Lors du conseil du Grand Dijon du 25 mars, monsieur Bordat, responsable de l'agriculture péri-urbaine, a indiqué que la ville de Dijon possède des terres agricoles en dehors de l'agglomération. Dans le cas présent, il s'agit de 28 hectares situé à Orgeux et Varois et Chaignot qui vont sortir des réserves foncières qu'avait fait Dijon en 1994. Monsieur Rebsamen explique que la ville possède des terres pour "remplacer" celles détruites par l'urbanisation.
Monsieur Masson fait judicieusement remarquer que ces terres pourraient être utilisées pour développer les fameux circuits courts. Monsieur Bordat s'empressant ensuite de répondre qu'aucun porteur de projet en bio n'existe. Monsieur Bordat est visiblement bien mal renseigné... Et même si cela était vrai, il y a toujours moyens de faire venir des porteurs de projets en agriculture biologique, encore faut il le vouloir.
C'est ainsi que la ville de Toulouse va largement dépasser Dijon dans ce domaine. En effet, depuis 2009, ça change: "Avec environ 350 hectares de foncier, la municipalité toulousaine est le plus gros exploitant agricole du département. Jusque là, la régie menait une gestion traditionnelle des terres. Les produits céréaliers étaient vendus via les circuits longs, sans réelle traçabilité. Mais cette année un cap est franchi : la production s’oriente vers une agriculture biologique. Annoncée en conseil municipal par le maire, l’orientation de la production de la régie vers une labellisation biologique est justifiée par le souci de privilégier la filière courte dans le respect des terres, de préserver la qualité de l’eau et protéger la santé des toulousains. Pour ce faire, la ville travaille de concert avec la FRAB (Fédération Régionale de l’Agriculture Biologique). L’organisme vise un développement cohérent, durable et solidaire de la production biologique française. Il fédère les groupements départementaux d’agrobiologistes. La FRAB accompagne le conseil d’exploitation dans ce projet et vient de remettre un diagnostic des sols agricoles municipaux. « Nous proposons une conversion de 270 hectares à la culture biologique avec une rotation des cultures sur trois ans.(...)"
Et oui, Toulouse s'entoure d'une ceinture verte agrobiologique, mais toujours pas Dijon, une fois de plus à la traîne...
Mais tout n'est pas perdu car pendant que certains discutent, d'autre agissent.
Trois jours après le conseil du Grand Dijon, plus de 150 personnes se sont retroussés les manches pour aller défricher un terrain abandonné dans Dijon et y planter des légumes.
Cette situation sur les terres n'est pas qu'un problème local. Dijon possède des terres en dehors de son agglomération, la Chine achète des millions d'hectares en Afrique. Les sans terres se révoltent en Amérique du Sud, les dijonnais ré-investissent des terres abandonnées et destinées au bétonnage. Les défis alimentaires du 21ème siècle sont bien réels; il serait temps de les prendre au sérieux!
4 commentaires:
j'étais présent lors de l'assemblée communautaire, je n'ai pas entendu la même chose que vous. Monsieur Masson est intervenu pour promouvoir les circuits courts, le Président lui a répondu, et Monsieur Bordat, a complété pour préciser qu'un travail était en cours avec la SAFER, la Chambre d'Agriculture et les associations professionnelles pour étudier le développement des activités de maraichage sur l'agglomération dijonnaise. vous ne retranscrivez pas les interventions ni de Mr Masson, ni du Président, ni de Mr Bordat. vous devriez faire attention! dans votre article, vous faites aussi l'amalgame entre plusieurs sujets, vous perdez en crédibilité. c'est dommage. ce n'est pas la première fois.
Pauline
Le fil conducteur demeure la préservation de terres pour les cultiver. Que ce soit pour des dijonnais (style jardins familiaux) ou pour des agriculteurs.
Monsieur Rebsamen a tout de même expliqué pourquoi ces terres avaient été mises de côté: les donner à des agriculteurs à qui la ville leur prend des terres cultivées pour une utilisation autre. On se doute bien qu'il s'agira alors de réaliser des constructions dessus, que ce soit des zones d'activités, des piscines olympiques ou des rocades, etc... On ne fait pas d'agriculture sur du bitume.
Il n'empêche que monsieur Bordat dit bien que "le problème est la non présentation des candidats". Selon certaines sources, il existe des candidats.
En tout cas, la vidéo est là, visible par tous. A chacun d'interpréter ce que chaque intervenant a dit.
Lire le récit de la journée d'occupation des terres.
Une info AFP du 1er avril (ce n'est pas une blague):
"Bolloré prêt à investir dans des exploitations agricoles françaises
L'homme d'affaires Vincent Bolloré s'est dit prêt mercredi à investir dans des exploitations agricoles françaises et à financer un film sur l'agriculture pour aider ce secteur.
« Je crois à l'agriculture française. C'est dans votre secteur qu'il faut investir (...), c'est un secteur d'avenir » alors que l'alimentation va devenir un domaine stratégique, a déclaré M. Bolloré devant quelque 750 adhérents de la FNSEA, réunis jusqu'au 1er avril à Auxerre pour le 64e congrès annuel du principal syndicat agricole français.
Pour expliquer cet engagement, pris à la surprise générale, l'entrepreneur a souligné, sur un ton humoristique, sa propension à investir « dans des secteurs qui ne marchent pas mais qui vont marcher », citant pêle-mêle la TNT, la voiture électrique, la presse écrite.
Vincent Bolloré, dont le groupe est implanté en Afrique, - Bolloré possède un réseau de logistique intégrée, Bolloré Africa Logistics - a affirmé, en début de semaine, sur les ondes d’Europe 1, que l’Afrique sera «le continent des dix prochaines années». «Aujourd’hui, ce continent est en plein essor parce que les investisseurs du monde entier, après avoir découvert la Chine et l’Inde, découvrent l’Afrique. Ils font des investissements qui commencent à créer des emplois, des développements», a-t-il déclaré."
Cet exemple illustre très clairement les enjeux de la terre dans les années à venir.
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