Di’ethic est l’association écolo de l’Ecole Supérieure de Commerce de Dijon (ESC). Elle entend proposer des produits équitables, bio et locaux pour un prix abordable. L’objectif n’est pas encore accompli. Rencontre avec Alexis Gaillard, son président, qui se livre à un sacré défi.
Carottes, pommes de terre, bottes de persil, chou… Depuis un peu plus de trois ans, l’association Di’ethic propose des paniers de légumes à 5 euros aux étudiants de l’ESC. « Une trentaine de paniers est acheté chaque mois, avec un noyau de 6 ou 7 personnes fidèles, et d’autres qui viennent pour essayer » explique Alexis Gaillard, président de l’association depuis quelques mois. Les étudiants vont alors chercher leurs légumes au marché des halles de Dijon auprès de Danielle Cadot. La productrice maraîchère d’Auxonne est en agriculture raisonnée. « Ca se passe très bien, tout le monde est satisfait ». L’association a aussi tenté de créer des partenariats avec des boutiques de commerce équitable dijonnaises. Mais cela marche difficilement : « il n’y a pas trop de répondant, ils ne veulent pas baisser les prix », selon Alexis. Ce qui se comprend… L’association veut aussi créer un partenariat avec La Vie Saine ou la Biocoop afin d’avoir 10 ou 20% de remise sur les produits, ou encore avec le magasin de vêtements Exquise Ethique de Dijon.
Une sensibilisation difficile
Ainsi, ce qui plait aux étudiants, c’est de pouvoir se permettre de consommer des produits de qualité à bas prix. Alexis le résume très bien : « Quand on parle de prix, ça les intéresse toujours. Après, l’ équitable, pourquoi pas, mais ce n’est pas la priorité. Ils pensent tout de suite Mc Do … Nous on voudrait les faire changer d’avis, ce qui n’est pas facile ». Hélas, l’association ne crée pas d’espace de réflexion autour de l’écologie : « On sait que si on sensibilise les étudiants, ça ne les intéresse pas. On a déjà essayé…Mais ils ont plus tendance à aller en boite de nuit que d’être sensibilisés pour les produits biologiques. Il faut qu’on essaye de mixer la sensibilisation et le divertissement, ce qui va être un bel enjeu ». Ainsi, les soirées organisées au profit de la fédération des étudiants ne consistent pas à faire des conférences, mais plus à aller au Chat noir (boite de nuit dijonnaise) : cela attire plus de monde…Alexis, lui, est un convaincu : « chez moi, on mange pas mal de produits biologiques et j’ai toujours été habitué à ce mode de consommation. On est dans un Amap à Velars, où l’on aide à distribuer les paniers. Je me suis dit, pourquoi ne pas m’investir encore plus. En ayant quelques contacts , j’apporte à l’association des moyens de partenariat. ». Alexis admet la difficulté de sa tâche : « ce sont des étudiants… » dit il en souriant. « On va difficilement changer leur point de vue, mais je pense qu’on va quand même améliorer les choses ».
Finalement, l’association propose des produits non bios (mais locaux tout de même), pas encore de produits équitables car n’est pas parvenue à « faire baisser les prix », et les étudiants suscitent très peu d’intérêt en la matière… Mais c’est déjà un pas, et peut-être que l’achat de produits locaux ainsi que le contact avec le producteur leurs inculquera une certaine sensibilité à l’écologie.
texte: Claire Bourdon, étudiante en Master Euromédias
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