La Ville de Dijon ne peut pas être reconnue "Territoire engagé pour la nature" !
Commençons par rappeler que la cartographie du Ministère
montre qu'entre 2011 et 2022, la Ville de Dijon a artificialisé plus de
30 hectares de sols, bien que les élus locaux s'en défendent avec
ardeur devant la population et dans leurs communiqués.
Depuis 2 ans et demi, notre collectif "Sauvons les berges du Suzon" lutte contre
le projet immobilier Venise-2 qui prévoit la bétonisation des 3 hectares
du dernier grand espace de nature en ville au nord de Dijon, au profit
du projet immobilier funestement dénommé Venise-2, car bordant le Suzon
et détruisant au passage sa ripisylve.
Pétition, lettre ouverte,
interventions en réunions publiques, plantation citoyenne, recours judiciaires : on ne compte plus les initiatives des habitant.e.s et des
nombreuses associations partenaires pour demander aux élus de la Ville
de Dijon d'annuler la vente des terrains votée en juin 2022 et le permis
de construire accordé au promoteur en janvier 2023.
Sur ce terrain,
outre l'îlot de fraîcheur naturel constitué par ce vaste espace et dont
les riverain.e.s profitent spontanément, nous mettons en évidence une
biodiversité rare et exceptionnelle pour un terrain en milieu urbain.
C'est pourquoi nous l'avons labellisé "Réserve Urbaine de Biodiversité du Suzon" par décret citoyen en novembre 2022.
Quant aux oiseaux,
les relevés de terrain mettent en évidence 71 espèces d'oiseaux, dont 33
sont nicheurs. La proximité du Suzon est également favorable aux
chiroptères.
La Réserve Urbaine de Biodiversité du Suzon n'est
malheureusement pas le seul espace de biodiversité menacé à Dijon par
les projets de bétonisation de la Maire et de son adjoint : chaque
quartier est concerné à plus ou moins grande échelle par la suppression de la nature en ville. La plantation de centaines d'arbres sur le
plateau de la Cras, tant mis en avant dans leur communication, ne
remplace en rien les arbres matures délibérément abattus et surtout
situés au plus proche des habitations, là où ils rafraîchissent vraiment
les habitant.e.s.
Évidemment toute à la recherche d'un énième
trophée supplémentaire garantissant "une visibilité, à l’échelle
nationale et internationale, dans le cadre d'événements", la Ville de
Dijon ne vous a pas présenté son bilan en matière de destruction du
vivant et de détérioration des conditions de vie pour les habitant.e.s.
Madame
la Directrice de l'Office français de la biodiversité, nous ne doutons
pas qu'à l'appui de notre éclairage, vous allez rejeter la candidature
de la Ville de Dijon au dispositif "Territoire engagé pour la nature".
Pour devenir un "Territoire engagé pour la nature", il faut "mobiliser ses équipes et ses citoyens, intégrer de la biodiversité dans tous ces domaines de compétences (urbanisme, routes, gestion d’espaces, éducation, culture, etc.), développer des actions et préserver ainsi l'environnement des générations futures."
Le dossier de candidatures demande de faire une liste des engagements des communes pour l'"aménagement en faveur de la biodiversité", la "biodiversité locale"et la "mobilisation des habitants".
Bien évidemment, il n' y a aucune question sur le nombre de territoires dégradés, artificialisés, sur le nombre de collectifs ou de pétitions citoyennes allant contre les projets de la ville. Bref, une fois de plus il faut regarder l'arbre qui cache la forêt détruite. Alors que vaut un label qui ne cherche qu'à montrer ce qui va bien tout en omettant ce qui va mal ?
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire