En mars 2011 était projeté le film In Transition au bar L’Annexe, suivi d’un débat. Ce soir là, Laurent Morelli, formé en permaculture et particulièrement intéressé par le mouvement de transition, propose aux personnes présentes de monter un groupe à Dijon. Il se baptisera Dijon territoire en transition. Un an plus tard et après beaucoup de vulgarisation, le train est sur les rails et le groupe ne manque pas de dynamisme. Avis aux amateurs !
« De la dépendance au pétrole à la résilience locale », telle est la transition revendiquée par le mouvement né dans une petite ville d’Angleterre en 2006, à l’initiative de Rob Hopkins, enseignant en permaculture. Petit à petit, le mouvement s’est développé et aujourd’hui, une vingtaine de pays en font partie. Un réseau s’est constitué en France dont Dijon territoire en transition fait partie, comprenant la ville et son agglomération.
La résilience locale
Le mouvement de transition part de deux constats : celui du réchauffement climatique, et celui du pic pétrolier. « Si du jour au lendemain on a plus de pétrole, on a plus rien dans nos magasins. On meurt de faim ! » explique Laurent Morelli. L’une des solutions, c’est alors de relocaliser l’économie. « Il faut trouver des énergies alternatives et être plus autonome sur tous nos besoins, que ce soit alimentaires, vestimentaires, énergétiques». Le maître mot de la transition, c’est la résilience, dans le sens de la résistance des matériaux. « Un matériau résilient résiste à plein de choses, aux chocs et aux agressions. Comme on est dans une société de chocs, augmenter la résilience localement est quelque chose de nécessaire. On a pas d’autres alternatives ». En un an, la liste de diffusion du groupe Dijon en transition s’est élargie à une soixantaine de personnes, dont une trentaine de membres actifs. Une réunion a lieu chaque semaine au Rézo'Fêt'Art, où naissent différents projets. Le tout dans une atmosphère bon enfant: « nous voulons être dans l’action mais avec un certain côté festif et ludique, pas seulement dans la pure réflexion et la critique », selon Laurent Morelli.
Une multitude d’actions
Sensibilisation sur la permaculture, création d’un groupe de travail sur l’habitat groupé, recherche de terrains cultivables… Le groupe dijonnais n’est pas à cours d’idées pour agir selon les principes de la transition. Depuis septembre 2011, ils entretiennent un terrain de 2000m2 à Neuilly-lès-Dijon. C’est un particulier qui le leurs a prêté suite à une annonce laissée à l’émission « Là bas si j’y suis » de Daniel Mermet sur France Inter. Cela permet de se réunir pour mettre la main à la pâte dans une ambiance conviviale : cultiver ensemble un potager, creuser une marre, retaper la cabane, enlever les ronces… et à la fin, partager les légumes bien sûr. Un deuxième terrain de 3300m2 se trouve à Messigny-et-vantoux, qui n’est pour l’instant qu’en phase de labour. Des ruches fabriquées maison seront probablement bientôt installées sur les terrains.
Un autre projet est en cours : il s’agit d’un groupe de travail qui œuvre à la plantation d’un maximum de plantes et arbres fruitiers comestibles dans l’agglomération dijonnaise. Un évènement est prévu fin mai afin de faire participer le maximum de personnes à cette action, notamment les élus. Trois cent personnes y seront invitées. « A l’occasion de l’arrivée du tram, de nombreux arbres vont être plantés. Alors pourquoi pas de fruitiers ? Ca permettrait aux sans abris de se nourrir par exemple. »
Le groupe dijonnais donne donc naissance à des projets très variés, tout en aidant la transition à démarrer dans d’autres villes. Ses membres sont aussi à la recherche de personnes, quels que soient leurs talents, et vous accueilleront à bras ouverts à l’une de leurs réunions.
texte: Claire Bourdon, étudiante en Master Euromédias
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