Aujourd'hui avait lieu la présentation publique du Plan Local d'Urbanisme (PLU) de Dijon. Le but étant "d'imaginer la ville de demain". Sur une des plaquettes de présentation, il est écrit: "La prise en compte des dimensions sociales, environnementales et économiques dans les domaines touchant au développement et à l'urbanisme fonderont le projet de ville durable de Dijon à un horizon 2020-2025.
Mettre en oeuvre les principes d'une urbanisation compacte, "verte" et économe en ressources est une nécessité qui constituera le socle de ce projet de ville."
Monsieur Pribetich (conseiller municipal, délégué à l'urbanisme et au Plan Local d'Urbanisme) a décrit les particularités de ce Projet d'Aménagement et de Développement Durable (PADD), avec ses quatre orientations: une ville évolutive, mobile, mosaïque et environnementale. De son exposé, il en ressort qu'il existe beaucoup de contraintes techniques et réglementaires, mais aussi beaucoup de possibilités et de libertés.
De cette réunion, l'impression est que sur un certain nombre de points, le côté "eco" de ce PLU n'existe pas ou bien reste très flou laissant la place à un simple PLU de base. Exemples:
- Déplacements: Le PLU prévoit AU MINIMUM une place de parking voiture par logement ou une place par 80 m2 de logement (c'est à dire deux places pour les grands logements). Tandis que pour le vélo, ce sera 1 m2 par logement! Incroyable! Mais comment fera une famille pour ranger ses vélos? Manifestement, la place du vélo n'est pas du tout prise en compte dans ce PLU. De plus, il est consternant de toujours favoriser la voiture. En effet, ce "minimum" oblige tout promoteur immobilier à faire construire un minimum de places pour les voitures, ceci pour les constructions des 10 prochaines années. Alors que les vraies villes écologiques tendent vers 0,5 places (ou moins) par logement.
- Agriculture: C'est le flou. Des terrains seront considérés non constructibles pour laisser la place à l'agriculture, ce qui judicieux. A la remarque de favoriser l'implantation de jeunes maraîchers bio, monsieur Rebsamen a répondu que la municipalité travaille avec la chambre d'agriculture (organisme soutenant une agriculture productiviste polluante). Manifestement, pas de grand projet d'agriculture écologique ici. D'ailleurs, monsieur Rebsamen a judicieusement fait remarquer que l'étalement urbain se fait souvent au dépend des surfaces agricoles et des arbres fruitiers, mais il s'est bien abstenu de rappeler que la LINO (qu'il soutient) détruit plusieurs centaines de ces arbres fruitiers!
- Déchets: Inciter au tri sélectif. Tel peut être résumé l'objectif en ce qui concerne les déchets. Une personne a évoqué le cas des déchets fermentescibles (environ 30% de nos déchets, il finissent actuellement à l'incinération) qui pourraient être compostés, même en immeuble. Monsieur Masson (adjoint délégué à l'écologie urbaine) a répondu que ce sera possible. Pas davantage d'indication. Bref, ce n'est pas à l'ordre du jour.
-Energies renouvelables: Les bâtiments pourront plus facilement recevoir des panneaux solaires thermiques. En Espagne, leur implantation est obligatoire dans toute nouvelle construction. Aucune obligation ici.
-Economies d'énergie: Une des plaquettes indique: "réduire significativement la consommation en énergie des bâtiments pour faire de la construction un pôle d'excellence dans le domaine énergétique". Il n'est fait aucune mention à aucune norme. Le pseudo-écoquartier Junot (tout neuf) est un bel exemple de ce qu'il faut se méfier: solaire en option, isolation selon normes en vigueurs seulement, présence de chauffage obsolète (électrique); avec obligation de moyens, mais pas de résultats... Accepter la construction d'un bâtiment qui ne serait pas au minimum en basse consommation serait une ineptie.
Bref, un PLU qui manque cruellement d'ECOlogie.
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