"Laisser ce panneau allumé quand on nous demande la sobriété, c'est absurde". Signé Greenpeace. Ce message explicite est collé sur les panneaux publicitaires d'un certain nombre d'abribus de la métropole dijonnaise.
Un QR-code renvoie sur une page pour signer une pétition demandant l'extinction des écrans.
"Au cœur de l’été, le gouvernement a annoncé un grand plan de sobriété en réponse à la grave crise énergétique que traverse l’Europe. Les mesures adoptées doivent renforcer notre indépendance énergétique et faire baisser nos consommations de 10% d’ici 2024. Par cette pétition, nous défendons une mesure d’urgence, juste socialement et écologiquement : éteindre définitivement les écrans numériques publicitaires.
Pourquoi faut-il agir maintenant ?
"Nous vivons la fin de ce qui pouvait apparaître comme une abondance”, déclarait le président Emmanuel Macron dans un discours le 19 août dernier. Les écrans publicitaires en sont le symbole : ils contribuent au gaspillage d’énergie et de ressources, sont néfastes pour la santé et la biodiversité, prolifèrent¹ dans les centres commerciaux, les gares, les transports en commun, les espaces publics et les vitrines des magasins, soumettent les citoyens à toujours plus de pression publicitaire. Ils incitent à la surconsommation, contribuent à la pollution lumineuse et servent essentiellement aux grandes entreprises, au détriment du commerce de proximité. Dans un rapport² publié en 2020, l’ADEME estimait la consommation d’un écran de 2m² à 2 000 kWh/an, soit quasiment l’équivalent de la consommation annuelle d'un ménage (hors chauffage et eau chaude). Les écrans publicitaires apparaissent ainsi comme une véritable incohérence dans une société toujours plus marquée par l'urgence écologique et sociale, dans un contexte de crise énergétique et d’incitation à la sobriété.
Depuis plusieurs années, des voix se sont élevées pour réclamer leur interdiction :
- En février 2020, une tribune³ signée dans le JDD par 160 personnalités, parlementaires et scientifiques, demandait au gouvernement d’interrompre leur prolifération.
- En juin 2020, la convention citoyenne pour le climat faisait figurer leur interdiction parmi ses 149 propositions - qui n’a pas été retenue dans la loi climat et résilience.
- En juin 2022, le rapport “Futurs énergétiques 2050” ⁴ de RTE - gestionnaire du réseau d’électricité - appelait à “la disparition progressive des écrans publicitaires” pour économiser l’énergie et limiter les incitations à la consommation.
L’extinction nocturne des enseignes et publicités lumineuses, décidée par le gouvernement⁵, est une réponse nécessaire mais dérisoire, qui ne permet pas de libérer définitivement nos espaces publics, gares et transports en communs des écrans publicitaires.
Nous attendons d’un plan de sobriété énergétique qu’il prenne des mesures structurelles, qu’il cible les usages définis collectivement comme accessoires ou néfastes. Nous attendons d’un plan de sobriété qu’il soit guidé par un impératif de justice sociale et de transition écologique.
Il est temps d’agir vraiment, Monsieur le Président : éteignez les écrans."
Un message national qui n'est pas anodin à Dijon. Déjà en 2017, Les Amis de la Terre Côte-d'Or interpellaient François Rebsamen, président de la métropole, à ce sujet. Mais chaque nuit, des centaines de panneaux publicitaires continuent d'être éclairés. Un véritable scandale local dont les élus de la métropole sont complices et responsables !
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