Une pétition très explicite et argumentée adressée à Monsieur le Président du Syndicat Mixte de l'Aérodrome de Dijon-Longvic, Monsieur le Directeur Exploitation de l'aérodrome (Société EDEIS), Monsieur le Préfet de la Côte d'Or, demande une diminution des nuisances sonores.
Le texte:
Un bref rappel historique
L'aérodrome de Dijon-Longvic était historiquement dédié à l'activité
aérienne militaire. C'était l'ancienne base aérienne 102 avec ses
mirages 2000. Antérieurement située en pleine campagne, aujourd'hui en
limite de l'agglomération de Dijon, la plate-forme se trouve depuis de
nombreuses années entourées de zones d'habitations denses de la
périphérie dijonnaise. Un long travail collaboratif s'était mis en place
au fil des années entre les militaires et les représentants des
riverains pour minimiser les nuisances sonores. Parmi d'autres
dispositions, des trajectoires de décollage et des prises minimum
d'altitude avaient été définies, des modalités pour des contacts en
temps réel étaient instaurées.
Lorsque le site a migré vers une activité aérienne civile en juin
2016, lors de la dissolution de la base, cet investissement de plusieurs
années a été immédiatement perdu. Estimé modèle de reconversion
(Dijon-Métropole n°45, printemps 2018), un élément fondamental a été
oublié dès le départ : la présence des riverains de l'aérodrome !
L'activité civile du site s'est donc installée et s'opère aujourd'hui
de manière quasiment "sauvage", sans tenir compte des habitudes de vie
d'aujourd'hui, sans contrainte aucune vis-à-vis de la présence des 50
000 habitants des communes de l'Est Dijonnais. Et pourtant des solutions
existent.
Des procédures pour minimiser les nuisances sonores
Eh oui, des solutions existent pour minimiser les nuisances sonores.
On les retrouve notamment sur les cartes d'approche et d'atterrissage à
vue destinées aux pilotes (cartes VAC, Visual Approach and landing Chart dans le jargon aéronautique )
Quelques exemples, en proximité immédiate ou plus éloignés de
Dijon-Longvic : de nombreuses plateformes sont définies d'office comme
situées dans un environnement sensible ou très sensible au bruit
(Beaune, Auxerre, Nantes), des zones dont le survol doit être évité sont
repérées et des trajectoires éventuellement spécifiées (Beaune, Darois,
Til-Chatel, mais aussi Annecy, Cannes, La Rochelle), des restrictions
d'activité sont actées notamment les dimanches et fêtes (Lognes,
Toussus-Le-Noble, Valence), les tours de pistes répétitifs sont limités
(Clermont-Ferrand, Villefranche-Tarare, Albertville, Valence), des
périodes de calme sont instaurées entre 12h00 et 14h00 et à partir de
18h00 (Darois, Til-Chatel), les aéronefs équipés de turbomoteurs sont
interdits (Saint Dié).
Sans détailler tout le répertoire des cartes VAC, on s'aperçoit que
des consignes particulières, même imparfaites ou incomplètes, sont
actées sur quasiment toutes les plateformes au voisinage immédiat de
zones d'habitations. ET À DIJON-LONGVIC RIEN !
L'absence de mesures anti-bruit à Dijon-Longvic se remarque aussi
directement sur le site de l'aviation-civile. POUR DIJON-LONGVIC, C'EST
NÉANT ! Mais pour Cannes-Mandelieu, un aérodrome comparable car voué aux
seules activités de vols d'affaires et loisirs, ce paragraphe occupe 3
pages format A4 !
Les références : SIA/ eAIP France/ Cycle AIRAC en vigueur/ Aérodromes, paragraphe AD 2-21, procédures antibruit.
Et nous, nous ne demandons rien de plus, mais rien de moins non plus que ce qui se pratique sur d'autres aérodromes. Certains objectent que le niveau de bruit a fondamentalement baissé avec le départ des avions militaires. Mais aujourd'hui, ce n'est plus l'intensité du bruit qui pose problème, mais la répétitivité des nuisances sonores et leur durée dans le temps, tous les jours sans interruption en belle saison. D'autant qu'il existe aussi des solutions techniques pour réduire l'impact sonore, comme l'équipement des avions à moteur thermique, notamment ceux qui sont basés, par des silencieux (dispositifs qui réduisent aussi les consommations et améliorent les performances). Pour de nombreux habitants, la situation les conduit aujourd'hui à une détestation des activités aéronautiques et des loisirs aériens, un comble quand on habite à proximité de ce site historique.
Attention: il y a aussi la pollution atmosphérique
En plus du bruit, il y a l'impact écologique : les résidus brûlés,
les produits de combustion incomplète et autres particules fines
retombent sur les zones proches de l'aérodrome, habitées ou pas. Et il y
a aussi les émissions de CO2, le gaz à effet de serre.
L'activité parachutiste par exemple. En soulignant que l'on vient de
toute la France et éventuellement de l'étranger pour s'amuser au-dessus
de nos habitations, sur un seul week-end, elle rejette à elle seule plus
de 7 tonnes de CO2 au-dessus de nous. C'est l'équivalent de ce que vous
émettez en 5 ans avec votre véhicule milieu de gamme.
