Robert Guillaumont est intervenu jeudi dernier à Dijon devant une trentaine de personnes, lors d'une conférence débat sur le thème du devenir des déchets nucléaires, co-organisée par l'université de Bourgogne, la Société française d'énergie nucléaire (SFEN) et EDF.
A la question "Qu'entend-on exactement par « déchets nucléaires » ?", il a répondu: Il y a ceux liés à l'exploitation du combustible (par exemple, les gants utilisés dans la manipulation de produits radioactifs). Ceux-là, on sait très bien les gérer. Les autres, qui ne représentent en volume que 10 % de la totalité des déchets générés par les centrales nucléaires, posent en revanche de vraies questions, tant leur radioactivité peut être longue (plusieurs centaines ou milliers d'années). La seule réponse possible aujourd'hui, c'est l'enfouissement géologique. Il faut savoir que les 58 réacteurs actuellement en fonction en France généreront en volume de déchets nucléaires à longue vie (VA-FL), l'équivalent de deux piscines olympiques. Ce n'est pas énorme mais cela impose des contraintes très lourdes, pour les isoler et les manipuler. C'est là qu'est le défi !" Et de rajouter "La seule alternative au stockage géologique, c'est la mise en oeuvre d'un nouveau type de réacteur nucléaire, qui permettra une utilisation beaucoup plus longue du combustible et, sans les éliminer totalement, repoussera énormément les échéances de stockage."
(source: Le Bien Public du 24/11/2008)
En regardant le site internet de l'ANDRA (Agence Nationale pour la gestion des Déchets Radioactifs), on apprend que mi-juin 2008 les 3115 communes dont le territoire est a priori favorable au plan géologique à l'accueil d'un centre de stockage de déchets FA-VL ont reçu un dossier d'information.
Mais voulez-vous d'une poubelle nucléaire sous vos pieds ? Sous ceux de vos voisins ?
Le Réseau "Sortir du nucléaire" appelle les citoyen-ne-s à se mobiliser pour empêcher l’implantation d’un nouveau site d’enfouissement de déchets radioactifs dans l’un des départements qui ont été pré-sélectionnés par l'Andra, sur mission du gouvernement, pour "accueillir" ces déchets nucléaires.
Il faut savoir que ces déchets sont dits "à faible activité et à vie longue" (FAVL) mais cette appellation est trompeuse: de même que l'uranium "appauvri" est tout aussi nocif que l'uranium enrichi, les déchets "à faible activité" sont excessivement dangereux et problématiques.
D'ailleurs, même si elle multiplie les formules rassurantes, l'Autorité de sûreté nucléaire est bien obligée de reconnaître que :
*la durée de vie de ces déchets est de "quelques dizaines de milliers d'années". On peut certainement estimer cette durée à au moins 100 000 ans !
*Une installation de surface faisant l'objet d'une surveillance institutionnelle ne peut apporter de garantie suffisante de confinement sur de telles durées.
*L'enfouissement des déchets n'apporterait pas plus de garanties, mais il permettrait aux "responsables" du nucléaire de prétendre avoir réglé le problème. Peu leur importe si un drame se produit dans 50 ans, 100 ans ou 1000 ans...
Des arguments de "fanatiques anti-nucléaires"? Pour se faire une autre idée des risques, mieux vaut lire cette lettre d'un spéléologue confirmé qui circule (uniquement) dans le milieu de la spéléologie, mais pas dans les médias; Et c'est sans parler des coûts du démantèlement des centrales, ni des questions d'assurances en cas d'accident...ça laisse songeur...
Et pour ceux qui ont la lucidité de ne pas favoriser la formation puis le stockage de ces déchets nucléaires, il existe un moyen très simple d'agir au quotidien: choisir un fournisseur d'électricité "verte". Le meilleur incontesté dans le domaine est Enercoop. Pour ceux qui hésitent, il faut savoir que depuis le 21 janvier 2008, il est possible de revenir aux tarifs réglementés après avoir choisi Enercoop.
2 commentaires:
acheter de l'electricité verte ne veut pas dire que vous consommer de l'electricité verte. En effet les fournisseur d'electricité proposant ce type d'energie l'achete sur les marché européens dans des zones comme l'Allemagne, l'Autriche. Vous imaginez bien que de l'electricité en provenance de ces zones n'est absolument pas celle qui arrive à votre compteur.
Non, en effet, l'électricité utilisée par chacun peut provenir de n'importe où ou presque car l'électricité n'est pas "matériel". Toutefois, en souscrivant un contrat chez un fournisseur ayant le label EVE par exemple, on donne de l'argent à ceux qui en produisent "proprement", mais pas à ceux qui en produisent "salement" comme EDF.
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