Tous les dijonnais sont au courant que la rue de la Liberté va devenir piétonne en 2013. Pour préparer cette mutation en plein coeur de la ville, la Jeune Chambre Economique de Dijon propose des café-débats depuis plusieurs semaines sur diverses thématiques, et a ouvert un site internet nommé "envie de liberté".
Jeudi dernier, le thème était l'éco-rue. Pour alimenter la discussion, quatre intervenants étaient invités: une personne de Bourgogne mobilité électrique (également responsable du développement durable à La Poste), une étudiante d'AgroSup, une personne des studios Mustard (aménagement d'Heudelet26) et une personne de l'association Arborescence.
Les discussions étaient ouvertes. Ainsi on a pu entendre que ce n'est pas parce que l'écologie est à la mode que c'est une raison d'en mettre dans cette rue, au risque de faire du greenwashing. Ou encore de proposer des murs végétalisés, ou bien de faire venir des maraîchers pour vendre leurs produits, ...
Comme cela a été plusieurs fois souligné, les modifications possibles ne sont pas énormes dans cette rue. Toutefois, le fait de proposer un petit débat sur la possibilité de faire venir un peu de nature dans cet endroit très minéral est déjà en soit un bon début.
Cette idée de "verdir" cette rue repose aussi sur une initiative citoyenne récente qui a eu lieu à Bordeaux.
"L’écologique comme créateur de lien social. Les riverains de la rue Paul Camelle à Bordeaux, ont voulu réduire le bruit, la pollution, les excès de vitesse qui gâchaient la qualité de leur vie quotidienne ; ils ont conçu ensemble un projet de « rue-jardin » qu’ils ont proposé à la municipalité, qui l’a accepté. Ce qui m’a le plus intéressé dans leur initiative, ce n’est pas tant l’amélioration de la qualité de l’espace public que l’aventure humaine : à les entendre, il s’est passé quelque chose entre eux ; ils ont cessé d’être des riverains qui se saluaient poliment, pour devenir des acteurs qui se sentent responsables de la réussite d’une entreprise commune. J’ai écouté leur témoignage lors d’une rencontre que la mairie avait organisée pour partager avec les Bordelais notre projet d’ «agenda 21 ». J’ai tiré des débats qui se sont succédé une journée entière, la conviction que le développement durable peut être une cause fédératrice qui rapproche les êtres humains dans une commune volonté de se réconcilier avec leur environnement naturel, mais aussi avec eux-mêmes. La démarche humaine est plus importante que la démarche technique… » (source: extrait du livre d’Alain Juppé : pages 226 et 227 – Chapitre : Révolutions « Je ne mangerai plus de cerises en hiver … » "
Que ce soit rue de la Liberté, ou toute autre rue, les rues appartiennent avant tout à leurs habitants. Trop de voitures et pas assez de fleurs? Le changement est possible, il suffit de le vouloir...
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