"Vendredi 13 mai, des adhérents des Amis de la Terre Côte-d’Or se sont retrouvés devant l’agence BNP place Darcy à Dijon pour informer les passants de l’implication de la BNP dans le financement du secteur du charbon. Un courrier a été remis au responsable de l’agence :
A l’attention du directeur de l’agence BNP Paribas – place Darcy Dijon
Madame - Monsieur Le Directeur,
En décembre 2015 s’est tenue à Paris la 21ème conférence des parties (COP21) dans le cadre de la conférence des Nations Unies sur le changement climatique. L’Accord de Paris conclu à l’issue de ces négociations fixe l’objectif international de « limiter l’augmentation de la température moyenne mondiale bien en dessous de 2°C au-dessous des niveaux préindustriels et de poursuivre les efforts afin de limiter la hausse des températures à 1.5°C ». Or, de nombreux scientifiques nous disent qu’il faut renoncer à plus de 88% des réserves de charbon si nous voulons atteindre ces objectifs. De plus, toute nouvelle centrale à charbon est incompatible avec ce seuil et ce, quelque soit la technologie utilisée. En effet, notre « budget carbone » jusqu’en 2030 sera déjà émis par les infrastructures existantes.
En novembre de 2015, en amont de la COP 21 pour laquelle BNP Paribas était sponsor, la banque a été la dernière à s’engager dans ce sens. Elle dit vouloir aligner ses financements avec un scénario de 2°C. Bien que les mesures annoncées aillent dans le bon sens, elles demeurent insuffisantes. BNP Paribas s’engage, entre autre, à l’arrêt de financement pour des projets de mine de charbon partout dans le monde et de centrales à charbon seulement dans les pays à hauts revenus ou encore l’arrêt des financements aux entreprises qui n’auraient pas de stratégie de diversification de leurs activités. Ces engagements manquent de clarté et ne sont qu’un écran de fumée destiné à contrer les attaques des ONG qui demandent des critères clairs, publics et opposables.
Aujourd’hui, d’après nos échanges avec la banque, BNP Paribas n’entend pas exclure automatiquement de ses soutiens les entreprises qui auraient de nouveaux projets charbon ou pour lesquels la diversification ne vise pas une sortie complète du charbon d’ici 2020.
Toute nouvelle centrale à charbon étant incompatible avec l’objectif des 2°C, et la quasi-totalité des réserves devant rester dans le sol, notre demande est l’arrêt du financement du développement du secteur du charbon.
Les Amis de la Terre et aujourd’hui, les Amis de la Terre Côte-d’Or, demandent à la banque de ne plus financer les entreprises du charbon qui ne peuvent pas s’aligner avec un scénario 2°C et plus précisément de ne plus financer :
1. Les entreprises qui développement clairement le secteur du charbon, que ce soit par de nouveaux investissements dans l’extraction de charbon, dans la production d’électricité à partir de charbon, dans la construction d’infrastructures de transport et de distribution dédiées en grande partie au charbon.
2. Les entreprises minières pour qui le charbon compte pour moins de 30% de leur chiffre d’affaire et les entreprises productrices d’électricité pour qui la production à partir de charbon représente plus de 30% de leur production totale d’électricité (en MW).
3. Les entreprises qui extraient, consomment, ou achètent et vendent sur le marché moins de 20 millions de tonnes de charbon par an.
En cas de non engagements lors de l’Assemblée Générale de la BNP qui se tiendra à Paris le 26 mai 2016, l’association des Amis de la Terre s’engage à mener à partir de cette date de nombreuses actions non violentes de désobéissances civiles partout en France."
Et pour en savoir plus les banques et le climat, consultez le guide "Climat: comment choisir ma banque ?"
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