locales savent par expérience qu'elles ne sont pas prises en compte dès lors que ça dérange nos élus. La démocratie, c'est uniquement quand ça arrange ces derniers...
Un élément représentatif dans la présentation le 26 juin, le fait que François Rebsamen dit qu' "être décroissant, c'est être opposé à tout". Depuis toujours, le président de la métropole n'a que le mot "croissance" à la bouche, alors tout ce qui touche à l'absence de croissance, comme la sobriété, relève du mal selon lui. Avec une telle façon de penser et un tel personnage aux manettes, ce plan climat peut être aussi ambitieux que possible, tout le monde sait bien que les actions seront amoindries dès que ça ne conviendra pas à l'idéologie de Rebsamen.
Enfin, on pourra noter la remarque de Jean-Patrick Masson sur le fait que ce sont les plus pauvres qui vont le plus souffrir du changement climatique et de la perte de biodiversité, remarque qui est avérée, alors que ce sont les plus riches qui sont les plus responsables de cette situation. Les plus défavorisés ont la double peine.