Les références :
-
avion Pilatus PC 6: consommation 160L de kérosène/heure, 16 heures
d'activité, facteur d'émission du kérosène 3kg de CO2/L, d'où 160 x 16 x
3 = 7680 kg de CO2
- une voiture milieu de gamme: 5 ans, 11
000 km/an, facteur d'émission CO2 de 0,140 gr /km, d'où 5 x 11000 x
0,140 = 7700 kg de CO2.
Peu de considération pour les riverains
Des représentants d'associations sont montés au créneau. Ils ont été
reçus au printemps 2019 par l'exploitant, la société EDEIS. Comme seule
disposition anti-bruit relevant de l'enfumage face au catalogue de
mesures citées plus haut, on leur a théâtralement affiché une adaptation
à la marge du calendrier de la société de parachutisme qui empoisonne
la vie des riverains du matin au soir.
Mais nous avons bénéficié d'un effet d'aubaine. En effet, suite à la
disparition de l'activité militaire, le plan d'exposition au bruit
concernant le site a dû être révisé. Nous avons pu ainsi nous exprimer
en juin 2019 dans l'enquête publique préalable obligatoire. 438
personnes ont consulté le dossier, 123 observations ont été inscrites,
toutes convergentes sur la nature des nuisances. Ces constats ont
conduit le commissaire enquêteur à formuler une réserve ainsi exprimée:
"nécessité de mise en place d'une instance d'échange et élaboration d'un
compromis d'exploitation acceptable par toutes les parties, exploitant
de l'aérodrome et riverains".
Cette réserve conditionnait la publication du plan d'exposition au
bruit révisé. Elle a été considérée levée par le préfet par la seule
prise d'un 1er RDV fin 2019 officialisant selon lui l'existence de
l'instance d'échange. Mais à l'issue de ce seul RDV, reporté au 24
janvier 2020, le processus de concertation s'est irrémédiablement
arrêté, malgré les engagements et relance.
Ce constat de désintérêt vis-à-vis des riverains se retrouve aussi
sur le site web de l'exploitant (site EDEIS, onglet Actualités): on cite
la "soirée de gala 2019", le covid-19 et le confinement, le
photovoltaïque, et la reprise de l'activité parachutiste en juin 2020,
MAIS RIEN SUR UN PROCESSUS DE CONCERTATION AVEC LES RIVERAINS, RIEN SUR
UN PROJET DE CHARTE DE L'ENVIRONNEMENT !
Cette extinction du processus de concertation apparait aussi dans une
interview du nouveau directeur-exploitation de la plateforme, parue le 5
août 2020 sur le site d'information "Infos Dijon", lien https://www.infos-dijon.com/news/bourgogne-franche-comte
Dans
son approche, aucune référence à la présence de riverains ! Le nouveau
directeur-exploitation évoque ainsi un "site qui a beaucoup de
potentiel, celui-ci méritant d'être développé" et se déclare soucieux de
perspectives de développement, dont le développement durable. MAIS RIEN
AU SUJET D'UNE PERSPECTIVE DE CONCERTATION AVEC LES RIVERAINS, RIEN AU
SUJET DE LA MISE EN CHANTIER D'UNE CHARTE DE L'ENVIRONNEMENT !
Pour faire bouger les choses
Pour de nombreux riverains, les nuisances de l'ancienne base aérienne
102 n'étaient qu'une gâterie par rapport au trouble continu qu'ils
subissent aujourd'hui, 7 jours sur 7, du matin au soir. Nous citons tout
spécialement les survols des habitations en basse hauteur, les circuits
de pistes à répétition, le bourdonnement continu et entêtant de l'avion
de parachutisme qui devient un cauchemar sonore les jours de beau
temps.
En tant que riverains, loin de nous désintéresser des aspects
économiques pour préserver le site, nous ne militons pas pour la
suppression de toute activité aérienne. Nous voulons juste qu'elle
s'exerce dans un cadre qui soit équitable avec le droit des riverains à
disposer de périodes de calme et de silence. Plus particulièrement pour
la pratique du parachutisme de loisir, nous estimons cependant que cette
activité n'a pas sa place sur un site situé en pleine une zone
péri-urbaine.
Désormais, c'est l'effet de nombre qui peut faire poids: il faut
influencer les décisions des élus donneurs d'ordres, de l'exploitant de
la plateforme et des administrations de tutelles.
On a besoin de votre mobilisation, par votre signature et
éventuellement par vos commentaires. Merci, grâce à votre démarche, de
nous aider à retrouver un minimum de qualité de vie.
Pour le Collectif de Riverains Excédés par une Aéronautique Sans Limites,
Son initiateur, Adrien LOUGNOT
Pour rappel, le secteur aérien est un véritable problème environnemental. Si Dijon souhaite être une référence écologique européenne, il serait temps que les responsables se penchent sur ce problème, dont l'unique véritable solution est connue : une diminution de l'activité aérienne !
1 commentaire:
Bonjour. Savez vous par quel moyen contacter ce collectif?
Nous prévoyons de venir nous installer vers dijon cet été, à priori à longvic. Mais avec la mobilisation de ce collectif, nous craignions les nuisances liées aux avions. Savez-vous si longvic est dans le "périmètre" des nuisances relevées? Nous ne voudrions pas regretter notre installation.... Merci d'avance!
Flora
Enregistrer un commentaire