"En 2009, des programmes sur la biodiversité ont vu le jour, tels que ‘phyto 2018’ mis en place par le gouvernement français (ministère de l’agriculture, 2009) visant à réduire l’utilisation de produits phytosanitaires de 50% voir à des programmes locaux plus ambitieux tels que les ‘zéro-phytos’ dans certaines villes de pays industrialisés. (...) Les services de la ville de Dijon utilisent une gestion de type raisonnée depuis quelques années, sans utilisation de pesticides (sauf sur sites historiques ou cimetières). Cette gestion est bien visible, à travers la présence de trottoirs enherbés, de pieds d’arbres ou massifs non désherbés.
Il y a environ 12600 arbres d’alignements sur 600 km de trottoirs, ce qui représente un temps de travail important pour les services de la ville. Cette étude porte ici sur des espaces qui sont entretenus par les services verts, pour cela, nous nous sommes intéressés à des relevés de flore spontanée au pied des arbres d’alignement."
"Il est intéressant d’effectuer un tel relevé dans la mesure où la « nouvelle » diversité végétale en ville est mal connue et que la gestion peut s’en retrouver facilitée L’objectif principal de ce travail, jamais encore réalisé sur la ville de Dijon, est de déterminer la richesse spécifique de la flore de ce milieu ainsi que d’estimer l’abondance des espèces trouvées, puis de déterminer les caractéristiques biologiques des espèces présentes. Cet objectif sera abordé au travers de questions principales telles que : Quelle type de flore est présente sur la ville ou sur une surface plus réduite comme un boulevard ? ; Peut-on dégager des facteurs simples pour expliquer les variations de richesse spécifique sur la ville ?
Le mémoire monsieur Laurent Martinez, réalisé lors de son stage de Master à l'Université de bourgogne, est intitulé "Diversité de la flore adventice au pied des arbres d'alignement de la ville de Dijon". Il nous apprend que lors de l'étude (avril 2010) qui a eu lieu sur 300 pieds d'arbres, 116 espèces différentes ont été trouvées, avec une abondance totale d'environ 21500 individus, toutes espèces confondues.
Une étude assez inédite en France et en Europe et qui mérite le détour. La conclusion du rapport indique que "la flore spontanée en ville regroupe un nombre d’espèces très important du fait de l’hétérogénéité du milieu et des différents niveaux de pressions de sélection que l’on y trouve. La flore de la majorité des pieds d’arbres est composée de 6 à 7 espèces différentes, ce qui signifie que même de petits espaces de verdures sont riches. Le contrôle des sites de dispersion principaux en ville ne semble pas suffisant pour réguler cette diversité et dans le contexte actuel de réduction des produits phytosanitaires, il revient à chacun d’accepter, cette flore spontanée en milieu urbain, qui semble ne pas présenter de dangers dans la ville de Dijon. (...) Les organismes de gestion des espaces verts communiquent de plus en plus avec le public en proposant par exemple aux riverains Dijonnais de gérer le pied des arbres devant leur habitation et en les conseillant quand à l’utilisation de produits phytosanitaires afin d’éviter toute pollution. On observe ce phénomène dans de nombreuses villes françaises à travers des évènements comme ‘inventons les natures urbaines !’ organisés au Jardin des Tuileries cette année. La flore de demain dépendra donc comme aujourd’hui de la volonté de chacun et de l’intérêt qui sera porté à ces petits îlots de diversité végétale."
Une étude très intéressante qui montre que la biodiversité existe aussi là où on ne l'attend pas forcément.
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