Des milliers de dijonnais mettent leurs économies à la BNP, au Crédit Agricole ou à la Société Générale. Aucune de ces banques ne les a informé que leur argent est en partie utilisé pour créer un chaos social et un crime climatique au Mozambique.
Le nouveau rapport des Amis de la Terre France , "De l'eldorado gazier au chaos", démontre une nouvelle fois que ce que nous faisons localement (comme placer notre argent dans certaines banques) peut avoir un impact à l'autre bout de la terre.
"En 2010 et 2013, d’immenses réserves de gaz ont été découvertes au large du Mozambique : les 9èmes plus grandes réserves gazières du monde. Il est prévu qu’au moins 60 milliards de dollars soient investis ces prochaines années pour exploiter ces réserves, les plus gros investissements jamais réalisés en Afrique subsaharienne. C’est cinquante fois plus que les fonds récoltés par les Nations Unies pour reconstruire le pays après le passage des cyclones Kenneth et Idaï. Les plages de sable fin de la province de Cabo Delgado à l’extrême nord du Mozambique sont devenues l’eldorado des industriels du gaz comme Total et de toutes les entreprises qui gravitent autour de tels méga projets énergétiques. Cet eldorado tourne déjà au cauchemar pour la population mozambicaine et plus particulièrement pour les habitant·es de cette région, en proie à un conflit qui s’embrase. Au service des industriels du gaz et de l’armement, le gouvernement français n’a pas hésité à plonger le pays dans le piège des énergies fossiles, quitte aggraver la crise climatique, se rendre complice de violations des droits humains et de pratiques de corruption."
Une myriade d’entreprises du secteur des hydrocarbures et de tous les secteurs qui gravitent autour (logistique, sécurité privée) sont aujourd’hui impliquées dans les trois projets gaziers en cours de développement au large du Mozambique.
Depuis plusieurs années, tout l’arsenal français de la diplomatie économique a été activé pour défendre leurs intérêts au Mozambique : visites diplomatiques en présence du patronat, financements publics, missions d’affaires, activation des services économiques de l’ambassade… Ces efforts diplomatiques se sont accentués depuis l’arrivée de Total en septembre 2019 comme principal opérateur du méga projet Mozambique LNG, suite au rachat des actifs africains d’Anadarko. Le gouvernement français a même choisi de soutenir financièrement l’un des trois projets gaziers en accordant une garantie à l’exportation de plus d’un demi milliard d’euros pour faciliter sa réalisation. De nouvelles aides financières publiques du même type pourraient être octroyées prochainement. Les quatre grandes banques privées françaises sont également omniprésentes sur ces nouveaux projets climaticides. Crédit Agricole et Société Générale sont des acteurs centraux, jouant un rôle clé de conseillers financiers auprès des opérateurs gaziers.
L’exploitation du gaz au Mozambique est une véritable bombe climatique. Les premiers projets pourraient générer autant de gaz à effet de serre que sept années d’émissions de la France. Exploiter ces réserves est totalement irresponsable, dans un pays déjà fortement vulnérable aux effets du dérèglement climatique. Il n’y a pas plus tard qu’un an, le Mozambique était touché par deux cyclones ravageurs. Les installations offshore auront également un terrible impact sur la remarquable biodiversité locale. Le parc national des Quirimbas reconnu par l’UNESCO, situé à quelques kilomètres des futures installations est en danger."
Les dijonnais et dijonnaises n'ont plus qu'à aller voir leur banquier pour leur demander des comptes sur cette affaire et exiger le retrait de leur banque de ce projet criminel. Sans quoi ils pourront naturellement changer de banque.
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