Communiqué du collectif Bourgogne Franche-Comté pour l'abolition des armes nucléaires : Ce 15 janvier 2021 à Dijon s’est tenue la 12ème vigie citoyenne concernant l’arme nucléaire et la reconversion du CEA de Valduc. Depuis janvier 2020, ces vigies mensuelles, près de Valduc ou à Dijon, ont pour objectif d’interpeller la Direction du CEA, le personnel et les citoyens sur les risques des armes nucléaires.
La vigie, place St Bernard à Dijon près de l’arrêt de tram Godrans, a réuni une vingtaine de lanceurs d’alerte.
Les lanceurs d’alerte demandent en premier lieu que la France respecte ses engagements dans le cadre de l’article 6 du Traité de Non-prolifération (TNP) auquel elle a adhéré en 1992 : « Chacune des Parties au Traité s'engage à poursuivre de bonne foi des négociations sur des mesures efficaces relatives à la cessation de la course aux armements nucléaires à une date rapprochée et au désarmement nucléaire et sur un traité de désarmement général et complet sous un contrôle international strict et efficace. »
Les armes nucléaires interdites à partir du 22 janvier 2021
Les armes nucléaires occidentales, totalement inefficaces contre le terrorisme, sont également inutilisables contre des puissances nucléaires, sauf à provoquer une riposte immédiate, et n’empêchent en aucune façon la Russie de contrôler peu à peu la circulation maritime en Arctique ni la Chine de dominer peu à peu l’Asie du Sud-Est. La réponse face à ces menaces n’est pas un bluff nucléaire qui ne trompe personne et menace tout le monde : c’est une politique européenne de sécurité dynamique et même offensive sur le respect des droits humains, impliquant notamment les sanctions économiques et le soutien actif aux organisations démocratiques qui résistent à la dictature ou au nationalisme.
La France et la Grande-Bretagne sont aujourd’hui les deux États les mieux placés pour initier un mouvement de désarmement des 9 puissances nucléaires. Or, dans le cadre du traité franco-britannique ‘Teutatès’ signé le 2 novembre 2010, et malgré le Brexit, le programme ‘Epure’ du site CEA-DAM de Valduc se réalise avec les Anglais en violation de l’article 6 du TNP. Il a pour but d’installer au CEA-Valduc un ensemble de 3 accélérateurs d’électrons pour radiographier l’explosion du premier étage des bombes nucléaires.
Le Traité d’interdiction des armes nucléaires (TIAN), adopté en juillet 2017 par 122 États à l’ONU, entrera en vigueur le 22 janvier 2021 : l’interdiction des armes nucléaires sera la nouvelle norme du droit international. Selon les termes du Traité, il sera illégal pour les États-parties de « mettre au point, tester, produire, acquérir, posséder, stocker, utiliser ou menacer d’utiliser des armes nucléaires ». Le TIAN comporte des obligations positives (déclarations, garanties, élimination, vérification, retrait, mesures d’application nationale, assistance aux victimes et remise en état de l’environnement, coopération et assistance internationales, universalité) pour permettre la mise en œuvre de l’interdiction des armes nucléaires et leur élimination progressive.
La France, qui ne veut pas adhérer à ce traité malgré l’avis de ses propres citoyens, sera de plus en plus considérée comme un État-voyou qui se met en dehors des règles de la communauté internationale. En refusant ce traité, ses responsables politiques favorisent une accoutumance aux risques nucléaires : prolifération, erreurs humaines, défaillances techniques, cyberattaques, etc. Un non-sens pour un État qui se veut "responsable", qui souhaite renforcer la sécurité internationale et garantir la préservation de la biodiversité et de l’environnement...
Soutien aux trois lanceurs d’alerte dijonnais
Trois citoyens, Jacques Bourgoin, Jean-Marc Convers (membre des Amis de la Terre - Côte d’Or) et Étienne Godinot (membre du Mouvement pour une Alternative Non-violente - Côte d’Or), ont pénétré le 9 juillet 2020 dans une zone d’accès libre du site CEA-Valduc pour y déployer une banderole "Reconversion du site CEA de Valduc".
Ils sont poursuivis pour « intrusion en réunion dans l'enceinte d'une installation civile abritant des matières nucléaires, en l’espèce être entré (s) dans l’enceinte du CEA Valduc malgré la présence de panneaux indiquant qu’il s’agissait d’une propriété privée ». Leur procès aura lieu le 12 février 2021 à 14 h 30 au Tribunal correctionnel de Dijon.
Les coupables dans cette affaire sont-ils des lanceurs d’alerte non-violents au sujet du péril nucléaire qui menace l’humanité, ou les gouvernants qui perfectionnent à grands frais une nouvelle ligne Maginot nucléaire en violation des engagements de leur pays ? L’historique des actions menées depuis 2014 à Dijon et Valduc, la présentation du procès et des 3 inculpés, et un modèle de lettre de soutien sont en ligne sur le site Abolition des armes nucléaires.
Un diaporama sur l’inefficacité et les dangers des armes nucléaires est également en ligne.
Les vigies et actions non-violentes menées par le ‘Collectif Bourgogne Franche Comté pour l’abolition des armes nucléaires’ s’inscrivent dans le cadre d' ICAN, 'Campagne internationale pour abolir les armes nucléaires’ (International Campaign to Abolish Nuclear Weapons), prix Nobel de la paix 2017, et dans la suite de l’interdiction internationale des armes biologiques (1972), des armes chimiques (1993), des mines antipersonnel (1997), et des bombes à sous-munitions (2008).
Prochains rendez-vous, rejoignez-nous !
- Dijon : vigie le samedi 6 février 2021
- Besançon : plantation par la ville d’un ginkgo biloba pour le désarmement nucléaire le mercredi 3 février
Le collectif Bourgogne Franche-Comté pour l'abolition des armes nucléaires
http://abolitiondesarmesnucleaires.org