Tandis que la centrale nucléaire japonaise de Fukushima relargue de la radioactivité dans l'atmosphère, les premières poussières radioactives arrivent, selon les prévisions, au dessus de nos têtes en ce moment. Pas étonnant que la statue du Bareuzai se trouvait, dès dimanche dernier, protégée grâce à un masque et portant le message "le nucléaire tue l'avenir".
Ceux qui s'intéressent à la question du nucléaire pensent légitimement, entre autre, aux risques de cancers encourus. Mais il serait sûrement pertinent de se demander quel message veut nous dire cette statue.
Le Bareuzai est la statue d'un vigneron. Quel rapport avec le nucléaire? Suite à la catastrophe nucléaire au Japon, ce pays exporte de plus en plus difficilement ses produits issus de l'agriculture car une partie de ceux-ci sont radioactifs.
En Champagne, on produit en surface du fameux vin pétillant qui fait sa richesse, et depuis quelques années, des responsables (ou irresponsables) font tout pour enterrer nos déchets radioactifs dans le sous-sol de la Champagne. C'est donc tout naturellement que les premières bouteilles estampillées "poubelle nucléaire" voient le jour, devançant de quelques années un avenir incertain... Et qui voudra de ce champagne si une catastrophe se produit non pas au Japon, mais en France, pays le plus nucléarisé au monde? Personne bien entendu!
Le Bareuzai se fait donc bien du souci pour l'avenir de sa profession. Quand verra-t-on un Vosne Romanée avec l'étiquette "faiblement radioactif", ou un Gevrey Chambertin "contient des traces de césium 137" ? Le passé, le présent et l'avenir de la Bourgogne, et de Dijon, sont étroitement liés au vin. Le chiffre d'affaire est supérieur à 500 millions d'euros par an ! Le nucléaire est comme une épée de Damoclès au dessus de nos têtes, tout comme au dessus de ce commerce. Mais alors pourquoi monsieur Patriat (PS), président du Conseil Régional, s'obstine-t-il à subventionner l'industrie nucléaire à coups de centaines de milliers d'euros ? Ne pense-t-il pas à l'avenir de toute la filière viticole?
Ecoutons le message du Bareuzai, "le nucléaire tue l'avenir", même à Dijon.
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