Le 13 décembre un collectif d'associations avait organisé une conférence sur le thème "nucléaire & eau, ça ne coule pas de source" avec monsieur Roland Desbordes, ancien président de la CRIIRAD. On y apprend, au delà du danger du nucléaire par lui même, que nos centrales nucléaires sont extrêmement fragiles vis à vis de l'eau, et réciproquement.
Lors de la conférence, monsieur Roland Desbordes parle en autre de la pollution de l'eau du robinet par le tritium. Le tritium étant le principal produit radioactif rejeté dans l’environnement par l’industrie nucléaire. Quatre jours avant, la CRIIRAD venait de publier une étude sur la présence de tritium dans l'eau potable. « Les secteurs les plus impactés comptent 663 communes et 9,6 millions d’habitants : le tritium y est détecté à au moins deux reprises, et l’activité maximale atteint ou dépasse 10 becquerels [l’unité qui mesure l’activité de la matière radioactive] par litre, valeur au moins cinq fois supérieure au bruit de fond, écrit la Criirad dans un communiqué. En élargissant à la totalité des résultats pour lesquels le tritium est détecté, ce sont 2 392 communes comptant 16,6 millions d’habitant·es qui sont concernées. »
La Criirad note que le tritium est surtout mesuré dans des agglomérations situées le long ou à proximité de cours d’eau dans lesquels une ou plusieurs centrales nucléaires rejettent des effluents radioactifs. Autre cas de figure : du tritium est détecté en Côte-d’Or, département où se trouve le Commissariat à l’énergie atomique (CEA) de Valduc, lieu de fabrication des armes thermonucléaires.
Les activités nucléaires entraînent une contamination radioactive des eaux souterraines pratiquement à chaque étape : l'extraction et la conversion de l'uranium, le fonctionnement des centrales nucléaires, l'entreposage et le stockage des déchets radioactifs, le retraitement des combustibles usés, etc, sans compter les accidents sur les installations.
Le nucléaire impact le milieu aquatique, soit par les centrales (elles sont autorisées à rejeter des éléments radioactifs dans l'environnement, tels que du tritium et du carbone 14), soit par les mines.
Le nucléaire réchauffe l'eau. Dans un réacteur nucléaire, sur 3 kilowattheures d'énergie produit par la fission, 1 seul est converti en électricité. Les 2 autres sont réjéts sous forme de chaleur :
* dans les cours d'eau ou en milieu marin pour les réacteurs avec circuit de refroidissement "ouvert"
* dans l'atmosphère, par les tours aéroréfrigérantes, pour les réacteurs en circuit dit "fermés.
Enfin, l'eau est indispensable au refroidissement. Avec les sécheresses présentes et encore plus à venir, le fonctionnement même des centrales nucléaires est remis en question ! Et dire qu'il y a encore des personnes à croire dans le nucléaire pour sauver le climat...
De plus, Greenpeace montre que plusieurs projets de centrales risquent des inondations et submersion !
Cette conférence apporte de nombreux éclairages sur le lien entre le nucléaire et l'eau; des informations si peu prises en compte par les médias et les décideurs.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire