samedi 12 décembre 2020

5G, qui peut expliquer le problème à François Rebsamen ?

Lors du dernier conseil municipal de Dijon, les élus EELV ont demandé un moratoire sur la 5G. François Rebsamen, maire de Dijon, a balayé la question d'un revers de main, fermant de ce fait les yeux sur l'impact environnemental de la 5G.

Alors, qui serait en mesure d'éclairer cet élu afin de le faire revenir sur ce choix climaticide ?

Un choix étonnant à première vue pour un maire qui cherche à obtenir le label "capitale verte européenne", alors que tout montre que la 5G (cinquième génération des standards pour la téléphonie mobile) augmentera l'empreinte écologique du numérique.

 

La 5G augmentera significativement nos usages numériques et par conséquent la consommation d'énergie et de ressources.

Selon le rapport "LEAN ICT - pour une sobriété numérique", la tendance actuelle de surconsommation numérique dans le monde n’est pas soutenable au regard de l’approvisionnement en énergie et en matériaux qu’elle requiert. La Transition Numérique telle qu’elle est mise en œuvre actuellement résulte en une augmentation forte de l’empreinte énergétique directe du Numérique, en croissance annuelle de 9% à 10% selon les jeux d’hypothèses. Cette hyper-croissance se produit malgré les progrès réguliers enregistrés jusqu’ici en termes d’efficacité énergétique des équipements et des systèmes numériques et a pour conséquences:
-La captation d’une part progressivement démesurée de l’électricité disponible, ce qui accroît la tension sur la montée en charge des sources de production décarbonée;
-L’augmentation de moitié en 5 ans de la part du Numérique dans les émissions de GES (2,5% à 3,7%entre 2013 et 2018) et un doublement de ce ratio d’ici 2025 (si le trafic de données continue à croître de 30% par an);
-Une demande croissante en métaux rares et critiques dont beaucoup se trouvent être également indispensables aux technologies énergétiques bas-carbone, d’où un risque de tension sur les approvisionnements, accru par le quasi-monopole de la Chine sur la plupart d’entre eux. 

Autant le Numérique pourrait servir à repenser les usages et modifier les modes de fonctionnement et de production pour aboutir à une réduction des émissions de GES, voire à une réduction de la consommation énergétique (réseaux électriques intelligents, mobilité et transports intelligents, monitoring environnemental et urbain, dématérialisation, télétravail et visioconférence, bâtiments intelligents et écoconception logicielle), autant ceci n’aura une chance de se produire qu’à la condition de maîtriser les « effets rebond» dans ces secteurs. Or, jusqu’ici, les effets rebond se sont montrés plus importants que les gains apportés par l’innovation technologique. Par exemple, les bénéfices environnementaux du télétravail sont largement inférieurs à ceux intuitivement escomptés, en tout cas lorsqu’il n’est pas combiné à d’autres changements de l’écosystème social. Il est donc illusoire de considérer a priori que le bilan énergétique global d’une Transition Numérique (d’un service, d’une entreprise, d’un pays) soit voué à être largement vertueux, voire même simplement équilibré. Pour que la Transition Numérique puisse concourir à une réduction de la consommation d’énergie globale d’un système, il est donc indispensable de modifier nos modes de consommation et d’intégration du Numérique dans nos projets.

Bref, toutes les études démontrent que les bénéfices écologiques de la 5G sont négatifs. De plus, franchement, la 5G, en a t on vraiment besoin comme l'explique monsieur Jean-Marc Jancovici dans cette interview ? Fondamentalement la réponse est non.
Mais le problème est à regarder du côté de ONDijon, la "smart city" (ou "ville connectée") tant vantée par François Rebsamen. Parmi les acteurs industriels impliqués il y a Bouygues Telecom qui vient de participer à l'appel d'offre pour la 5G. Mettre un frein à son déploiement à Dijon reviendrait pour François Rebsamen à mettre des bâtons dans les roues de son partenaire économique et remettre en question son idéal de "smart city". L'utopie de croissance technologique infinie sur une planète finie ne fera jamais peur aux inconscients et autres adeptes de la secte de la croissance...

Alors, la question finale est de savoir qui sera en mesure de lui faire comprendre son erreur et le faire revenir sur son choix. Cette personne aura fait un grand geste pour l'environnement.

1 commentaire:

sobhe21 a dit…

Même JM Jancovici est contre la 5G. Il est convaincant (pour une fois qu'il ne parle pas du nucléaire !!!). Merci pour ce lien. J'espère que notre maire écoutera cet interview